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EAN : 9782930351056
63 pages
Le Grand Miroir (11/10/2001)
3.33/5   12 notes
Résumé :
Combien de temps dure un instant ? Jacqueline Harpman nous relate avec fidélité une étrange rencontre qu’elle fit à la veille de ses soixante-dix ans, entre une heure moins dix et une heure moins dix. Faut-il la croire ? On l’y accuse d’être menteuse : le romancier est-il autre chose qu’un mythomane qui réussit son coup ?
Jacqueline Harpman imagine ici un tête-à-tête drôle et profond avec une mystérieuse vieille femme.

Source : Le Grand Miroir
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai envie de dire que ça fait du bien quand ça s'arrête même si la nouvelle proposée par Jacqueline Harpman ne fait que 63 pages.
C'est une grosse déception d'autant plus que le thème de "La vieille dame et moi" était alléchant et me plaisait beaucoup.
Une femme romancière est sur sa terrasse et quand elle lève les yeux elle voit devant elle une très vieille femme qui fume et lui parle comme si elle la connaissait. Elle lui annonce qu'elle va mourir bientôt et qu'elle souhaite lui parler avant que cela arrive.
Plutôt qu'un dialogue on assiste à un monologue de la femme la plus âgée dont on ne sait pas si c'est un fantôme puisque la narratrice n'ose pas la toucher. Elle la prend juste pour une folle narcissique car cette dernière est particulièrement désagréable et a la bouche pleine de reproches.
Bien, on peut s'imaginer qu'il s'agit du spectre de sa propre vieillesse parce que la vieille dame aborde plusieurs fois le thème de la création littéraire. L'idée était donc bonne mais ne tient pas car on n'y croit pas un instant et les logorrhées verbales n'ont aucun sens. L'autrice a-t-elle peur de vieillir au point d'utiliser un ton agressif qui ne fait rien à l'affaire ?
Je trouve ce texte raté et j'ai même eu du mal à le terminer. J'aurais aimé que le fantôme représente l'inspiration de la narratrice ou quelques choses comme ça mais si la vieille dame parle de livres elle parle aussi de spaghettis qu'elle n'aime pas. On est donc loin du fantastique et cela ne m'a même pas fait rire.
Bref, je suis passée à côté.


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Attendant la venue de ses enfants, une auteure rédige à l'ombre sur sa terrasse. Arrive une dame importune qui entrave son travail et dialogue avec elle. Commence alors un échange musclé, véritable réquisitoire contre la romancière.

On comprend assez vite qu'il s'agit de son double, un double décalé qui va révéler la narratrice dans ses plus intimes secrets. Cette dame a dix ans de plus qu'elle, elle est au bord de la mort et comme elle le dit « déjà attachée à tout un appareillage, des appareaux, pour ne pas mourir tout de suite ». Entre les deux femmes va s'installer un dialogue impertinent où la visiteuse tente de déstabiliser la romancière. Celle-ci, toujours trop polie, tout en retenue, autant dans sa vie que dans son écriture, tente de se défendre.

Dès le début de ce très court roman, j'ai pensé aux « Catilinaires » d'Amélie Nothomb. La narratrice y fait d'ailleurs référence (p.26) établissant un rapprochement entre sa situation et celle décrite par Nothomb.

Jacqueline Harpman nous propose ici une sorte de récit psychologique où elle réfléchit sur la prétention de l'écrivain, la futilité de l'écriture et l'immodestie qui consiste à croire que ses pensées et ses idées peuvent avoir de l'intérêt pour autrui. Ce roman testament, paru en 2001, permet aussi à la romancière d'interroger son rapport à la langue, au style, à la phrase qu'elle voulait parfaite.

Humour et auto-dérision sont bien présents ici dans ce beau texte dont la morale pourrait être : le plus important est-il d'accomplir de grandes choses dans la vie ou d'être satisfait de celle-ci ?

Cette première lecture que je fais de Jacqueline Harpman me donne envie d'en découvrir davantage.
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La narratrice est assise sur un banc de son jardin. A soixante-dix ans, elle fait un bilan plutôt positif de sa vie, de son métier d'écrivain, de sa vie de famille. Quand tout à coup lui apparaît une très vieille femme qui semble tout connaître d'elle. Ses petites faiblesses, les facilités d'écriture qu'elle s'octroie, les traits de son caractère qu'elle a toujours cachés,…

Bien sûr cette vieille femme n'est qu'un miroir dans lequel la narratrice voit une image d'elle-même qu'elle n'accepte pas totalement. Mais n'est-ce pas le moment de faire un vrai bilan, de ne plus accepter les faux-semblants ?

Un très beau petit livre à propos du retour sur soi pendant la dernière partie de sa vie.
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"Il est si ennuyeux d'être soi-même et cela nous fait vivre en si mauvaise compagnie que nous nous acharnons à devenir une autre personne, plus fréquentable et que nous ne détesterions pas."

Jacqueline Harpman, psychanaliste et femme de lettres reconnue écrit sur sa terrasse quand surgit une vieille femme qui semble bien la connaitre et qui lui dit des vérités pas toujours plaisantes, l'amenant à reconsidérer sa réussite, professionnelle et familiale. Un bref moment d'introspection avant l'arrivée des enfants et petits-enfants pour le déjeuner dominical.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Ou bien on donne à connaître son extrême originalité : Je ne supporte pas le nylon. Il est dur de consentir qu’on ait l’esprit fait comme tout le monde : l’étrange est que l’on parle de son estomac ou de son urticaire pour décrire son âme. Personne ne dit : Je suis malade d’envie ou de jalousie dix fois par jour, cela me gâte le teint que j’avais si joli à dix ans – mais : Ma générosité me perdra, je ne tiens jamais compte de moi-même, c’est un véritable handicap. Nous vivons entourés d’êtres exquis aux prises avec leurs sentiments délicats et tentons de nous conformer à de si beaux modèles. On ne nomme pas volontiers ce que l’on n’aime pas en soi, même à soi, dans le secret de cet éternel bavardage qui nous mange le dedans, on espère toujours, si l’on n’y pense pas, que cela disparaisse. J’avais un défaut, je le sais bien, je crois que je l’ai rangé dans le tiroir du fond, à droite, mais qu’était-ce donc ? c’est bien étrange : voilà qu’il n’y a plus de tiroir ! Vous avez, comme tout le monde, passé le début de votre vie à vous construire de travers, puis travaillé quarante ans à dominer vos imperfections qui étaient plus vigoureuses que vos bonnes intentions. Et vous comptez bien arriver à la vieillesse en vous trouvant à votre goût.
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Tout à coup je voyais au loin scintiller quelques mots, j’étais comme un enfant qui pleure son jouet, on lui en montre un autre et il se précipite, un verbe et un adjectif s’entrevoient, se sourient, se rapprochent tendrement, ils cherchent le substantif qui peut les réunir, ils se tâtent, hésitent, changent de place et puis s’accordent, les voilà légers qui dansent, s’entrelacent en formant les figures les plus exquisément complexes et j’étais de nouveau emportée par le flot jusqu’au prochain désespoir. Les mots font l’amour ensemble, ils engendrent des phrases, des paragraphes, des livres. Evidemment, il y a les temps de chasteté, quand la peur du péché l’emporte sur la jouissance et que l’on a la plume sèche, ovaires épuisés, testicules morts, tête en déshérence, les montres fatigués se reposent et construisent en silence leurs futurs crimes.
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- Vous savez pourtant que…
J’eus des oreilles pour ne point entendre.
- Que…
J’ai une plume pour ne point écrire.
- Et que…
Ma mémoire n’enregistre rien.
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J'étais sur la terrasse, à l'ombre du lilas en fleurs, je travaillais, les yeux allant du manuscrit semi-illisible au clavier et remontant parfois vers l'écran du petit ordinateur, je venais de regarder ma montre et j'étais étonnée qu'il fût déjà une heure moins dix, quand il y eut un mouvement d'air qui me fit lever la tête et je vis cette très vieille femme assise en face de moi, qui me parlait.
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Vous ne connaissez pas le négligé, ni le laisser-aller. La vérité est que derrière vos éternelles bonnes manières vous avez mauvaise opinion de vous-même et que vous oscillez sans cesse de la prétention la plus illégitime à la honte la moins justifiée. Quelle fatigue !
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Videos de Jacqueline Harpman (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacqueline Harpman
Lectomaton, extrait de "La plage d'Ostende", de Jacqueline Harpman, lecture par une étudiante IESSID, bibliothécaire documentaliste.
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