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Critique de palamede


Être bourreau n'est pas une sinécure. Même si le travail (où les maladroits n'ont pas d'avenir) apporte quelques avantages matériels, l'indignité attachée à la fonction assujettit le bourreau et sa famille à une vie sociale terriblement restreinte.

Au seizième siècle, le bavarois Frantz Schmidt, fils de Heinrich, un forestier devenu bourreau sur une simple désignation dans la foule par le margrave local, va lutter toute sa vie pour réhabiliter son honneur et assurer celui de ses descendants. Ainsi, entre les tortures ordonnées (les plus horribles), visant à faire avouer leurs crimes aux " pauvres pécheurs ", mais surtout à sauver leur âme par leur repentance, et les exécutions, Franz soigne les blessures externes des hommes — activité traditionnellement permise aux bourreaux, qui est susceptible de les sortir, lui et sa famille, il en est convaincu, du métier infamant de bourreau.

C'est l'oeuvre de toute une vie, racontée avec verve par l'historien américain Joel Harrington, spécialiste de l'Europe à l'époque de la Réforme. Mais c'est aussi, toujours en s'appuyant sur le journal que Frantz Schmitz, lettré, tint toute sa vie, le récit effrayant et passionnant du fonctionnement de la justice au seizième siècle, dans une Allemagne violente où l'aveu était roi, la preuve étant impossible à apporter.
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