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EAN : 9781534301900
144 pages
Image Comics (20/06/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
When a pattern of unsolved ‘groupie’ murders from the 1970s resumes in present-day Los Angeles, nobody makes the connection except Jackie Mayer, a rock nerd with a strange connection to music’s urban legends and lost history and a mysterious, almost magical ability to ‘see’ what most people miss, and determine and divine what’s going unreported. Together with muckraking music writer, Dorothy Buell, and his loyal cat, Skydog, they soon uncover an underground conspira... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de tout autre. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2016/2017, écrits par Joe Harris, dessinés et encrés par Megan Hutchinson, avec une mise en couleurs réalisée par Kelly Fitzpatrick.

De nos jours, les deux premières pages évoquent les excès du rock'n'roll dans les années 1970, au travers du flux de pensée de Jackie Mayer, un jeune adulte qui parle à son chat Skydog. Il pense à la manière dont il est possible de sonder les faits divers associés aux grands groupes de rock, pour essayer d'y déceler des intentions, des schémas logiques. Il pense également à Suzanne Berrens & Becky Allbright, 2 copines s'étant rendues à un concert du groupe Blue Rider au sein duquel officie le guitariste Jimmy James. Elles s'étaient apprêtées avec l'intention d'accéder backstage et de rencontrer les membres du groupe pour faire la fête avec eux. Grâce au culot de Suzanne, elles avaient réussi à savoir où se tenait la fête après le concert, dans l'établissement Hyatt House.

Becky et Suzanne avaient été séparées dans la foule du restaurant. La première avait découvert l'accès au penthouse, ainsi qu'un étrange carton apposé sur une rose, portant des signes cabalistiques. Inquiète de ne plus voir sa copine, Suzanne était partie à sa recherche et avait aussi accédé au penthouse où elle avait découvert des couples enlacés et nus dans une immense pièce. de nos jours, Jackie Mayer pense qu'il a trouvé des indices lui permettant d'en savoir plus sur cette disparition. Grâce à une sorte de connexion psychique, il localise la position d'une nouvelle victime et s'y rend dans le centre de Los Angeles. Sur place se trouve effectivement un cadavre de jeune femme, le bras droit tendu en avant. Alors qu'il est en train d'examiner la scène depuis le ruban protégeant le site, il est abordé par Dorothy Buell une jeune journaliste rock.

Parler de rock en bandes dessinées relève de la gageure. Il est impossible de faire passer les émotions des chansons, les vibrations de la musique au travers des images et des textes écrits. Joe Harris ne s'y essaye pas ; il met plutôt en scène la mythologie du rock des années 1970. En haut du collage d'images dessinées qui constitue la première page, se trouve un facsimilé de place de concert pour Led Zeppelin. Dans les dessins, le lecteur identifie sans difficulté T-Rex (Marc Bolan), ainsi que le nom des Beatles. L'attention ainsi attirée par ces références explicites, le lecteur identifie que la référence principale pour le groupe fictif Blue Rider est Led Zeppelin, avec les postures caractéristiques de Robert Plant. Il reconnaît une forte influence de Jimmy Page dans Jimmy James, tout en supposant que les auteurs y ont mélangé un peu de Jimi Hendrix et de Marc Bolan. Néanmoins le lecteur constate que le scénario joue plutôt sur l'aspect magie noire que sur le glam. D'ailleurs le titre Nativity in Blacklight renvoie à la chanson N.I.B. de Black Sabbath, ainsi qu'à la lumière noire (aussi appelée Lumière de Wood) proche de l'ultraviolet qui est absorbée et réémise sous forme de lumière visible par les substances fluorescentes, utilisée sur des posters de l'époque.

Le lecteur découvre effectivement une histoire de crimes perpétrés contre des groupies, dans l'entourage d'un groupe de rock appelé Blue Rider. Jackie Mayer et Dorothy Buell mènent l'enquête comme de vrais amateurs avec des moyens manquant singulièrement de rigueur. le premier semble disposer d'une forme de don de divination qu'il focalise par le biais de l'utilisation d'un jeu de tarot. Il n'obtient en fait que de maigres intuitions assez cryptiques. La seconde enquête plutôt au culot, là encore avec des intuitions limitées. Dorothy Buell repère Jackie Mayer aux abords du cadavre d'une jeune femme en pleine rue, et elle se dit que ce jeune homme est susceptible d'avoir une idée pertinente qui lui permettrait de rédiger un bon papier. Mayer accepte de faire équipe avec Buell parce qu'elle semble plus débrouillarde que lui. Leur première initiative les amène à pénétrer de nuit dans la morgue pour examiner de plus près le cadavre de la jeune femme. Alors qu'ils constatent la présence d'un signe cabalistique sur son épaule droite, ils entendent arriver d'autres personnes. Il s'agit de 5 donzelles morts-vivants aux ordres du Collectionneur. Ils se cachent alors sous le chariot de la morgue, protégés de leur vue par un drap. Les dessins montrent qu'il n'y a aucune chance qu'ils puissent rester ainsi cachés, mais les autres ne les aperçoivent pas. le lecteur comprend que le scénariste utilise les conventions bien pratiques des récits d'action et que la tonalité de la narration n'est pas à la vraisemblance.

Les dessins participent de la même approche que le scénario : ils s'attachent à capturer l'ambiance de cette branche du rock, sans prétention de reconstitution historique de type photographique. Megan Hutchison reprend les pauses de Jimmy Page et de Robert Plant sur scène, avec une esquisse de leurs vêtements de scène, mais elle ne représente pas les cordes de la guitare, ni même un modèle de guitare existant, encore moins celui utilisé par Jimmy Page. Elle donne des tenues vestimentaires différentes à chaque personnage, et ils en changent même d'une scène à l'autre. Là encore, c'est l'impression globale qui l'emporte sur la véracité historique. En particulier les 5 démones arborent des tenues plus provocantes que celles observables sur les photographies d'époque. le lecteur remarque également qu'elle dessine des visages un peu simplifiés, évoquant une approche manga de la représentation, en particulier les grands yeux ronds de Dorothy Buell. Malgré tout, tous les personnages disposent de caractéristiques visuelles qui permettent de les identifier au premier regard. le langage corporel de Jimmy James et des 5 donzelles est un peu appuyé, théâtralisé comme s'ils étaient en représentation permanente, ce qui colle bien avec leur statut dans le récit.

Megan Hutchison et Kelly Fitzpatrick assurent un spectacle visuel dense à chaque page. La première intègre une forte quantité d'informations visuelles dans ses pages. Au fil des séquences, le lecteur peut observer : les nombreux posters et post-its sur les murs de l'appartement de Jackie Mayer, la belle fontaine dans le hall du restaurant Hyatt House, des corbeaux perchés sur un lampadaire, les tenues très élaborées de Dorothy Buell (dont le nom est certainement une référence à Bebe Buell), la Rolls Royce du Collectionneur, le dragon, le manoir de Jimmy James, la décoration de la chambre d'Allison McPerfects, etc. La dessinatrice augmente la variété de ses pages en changeant de type de mise en page à chaque séquence, en utilisant des cases en trapèze, en plaçant régulièrement le lecteur face aux principaux personnages. Les dessins bénéficient de l'apport déterminant de la mise en couleurs, elle aussi assez dense. Kelly Fitzpatrick complète les arrière-plans par des camaïeux quand nécessaire. Elle utilise une palette de couleurs assez sombres, ce qui établit une ambiance ne phase avec la nature du récit. Elle utilise les effets spéciaux infographiques à bon escient, pour souligner une source de lumière (par exemple les phares de la Rolls Royce), pour augmenter l'éclat surnaturel qui luit dans l'oeil visible de Jimmy James, pour rendre compte de la nature spectrale du dragon, pour donner une allure surnaturelle à la lumière des bougies, etc.

Le lecteur se laisse donc emmener dans cette évocation de la mystique du rock'n'roll des années 1970, avec ces dessins évitant la dramatisation, mais montrant une réalité dans laquelle des forces surnaturelles rôdent. Ces manifestations spirituelles ne peuvent pas être réduites à des effets spéciaux de pacotille, parce que la narration est renforcée par le flux de pensées intérieures de Jackie Mayer. Elles apportent de la substance à ce qui aurait sinon été une intrigue un peu simple. Par le biais de ce personnage, Joe Harris fait montre d'une vraie culture rock qui ne se limite pas à la surface des facéties scéniques et des faits divers sujets à caution. Il évoque également les racines du blues, et d'autres musiciens ayant payé le prix fort de leur dévotion à la musique. Il évoque Waylon Jennings et Buddy Holly (The day the music died). En s'immergeant dans cette histoire de groupies assassinées, le lecteur les envisage comme des victimes du rock, comme des dommages collatéraux aussi inéluctables que la mort prématurée de rockers, ou les incidents tragiques du concert d'Altamont le 06 décembre 1969. le scénariste ne se contente pas d'évoquer quelques tragédies éparses dans l'histoire du rock ; il montre aussi les limites d'une légende come Jimmy James. le rock ne se nourrit pas simplement des groupies et des spectateurs, il se nourrit aussi des artistes. Jimmy James devient alors un personnage tragique, prisonnier de sa posture initiale, n'ayant pas su évoluer comme d'autres (les Rolling Stones, ou David Bowie), sans avoir accédé à un statut de légende comme Buddy Holly, faute de ne pas être mort au faîte de sa gloire, ou en pleine ascension.

En se plongeant dans ce premier tome, le lecteur ne sait pas trop comment les auteurs vont s'emparer de la légende du rock pour en faire une bande dessinée Il commence par découvrir un récit assez basique, et des dessins tout public. Il prend progressivement conscience que Joe Harris dispose bien d'un point de vue, et qu'il utilise le surnaturel comme une métaphore de la créature vivante qu'est le rock, qui se nourrit aussi bien des spectateurs que des artistes. Cependant le décalage entre les 2 niveaux de lecture produit quelques moments moins convaincants.
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