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Critique de Arthur409


Nous sommes à Rome, dans un futur proche mais non déterminé. le pape vient de mourir, et il faut que le conclave des cardinaux se réunisse pour procéder à l'élection de son successeur, selon la procédure vieille de plusieurs siècles, mais adaptée au monde actuel par Jean-Paul II.
Le Cardinal Jacopo Lomeli, doyen du collège des cardinaux, est responsable du bon déroulement du scrutin : celui-ci doit être conforme en tous points aux règles, de façon que la légitimité du prochain pape ne puisse en aucune façon être contestée.
Dès le début du conclave, pendant lequel les cardinaux électeurs sont cloitrés dans une partie du Vatican comprenant la Chapelle Sixtine, quelques individualités se détachent en tant que « papabile » : le cardinal Bellini , secrétaire d'Etat, italien, fidèle collaborateur du défunt pape, et qui représente comme lui la ligne progressiste de l'Eglise ; le cardinal Tedesco, italien également, mais farouche traditionnaliste ; le cardinal Adeyemi, nigérian, très populaire dans le Tiers-Monde, mais intransigeant sur la question de l'homosexualité ; le cardinal Tremblay, canadien, ayant le soutien du continent américain.
Dès le début des tours de scrutin successifs, Lomeli, en plus de surveiller les opérations de vote, se donne une autre mission : veiller à ce que l'homme qui sera élu soit absolument irréprochable, en particulier sur sa carrière ecclésiastique. Il serait désastreux qu'une fois proclamé, le nouveau pape soit au centre d'un quelconque scandale, ce qui le décrédibiliserait et porterait un tort immense à l'Eglise catholique tout entière. Or, au fil des conversations, des doutes sont émis sur certains candidats, des rumeurs circulent… Pour mener son enquête, Lomeli a besoin de certains renseignements, mais comment faire ? Son périmètre de déplacement est strictement limité, et il n'a aucun moyen de communiquer avec l'extérieur : téléphones et ordinateurs sont strictement bannis de l'enceinte du conclave. le cardinal Doyen va devoir utiliser des moyens parfois … peu catholiques !!
Ce roman de fiction (comme le précise bien l'auteur), donne au lecteur l'occasion d'assister « de l'intérieur » à l'élection d'un pape, avec un cérémonial strict qui cultive le secret dans tous les détails. Il met aussi l'accent sur le fait que l'élection concerne le chef religieux ayant la plus grande audience sur la planète : la responsabilité des cardinaux est donc immense, de même que la charge de celui qui, élu, recevra « les clés De Saint Pierre ». Si dans l'enceinte du conclave on assiste à des marchandages ou à des accords comme dans toute élection politique, l'aspect spirituel reste prépondérant, ne serait-ce que par le serment prononcé par chaque cardinal au moment de dépose son bulletin de vote :
« Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu »
L'enquête de Lomeli révèle quelques faits troublants, sans doute inspirés de faits réels ou supposés de l'actualité vaticane : en particulier le dernier entretien du défunt pape rappelle beaucoup celui qui aurait eu lieu, selon certaines rumeurs, entre le cardinal Marcinkus et le pape Jean-Paul 1er la veille du décès de celui-ci. Il est donc possible que Robert Harris se soit inspiré de tout cela. Je trouve cependant, pour ma part, que la façon dont, dans le roman, Lomeli récupère des documents compromettants pour un des candidats, est quelque peu « acrobatique » et peu vraisemblable.
Cela dit, je conclus que pour l'ensemble on a un bon roman, alliant l'aspect documentaire et une action riche en rebondissements, dont le dernier n'est pas le moindre !
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