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Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782073015969
128 pages
Gallimard (05/10/2023)
4.45/5   46 notes
Résumé :
Chien Brun, « personnage fétiche que l’on rencontre tout au long de l’œuvre de Jim Harrison », était, pour ainsi dire, un alter ego fantasmé de l’auteur. « Fabulateur, frondeur, sorte de “lord Byron des femmes de petite vertu’’, cet incorrigible anar – qui fait croire qu’il a du sang indien dans les veines – s’ingénie à rouler dans la farine les shérifs et les juges du Michigan, une contrée dont il connaît les moindres ruisseaux. Pas de toit, pas de numéro de Sécuri... >Voir plus
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Chien-Brun en trois mots ? Authentique, extravagant, licencieux.
En un seul mot ? LIBRE.

Libre comme un cabot fou (gentiment corniaud sur les bords), comme un bâtard indomptable allant truffe au vent où son instinct le porte.
Libre comme un métis errant, peut-être moitié-indien (à moins que pas du tout ?), grand amateur de schnaps et de fessiers féminins.
Libre comme un sauvage qui ne possède rien si ce n'est le grand sac poubelle qu'il sort de sa poche en cas d'averse, la vieille peau d'ours sacrée offerte par son oncle Delmore, parfois quelques dollars froissés au fond de sa chaussette et bien vite dépensés en bières fraîches ou en article de pêche à la truite.

Sacré bonhomme que celui-là ! Apparu pour la première fois dans l'oeuvre immense de Jim Harrison en 1990, et retrouvé à cinq autres reprises jusqu'en 2013, il méritait bien cette grandiose intégrale !
Six novellas complètes (le format favori de Jim*), presque 600 pages aussi touffues que truculentes, des personnages récurrents et des connexions subtiles entre chacune des histoires : il n'en fallait pas moins pour reconstituer la chronologie des multiples aventures picaresques vécues par C.B et pour faire véritablement connaissance, en profondeur, avec ce personnage ô combien atypique, sans conteste l'un de mes préférés en littérature !
Sous ses airs de filou lubrique et nonchalant situé "aux antipodes de tout ce que la société juge acceptable", animé de pulsions et mû par un désir insatiable, voilà que se révèle au fil des pages un homme simple et vrai, épicurien à sa manière, infiniment plus sensible et complexe qu'il n'y paraît. Toujours partant pour la gaudriole, proche de défaillir à la moindre vision d'une cuisse dénudée, il n'en oublie pas pour autant ses amis - tous plus ou moins laissés-pour-compte, comme lui - et tout au long de ses pérégrinations dans la vaste péninsule Nord de ce Michigan si cher à Big Jim, il ne manquera jamais de rendre service à l'un ou à l'autre, avec une sincérité et une humilité désarmantes.
Évidemment les similitudes sont nombreuses et frappantes entre l'écrivain et son personnage fétiche : les deux me sont pareillement sympathiques, tant dans leurs excès que dans leur façon d'appréhender le monde.

Et que dire de cette nature âpre et sauvage, peuplée d'ours et d'oiseaux, de chiens et de coyotes, que Jim Harrison nous décrit comme personne ?
Comment résister à la furieuse envie de suivre Chien-Brun sur ses chemins de traverse, lui pour qui la vie ne vaut d'être vécue qu'au grand air, au bord d'un lac ou dans les profondeurs d'une forêt ("Quiconque a un peu de plomb dans la cervelle devrait se promener dans les bois glacés éclairés par la pleine lune. C'est en de telles occasions que j'ai appris presque tous les secrets de la vie que je connais") ?
Comment n'être pas tenté de se laisser porter en marge par les vents, à l'image de ce vagabond superbe en roue libre dans l'existence ("contrairement à la plupart d'entre nous, il n'entretenait pas l'illusion d'être au poste de commande") ?

Inutile d'en dire davantage : en un mot comme en cent je me suis régalé !
Voilà du pur Harrison comme je l'aime, voilà compilées six novellas de grande qualité qui se lisent comme autant de fables à la fois burlesques et tendres, délicieusement scabreuses mais bourrées d'humanité.
Une fois encore, pour reprendre les termes utilisés par Brice Matthieussent en conclusion de sa jolie préface, Jim Harrison s'impose en "merveilleux pourfendeur des idées reçues et défenseur de la vitalité essentielle de toutes les espèces, y compris l'humaine".

Tout ça pour dire que si je me trouve un jour confronté à la traditionnelle question "quel personnage de fiction aimeriez-vous rencontrer ?", je répondrai désormais sans la moindre hésitation : Chien-Brun, évidemment !

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* Novella : Roman habituellement court, où tous les événements sont reliés à un seul événement principal, laissant des périodes de repos au lecteur et dont la chute est normalement lente.
Dans sa préface, Brice Matthieussent parle d'un texte de "longueur moyenne, à mi-chemin entre la brève densité de la nouvelle et l'ampleur parfois torrentielle du roman harissonien", d'une "course de demi-fond, ni sprint ni marathon" et d'une "forme littéraire non pas inventée par J.H mais réactivée par lui, dont il est devenu le champion incontesté aux Etats-Unis".
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Je n'ai jamais beaucoup aimé l'automne, ses atmosphères entre deux, hésitantes, douteuses, voire fourbes, quand certains jours viennent te titiller la zone cervicale de la réminiscence estivale puis te rappeler avec fracas que c'est du passé et que tu vas morfler.

Se raccrocher alors à quelques lectures doudous est un palliatif. Pas suffisant mais apaisant. Un peu… Ouvrir un Jim Harrison notamment, comme avec Chien Brun, traduit par le grand Brice Matthieussent.

Juste deux pages et te voilà déjà transporté dans le Michigan, près des lacs. Et tu chopes ta dose de grands espaces, de liberté, d'indianitudes, d'esprits, d'alcool et de bitures, d'indifférence au temps qui passe, de liberté absolue.

Pas besoin d'en dire plus. Chien Brun, c'est tout ça, et un peu plus encore. de quoi oublier en tout cas qu'ils pourront toujours continuer à nous faire changer l'heure, le temps peut s'arrêter dès lors qu'on le décide.
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Chien Brun, l'intégrale de Jim Harrison.
Six nouvelles reprenant la totalité des apparitions de Chien Brun dans l'oeuvre D Harrison.
1.Chien brun
2.L'homme aux 200 grammes
3.En route vers l'ouest
4.L'été où il faillit mourir
5.Chien brun le retour
6.Le chien
Je ne parlerai ici que du deuxième et du sixième, les autres nouvelles faisant partie de livres déjà chroniqués.
L'homme aux 200 grammes.
C'était un des étés les plus froids qu'on avait connu dans la Péninsule nord, les ours étaient tout maigrichons. Chien brun s'en moquait, il était plus préoccupé par son manque d'amour et d'argent. Sa voiture, sa Dodge bien aimée, Rose l'avait bousillée en allant travailler. Il vivait avec elle, son fils de 10 ans, Red et Baie sa fille attardée mentale qu'il avait adoptée. Il y avait aussi Doris, la mère de Rose. Il avait dépensé ses derniers dollars dans l'achat d'une télé, de la bière et des litres de schnaps au caramel. Il passe souvent à l'agence pour l'emploi mais n'ayant pas de numéro de sécurité sociale, les entretiens tournent courts. Malgré tout c'est là qu'il a connu Gretchen qui veut l'aider ainsi que sa fille Baie. Un soir débarque Fred le copain de Rose, il doit déménager dans un chalet que lui prête Delmore, un ami de son grand père qui lui trouve un boulot dans le bucheronnage.
Il a 42 ans trouvé Marcelle 15 ans au bowling, se mettent ensemble…
Le chien.
La tempête faisait rage en cette froide et venteuse nuit de mars et la cabane où Chien Brun abritait les chiens avait été soufflée, cinq bêtes avaient pris le large dont Bruno un mâle alpha, fox terrier à poil dur, petit et teigneux qui avait la sale habitude de mordre ses propriétaires. Il avait obtenu ce travail car Rollo s'était cassé des membres en faisant le malin avec sa moto neige. Chien brun part avec Rllo et sa demi soeur pour rejoindre sa mère vers l'Ouest, évidemment il n'a pas de permis de conduire…
Ce recueil permet de connaître l'histoire de Chien Brun, personnage emblématique de l'oeuvre de Jim Harrison, indien métis ( ou pas), fort buveur, amateur de filles faciles, amoureux fou d'une lesbienne, fâché avec tout ce qui touche à l'administratif, recherché à l'occasion par les flics, mais terriblement attachant. Peut-être une bonne entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas Jim Harrison.
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Cette intégrale aura été attendue, espérée, rêvée, presque fantasmée. Parue pourtant en 2013 aux Etats-Unis, elle jouait l'arlésienne dans sa version française. La voici enfin, la joie n'en est que plus grande.

Présentation de la bête : Chien Brun – appelé aussi CB - est un type du Michigan né de l'imagination foisonnante de Jim HARRSION en 1990. Il semble qu'à époque l'auteur n'envisage pas de lui donner vie au-delà de la première aventure. D'ailleurs, il utilise la première personne, fait raconter par Chien Bun, style qui ne sera ensuite plus du tout adopté, hormis pour un chapitre de la deuxième aventure.

Des aventures de Chien Brun, Jim HARRISON en a écrit six, toutes sous formes de novelas, c'est-à-dire le point médian entre nouvelle et roman. Ces histoires sont disséminées dans six recueils, seuls les recueils « Légendes d'automne » et « Nageur de rivière » n'incorporent aucune aventure de Chien Brun.

Chien Brun est de ces personnages auxquels on s'attache immédiatement : bon vivant, rebelle par principe, un peu anar, un peu ivrogne, mais surtout d'une tendresse infinie, d'une entièreté immense. S'il est amoureux des femmes, ce n'est pas par machisme mais bien parce qu'il se sent bien avec elle, qu'elles l'éloignent d'un monde viril et sentant les testostérones. Chien Brun est un hyper-sensible, un hyper-émotif, détestant la violence, l'injustice, et vivant sa vie de manière dégagée, marginale, d'apparence insouciante, se contentant d'aimer la bonne bouffe et les tenues des femmes qui le font grimper aux rideaux. Pourtant, les envolées féministes sont nombreuses dans ces pages.

Je dois me contenir, ne rien dévoiler, ne pas faire le portrait robot de ce diable de Chien Brun, car j'en tartinerais des pages, des chapitres, Chien Brun étant l'un de mes personnages fictifs préférés, par sa présence et son attachement et malgré (ou grâce à ?) ses débordements, ses regards appuyés sur les fesses, les poitrines, qui en font une imperfection flagrante mais revendiquée.

Chien Brun est le double fantasmé de Jim HARRISON, peut-être celui qu'il aurait aimé être, qu'il a d'ailleurs été en partie. Je ne dévoilerai rien ici de l'histoire, sauf que pas mal d'aventures, de rebondissements hilarants, surviennent à notre anti-héros à une cadence infernale, peut-être mi-indien, mais peut-être pas (il n'a pas connu ses parents et ne sait pas grand-chose de son passé), car en plus de ne pas être très éclairé sur ses ancêtres, Chien Brun aime mentir, exagérer la réalité, ou simplement lancer une rumeur. Il est un être qui s'est construit de manière boiteuse, instable.

Au début de ses aventures, Chien Brun a 42 ans, il les termine à 52 ans environ. Amoureux éperdu d'une Gretchen représentant pour lui la femme idéale, mais lesbienne, il ne va cesser de la désirer, peut-être d'ailleurs plus « philosophiquement » tellement il la tient en haute estime. Parallèlement il tente de lire, ouvre régulièrement « Cent ans de solitude » de Gabriel GARCÍA MÁRQUEZ tout au long de ses péripéties. L'histoire ne dit pas s'il le finit un jour…

Chien Brun possède un permis de conduire comme unique document d'identité. Ni passeport ni numéro de sécurité sociale, c'est un marginal, pas par conviction, mais par besoin de la simplicité, ce besoin de se tenir éloigné des instances étatiques, de la bureaucratie, qu'il ne comprend pas. Car Chien Brun n'est pas très instruit, il vit plutôt en être instinctif, impulsif, au feeling, provoquant sans le chercher des bagarres mémorables, dans les bars notamment. Il est entouré de maîtresses ponctuelles, celles avec qui il couche mais sans vouloir les posséder, plutôt d'un commun accord, empli d'amour sans lendemain.

Pas mal de personnages un poil cinglés apparaissent dans ces six histoires, tous représentant une frange des Etats-Unis. Ils peuvent être attachants, répugnants, mais toujours excentriques. Ils font partie de cette recette jouissive des aventures de Chien Brun, jubilatoires autant que tendres, où le personnage principal est une sorte de philosophe qui s'ignore.

Les aventures commencent alors qu'il pille une épave au fond du lac Supérieur et y extrait le cadavre d'un vieux chef indien qu'il va transporter à bord d'un fourgon frigorifique volé qu'il a repeint. Tout s'emballe ensuite à un rythme effréné. Car sans doute jamais HARRISON n'a fait autant bouillir la marmite à idées que dans cette saga. Son inventivité est totale, il ne cesse de trouver une nouvelle anecdote, une nouvelle situation grotesque, idiote, jouant de bons mots, débordant de créativité. On se marre franchement (parfois avec une certaine culpabilité).

Chien Brun, cet être improbable ayant par exemple gagné un concours de mangeur de tarte sans les mains alors qu'il n'avait que 13 ans, déclame subitement que « cheval qui chie ne chie pas longtemps », ce chien Brun est une réussite quasi inespérée, il EST ce type que l'on a toujours désiré rencontrer pour rire avec, trinquer jusqu'au bout de la nuit, mais aussi pour se confier ou pour l'épauler lorsqu'il est pris d'un accès mélancolique. Il est ce frangin virtuel qui nous fait nous sentir mieux.

Jim HARRISON crée chien Brun en 1990. Il lui donne vie jusqu'en 2013 (il décède en 2016). Il me paraît évident que si le père Jim avait vécu plus longtemps, il l'aurait fait aux côtés de son comparse Chien Brun. Ironie du calendrier, coïncidence sordide : la toute dernière aventure de Chien Brun est publiée en France alors que son géniteur vient tout juste de s'éteindre. En France, on peut dire que Chien Brun a survécu à son créateur, ce qui aurait fait marrer l'auteur. Ce recueil qui est pourtant une suite logique, faisant de ces six historiettes une seule, bien en place et cohérente, est une grande émotion à tous points de vue. Il permet de lire à la suite les aventures de ce héros décalé, dans la même traduction que les premières publications, celle de Brice MATTHIEUSSENT, traducteur historique de Jim HARRISON, et ici préfacier tendre, respectueux et redevable.

Cette intégrale vient de paraître, elle est sans conteste l'un des événements majeurs de cette année 2022. Il y aurait tant à dire sur ce livre de 600 pages grand format. Mais Chien Brun ne se raconte pas, il se lit, il se vit, aussi je préfère m'éclipser et laisser le dernier mot à celui qui durant 23 ans a accompagné Jim HARRISON : « Je suis né pour ne pas coopérer avec le monde ».

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« Signale à droite, Clyde !" Clint Eastwood, dans : Doux, Dur et Dingue


Il y a CB (Chien Brun) : ceux qui ne savent pas, croient qu'il a du sang d'indien, les autres, se moquent de savoir ce qu'il y a dans ses veines. Il aime bien se promener dans ‘'les bois glacés éclairés par la pleine lune'', 'barboter au fond du lac en regardant autour de soi''.
Parfois (enfin, assez souvent, en vrai) avec ses copains, ils s'assoient autour de quelques canettes de bières. Il aime bien les ‘'filles'' aussi.
Il se laisse à inventer des histoires vraies ou fausses.
Pas de toit, pas de numéro de Sécurité sociale. C B ne possède qu'une vieille camionnette et beaucoup d'humanité.
Il y a aussi Shelley, sa petite amie, chargée de sa liberté conditionnelle et sa cousine (bizarre mais vous finirez bien par savoir pourquoi et comment). En réalité, elle cache son jeu, elle fait partie d'un groupe des ‘'têtes chercheuses'' qui voudrait bien que CB lui dévoile l'endroit où se cache un vieux tumulus indien chippewa et devenir une ethnologue célèbre.
Il y a aussi son grand-père qu'il aime bien, qui est mort mais lui donne toujours de bon conseils : « quand on s'attarde trop sur la voie de chemin de fer, un train vous écrase forcément un jour ou l'autre, disait souvent grand père ».
D'autre personnages aussi : qui viennent de Chicago.
L'aventure commence quand CB trouve au fond du Lac Supérieur, un grand sachem aux cheveux longs, mort.
Il finit par l'enterrer !
Il y a du ‘'souffle cosmique'', des pulsions sexuelles, le gout de la liberté sans culpabilité, les joies de l'indécence, de l'hilarité.
Il y a des personnages drôles et pathétiques, proches, sans psychologie de cuisine.
Formules percutantes, situations loufoques, sensations et idées abstraites dans un même paragraphe.
Bien sûr, ceux qui préfèrent les discours technocrates, ceux que les discours aseptisés rassurent, n'apprécieront peut-être pas, ni ceux qui ne connaissent pas la position du mort flottant.
Dommage, car c'est de la grande littérature, de la très grande.


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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Au plus profond des feuillages proches du bosquet de bambous, il se demanda si sa propre existence recelait le moindre secret ou si on lisait en lui à livre ouvert comme dans un vieux bouquin de poche tout fripé. Ce doute lui passa rapidement lorsqu'il remarqua que les carpes orange nageaient invariablement dans le sens inverse des aiguilles d'une montre au milieu de leur miniature bassin ombragé. Sans conteste, ces carpes étaient plus intéressantes à observer que les divagations nombriliques d'un type en proie au doute métaphysique. Comme nous tous, C.B. ignorait les tenants et les aboutissants de l'existence. Soudain, la carpe de tête exécuta un demi-tour fort gracieux et entraîna ses congénères dans le sens des aiguilles d'une montre. Là se trouvait sans doute l'une des réponses aux millions de questions que la vie ne posait pas.
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[ à propos des travaux entrepris par le narrateur pour rédiger ses mémoires ]

[...] on ne peut pas frapper comme ça à la porte de son passé, lui tapoter l'épaule et lui commander de se mettre à table. Il a toutes les raisons du monde pour prendre la tangente et refuser de cracher le morceau, lequel chez la plupart d'entre nous se résume à un gros paquet de merde.
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Quand j'y pense, la meilleure chose ici, dans ce chalet entouré par la neige, c'est qu'il ne se passe rien. [...] J'ai ce sentiment très personnel qu'il n'est pas censé se passer sans arrêt quelque chose. En tout cas, je ne suis pas fait pour ça. Il devrait y avoir davantage d'espaces ouverts entre les événements. Voilà pour ma pensée lumineuse du jour.
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Inconfortablement installé sur sa souche, C.B. s’abandonna à un état hautement prisé des anciens. Il ne pensa à rien durant une heure, se contentant d’absorber le paysage, les milliards de bourgeons verts sur les milliers d’arpents arborés qui l’entouraient. Çà et là parmi les feuillus vert pâle se trouvaient les taches sombres des conifères, et très loin au sud la mince bande bleue du lac Michigan. Il n’avait jamais pensé une seule seconde au mot « méditation », ce qui lui facilitait les choses, car, autre bénédiction, il n’était nullement imbu de lui-même et ne croyait guère au mythe de la personnalité, des préoccupations de nantis. En une minute il devenait une extension de la souche sur laquelle il était assis. Au bout d’une heure environ, il fut tiré de sa transe par l’épervier de Cooper qui volait à moins de trois mètres de lui, après quoi C.B. passa la main dans un trou situé à la base de la souche pour récupérer une pinte de schnaps qu’il gardait là en réserve et il se délecta de son goût de baie de wintergreen.
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Voilà deux ans qu'il voulait entrer dans une bibliothèque publique et chercher le mot «eau» dans une encyclopédie, mais il doutait que les informations qu'il découvrirait alors incluraient les mystères de l'eau qu'il estimait au plus haut point. Parfois, la vie vous flanquait un coup de pied au cul d'une violence incroyable et il suffisait de passer une journée à pêcher dans un torrent ou une rivière pour oublier ce coup de pied au cul.
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Videos de Jim Harrison (27) Voir plusAjouter une vidéo
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Vie de Guastavino et Guastavino, d'Andrés Barba Traduit de l'espagnol par François Gaudry
Devant la douleur des autres de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabienne Durand-Bogaert
le Style Camp de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Guy Durand
le Passé, d'Alan Pauls Traduit de l'espagnol (Argentine) par André Gabastou.
Mumbo Jumbo, d'Ishmael Reed Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gérard H. Durand Nouvelle préface inédite de l'auteur
Dalva de Jim Harrison Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
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