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EAN : 9782290155868
256 pages
J'ai lu (22/08/2018)
3.76/5   78 notes
Résumé :
Ce sont là les toutes dernières nouvelles écrites par Jim Harrison.
Avec Les Œufs , Jim Harrison se glisse dans la peau d’une femme isolée dans une ferme du Montana, pourtant bien résolue à avoir un enfant.
Le-Chien est la dernière aventure du célèbre Chien Brun, son héros favori qui se revendique de sang-mêlé, force de la nature, hypersexuel, frondeur et insolent.
L’Affaire des Bouddhas hurleurs met en scène l’ancien inspecteur Sunderson. Fidè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Quand il n'y en a plus il y en a encore. Comme tout écrivain qui se respecte, HARRISON a écrit plus qu'il n'a publié. Alors forcément, les éditeurs exhument en cette fin d'année 2017 du posthume, par ailleurs peu après le décès de l'auteur en mars 2016. Ces dernières nouvelles sont-elles d'ailleurs vraiment les dernières ? Peut-être les dernières écrites (et encore rien n'est mentionné dans le présent ouvrage), mais m'est avis que d'autres publications plus ou moins anciennes finiront par sortir. Toute sa vie, HARRISON a écrit de nombreuses novellas, ces longues nouvelles qui ont le goût du roman sans vraiment en être, chaque fois les recueils en français en comportant trois. Ici aussi, et c'est le huitième recueil de ce format qui voit le jour. Début des hostilités avec « Les oeufs », l'histoire d'une Catherine peu gâtée par la vie, une paysanne amoureuse de ses poulets, des oeufs de ses poules, qui semble ne vivre que pour eux, et qui va découvrir la ville, alors que son frangin va foutre le feu à la maison familiale par représailles. En bois ça brûle mieux. Cette Catherine qui cherche un homme, non pas pour qu'il l'aime, mais pour qu'il lui fasse un gosse. Elle a de mauvais souvenirs avec les hommes (un viol), alors elle se tourne du côté des chiens pour qu'ils lui tiennent compagnie. Elle en adopte un alors que son obsession pour les poules et les oeufs ne s'estompe pas. Une magnifique novella. Puis nous retrouvons Chien Brun dans « Le-chien », le héros le plus connu de Jim HARRISON qui apparaît ici au moins pour la sixième fois (il est en effet le héros de 5 novellas entre 1990 et 2010). Chien Brun est un peu le double indien d'HARRISON : bon vivant amoureux des femmes, blagueur en harmonie avec dame nature, amateur invétéré de pêche et de farniente, il y a sans doute pas mal d'autobiographie cachée dans ses aventures. Ici, suite à l'accident d'un certain Rollo sur un motoneige, Chien Brun le remplace au pied levé dans son job : attrapeur de chiens dans une association de défense animale. Comme toujours, il va lui en arriver de belles. Chien Brun aime les femmes et le leur fait comprendre, mais il est maladroit. Les péripéties sont nombreuses, à base de cul, de bouffe, de picole, comme toujours. Dans ces aventures-là, on sent HARRISON particulièrement à l'aise, comme s'il se reposait après l'écriture difficile d'un livre. Il aime d'amour son personnage, c'est palpable. En lisant les âneries de Chien Brun on a un peu le sentiment d'être au coeur d'une bande dessinée et l'on finit par être séduit par un personnage très attachant, peu intelligent mais férocement intuitif et instinctif. La dernière novella s'intitule « L'affaire des bouddhas hurleurs » et met là aussi en scène un personnage récurrent d'HARRISON puisqu'il s'agit de l'ex-inspecteur Sunderson, déjà mentionné dans les romans « Grand maître » et « Pêchés capitaux », respectivement de 2011 et 2015. Là on retrouve le HARRISON un brin agaçant : des nanas forcément nymphomanes se baladant en culotte et en soutif pour exciter des messieurs un peu trop enclins à l'érection systématique. Cette espèce d'histoire d'espionnage semble être un prétexte à un défilé de filles mineures désireuses de se faire dire la bonne aventure par des retraités rangés des bagnoles, et s'il y a des boules à l'horizon, elles ne sont pas précisément faites de cristal. HARRISON gâche ici son immense talent dans ces historiettes potaches. Un de ses personnages dit « Ne laisse pas ta bite te traîner en prison », ce à quoi nous pourrions répliquer au grand Jim « Ne laisse pas ta bite tenir ton stylo à ta place ». Cependant, et à sa décharge (n'y voyez là aucun mauvais jeu de mots), la conclusion de cette novella remet en partie en question l'attirance de ce Sunderson pour les jeunes demoiselles délurées, comme une morale qui claque à la manière d'une cravache pour remettre les pendules à l'heure. Si vous ne connaissez pas (ou peu) encore HARRISON, ce recueil est un excellent tremplin pour plusieurs raisons : déjà il semble être un résumé très survolé mais assez parlant de la carrière de l'auteur, car Chien Brun et Sunderson sont des habitués de la maison, mais aussi parce que Catherine, l'héroïne de la première novella, n'est pas sans rappeler Dalva, un personnage qu'HARRISON a fait vivre dans le roman éponyme en 1988, puis représenté dix ans plus tard dans « La route du retour ». Trois « héros » auquel HARRISON tenait particulièrement réunis ici dans ces ultimes (???) nouvelles, de quoi bien vous familiariser avec l'atmosphère du père Jim, d'autant que vous aurez en main tous les autres ingrédients qui ont fait sa renommée : les anecdotes tordantes, les grands espaces, la ruralité États-unienne, la picole sans modération, la grande pour ne pas dire la grosse bouffe, et surtout l'humour, décalé, assassin, présent en permanence et faisant parfois rire aux éclats. Si ce recueil peut sonner comme un testament (vous comprendrez pourquoi en terminant la troisième novella), il n'est jamais sombre ni désenchanté, et ressemble comme deux gouttes d'eau au reste de l'oeuvre de l'écrivain. HARRISON était l'un de ces auteurs populaires mais unique qui écrivait très simplement des destinées parfois compliquées, un conteur, un fabuliste rabelaisien hors norme. Il nous laisse une bibliographie qu'on n'a pas fini d'explorer, et rien que cela nous met en joie.
https://deslivresrances.blogspot.fr/
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Avis de Grybouille (Chroniqueur sur le blog Léa Touch Book) :

le p'tit Duc vous le disait, lors de sa disparition en mars 2016 : « le grand sorcier des plaines ne peut pas partir sans un « Au revoir »… »
Alors voilà, le grand horloger devant ce Maitre de l'écriture a eu la bienveillance de lui laisser nous faire parvenir trois nouvelles, les dernières ?
Et pourtant dans ses écrits, Jim Harrison a souvent flirté avec des thèmes qui ont dû faire dresser les cheveux sur la tête des anges du paradis… Et si c'était que ses écrits…

« Dernières nouvelles »,

En ouverture évacuons la question du style qui est à fondre de plaisir pendant la lecture des trois nouvelles. Tendre avec ses personnages, l'humour avec ses lecteurs, un grand amoureux de la Vie…
Voilà ça c'est fait…

Première nouvelle « Les oeufs »,

Catherine, son père est américain banquier de métier, il rencontre Alicia en Angleterre, la courtise et lui fait miroiter une vie à la ferme dans le Montana. Une vie dont elle rêve.
À l'arrivée la ferme existe bien mais elle appartient à ses parents et Alicia doit se contenter d'une vie dans une petite commune rurale.
De cette union deux enfants naissent, Robert et Catherine.
L'alcoolisme des parents, un séjour à Londres chez les grands-parents anglais pendant la seconde guerre mondiale, le retour en Amérique, la séparation des parents, la fugue De Robert vers Los Angeles où il s'adonne à la drogue pour ne plus jamais revenir, Catherine qui découvre la vie à la ferme avec ses grands-parents.

Les poulets, le coq, le chien « Hud », les rencontres, tout sonne juste, jusqu'à la volonté à l'âge adulte de devenir une mère, donner la vie…

Quelques passages,
« Un homme te racontera mille mensonges pour mettre la main dans ta culotte. » dit Gert, l'employée de maison à Catherine qui pense de suite « Qui ferait-il ? »
« Elle adorait les évangiles… à la ferme elle priait pour le poulailler. » Catherine
Le chien HUD « Ma place est ici. »
Tim l'ancien combattant anglais « La guerre l'a tué à retardement. »
Jerry, son beau-père « …car les riches adorent soupçonner qu'on les gruge. »
Clyde, employé à la ferme « …semblait aussi nerveux que n'importe quel homme pauvre entendant parler d'un boulot. »
Alicia, la mère de Catherine « Je regrette de n'être pas là pour t'aider. »


Seconde nouvelle « le Chien »,

C.B « Chien Brun », sang-mêlé, tiraillé entre une vie en liberté et un rôle de père de famille, à 54 ans un premier boulot fixe de contrôleur d'animaux…

Nous retrouvons C.B embringué dans une histoire sentimentale avec Gretchen, sa bien aimée avec qui il a eu une petite fille Susie âgée maintenant d'un an. Un seul souci, il n'est que l'étalon reproducteur car Gretchen est lesbienne et file le parfait amour avec Cheryl, une championne de triathlon.
Un boulot qui ne le rend pas heureux, lui qui aime les chiens, il doit parfois les euthanasier…
Un ami qui se blesse en motoneige, Rollo, et qui doit passer sa convalescence dans sa famille.
Il n'en faut pas plus à notre héros pour partir loin de ses ennuis vers une nouvelle quête avec la pêche pour réconfort…

Quelques passages,
Confronté aux ennuis « Qu'un sourire soit ton parapluie. »
Rollo « …les serpents en veulent à tout le monde, sauf à leur maitre. »
Delmore, l'oncle de C.B, les films, pour lui, sont une expression de la vérité divine.
Long Rita, la soeur de Rollo, 30 ans, une envie : avoir un enfant.
C.B en parlant de Bruno, un des chiens sauvés, « Putain, voilà bien le plus insupportable clébard que Dieu ait jamais créé. »

Troisième nouvelle « L'affaire des Bouddhas hurleurs »,

Sunderson, 66 ans, ancien inspecteur de police devenu enquêteur privé est « embauché » par son ennemi intime qui est aussi le nabab du coin pour enquêter sur une de ses filles, étudiante, qui est rentrée dans une secte…

En parallèle, il s'agit de l'histoire d'un homme qui n'a aucun contrôle sur ses pulsions sexuelles. Et pour planter le décor « …au chapitre du sexe presque tous les hommes se comportaient comme des crétins… »
Celles par qui la tentation arrive ou est arrivée : Delphine, Barbara, Monica, Diane, Mona…
Une pause ? La pêche.

L'enquête va mener Senderson dans un groupe bouddhiste « le cercle du ciel et de l'enfer » piloté par un certain « Foudre céleste », tout un poème…

Quelques passages,
Sunderson, « C'est dans la nature des hommes. » et pour le qualifier « Un vieux gamin qui n'en faisait qu'à sa tête. »
Mona, vile tentatrice, « J'ai pas besoin d'un père… »
Barbara, 15 ans, « Je ne peux pas comprendre que tu puisses me plaquer alors que je t'aime. »
Ziegler, le père Nabab, « Mais c'est ma fille, putain ! Je ne peux pas l'abandonner à un salaud de hippie californien. »


Je souhaite de tout coeur vous avoir donné envie de lire ce recueil de trois nouvelles, car elles méritent largement votre attention par la qualité de l'écriture et les thèmes qui y sont abordés avec simplicité et générosité.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Jim Harrison (1937-2016), de son vrai nom James Harrison, est un écrivain américain. Il a publié plus de 25 livres, donc les renommés Légendes d'automne, Dalva, La Route du retour, de Marquette à Vera Cruz… Membre de l'Académie américaine des Arts et des Lettres, Jim Harrison a remporté la bourse Guggenheim et a déjà été traduit dans 25 langues. Dernières nouvelles vient tout juste de paraître.
Toujours, quand parait un ouvrage posthume, l'inquiétude de tomber sur de vieux rogatons dont l'auteur n'était pas entièrement satisfait mais que l'éditeur, profitant de l'émotion morbide, lâche sur les tables des libraires pour en tirer un appréciable bénéfice. Je vous rassure immédiatement ce n'est pas le cas, je dirais même plus, ce n'est pas du tout le cas ! Je vais donc tenter de ne pas utiliser de superlatifs déraisonnables car je reconnais avoir lu ce bouquin avec les yeux de Chimène.
Il s'agit d'un recueil de trois nouvelles, des novellas ou de petits romans, tant les textes sont denses en évènements et personnages hauts en couleur ou forts en gueule. Rapide survol des intrigues : dans « Les Oeufs », Catherine vit une relation conflictuelle avec ses parents, adore les poules et n'aspire qu'à vivre dans une ferme et avoir un enfant tout en restant célibataire. Avec la seconde nouvelle, « Le-Chien », nous retrouvons Chien Brun qui aime Gretchen (laquelle vit une relation lesbienne avec Cheryl) et aimerait fonder une famille avec elle et sa fille. le dernier texte, « L'Affaire des Bouddhas hurleurs » ramène sur le devant de la scène, l'ex-inspecteur Sunderson mêlé à une invraisemblable aventure où se côtoient des bouddhistes zen poussant des hurlements de singes et notre héros plus sex-addict que jamais, courant « la gueuse derrière sa queue aveugle » !
Que vous dire tout en restant objectif ? Une excellente cuvée (c'est le cas de le dire) qui nous fait regretter encore plus le départ du Grand Jim. Ce recueil est parfait car il condense ici, tous les thèmes chers à l'écrivain, ses tics et ses obsessions, et nous fait croiser à nouveau mais pour la dernière fois, Chien Brun et Sunderson. le premier texte est très beau, le second est excellent et le dernier particulièrement lubrique et paillard. Dans tous il y a un ragoût qui mijote, une odeur d'ail dans l'air et une bouteille entamée, autant dire que le lecteur habituel se sent comme un qui rentre à la maison.
Les dernières lignes du recueil proposent un point final aussi étonnant autant que radical, pour clore un ouvrage et une oeuvre qui nous ont donné tant de plaisir durant ces longues années… Si nous avons réellement là, les derniers écrits de Jim Harrison, l'écrivain américain nous quitte sur un magnifique feu d'artifice.
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Je m'interroge toujours quand je lis "Big Jim". Comment nait une légende littéraire ? Quels sont les critères ?

Je vais sans doute heurter-choquer les puristes, les fans absolus qui considèrent qu'il est le grand écrivain de l'Amérique contemporaine...

Soyons clairs A chaque fois, je crois que je vais découvrir le livre ultime, tomber en catalepsie devant un tel génie, et à chaque fois, je me demande ce qui a construit la légende, pourquoi tout le monde se pâme sauf moi...

Là, en commençant cet opus, j'y ai cru.

Et puis, Catherine et son amour absolu pour les poulets...OK

Mais il ne s'agit pas de ça, pas seulement.

Le style est pauvre.

La narration sans entrain.

Je ne mets pas en cause une traduction malhabile (Brice Matthieussent n'en est pas à ses débuts), mais je trouve la globalité du texte sans intérêt, sans tension narrative (c'est quand même le propre de la nouvelle !), d'un langage terne et sans plus-value littéraire (rien n'est évocateur, suggestif, poétique).

Once again, disappointed...

Il m'a manqué, cette fois encore, un je ne sais quoi qui m'emporte et m'émeuve. Je n'ai lu que 3 romans-recueil de nouvelles de Jim Harrison, et je reste dubitative.
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Dernières nouvelles, regroupe trois textes posthumes de l'auteur  Jim Harrison publiés en poche aux éditions J'ai Lu, qualifié par certains de légende de la littérature américain. Il s'agissait pour moi d'une première incursion dans le monde du plus fameux borgne du Michigan, même si ses oeuvres, au moins leur adaptation, sont connues de tous. je citerai simplement Légendes d'Automne, Vengeance et Wolf que tout le monde a vu au cinéma.
Trois nouvelles donc. La première s'intitule les Oeufs, elle raconte l'histoire de Catherine, fermière isolée du Montana, dont la seule véritable passion concerne les poulets, et qui n'aspire qu'à une chose, avoir un enfant à elle - sans le mari s'entend. de sa jeunesse jusqu'à un âge avancé, c'est donc toute l'existence de Catherine que nous dévoile Harrison, à travers les évènements locaux mais aussi mondiaux comme la guerre mondiale, où l'héroïne, coincée dans le blitz londonnien, se plait à regretter son élevage de poulet. Même si les sujets abordés sont graves, le ton général de la nouvelle reste léger et gai. Une comédie douce amère en quelque sorte.
La seconde, le Chien, met en scène le personnage de Chien-Brun, le personnage fétiche de Jim Harrison puisqu'il est le héros de six aventures. Un personnage à la fois détonnant et truculent, à l'image de ce qu'était sans doute Harrison. Se décrivant volontiers comme un sang-mélé indien, ce qu'à priori il n'est pas, Chien Brun ne possède rien. Il n'a pas de toit définitif sur la tête, il n'a pas de numéro de sécurité sociale, pas de compte en banque. Décrit comme une force de la nature, insolent, instable et assez porté sur la gaudriole, il n'en demeure pas moins un personnage les plus interessant de la littérature parce que les buts qu'ils se fixent sont ceux dont on aspire: s'il se contente de bosser un peu pour acheter de quoi se payer son "pack de six", son vrai plaisir est d'aller à la pêche à la truite et de vivre dans ses forêts du Michigan. La quête d'un bonheur simple et absolu pour laquelle il ne renoncerait pour tout l'or du monde. La seule chose qui le retient quelque par, c'est ce couple improbable qu'il forme avec une personne des services Sociaux, Gretchen, avec qui il a eu une petite fille dont il rêve de devenir le père légal. Cette histoire est de loin ma préférée.
La troisième s'intitule L'Affaire des Bouddhas Hurleurs. L'inspecteur Sunderson, 66 ans au compteur, traine une existence misérable entre pêche, chasse et alcool. On lui propose d'enquêter sur la disparition d'une jeune fille, enrolée peut-être de force dans une sorte de secte Zen. Cette enquête finalement secondaire dans l'histoire, est quasiment occultée par le goût immodéré du vieux flic pour les jeunes filles, en particulier Barbara, provocatrice, délurée...et seize ans à peine. Une nouvelle qui prend une dimension très particulière dans le contexte actuel. Si Sunderson est incapable de résister à l'attrait de la jeune fille, au point qu'elle finit par l'obséder complètement, la logique finale, amère, est pour le personnage la seule envisageable. Une histoire donc assez dure, indiscutablement provocatrice de la part de Jim Harrison, à bien évidemment pas mettre entre toutes les mains parce que crue.
Dernières nouvelles, ou une autre facette du talent de Jim Harrison à conter l'existence de personnages simples, des antihéros ou des hommes et femmes ordinaires, prêts à tout sacrifier pour atteindre leur but, qu'il soit louable ou sordide...
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critiques presse (2)
LeFigaro
27 novembre 2017
Les Œufs, Le-Chien et L'Affaire des bouddhas hurleurs sont les dernières nouvelles écrites par Jim Harrison.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
20 novembre 2017
Ultime éloge de l’amitié interespèces, les trois longues nouvelles de l’écrivain américain, mort en 2016, convoquent une dernière fois les personnages de Chien Brun et Sunderson.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Quand elle quitta son père, la divorcée arrivait dans l'allée avec un sac en papier, sans doute une bouteille de gin. Elle lui adressa un signe de tête, et Catherine l'imita. Au moins il avait quelqu'un, mais parfois, quelqu'un c'est pire que rien.
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Catherine s'éloigna sur la pointe des pieds, s'installa à la table de la cuisine et lut de la poésie pendant une demi-heure, une vieille habitude matinale.
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D’où lui venait cette idée qu’il lui fallait cinq cents dollars de fonds de retraite ? Ayant toujours vécu au jour le jour, il n’était pas du genre à penser à l’argent, mais le nombre cinq cents l’obnubilait depuis peu. Maintenant qu’il venait de dépasser la cinquantaine, se dit-il, son cerveau avait peut-être changé. Ca semblait impossible, mais c’était peut-être vrai. Pour reprendre les termes de Gretchen, c’était sans doute ça l’âge mûr. Grand-père avait hérité de leur petite ferme et après son décès C.B. la vendit et dilapida très vite cet argent. Il la vendit non pas par cupidité, mais pour se débarrasser de ses souvenirs. A présent, il aurait bien aimé posséder une bicoque à côté d’un torrent au fond des bois, au lieu de se déplacer de chalet en chalet. Ca aussi, c’était une idée nouvelle.
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Gretchen lui rappelait une chanson qu'il détestait, You can't always get what you want. Cette femme suscitait chez lui une kyrielle d'espoir, mais il se retrouvait toujours les mains vides avec elle. Il ne comprenait pas cette capacité qu'il avait de la désirer et il croyait qu'il ne la comprendrait jamais. Il soupçonnait que c'était ce que tout le monde appelait l'amour, un truc auquel il ne pigeait rien car, e disait-il, il n'avait pas eu de mère dont il pouvait se souvenir. On commence par aimer sa mère et puis on va de l'avant. Il se souvenait d'une vague silhouette dans un chalet surchauffé où il étouffait. Cette forme floue versait de l'eau froide sur lui et il respirait enfin. (p.148)
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Bon. Voilà le scoop. J'ai envoyé un chèque de trois mille boules à l'ne de mes filles, Margaret, pour qu'elle se paie des fringues, parce qu'elle avait rien que des A à la fac. Elle a fait encaisser mon chèque par une organisation appelée le Cercle du Ciel et de l'Enfer. J'ai demandé à un vieux pote du département des sports de vérifier tout ça. C'est un groupe de bouddhistes zen dirigé par un maboul californien. Attention : je ne suis pas idiot au point d'ignorer que les bouddhistes zen constituent une confrérie très respectée. Mais ce connard s'est pointé avec sa grande robe noire pour embrigader une tripotée de paumés. Il fait fait hurler comme des singes. (p.255)
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Vie de Guastavino et Guastavino, d'Andrés Barba Traduit de l'espagnol par François Gaudry
Devant la douleur des autres de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabienne Durand-Bogaert
le Style Camp de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Guy Durand
le Passé, d'Alan Pauls Traduit de l'espagnol (Argentine) par André Gabastou.
Mumbo Jumbo, d'Ishmael Reed Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gérard H. Durand Nouvelle préface inédite de l'auteur
Dalva de Jim Harrison Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
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