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Martin Morazzo (Illustrateur)
EAN : 9781534300583
240 pages
Image Comics (29/08/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
Writer JOE HARRIS (The X-Files) and artist MARTÍN MORAZZO (Vertigo Quarterly), creators of GREAT PACIFIC, reunite for a brand new ongoing science-fiction series.

In the year 2045 it no longer snows following a crash that left the climate ravaged, society splintered and the newly-christened “Cooperative States of America” propped up and administered by the powerful Hazeltyne Corporation. Only one man wages an all-out weather war against the system, wie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il comprend les 9 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2016/2017, écrits par Joe Harris, dessinés et encrés par Martín Morazzo, avec une mise en couleurs réalisée par Kelly Fitzpatrick. Harris & Morrazo avaient déjà collaboré pour la série Great Pacific en 3 tomes. Joe Harris est également le scénariste de la série Rockstars et de la série X-Files à partir de la saison 10. Martín Morazzo a également illustré Nighthawk: Hate makes hate et The Electric Sublime.

En 2045, le récit s'ouvre avec une comptine évoquant une princesse endormie et un sorcier blanc, alors que les images effectuent un zoom arrière, partant de flocons de neige en gros plan, pour élargir le cadre jusqu'à montrer la ville de New Mercy dans l'état de New York sous la neige. Les flocons semblent émaner d'un individu tout habillé de blanc avec une cape, un capuchon et des lunettes lui masquant la moitié du visage. Les enfants jouent émerveillés dans la neige, alors que des androïdes se déploient pour arrêter le criminel qui est ainsi en train de jouer avec le climat, sur une zone limitée. Ils périssent ensevelis sous un bâtiment, et le Sorcier Blanc s'échappe sans difficulté. Dans une université de recherche sur le climat située à New Cambridge, dans le Massachusetts, Anthony Farrow assiste à un cours sur la manière dont le gouvernement de la Coopérative des États d'Amérique a réussi à endiguer la détérioration du climat et à redresser l'économie mise à mal par une catastrophe climatologique. le gouvernement s'apparente en fait à une entreprise hégémonique appelée Hazeltyne.

En profond désaccord avec ce que raconte le professeur, Anthony Farrow sort en courant de l'amphithéâtre en enjoignant les étudiants à l'extérieur de ne pas y pénétrer. À New Mercy, l'inspectrice Davitika Johnston Deal vient d'arriver sur place avec un détachement d'androïdes afin d'enquêter pour le compte d'Hazeltyne, sur cette neige qui constitue un acte d'écoterrorisme du point de vue du gouvernement. de son côté, Anthony Farrow a loué une voiture et s'enfonce dans un territoire désertique dans la région du sud de l'état de New York. Il est sur la trace d'August Reasons, célèbre ingénieur climatologue, ayant travaillé pour Hazeltyne et étant à l'origine de la technologie qui leur a permis de s'imposer au pouvoir. Il retrouve effectivement le chercheur, aujourd'hui fugitif, dans une petite ferme agricole. Ce dernier lui oppose une fin de non-recevoir. Alors qu'Anthony Farrow repart au volant de sa voiture, des cristaux de neige commencent à virevolter dans les airs et le Sorcier Blanc (White Wizard) apparaît. Farrow perd connaissance dans les tonneaux de sa voiture, ayant dérapé sur une plaque de verglas.

Il est possible que le lecteur soit attiré par la couverture énigmatique, ou qu'il ait déjà lu la série Great Pacific, et qu'il en ait apprécié soit le récit sous forme de thriller écologique et politique dénonçant la formation d'un continent flottant de plastiques dans l'océan (vortex de déchets du Pacifique Nord), soit l'esthétique un peu particulière des dessins de Martín Morazzo. le début du récit comprend à nouveau un fond écologique, cette fois-ci évoquant le dérèglement climatique. En 2045, la civilisation humaine a été fortement impactée par le réchauffement climatique, le gouvernement des États-Unis ayant failli à imposer des réformes pour éviter cette catastrophe, et n'étant plus en capacité d'éviter les famines. Joe Harris intègre donc également une deuxième composante politique en plaçant une entreprise à la tête du gouvernement. Dans les années 2010, il s'agit de 2 perspectives aussi inquiétantes que possibles. du coup, ce récit se situe à mi-chemin entre l'anticipation (pour ces 2 thèmes) et la science-fiction pour la technologie permettant de modifier les conditions climatiques de manière radicale, avec une rapidité foudroyante, dans un périmètre déterminé.

Joe Harris ne se lance pas dans des exposés sur les dangers des émissions polluantes, ou sur les conséquences de la concentration des pouvoirs dans un gouvernement fonctionnant sur un mode capitaliste. Les conséquences du réchauffement sont montrées, sans jamais que le récit ne bifurque vers une vulgarisation des phénomènes scientifiques. Les abus de pouvoir sont montrés, de manière tout aussi claire, sans non plus d'exposé magistral sur les mécanismes de perversion de l'autorité, ou sur les antagonismes entre intérêt public et intérêt privé. Pour autant, les conséquences montrées ne se limitent pas à des constats superficiels et ras les pâquerettes. de manière sous-jacente, le lecteur perçoit une bonne compréhension des enjeux de la part du scénariste. Toutefois, l'intrigue reste focalisée sur la mission que s'est fixée August Reasons de réussir à déstabiliser le régime en place, pour faire cesser cette position dominante et cette forme de dictature dans laquelle il ne faut pas remettre en question l'ordre établi par Hazeltyne.

Le lecteur (re)découvre les dessins de Martín Morazzo, avec sa façon bien à lui de dessiner les visages, que ce soit les incisives du dessus souvent visibles, ou les pommettes un peu saillantes. S'il passe sur cette particularité, il observe un artiste réalisant des dessins descriptifs, avec un bon niveau de détails, et une capacité à donner une apparence plausible à des éléments très hétéroclites. Les personnages disposent tous d'une apparence reconnaissable au premier coup d'oeil, que ce soit le Sorcier Blanc, ou l'assesseur Black, l'assesseur Cobb, ou encore les androïdes des forces de l'ordre. Il a conçu des tenues vestimentaires spécifiques, en gardant à l'esprit qu'elles ne peuvent pas être trop riches au vu de la récession frappant les masses laborieuses. Il réussit à faire croire à l'existence de Momoko Ishii et de son kimono. Il donne une présence remarquable à Davitika Deal, avec son corps fin et élancé, et ses augmentation cybernétiques. Il suit à la lettre les indications du scénario pour l'apparence évoquant un supercriminel du Sorcier Blanc, avec son costume théâtral. Dans le même temps, il n'oublie pas de montrer l'évolution du visage et du corps d'August Reasons au fur et à mesure des coups qu'il encaisse et des blessures qu'il subit. Il finit le récit assez mal en point.

La qualité descriptive des dessins contribue beaucoup à donner de la consistance aux environnements entre anticipation et science-fiction. le lecteur observe avec curiosité le dessin en double page qui montre une vue du ciel partielle de la ville de New Mercy, reconnaissant un urbanisme classique. de même il retrouve les éléments attendus dans l'amphithéâtre de l'université, de la disposition des sièges à la forme de la salle. Alors que les tribulations d'August Reasons le rapprochent de plus en plus du siège du pouvoir d'Hazeltyne qui se trouve à New York, il peut voir les buildings à l'architecture habituelle, ainsi que les poutrelles métalliques déformées des ponts qui reliaient Manhattan au reste de la ville. L'aménagement intérieur des différents bâtiments est tout aussi soigné : l'intérieur spartiate de la ferme agricole d'August Reasons, les éléments technologiques très surprenants de son laboratoire, la salle de réunion du directoire d'Hazeltyne, la salle de détention et d'examen du siège d'Hazeltyne, ou encore l'équipement modulable de l'appartement modeste de Mavis Sinclair. Martín Morazzo donne à voir des lieux conçus avec soin et logique, en totale cohérence avec le scénario.

Martín Morazzo est tout aussi convainquant quand il représente les phénomènes climatiques, à commencer par les chutes de neige. Il est visible qu'il a dû modéliser des cristaux de neige de plusieurs formes différentes pour les gros plans. Sa lame de fond menaçant d'engloutir New York est tout aussi crédible. le lecteur sent sa gorge se dessécher au fur et à mesure de la progression d'Anthony Farrow dans la zone touristique. L'artiste joue avec le degré de réalisme des séquences d'action, depuis des visions très pragmatiques quand un groupe de voyous de rue aide August Reasons à s'introduire clandestinement dans Manhattan, aux visions plus fantastiques du Sorcier Blanc manipulant les éléments, évoquant un supercriminel avec des pouvoirs sur le temps. Dans ces moments-là, le récit d'aventure prend le dessus sur le récit d'anticipation et même sur le thriller.

Joe Harris entremêle les éléments d'anticipation relatifs au dérèglement climatique, avec un fil qui évoque un conte pour enfant, les agissements du Sorcier Blanc plus superhéros, et les interventions militaires de Davitika Deal. Il joue avec l'anticipation du lecteur qui cherche à savoir ce qui passe réellement l'étendue des pouvoirs d'August Reasons, le rôle de sa fille Chloe Reasons, la signification du conte qui revient à plusieurs reprises, et à savoir si Davitika Deal finira par rattraper le Sorcier Blanc ou si son allégeance évoluera avec les événements. Mais les derniers épisodes donnent une impression de progression mécanique, chaque nouvel affrontement permettant d'avancer les différents pions d'une case, jusqu'à pouvoir les réunir tous, dans un déroulement artificiel au tour par tour, la tension dramatique baissant à chaque fois que l'auteur sort une carte de sa manche que ce soit l'invulnérabilité de Davitika Deal, ou les pouvoirs trop flous du Sorcier Blanc.

Cette histoire propose une intrigue dense, bien servie par des dessins descriptifs, avec une conception solide de ce monde d'anticipation, et des personnages complexes et faillibles. Mais l'intérêt du lecteur s'émousse dans les 3 derniers épisodes du fait d'une construction de l'intrigue trop mécanique.
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