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"La recherche de l'authentique" est une compilation d'articles que Jim Harrison, écrivain américain majeur mort en 2016, a publiés dans différentes revues et magazines tout au long de sa vie. Il y parlait de l'Amérique idéale, telle que nous pouvons la rêver tous et toutes. Nous y retrouvons, ainsi, les thèmes récurrents de ses oeuvres : la nature, les grands espaces américains, la chasse, la pêche ou les Amérindiens ; mais aussi ce qui fait sa marque : ce regard empreint d'humanité et de générosité porté sur les êtres et sur leurs destinées.
Jim Harrison est principalement connu pour ses romans et ses poésies, dont son chef-d'oeuvre « Dalva », et pour les adaptations de ses livres au cinéma, comme le célèbre « Légendes d'Automne » avec Brad Pitt. « La recherche de l'authentique » s'adresse sans doute davantage aux lecteurs et lectrices qui le connaissent déjà bien. Nous pourrions être déçus qu'aucun éditeur n'ait retrouvé un roman inédit à publier de manière posthume mais, dans ces courts textes, parfois inédits, nous avons le plaisir à retrouver un ami. Derrière ce bel hommage à son pays, tout en humour et lyrisme, cet enchanteur du monde dessine en fait son autoportrait, nourri de ses goûts et de ses combats.
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Jim Harrison (1937-2016), de son vrai nom James Harrison, est un écrivain américain. Il a publié plus de 25 livres, dont les renommés Légendes d'automne, Dalva, La Route du retour, de Marquette à Vera Cruz… Membre de l'Académie américaine des Arts et des Lettres, Jim Harrison a remporté la bourse Guggenheim et a déjà été traduit dans 25 langues.
La recherche de l'authentique qui vient de paraître est un recueil d'une quarantaine de textes parus dans des magazines américains depuis 1970, traduits pour la premières fois. Vous comprendrez aisément qu'il est impossible de tous les résumer mais pour vous donner la teneur générale du bouquin il suffit de consulter la table des matières pour constater que ces textes ont été regroupés en cinq parties, cinq thématiques qui néanmoins peuvent se chevaucher :
La première évoque « l'amour, l'esprit et la littérature », c'est l'une de mes préférées, Jim Harrison explique pourquoi il écrit, ses écrivains préférés (Dostoïevski, Tom McGuane…), ses coups de coeur de jeunesse (l'actrice Lauren Hutten). Les deux chapitres suivants sont plus classiques, puisqu'il y est question de pêche (la truite en rivière, le tarpon en mer) puis de chasse (uniquement des volatiles comme la gélinotte). Un quatrième chapitre se nomme « Autres articles de journalisme sportif », enfin le dernier a trait au « Michigan, Montana et autres lieux sacrés », un très bon chapitre encore.
Textes autobiographiques revenant sur ses souvenirs de jeunesse, la perte de son oeil, les décès conjoints de sa soeur et son père dans un accident de voiture, mais plus heureux aussi quand il évoque l'amour de la littérature et de la nature que son père lui a transmis. le bouquin idéal pour se faire une bonne idée de l'homme, sa philosophie de la vie, son bon sens, son rejet du bling-bling et ses grandes passions, la littérature et la nature.
Une nature, à le lire, qu'on pourrait croire vierge, comme s'il subsistait des zones du continent nord-américain où la main de l'homme n'a jamais mis le pied ! Jim Harrison a fréquenté une quantité incroyable de gens connus (écrivains, acteurs etc.), Harrison c'est l'homme qui connait l'homme (Doug Peacock) qui a vu l'ours… Forêts, prairies, rivières, neige ou grosses chaleurs, grands espaces, l'écrivain a foulé toutes ces régions à chaque saison, feuilleter ce livre étourdit le lecteur, comme une longue randonnée où les poumons font le plein d'air frais et pur.
Le livre regorge d'anecdotes bien évidemment, comme celle-ci, en 1971 Big Jim et son pote McGuane sillonnent le Montana dans la Porsche (!!) du second et de cette virée naitront les idées ayant permis au premier d'écrire Légendes d'automne et à l'autre le scénario de Missouri Breaks, l'excellent film avec Jack Nicholson et Marlon Brando.
Un bon bouquin dont je conseillerai une lecture à petites doses, en picorant selon l'humeur, tel ou tel texte, ce n'en sera que plus profitable.
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LA RECHERCHE DE L'AUTHENTIQUE de JIM HARRISON
Paru en 2021, c'est un ouvrage qui reprend des textes pour la plupart qui ont été déjà publiés dans des journaux ou des magazines. Ils s'étalent sur une période d'une quarantaine d'années et ont été classés ou regroupés dans cinq familles. L'amour, l'esprit et la littérature qui certainement est la plus touchante et qui en dit sûrement le plus sur Jim, ses goûts littéraires et ceux qui l'ont influencé. La pêche, section intéressante mais qui peut être un peu technique si la pêche à la truite ou au tarpon n'est pas votre passion. Même remarque pour la section chasse avec des détails sur les gélinottes ou les chiens de chasse qui peuvent lasser le béotien! LA quatrième famille concerne le sport et la dernière qui est ma préférée avec la première concerne le Montana, le Michigan, les lieux sacrés et la nature en général où Jim nous fait découvrir pourquoi il aime vivre dans ces endroits, où il se ressource et où naît souvent son imaginaire de romancier. 450 pages bien denses qui s'adressent, selon moi, plus aux amoureux de l'écrivain qu'à ceux qui voudraient le découvrir. Un livre qui, arrivant en même temps que le merveilleux documentaire de Busnel, clôt le Chapitre Jim Harrison en ce qui me concerne.
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Une plongée dans la vie de Big Jim, ses passions, ses amis, son univers. Un livre qu'on peut lire par bribes puisqu'il est construit selon des grands thèmes et se compose de courts récits, souvenirs, articles qu'il a écrits tout au long de sa vie. Un livre mémoire(s).
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En fin d'après-midi, j'ai passé une heure assis au creux d'un fourré en regardant les grues des sables se poser dans un grand battement d'ailes en poussant leurs merveilleux cris et grondements préhistoriques. Voilà ce qu'est la sagesse, être assis dans un fourré d'où l'on peut voir, mais où personne ne vous voit, ni les médias ni le gouvernement ni les terroristes. Une fois sorti de ce fourré, on s'offre une bouteille de vin dans sa chambre, un bandol domaine Tempier, puis on mange un dîner si médiocre qu'il ne vous évoque rien.
La seule sagesse avec laquelle j'ai été en contact dernièrement se trouve dans un livre intitulé [The Birds of Heaven] de Peter Matthiessen, dans lequel il extrapole brillamment tous les grands problèmes mondiaux en étudiant les quinze espèces de grues présentes sur Terre. Bizarrement, trois de ces espèces ont trouvé un havre de paix seulement en s'installant dans la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Ce sont des oiseaux énormes, mais au pied beaucoup trop léger pour déclencher les mines terrestres mortelles qui jonchent le sol comme des bouses de vache cachées, une vraie merde explosive.
J'adore ces oiseaux; je connais depuis l'enfance quelques représentants de cette espèce. Franchement, ce que nous leur faisons subir est ce que nous nous faisons subir, par cupidité et bêtise. Il y a toujours une sagesse impondérable à rester assis une heure dans un fourré, en bannissant tant le bruit du monde que le vôtre. Ensuite, on boit son vin français, on sourit, puis on dit au plafond impénétrable qui plane au-dessus de nous tous :
"Quand en a-t-il été autrement ?"
Le gouvernement ne vous offre que des craintes.
Vous seul pouvez vous offrir la paix.
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Tout le livre est contenu dans le titre. Un vrai bonheur de putain de bouquin de chroniques et articles, publiés ou non au long de sa vie chahuteuse.
Un espace de liberté et de grand air dans lequel évolue cet écolo convaincu...fan de chasse et de pêche mais jamais n'importe comment ni n'importe où.
Il y fustige l'Amérique, transformée en Disney Land géant et les politiques de son pays.
Tout ça dans une langue poétique, humainement à fleur de peau et pétrie d'humanité et d'amitié.
Très envie d'aller voir le film qui lui est consacré.
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Plus de cinq ans après la mort de Jim HARRISON (survenue en mars 2016) paraissait un recueil de chroniques rédigées entre 1970 et 2015, soit environ durant toute l'activité littéraire de l'écrivain, sous-titré « L'amour, l'esprit, la littérature ». « La recherche de l'authentique » s'inscrit comme une suite directe à « Un sacré gueuleton » et pourrait se diviser en trois parties inégales par la longueur et la qualité.

Dans les premières chroniques, Jim se livre à coeur ouvert, sans pitié ni indulgence. Il raconte le passé, les échecs, les tragédies, les dépressions, l'alcool, la coke. Il fait part de certains de ses rêves qui l'ont marqué. Mais toujours avec cet humour aiguisé qui vient dégonfler un hématome. Il évoque les poètes, « ses » poètes, ceux qu'il a révérés très jeune, revient sur sa jeunesse bercée par STEINBECK (l'auteur préféré de son père) ou encore Henry-David THOREAU et son lac Walden. Souvent il en profite pour glisser l'anecdote qui tombe à pic : « En Amérique, nous vivons sous un régime d'oligarchie fondée sur la fortune plutôt qu'en démocratie. Ces dernières années, le lac Walden a été protégé grâce aux efforts et aux dollars de Don Henley, membre de l'ancien groupe de rock'n'roll les Eagles, ce qui ne manque pas de piquant ».

HARRISON aborde son oeuvre avec parcimonie, conte les circonstances de l'écriture de « Dalva » alors que les féministes voulaient son scalp, confiant un secret : le personnage de « Dalva » est directement inspiré de la propre soeur de Jim, Judith, tuée avec leur père dans un accident de voiture alors que lui n'avait que 19 ans. Puis HARRISON mentionne son intérêt pour la culture zen, partage des anecdotes, certaines hilarantes, sans oublier les Etats-Unis ruraux, ceux qu'il connaît bien.

La deuxième partie est très (trop !) longue. HARRISON disserte sur la pêche et la chasse. Certes avec des flamboyances de l'esprit, certes en décrivant des paysages à couper le souffle, mais si vous n'êtes pas adepte de ces deux sports, la lecture peut s'avérer monotone voire ennuyeuse, malgré de très intéressantes réflexions et anecdotes sur les différents chiens qu'il a possédés. Et toujours cet humour implacable : « Il est aussi de notoriété publique que nos émotions modifient notre conduite et j'étais au beau milieu d'un mois où neuf de mes livres étaient republiés, après quoi deux films que j'avais co-écrits sortiraient dans les salles de cinéma. La seule raison pour laquelle je n'avais pas de nouvel album 33 tours prévu dans les bacs était que je chante seulement pour mes chiens de chasse ».

La dernière partie est la plus engagée, la plus politico-sociale. On retrouve le Big Jim que l'on aime, pour la défense des Autochtones (les « amérindiens »), le massacre de Wounded Knee, l'évolution des parcs nationaux (où il reprend la trame des revendications d'Edward ABBEY), la politique nationale. Il faut lire cette dernière partie, elle montre un HARRISON offensif et très impliqué dans la préservation de l'environnement.

Chaque chronique est précédée d'une photo, certains de ces clichés sont merveilleux, drôles. Mais soyons honnêtes : ce recueil n'est pas le meilleur des récits de vie d'HARRISON, nous lui préférerons largement « Aventures d'un gourmand vagabond », ou « En marge » et bien plus encore « le vieux saltimbanque », l'un de ses écrits les plus émouvants, sans oublier une novella méconnue intitulée « Traces » (au sein du recueil « L'été où il faillit mourir ») où il présente des moments de sa vie sous forme de fiction emplie d'introspection.

Cette présente chronique est aussi un prétexte pour glisser quelques mots sur un documentaire sorti en mars au cinéma, « Seule la terre est éternelle », où Jim HARRISON est interviewé durant près de deux heures, et où des images époustouflantes de grands espaces américains sont incrustées magistralement. Tout fan de l'auteur se doit d'aller voir ce film.

Mais terminons avec cette « Recherche de l'authentique » : la préface de Brice MATTHIEUSSENT est pertinente et fouillée, un hommage très marqué au défunt poète. MATTHEIUSSENT, traducteur historique d'HARRISON depuis le début des années 1980, prévient cependant : c'est le dernier livre de l'auteur qu'il traduit.

« Les Nez-Percés avaient parmi eux un petit groupe de rêveurs et de mystiques qui défendaient la doctrine suivante : le Pouvoir créateur avait créé la Terre sans marque ni frontière ni division artificielle. On ne pouvait posséder aucune terre et il était mauvais de se soumettre à notre gouvernement ».

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