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Natalie Zimmermann (Traducteur)
EAN : 9782259203869
372 pages
Plon (06/10/2006)
4.04/5   253 notes
Résumé :
Lorsque Tiron, le secrétaire particulier d'un sénateur romain, ouvre la porte à un étranger terrorisé, il déclenche une suite d'événements qui vont propulser son maître au sein d'une des plus célèbres et dramatiques affaires de l'Histoire. L'étranger est un Sicilien victime de Verrès, gouverneur vicieux et corrompu. Le sénateur en question, c'est Cicéron, un jeune et brillant avocat déterminé à atteindre l'imperium - pouvoir suprême au sein de l'Etat. A travers la v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
4,04

sur 253 notes
Bon sang de bonsoir, quel livre !

J'ai enfin décidé de nettoyer le fond de ma PAL Babélio et je tombe sur ce roman historique qui trainait là depuis des années. Sous la poussière, un bijou.

A travers la biographie romancée de Cicéron, sa montée des marches du cursus honorum depuis le Sénat jusqu'au consulat, c'est l'histoire de la fin de la République romaine que nous raconte Robert Harris. Il le fait sous la forme d'un véritable thriller politico-juridique narré par Tiron, l'esclave secrétaire particulier du grand avocat, qui joue un peu le rôle de Watson pour Sherlock ou d'Alfred pour Batman. C'est vivant, angoissant, jouissif, parsemé de rebondissements, de moments d'accablement avant le ressort au dernier instant. L'histoire de Cicéron est connue, ce qui pourrait limiter le suspense, et pourtant j'ai vécu chaque instant comme si j'ignorais ce qui allait arriver. C'est le propre d'un grand conteur.

On découvre cette République finissante depuis les lieux de pouvoir, le forum de Rome essentiellement. Pour une fois, la dimension guerrière de cette civilisation, si souvent mise en avant, s'efface devant ses lois et ses manoeuvres politiques. Oh, ce n'est certes pas une utopie à la Thomas More. La République apparaît profondément corrompue. L'argent achète tout. La charge de gouverneur assure de s'en mettre plein la toge en exploitant, asséchant, pillant les peuples conquis (y compris la Sicile que je croyais à l'abri à cette époque). Qui n'est pas citoyen romain a du soucis à se faire.
Mais le système juridique romain permet à ces non-citoyens de se défendre et, entre les mains d'un virtuose de la loi comme Cicéron, de faire payer même les plus inaccessibles corrupteurs de la République, tel l'ignoble Verrès. Il est à noter aussi le mouvement d'extension de la citoyenneté en cours, qui ne va pas non plus sans opposition aristocratique. Les institutions, bien que dominées par l'aristocratie, laissent quand même la parole à la plèbe, défendue par les tribuns. de plus les lois sont proposées par le Sénat qui n'embauche que des riches (ou des patriciens qui se font financer et donc acheter par des riches) et votées par tous les citoyens. Ce n'est pas l'égalité absolue, mais ce n'est pas non plus la monarchie moyenâgeuse ou moderne.

Cette République brinquebalante, on commence à la voir vaciller sous les complots de gens qui souhaitent l'acheter, s'emparer du pouvoir effectif, ne laissant qu'une toge usée et sans signification, un paravent démocratique. Les Pompée, Crassus et César s'agitent. Robert Harris, à mon sens, prend partie. Il nous dit que cette République, si loin de l'idéal, est menacée par quelque chose de plus grave : un absolutisme de fait.
Cicéron, qui n'est pas non plus un parangon de vertu et peut sceller des accords avec des individus dangereux, réagit pour l'instant en faveur de la République. Pourra-t-il poursuivre dans cette direction ?

La suite me l'apprendra sûrement. J'attends avec impatience la narration de la conjuration de Catilina et de la montée du premier triumvirat.
Bien sûr, du coup, ma PAL Babélio augmente avec les suites qui n'y étaient pas encore intégrées. Bah, c'est pas grave.
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Imperium, la bataille pour accéder au pouvoir absolu avec le titre de consul. Nous suivons Cicéron dans cette conquête parmi les hommes du pouvoir, sénateurs, gouverneurs, avocats, hommes de grandes familles riches et possédant un pouvoir historique dû à leur nom. Une biographie romancée d'un personnage intelligent, remarquable avocat. En début de roman, la description du procès contre un gouverneur de Sicile, Verrès, vaut à lui seul la lecture de ce roman, si nous comparons avec le temps des élections de Trump il n'y a peu de changement: mensonges, pots de vin, pressions musclées d'hommes de main, ...
Une occasion de vivre au Ier siècle avant J.C. dans une Rome en plein tumulte et de suivre la vie intime de grands personnages dont Pompée, César.
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Grâce à son intelligence affûtée, son sens politique aigu, son éloquence et un travail acharné, Ciceron parvient à s'élever dans la Rome antique, côtoyant Pompée, Catilina, César, et beaucoup d'autres...
C'est le récit de son ascension, et de ses revers, que nous fait ici son secrétaire Tiron, esprit brillant lui-même, pourtant né esclave, inventeur d'un ingénieux système de prise de notes, dont subsiste encore aujourd'hui l'esperluette & (c'est vrai, j'ai vérifié tout à l'heure).

Si la vie de Ciceron est romancée, notamment ses traits d'esprit (qui m'ont bien fait rire) ou ses relations avec sa femme Terrentia (quelques perles d'humour caustique ici aussi), les grandes lignes de sa vie politique semblent fidèles à la réalité historique, si j'en crois la note de l'auteur et ce que j'ai lu ensuite sur Wikipédia. de même pour les descriptions des grands procès ou de la répartition des pouvoirs entre consuls, tribuns, édiles et sénateurs à cette époque. Quant aux jeux de pouvoir, trahisons et autres complots, pas besoin de Wikipédia pour savoir qu'ils étaient courants dans la vie publique romaine... et que les choses n'ont pas beaucoup changé depuis !

Ce livre est donc une mine d'infos sur la Rome antique; à ce titre, il est vraiment intéressant. Ensuite, c'est un livre 'intelligent', qui rend hommage à la puissance de réflexion et à l'esprit vif de Ciceron (et, accessoirement, de Tiron, Terrentia, Lucius ou encore César) donc on se sent intelligent rien qu'en le lisant ! En plus, certains passages sont vraiment drôles. Puis la morale que je vois dans l'histoire me va bien : si on a les compétences et qu'on travaille suffisamment dur, on finit par arriver à ses fins en faisant quelques compromis mais sans renoncer au principal.
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Si « Imperium » n'est pas le premier roman de Robert Harris que vous lisez, vous savez déjà que vous en aurez pour votre argent et même au-delà : que vous aurez une bonne histoire servie sur un beau plateau, avec du fond, de la forme, et que vous sortirez du bouquin moins bête qu'en y entrant, et même ravi.
« Imperium » (2006) est le premier volume d'une trilogie consacrée à Cicéron. Il est suivi par « Conspirata » (2009) et se conclut par « Dictator » (2015). Ce ne sont pas directement les Mémoires de Cicéron, mais celles de son secrétaire Tiron. Ces Mémoires ont paraît-il existé mais le vent de l'Histoire les a emportés avec l'Empire romain. Ils renaissent ici sous la plume de Robert Harris qui, non seulement, à partir des sources les plus fiables, a reconstitué l'histoire de Rome dans les derniers jours de la République, mais encore, avec le talent qu'on lui connaît, a su donner vie à ces personnages que nous ne connaissons que sous formes de statues, ou de notices dans nos livres d'Histoire.
Petit point linguistique à préciser : « imperium » ne veut pas dire Empire. L'Empire d'Auguste ne commencera qu'en 27 avant J.C. Or nous ne sommes qu'en 71 avant J. C. et donc encore sous la République. Et la signification d'« imperium » est « pouvoir », « commandement », et à ce moment là de l'Histoire, le pouvoir suprême, civil et militaire, est tenu par les deux consuls, désignés tous les ans par une assemblée du peuple romain, sous le contrôle du Sénat. le titre du roman indique clairement le sujet : l'ascension de Cicéron vers cette fonction suprême.
En 71 av J.C. Cicéron est un jeune sénateur, ambitieux, mais n'ayant ni naissance ni fortune, il n'a que son éloquence d'avocat pour réussir à monter les marches du pouvoir. L'occasion lui est donnée de se mettre en avant : Un homme lui demande de le défendre contre Verrès, gouverneur de Sicile, coupable de pressurer la population par des impôts illégaux, et d'autre part d'avoir détourné à son profit la plupart des trésors artistiques de l'île.
Le procès gagné, Cicéron se lance dans la course au consulat. Robert Harris nous promène avec jubilation dans les coulisses du Sénat et de la vie politique romaine : on croise des personnages que l'on est appelé à retrouver : Jules César, les généraux Crassus et Pompée, Catilina, Hortensius et bien d'autres. Et nous entrons également dans la vie privée de Cicéron, illustrée par de réjouissantes joutes avec sa femme Terentia…
Le talent de Robert Harris est tel que, bien qu'il décrive sans y toucher une institution complexe et a priori rébarbative, il y met tant de vie et de mouvement que non seulement on ne s'ennuie pas un seul moment, mais encore on se croirait à une élection contemporaine : les grenouillages, les dessous de table, les compromissions, les promesses fallacieuses, la propagande (et même les fake news) sont en balance avec l'engagement sincère des candidats (qui ne dure pas longtemps) et des électeurs soit intéressés (au sens pécuniaire du terme) soit fatalistes… (Si vous me dites que la politique ce n'est pas ça, c'est que vous êtes un politicien, si vous n'êtes pas d'accord, ce qui est votre droit, ne lisez pas ce que je viens d'écrire…)
Faire un cours « d'Histoire » en racontant une belle « histoire », ça n'arrive pas si souvent, l'un des deux prenant souvent le pas sur l'autre. Harris réussit le tour de force de nous maintenir accrochés, en faisant de ses personnages des êtres de chair et d'os, et de sentiment, et de caractère, que nous pourrions accepter pour nos contemporains.
Un peu comme la série « Rome », mais avec plus de passion et plus d'empathie pour les personnages. Ici le monde romain n'est pas un décor pour une intrigue, il fait partie de l'intrigue, il en est le coeur, il « est » l'intrigue. Nous le savons, nous qui avons été à l'école, « Impérium » décrit le début de la fin de la République, et le roman, petit à petit, nous confirme dans cette idée.
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Mon 2ème livre de R. HARRIS, 1er d'une trilogie sur la vie de Cicéron je n'ai pas lu les 2 tomes suivants ayant reçu celui-ci par hasard.

J'étais impatience, j'adore lire sur les faits et personnages d'histoire en rapport à l'exil.

Ce que j'aime avec cet auteur c'est qu'il analyse très finement le cheminement personnel de personnages historiques, il se base sur des écrits et fait une étude très poussée de tous ces faits d'histoire avant de les relater.

Il démontre que l'homme aussi petit ou grand soit il fait des choix 'humains' , que les grands faits d'histoire qu'il choisit de relater est le fait d'homme qui prennent position dans la société qui leur est contemporaine.

Nous suivons ici le parcours de Cicéron par les yeux de Tiron son esclave et partenaire de vie politique , ce choix de regard apporte une dimension supplémentaire au récit. C'est passionnant. Malgré mes 3 maigres années de latin j'ai découvert une part de la vie politique romaine que je ne connaissait pas, ne soupçonnait pas. Mon professeur étant plus tourné dans le linguisme que dans l'histoire.
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
C'est bien ce que les stoïciens n'arrivent pas à comprendre quand ils prétendent que c'est la raison et non l'émotion qui doit jouer un rôle dominant dans les affaires humaines : je crois que l'inverse ne se vérifie toujours, même - et peut-être surtout - dans le monde censément calculateur de la politique. Et si la raison ne peut régner en politique, quel espoir reste-t-il ?
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Parfois (…), lorsqu'on se retrouve enlisé, en politique, la seule chose à faire est de déclencher une bagarre - déclencher une bagarre même si l'on ne sait pas quelle en sera l'issue, parce que c'est seulement lorsque la bagarre fait rage et que tout est chamboulé que l'on peut espérer découvrir une porte de sortie.
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La préture marqua une ascension dans la position sociale de Cicéron. Il disposait à présent de six licteurs pour l'escorter dès qu'il sortait de chez lui. Il ne les aimait pas beaucoup. C'étaient des brutes, engagées pour leur force physique et leur cruauté naturelle : quand un citoyen romain se voyait condamné à recevoir un châtiment, ils servaient également de bourreaux, et ils étaient devenus experts en coups de fouet et têtes tranchées.
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Fonteius n'avait cessé de s'enrichir considérablement, en employant les méthodes de Verrès, c'est-à-dire en extorquant un maximum d'impôts illégaux aux populations indigènes. Les Gaulois ne s'étaient pas rebellés tout de suite, se disant que le vol et l'exploitation avaient depuis toujours été les corollaires de la civilisation.
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On peut toujours repérer l'imbécile chez celui qui prétend connaître à l'avance le résultat d'une élection. Une élection est une chose vivante - on pourrait presque dire la chose la plus vigoureuse qui soit - animée par des milliers et des milliers de cerveaux, de membres, d'yeux, de pensées et de désirs, et elle bouge et se tortille et part dans des directions que nul n'avait prédit, parfois pour le simple plaisir de donner tort à ceux qui savent tout.
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Conversations entre adultes : dans les coulisses secrètes de l?Europe de Yanis Varoufakis : https://www.babelio.com/livres/Varoufakis-Conversations-entre-adultes/992289 Happy Hand de Guillaume Laurant : https://www.babelio.com/livres/Laurant-Happy-hand/139816 D. de Robert Harris : https://www.babelio.com/livres/Harris-D/617664 Chanson douce et Leïla Slimani : https://www.babelio.com/livres/Slimani-Chanson-douce/849799 Sympathie pour le diable de Paul M. Marchand : https://www.babelio.com/livres/Marchand-Sympathie-pour-le-diable/6922
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