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EAN : 9782259220439
496 pages
Plon (05/06/2014)
4.23/5   224 notes
Résumé :
Ils ont menti pour protéger leur pays. Il a dit la vérité pour le sauver. Un roman historique captivant dans le Paris de la Belle Epoque par l'auteur de "Fatherland".


Paris, janvier 1895. Par un matin glacial, un officier de l'armée, Georges Picquart, assiste devant vingt-mille personnes hurlant " À mort le juif ! " à l'humiliation publique d'un capitaine accusé d'espionnage : Alfred Dreyfus.

Picquart est promu : il devient le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
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Après ma découverte de l'écriture de Robert Harris avec l'excellent "Conclave", j'ai poursuivi ma découverte avec "D.", afin de me rendre compte si, une fois les premiers émois passés, j'appréciais toujours autant cet auteur. Et, ...-roulements de tambours - ... je dois bien avouer que OUIIIIII.

Bon, je dois bien reconnaître que "D." est un peu plus poussif que "Conclave". Ceci est probablement dû à la longueur de certains chapitres, qui se justifient parfaitement, surtout au début du livre. En effet, ces longueurs retranscrivent très bien les longueurs et l'ennui qu'Alfred Dreyfus a dû ressentir seul sur l'île du Diable.

Ce petit écueil passé, tout au long du livre, on ressent parfaitement toute l'animosité de l'époque vis-à-vis des juifs ainsi que vis-à-vis du peuple allemand suite à la défaite de 1870 et à la perte de l'Alsace et de la Lorraine.

Un livre à lire de toute urgence pour tous ceux qui ont envie de comprendre un peu mieux une des plus grandes "erreur" judiciaire du XIXème siècle ainsi que la tension existant en Europe à cette époque, conduisant quelques années plus tard à la première Guerre Mondiale.

Pour ma part, ce n'est qu'un Au Revoir Monsieur Harris !
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Un excellent livre. Quoi dire d'autre sur l'affaire Dreyfus que nous ne sachions déjà ? Jean Denis Bredin avait , dans les années 1980 , commit un ouvrage synthétique qui fait toujours référence : " L'Affaire" , précisément. Robert Harris n'est pas historien. Il aborde l'affaire Dreyfus en romancier, et le héro qu'il s'est choisi pour nous faire découvrir la vérité au fil des chapitres de "D" n'est autre que le colonel Georges Picquart chef du Service de statistiques , autrement dit le 2e bureau de l'Etat-Major . Personnage clé dans le dévoilement de la vérité , son obstination a eu raison des manigances de l'armée qui avait trouvé dans le capitaine Dreyfus , juif alsacien , le coupable idéal, le bouc émissaire parfait, dont la condamnation exemplaire pour espionnage au service de l'Allemagne, au bagne à perpétuité, était censée montrer que la nation française pouvait avoir confiance en son armée pour débusquer les traîtres ! scrongneugneu !
On sait ce qu'il advint de tout cela : la découverte de faux documents , les mensonges par omission, le "suicide" du Commandant Henry , le " J'accuse" de Zola, le second procès à Rennes, la Grâce présidentielle, puis enfin la réhabilitation de Dreyfus et sa réintégration dans l'armée au grade de colonel.
Robert Harris trace de Georges Picquart un portrait tout en nuances qui fait la part belle à ses doutes et à ses hésitations quant à la recherche de la vérité. L'homme était partagé entre sa conscience morale qui lui faisait entrevoir l'innocence de Dreyfus , et son appartenance viscérale à un corps qui incarnait , à l'époque , le patriotisme le plus intransigeant . C'est tout à son honneur d'avoir placé la notion de justice plus haut que celle d'obéissance. Il le paya cher : prison et expulsion de l'armée. Son courage fut d'autant plus remarquable que lui-même n'aimait pas beaucoup les juifs. Certes , ce n'était pas le seul à l'époque ; l'antisémitisme y était bien porté, aussi bien à droite qu'à gauche , n'oublions pas ce que Jaures répondit au sénateur Scheurer-Kestner, lorsque celui ci lui proposa d'intercéder en faveur de Dreyfus :" oh, c'est une histoire de juifs, qu'ils se débrouillent entre-eux...." .
L'Affaire , comme la Commune de Paris, le 6 février 1934 , Vichy, la guerre d'Algérie , est souvent présentée par les historiens comme un évènement clivant séparant la France en deux clans. Il y aurait le clan du bien , les Deyfusards , un peu vite assimilés au camp du progrès , et puis évidemment le clan du mal : les anti-dreyfusards, synonymes de réactionnaires invétérés ; presque des fascistes avant le mot. La réalité est plus complexe. Qu'aurait fait , s'il avait vécu jusqu'en juin 1940 , le futur général et Ministre de la Guerre de Clémenceau, Georges Picquart ? aurait-il voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain ? Nous n'en saurons rien bien évidemment puisqu'il est décédé d'une banale chute de cheval en 1914 , mais l'on sait maintenant grâce aux travaux de l'historien franco-israélien Simon Epstein , que les destins des antidreyfusards dans la première moitié du 20e siècle , ne sont pas de longs fleuves tranquilles. Dans " le paradoxe français" , il répertorie et retrace le parcours de dizaines d'anciens dreyfusards , ou adhérents à la LICA , tous philosémites au sortir de l'Affaire, qui se sont retrouvés dans les cabinets ministériels de Vichy. A l'inverse , Epstein note le grand nombre de personnages d'extrême droite , ou qui furent des partisans actifs de mouvements d'extrême droite, dans les mouvements de résistance (hors les Communistes ).
J'arrête là , car je sens que je m'éloigne un peu du bouquin de Harris.... et puis je sais bien ce que quelques lecteurs vont déduire de mes apartés :-)
Alors concluons sérieusement et dignement : si l'histoire de cette époque vous intéresse, si vous avez déjà lu un Robert Harris et avez apprécié sa prose, si malgré tout les bouquins d'histoire vous gavent mais qu'une histoire "vraie" romancée peut vous séduire , alors lisez "D" !
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Avec "D.", Robert Harris, a rédigé, un passionnant roman, sur l'affaire Dreyfus ! Oui, je dis bien "roman", même si cet écrit, suit, dans les grandes lignes, les événements historiques, sans rien n'y ajouter, car il y a vraiment, dans ce texte, des choses qu'on ne trouve, que dans les oeuvres d'art : d'abord, les qualités du style, ensuite les personnages, qui vivent intensément, et puis la construction, qui cause une tension certaine. La deuxième moitié de ce roman, en particulier, se lit passionnément.
Les personnages sont tous forts, réalistes, et plus complexes, qu'ils n'en ont l'air au premier abord.
L'Affaire Dreyfus est restitué dans toute sa longueur, dans chacune de ses étapes, et c'est vraiment, passionnant.
Le style est efficace, le niveau de langue soutenu et les dialogues font mouche.
"D.", se lit rapidement, facilement, agréablement. L'histoire se laisse découvrir avec passion ( même si on en connaît l'issue ).
Addictif, se lisant avec plaisir et profit, "D.", est une excellente manière, d'apprendre à mieux connaître l'Affaire Dreyfus, qui, pour ma part, m'a augmenté mon envie de découvrir sous peu le fameux "J'accuse !...", de Zola, ainsi que le film homonyme, de Roman Polanski, récemment sorti en salles.
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Un vrai roman d'espionnage aux multiples rebondissements ! On y vit l'affaire Dreyfus du point de vue de Picquart, l'homme qui s'est battu contre sa hiérarchie une fois qu'il a eu la certitude que Dreyfus était innocent, alors qu'il avait lui-même participé à la mascarade qui allait conduire ce dernier au terrible bagne de l'Ile du Diable en Guyane. le style est vif et fluide, aucun ennui ne gagne le lecteur, malgré les plus de 600 pages de ce livre. Picquart y parle à la première personne. On y croise tous les protagonistes bien connus Zola, Clémenceau, Mercier, Boisdefre, Estherhazy, Albert et Matthieu Dreyfus et bien d'autres dont Robert Harris tire des portraits vivants et terriblement humains. C'est également la France de la fin du XIXième siècle qui se déploie au fil des pages, une France humiliée par la défaite de 1870 qui n'aspire qu'à la revanche, un Paris frivole et intrigant, une classe politique aux ambitions tellement humaines prête à toutes les compromissions ou au contraire prête à engager les combats les plus difficiles. Un livre qui m'a fait mieux cerner cette terrible affaire dont ma connaissance n'était que de l'ordre de la culture générale et dont je saisis aujourd'hui à quel point le courage de Picquart et son sens du devoir ont été exemplaires.
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Cette fameuse affaire qui secoua notre pays de façon cataclysmique pendant l'entre-deux-guerres de 1870 et 1914, m'a toujours fascinée, en particulier parce que, malgré les preuves irréfutables de l'innocence du Capitaine Dreyfus qui finirent par être présentées à la connaissance de la Nation, il en est resté de lourdes séquelles.
Ma première prise de conscience date de mes 12 ans, à la lecture du chapitre qui était consacré à cette affaire dans un livre collectif rédigé sous la direction de Gilbert Guilleminault « le roman vrai de la IIIème République » publié en 1958. Plus tard, j'ai lu avec passion l'ouvrage référence de Jean-Denis Bredin. Aujourd'hui, j'ai apprécié le parti choisi par l'auteur de faire parler à la première personne Georges Picquart, un point de vue bien entendu largement romancé par un auteur de talent mais aussi étayé par les dernières études historiques, rendant vivant et follement sympathique celui qui a « levé le lièvre » de la vacuité du dossier d'accusation.
Comment s'est enclenchée l'affaire, comment les plus hauts gradés de l'Armée se sont acharnés à forger des preuves pour accabler celui qu'ils avaient désigné à la vindicte publique parce qu'il était juif, comment la raison d'état interdit de revenir sur une grossière erreur, comment de nombreux « accidents » et/ou « suicides » ont fermé la bouche à des témoins, comment la justice fut manipulée … et se laissa manipuler, jusqu'à ce que finalement, quelques hommes de bien – Emile Zola, Georges Clémenceau, Bernard Lazare, le sénateur Scheurer-Kestner, Arthur Ranc, Joseph Reinach, la famille Dreyfus, Maître Labori – se mettent eux-mêmes en péril pour faire rendre justice à un innocent.
C'est une histoire plus complexe encore que ce qu'un auteur de thriller saurait imaginer. Une machination redoutable ourdie au plus haut niveau et avec des moyens considérables, riche de rebondissements dramatiques, de quoi faire douter chaque citoyen de la réalité d'un complot né au sein d'une organisation qui se sent menacée.
C'était il y a plus d'un siècle … Cela pourrait-il encore se passer aujourd'hui ?
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critiques presse (2)
Chro
01 juillet 2014
Dans la série « les bons pavés de l’été », voici l’arme absolue pour transcender vos après-midi de plage. Après le fameux Ghost Writer transformé en film à succès par Polanski, Robert Harris s’offre un retour sur l’histoire, avec un grand H, d’où un titre avec un grand D.
Lire la critique sur le site : Chro
Lexpress
30 juin 2014
Le romancier britannique Robert Harris revient avec brio sur la célèbre affaire. Dans les pas d'un héros oublié: Georges Picquart, le militaire qui a permis d'innocenter le capitaine.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
"Le secret n'existe pas - pas vraiment, plus dans le monde d'aujourd'hui, plus avec la photographie, le télégraphe, le chemin de fer et la presse. Le temps du cercle restreint de personnes réfléchissant pareillement et communiquant à la plume d'oie par voie de parchemin a disparu. Tôt ou tard, la plupart des choses finissent par être rendues publiques." (p. 222)
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Dix minutes plus tôt, Dreyfus ne me paraissait pas plus suspect que n'importe qui d'autre. Mais le pouvoir de la suggestion est insidieux. Alors que le colonel et moi remontions les couloirs du ministère, mon imagination s'emballa -la famille de Dreyfus restée en Allemagne, la personnalité solitaire de Dreyfus, son intelligence, son arrogance, son ambition à vouloir entrer à l'état-major et la façon dont il cultivait ses relations avec les officiers supérieurs- à tel point que, lorsque nous arrivâmes au cabinet du général Gonse, je m'étais déjà convaincu moi-même: BIEN SÛR QU'IL NOUS TRAHIRAIT, PUISQU'IL NOUS DÉTESTE; IL NOUS A TOUJOURS DÉTESTÉS PARCE QU'IL N'EST PAS COMME NOUS ET QU'IL SAIT QU'IL NE LE SERA JAMAIS MALGRÉ TOUTE SA FORTUNE. C'EST JUSTE... UN JUIF TYPIQUE!
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J'avais seize ans quand les Allemands bombardèrent Strasbourg, me donnant ainsi le privilège d'assister personnellement à un événement que l'on présente à l'Ecole supérieure de guerre comme « la première utilisation à grande échelle de l'artillerie lourde moderne dans le but précis de réduire une population civile ». J'assistai à l'incendie du musée des Beaux-Arts et de la bibliothèque municipale, vis tout le voisinage se faire pulvériser, m'agenouillai auprès d'amis agonisants, aidai à dégager des gens que je ne connaissais pas des décombres. Au bout de neuf semaines, les troupes se rendirent. On nous donna le choix entre rester sur place et devenir allemands ou renoncer à tout et nous exiler en France. Nous arrivâmes à Paris sans ressources et débarrassés de toute illusion quant à la sécurité que pouvait apporter un mode de vie civilisé.
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Enfin, qu’est-ce que je demande nuit et jour ? Justice, justice ! Sommes-nous au XIXe siècle ou faut-il retourner de quelques siècles en arrière ? Est-il possible que l’innocence soit méconnue dans un siècle de lumière et de vérité ? Qu’on cherche ; je ne demande aucune grâce, mais je demande la justice qu’on doit à tout être humain. Qu’on poursuive les recherches ; que ceux qui possèdent de puissants moyens d’investigation les utilisent dans ce but, c’est pour eux un devoir sacré d’humanité et de justice…
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Je peux vous assurer que je n’éprouve strictement rien pour Dreyfus, ni dans un sens ni dans un autre. Franchement, je voudrais qu’il soit coupable – cela me faciliterait grandement la vie. Et, jusqu’à très récemment, j’étais persuadé de sa culpabilité. Mais maintenant que j’ai les pièces entre les mains, j’ai le sentiment qu’il ne peut pas être coupable. Le traitre c’est Esterhazy

- Peut-être que c’est Esterhazy, et peut-être pas. Vous ne pouvez pas en être certain. Cependant, le fait est que si vous ne dites rien, personne ne le saura.

Nous avons donc enfin atteint le cœur même de ce sombre problème. La pièce me paraît encore plus silencieuse qu’auparavant. Gonse me regarde bien en face. Je choisis mes mots avant de répondre:

- Mon Général, ce que vous dites est abominable ; je ne sais pas ce que je ferai, mais je n’emporterai pas ce secret dans la tombe.
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Videos de Robert Harris (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Harris
Comme chaque mois sur Babelio, nous vous proposons de découvrir quelques adaptations de romans qui sortiront prochainement dans les salles obscures. Au menu ce mois-ci : Une plongée dans les coulisses de Bruxelles en pleine crise grecque, un film d'animation sur les aventures amoureuses d'un jeune garçon et de sa main, un film historique au c?ur de l'affaire Dreyfus, une nounou inquiétante et les chroniques d'un correspondant de guerre à Sarajevo dans les années 1990.
Conversations entre adultes : dans les coulisses secrètes de l?Europe de Yanis Varoufakis : https://www.babelio.com/livres/Varoufakis-Conversations-entre-adultes/992289 Happy Hand de Guillaume Laurant : https://www.babelio.com/livres/Laurant-Happy-hand/139816 D. de Robert Harris : https://www.babelio.com/livres/Harris-D/617664 Chanson douce et Leïla Slimani : https://www.babelio.com/livres/Slimani-Chanson-douce/849799 Sympathie pour le diable de Paul M. Marchand : https://www.babelio.com/livres/Marchand-Sympathie-pour-le-diable/6922
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