AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nastasia-B


Dalva, pour moi, c'est l'histoire d'une rencontre qui ne s'est pas faite. J'étais sur une berge, Jim Harrisson sur l'autre, nous avons fait des pas, mais pas suffisamment, pas dans la bonne direction pour nous rencontrer. Alors je reste perplexe, comme un rond de flan à côté de ce livre qui avait suscité tant de promesses et qui, pour moi, ne les a pas tenues.

En effet, je suis restée totalement extérieure à la narration, au personnage même de Dalva, sans compter celui de Michael, l'autre narrateur de l'histoire : rien ressenti, aucune empathie, comme avec ces gens qui prennent le même train que vous et avec lesquels vous n'échangez pas une seule parole de tout le trajet.

La narration se passe au milieu des années 1980, c'est-à-dire à l'époque même de la parution du roman. Dalva y a alors 45 ans et elle nous narre différents moments de son existence, principalement sur les terres familiales du Nebraska, un état des États-Unis très central, situé dans les vastes plaines, légèrement à l'est des Montagnes Rocheuses.

Le mode narratif employé par l'auteur a sans doute beaucoup contribué à m'éloigner des personnages, c'est très américain : pas de sentiments, juste des faits, des descriptions d'action. À aucun moment je n'ai trouvé les personnages attachants et surtout, l'héroïne, Dalva, m'a semblé très éloignée de ce que je connais de la psychologie féminine. Cet argument vaut ce qu'il vaut, sachant la diversité humaine, il doit bien exister sur la planète des femmes qui se comportent comme Dalva, mais cela a aussi eu pour vertu de m'éloigner, de décrédibiliser ce que je lisais.

En fait, cette narration est un prétexte, un prétexte à évoquer un mode de vie en voie d'extinction à l'époque de l'écriture du roman, c'est-à-dire une combinaison, une sorte d'osmose avec les animaux et la nature, un prétexte également à évoquer le sort qui fut réservé aux populations amérindiennes, notamment les Sioux.

Une large part du roman consiste en le journal de l'arrière-grand-père de Dalva, venu s'installer dans la région à l'époque de la conquête de l'ouest, sorte d'archétype du « Danse avec les loups » de Michael Blake, tombé amoureux des Indiens face aux Occidentaux, qui s'est lui même marié avec une Sioux.

Je ne peux pas dire que ce soit difficile à lire, mais c'est l'intérêt proprement romanesque qui m'a manqué. Finalement, on ne voit jamais vraiment le personnage de Dalva évoluer, se confronter ici et maintenant à la vraie vie : on nous narre uniquement les résultats passés de cette confrontation, d'où mon questionnement sur la réussite narrative de l'ensemble. Selon moi, avec mes seuls critères, c'est raté ; pourtant, j'aime plutôt bien le bonhomme Harrisson, mais dans ce roman, tout m'apparaît maladroit, mal conduit, échoué.

Enfin, bon, bref, la sauce n'a pas pris alors même que j'étais persuadée qu'elle prendrait : je n'y ai pas perçu la poésie des grands espaces que j'attendais, pas retrouvé le bonheur des évocations de temps anciens, pas adhéré aux aspirations des protagonistes à se bourrer la gueule et à baiser pour un oui pour un non.

Je n'ai pas adhéré non plus à cette espèce de quête de l'amant perdu, du fils perdu, du père perdu, lesquels n'avaient rien de fascinants pour moi malgré toute la peine que se donnait l'auteur à vouloir me les rendre tels. En somme, grosse déception dans l'ensemble pour moi et pas mécontente d'en avoir fini, mais en gardant à l'esprit qu'il ne s'agit là que de mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          15228



Ont apprécié cette critique (144)voir plus




{* *}