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Jean Guiloineau (Traducteur)
EAN : 9782867465109
215 pages
Liana Lévi (07/05/2009)
4/5   10 notes
Résumé :

Paris vu d'Amérique : on rêve de l'approcher, pour un jour ou pour la vie. Surtout si l'on est noir et qu'on a vécu enfant la "venimeuse brutalité de la ségrégation ". Dans le sillage de James Baldwin, Richard Wright et tant d'autres, célèbres ou anonymes, Eddy Harris a choisi Paris. Observateur sagace, il savoure la magie des lieux, des rencontres, une liberté toute neuve. Mais même ici, selon qu'elle est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Encore un roman d'Eddy E. Harris que j'aie beaucoup aimé ! Il m'a vraiment éclairée sur la question de l'identité, de l'origine ethnique, sur la place des noirs aux États-Unis et en France, la place des étrangers tout simplement. La peur ou l'acceptation des autres en fonction de l'histoire, de la perception collective de l'autre : en France un noiramérician est d'emblée accepté et respecté alors qu'un noir d'Afrique du Nord va l'être beaucoup moins. Qu'est-ce qui unit les gens ? Qu'est-ce qui les sépare ? L'imprégnation de la culture, de l'éducation ? Où est-on chez nous ? L'exil peut-il être heureux ? Autant de questions qu'aborde l'auteur, et j'ai trouvé que ses propos sont justes.
J'avais déjà beaucoup appris sur ce qui se passe ou s'est passé aux États-Unis vis-à-vis des noirs dans son roman "Mississippi solo" et son roman "Paris en noir et black" m'a encore beaucoup appris. J'ai trouvé que l'on se mettait vraiment à leur place, dans leur tête, et ça ne peut que nous rendre encore plus humain.
Sans cesse en quête de liberté et d'humanité, l'auteur nous emmène cette fois en France et plus particulièrement à Paris. Eddy L. Harris est un citoyen du monde qui aime profondément le voyage. Pourtant Paris est devenu chez lui. Il l'ose l'affirmer comme une déclaration d'amour. Étant moi-même amoureuse de Paris, je ne pouvais qu'adhérer à la vision de l'auteur sur cette ville magique où l'on se sent libre et soi-même. Il nuance bien sûr ses propos, comme souvent, en faisant bien la distinction entre l'étranger ou le touriste émerveillé et le quotidien banal des parisiens qui n'ont pas forcément le temps de s'extasier devant la beauté des lieux où encore entre le Paris d'autant et d'aujourd'hui. Ce que j'aime chez cet auteur c'est sa lucidité sur les choses sur la vie. Il ne mâche pas ses mots. le seul bémol que je trouverais à ce roman c'est qu'il y a parfois des répétitions non nécessaires. C'est un détail, je le recommande vivement pour ceux qui aiment la culture américaine et la culture française !
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Eddy L.Harris nous explique pourquoi il est venu s'installer à Paris, par amour pour cette ville, le mythe qu'elle représente, pour trouver la liberté qu'il ne trouve pas en Amérique. Paris, ville qui fait toujours rêver. Il nous fait visiter cette ville et nous le suivons, les beaux quartiers, l'architecture, les jardins, les terrasses de café, les marchés car la nourriture a la part belle, comme lui a si bien dit son ami Robert Giraud « Quand on mange, on parle cuisine. Quand on ne mange pas on parle cuisine. Quand on ne parle pas de cuisine, on se plaint de tout le reste. C'est ce qui fait de nous des Français. C'est notre caractère national. » E.L.Harris dit un peu plus loin « Quand je suis aux Etats-Unis, je pense tout le temps que je suis noir. Quand je suis à Paris, je pense tout le temps à ce que je vais manger. Je ne pense presque jamais que je suis noir sauf pour remarquer que je n'y pense pas », serait-il en phase de devenir français ?
Mais ce récit c'est surtout une réflexion politique, sociologique, sur la différence entre un être noir et noir américain en France. L'identité Black, le racisme, l'exil, la quête identitaire. Les troubles dans les banlieues en 2005 comme un avertissement au rejet, à la ségrégation, la marginalisation effectivement rien à voir avec les émeutes de Los Angeles de 1992, mais justement faudrait-il en arriver là pour réellement prendre conscience de cette mise à l'écart. La différence d'intégration selon que l'on est Portugais, Asiatique, Malien, ou Arabe, car pour ces derniers, ils ne sont pas venus d'Afrique du Nord, ils sont Arabes. Pourquoi n'ont-ils pas d'identités ? Je cite l'auteur « Ils ont découvert qu'on les avait repoussés, emmurés dans une sorte de no man's land culturel où leurs enfants apprennent qu'ils ne sont ni chair ni poisson ; ni acceptés dans le pays de leurs parents, ni tout à fait tolérés dans leur pays natal. Ils restent à part, perdus sans gouvernail, coincés entre deux mondes, entre passé et avenir ». Est-ce l'image qu'ils ont et qu'ils garderont d'un pays d'accueil ?
Il a été plus facile pour l'auteur de se faire accepter pour plusieurs raisons, il est américain, et la culture, le pouvoir économique, le dynamisme américain sont très appréciés en France, de plus il ne cherche pas de travail et a les moyens de se loger. C'est peut-être pour ces raisons qu'il se sent invisible à Paris et lui, il a le choix, il a la liberté de partir ou de rester.
Cette lecture donne un point de vue américain sur la France actuelle, j'ai trouvé ce récit très intéressant, difficile de le résumer tellement il me parle et me questionne encore.
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PARIS EN NOIR ET BLANC de EDDY L. HARRIS
Essai plus que roman qui analyse les raisons objectives ou subjectives, logiques ou irrationnelles, qui ont poussé l'auteur, noir américain à s'installer en France et plus spécialement à Paris après avoir sillonné l'Europe dans tous les sens. Il va remonter l'histoire depuis la première guerre mondiale et les premiers contingents noirs qui vont participer au massacre, la génération perdue Hemingway, Fitzgerald, jusqu'au système d'intégration français, plein d'ambiguïté, le racisme, mais au final ce sentiment de liberté parisien à nul autre pareil. Malgré la réputation de notre bureaucratie tatillonne, il aura sa carte de séjour sans aucun souci. Impression agréable d'être l'homme invisible, pas traqué comme en Amérique. Évocation de Baldwin, Wright, Baker, émeutes en 9.3., panorama historique, les jazzmen et le Paris noir et blanc de Cartier Bresson. Un peu caricatural par moment notamment sur les passages ( obligés) touchant à la gastronomie mais une étude intéressante qui ne se veut pas du tout sociologique, seulement un ressenti personnel et dont le leitmotiv est « À Paris je suis invisible, merveilleusement »
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Attiré par la France depuis l'école et son professeur de français, Mr Cook, l'auteur finit par s'installer à Paris qui lui procure une "vie sans aucun doute meilleure et moins contraignante qu'aux Etats-Unis". Jeune homme noir, il insiste sur le manque de racines de ses pairs et sur le besoin inhérent de fuir, un patrimoine génétique presque, hérité des persécutions subies pendant l'esclavage et la ségrégation.
Il cite le cas de nombreuse autres personnalités telles que Richard Wright, James Baldwin, Joséphine Baker ou encore Sydney Bechet.
Une vie sans la pression constante d'être noir ... mais à condition d'être américain et c'est ce que l'auteur découvre et souligne dans la deuxième partie de son témoignage.
L'acceptation de la couleur de peau ne fonctionne plus lorsqu'on est un noir africain ...
Un témoignage très réaliste, sans préjugés ni version idéalisée de Paris.
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Installé à Paris depuis plus de vingt ans, l'auteur met en parallèle dans ce récit autobiographique les identités noires en France et aux Etats-Unis. Fuyant le racisme rampant de la société américaine, il a connu à Paris une liberté et un éventail de possibilités qu'il n'aurait jamais pu espérer sur sa terre natale. Mais derrière l'hommage à la douceur de vivre parisienne, il questionne aussi les problèmes d'intégration des immigrés en France, les raisons des émeutes des banlieues en 2005, les failles du discours politiquement correct sur l'égalité des chances…une phrase en particulier résume sa position : « A Paris, je suis écrivain – noir, mais écrivain…Aux Etats-Unis, je reste avant tout et pour toujours un Noir ». Un ouvrage dérangeant qui secoue les préjugés.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le plus raisonnable aurait été de trouver un autre emploi jusqu'à la rentrée universitaire. Mais je pensais qu'il y avait mieux à faire dans la vie que de travailler, travailler, travailler jusqu'à s'effondrer. Je n'étais pas convaincu par le slogan "Time is money". Et d'après ce que je savais, il n'avait pas été inventé par un Français. Pour moi, le temps avait plus de valeur que l'argent.
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Je me rends compte que je vois Paris avec les yeux d'un jeune amoureux, et je me suis souvent demandé si les Parisiens pris par le quotidien avaient conscience de leur chance. Peut-être faut-il avoir les lunettes teintées de rose d'un étranger, d'un touriste permanent, pour voir au-delà de l'ordinaire et de la monotonie des jours. Les yeux du désir distinguent mieux le spectaculaire et le particulier, les rendent plus présents, et donnent à l'ordinaire une nuance magique.
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Quand je suis aux États-Unis, je pense tout le temps que je suis noir. Quand je suis à Paris, je pense tout le temps à ce que je vais manger. Je ne pense presque jamais que je suis noir sauf pour remarquer que je n'y pense pas. Paris m'a offert le degré de liberté que je cherchais.
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Paris était un refuge où je pouvais abandonner une certaine façon d'être, le lieu où je pouvais être qui je voulais, débarrassé du fardeau de celui que je suis censé être.
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À Paris je suis invisible - merveilleusement.
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Videos de Eddy L. Harris (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eddy L. Harris
Organisée par la Médiathèque le Point d'Interrogation du Bourget, cette rencontre s'est tenue en ligne dans le cadre du festival Hors limites 2021.
En 1985, alors qu'il va sur ses 30 ans, Eddy L. Harris – qui n'en est pas à sa première aventure à travers le monde – se lance à lui-même un défi aussi grandiose que déraisonnable : descendre en canoë les 4000 kilomètres du fleuve Mississippi près duquel il a grandi. Seul. Pour cet auteur « noir américain », comme il aime se définir, ce voyage initiatique revenait à sonder le coeur des États-Unis en passant par l'aorte : du Nord au Sud, depuis le Minnesota jusqu'au golfe du Mexique.
Frontière naturelle de nombreux états et marquant la séparation entre l'Est et l'Ouest, élément fondamental de la culture nord-américaine et de son histoire, intimement lié au roman d'aventures (on pense bien sûr à l'oeuvre de Mark Twain) et lié aux légendes amérindiennes et à l'esclavagisme, emprunter le fleuve mythique revenait, pour le jeune homme qu'il était, à éprouver « la confiance qu'il a en lui-même et celle qu'il a dans son pays ». Par chance, cette route maritime des plus périlleuses déboucha sur un chef-d'oeuvre de la creative non-fiction – enfin traduit en français grâce aux éditions Liana Lévi – mais surtout, confirma Eddy L. Harris dans sa vocation d'écrivain et irrigua toute son oeuvre – au point qu'il retentât l'expérience, pour un film documentaire cette fois, en 2014 !
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