Citations sur Les mystères de Harper Connelly, tome 1 : Murmures d'ou.. (11)
-Vous...vous les sentez, tout simplement ? Les morts ?
-Je vois leurs derniers instants. Comme un mini-clip vidéo.
Je n'avais pas encore abandonné tout espoir et quand, à six pâtés de maisons de la grande place, je ressentis la vibration caractéristique, j'éprouvais presque un sentiment de bonheur. Elle venait de ma gauche, à une petite dizaine de mètres.
- C'est récent ? me demanda Tolliver en me voyant tourner la tête.
Je jette toujours un coup d'oeil, même si je sais que je ne verrais rien.
- Très.
Nous ne longions pas de cimetière, et je ne pressentais pas de cadavre embaumé, signe que nous étions à proximité d'un salon funéraire. Cette impression était trop forte.
Ils veulent qu'on les retrouvent, vous comprenez.
Au lieu de continuer tout droit pour nous rendre à notre hôtel, je bifurquai à gauche, suivant la piste qui avait attiré mon attention. Je me garai sur le parking d'une petite station service. Je tendis l'oreille : une voix m'appelait depuis le terrain vague de l'autre côté de la rue. Je parle de "voix" mais ce qui m'attire est beaucoup plus difficile à décrire.
Le hurlement d'une sirène me fit sursauter. Je me ressaisis et fus enchantée de voir la voiture de patrouille, d'autant que je reconnus le shérif Harvey Branscom au volant.
Il était nettement moins heureux que moi de cette rencontre inattendue.
- Qu'est-ce que c'est que ce bazar ? aboya-t-il en regardant les garçons avec dégoût.
Ils pleuraient, gémissaient et Cheveux noirs était à terre.
- Ils m'ont barré le chemin et menacée, expliquai-je.
- Non, shérif, protesta Cheveux noirs. C'est elle ! Elle a...
- Elle a tiré le pick-up sur le trottoir, elle vous a traînés à l'extérieur du véhicule et alignés devant elle pour pouvoir vous asperger de gaz lacrymogène ?
- Comment croyez-vous que je trouve les morts ? C'est ainsi. Quand je suis près d'eux, je sais ce qui a provoqué le décès. Croyez-moi ou non, c'est comme vous voulez.
- Crois-tu qu'ils en sont conscients ? Quand on les retrouve ?
- Oh, oui, assurai-je.
"- Comment croyez-vous que je trouve les morts ? C'est ainsi. Quand je suis près d'eux, je sais ce qui a provoqué le décès. Croyez-moi ou non, c'est comme vous voulez."
J'étais sûr que d'autre avant moi avait fouillé les lieux- la police et Helen, bien sûr. Si ma fille se volatilisait, se serait ma première initiative. J'irais jusqu'à soulever les lattes du parquet.
Je l'observais longuement, essayant de le cerner. Mais il était vivant, il m'était donc inaccessible.
Les morts peuvent attendre indéfiniment, mais les vivants sont toujours pressés.
Je me sentais aussi vielle que les Monts Ozarks, en tout cas plus âgée que mes 24 ans.