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EAN : 9782081313101
144 pages
Flammarion (07/09/2016)
3.57/5   186 notes
Résumé :
Dans un récit à la troisième personne, l'auteur revient sur des épisodes marquants de sa vie : souvenirs d'enfance, mariage, amours et amitiés, pulsions sexuelles, plaisirs de la table, alcools, drogues, etc.
Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 186 notes
"La poésie a parfois ce genre d'effet. Soit on se retrouve au septième ciel, soit on barbote en pleine dépression. On pond un premier vers formidable, mais la pensée n'est pas assez puissante pour en enchaîner d'autres et, au beau milieu de la création, les mots s'ennuient et se font la guerre. (p. 88)"

Un petit opus très vivant, de souvenirs, de réflexions du célèbre écrivain américain , qui narre son parcours, ses rapports compliqués et torturés avec l'argent ... sa passion très jeune pour la poésie...les petits boulots, ses
rapports mouvementés avec les femmes, l' alcool, ses tribulations à travers le monde, son amour pour la France, divers rêves qu'il a concrétisés dont une ferme et un élevage de porcs... ce qui nous vaut des scènes franchement rocambolesques..et comiques...

Ce qui m'a le plus touché ce sont ses digressions sur l'Ecriture, son métier d'écrivain...ainsi que son autodérision envers ses défauts ou ses manques, dont ses ambivalences, inconséquences envers l'argent ... qui lui valent
quelques mésaventures et flops !!...

"L'argent est un cercle vicieux, un piège dont vous ne sortirez sans doute pas indemne. Les scénarios exceptés, je n'ai pas gagné ma vie en tant qu'écrivain avant la soixantaine. Quand j'ai cessé d'écrire des scénarios pour ne pas mourir, la vente de mes livres en France m'a sauvé la vie.
[...]
Se sentir frais comme un gardon, débordant de confiance et d'arrogance n'aboutit à rien de bon, à moins d'écrire les mémoire de Narcisse. Tout va beaucoup mieux quand on est perdu dans son travail et qu'on écrit
au petit bonheur la chance. On ignore où l'on est, le seul point de vue possible, c'est d'aller au-delà de soi.
On a souvent dit que les biographies présentaient de singulières ressemblances. Ce sont nos rêves et nos visions qui nous séparent. On n'a pas envie d'écrire à moins d'y consacrer toute sa vie. On devrait se forcer
à éviter toutes les affiliations susceptibles de nous distraire."

Je terminerai cette modeste chronique avec cet extrait touchant justement l'exigence infinie de l'Ecriture, esclavage et sacerdoce conjugués !!...Une lecture agréable et instructive d'un écrivain- baroudeur, qui nous fait partager avec humour son laborieux parcours, mais aussi ses succès littéraires tardifs mais plus abondants, en France, ainsi que ses plaisirs vis à vis de la nature, des animaux, des forêts, sans oublier la pêche !!

"Il se comportait comme Léon Tolstoï qui, lorsqu'il devait écrire déclara : "Alors écris, pour l'amour de Dieu ! " Faulkner se montra encore plus pervers. Quand on lui demanda de quoi un écrivain avait besoin, il répondit : " de papier et d'un crayon. " Autrement dit, trouve-toi même, il n'y a pas de raccourcis. Il faut y consacrer ta vie entière. "(p. 40)
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« Saltimbanque. N.M. Personne qui exécute des tours d'adresse, de souplesse ou des acrobaties devant un auditoire. » Cette définition correspond assez bien à Jim Harrison, au sens figuré, évidemment. Cet auteur américain a roulé sa bosse, comme on dit. Après (et pendant) avoir enseigné à l'université, il s'est promené dans les divers états du centre de ce grand pays que sont les Etats-Unis, et pendant sa longue existence il a bien profité de la vie et s'est retrouvé dans de multiples tribulations. Parfois malgré lui, bien souvent de sa faute. En effet, il n'était pas un sage intellectuel, ses champs d'intérêt tournaient autour de la nature, de l'alcool et du sexe féminin (jeune, de préférence). C'est un peu ce qu'il raconte ici, dans cet ouvrage qui n'est pas un nouveau roman mais une autobiographie, le Vieux Saltimbanque. Pour ne pas avoir à être contraint (et à faire subir) la vérité, il raconte sa vie à la 3e personne. Dès sa préface, il a le courage d'affirmer que peu de biographies s'y cantonnent sans enjoliver ne serait-ce qu'un peu. Mais Harrison, lui, a l'intention d'être honnête. Et je crois bien qu'il l'est. Pas d'enjolivements ici, non merci. Il raconte de la manière la plus crue (et brute et loufoque) plusieurs anecdotes le mettant peu en valeur mais divertissant son lectorat. Par exemple, j'ai beaucoup ri à l'évocation de sa liaison avec une de ses étudiante : sa femme, qui doutait de sa fidélité et l'a suivi, a tiré sur la voiture, faisant éclater une vitre et fuir la pauvre jeune fille, en moitié nues. Et aussi le cochon qui lui tenait lieu d'animal domestique!

Harrison poursuit son autobiographie, le vieux Saltimbanque, sur le même ton (humoristique, même s'il ne cherche pas à faire rire) à décrire des péripéties semblables. Mais, parfois, il raconte avec franchise les difficultés de vivre de sa plume pour un auteur américain, ses relations de couple tendues, et plein d'autres moments. J'ai trouvé un petit quelque chose de très humble dans sa démarche. Toutefois, une petite déception persistait : j'aurai apprécié que l'auteur évoque davantage son inspiration, son écriture. Il mentionne très peu de ses ouvrages et encore moins ce qui lui passait par la tête quand il les a écrit. À peine quelques informations sur ses habitudes d'écriture. Était-ce du génie spontané, le genre de choses qui se produisent sans qu'on s'en rende compte ? Quoiqu'il en soit, plusieurs auteurs et documentalistes ont déjà écrit sur son oeuvre, sans doute voulait-il parler que de lui. Et il ne restera qu'eux pour en parler, le Vieux Saltimbanque est décédé quelques mois après la parution de cet ouvrage. Bon repos, Jim Harrison !
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Dans le vieux saltimbanque,Jim harrison nous fait partager sa vie. Par moment la chanson Cigarettes, whisky et petites pépés me vient à l'esprit mais c'est trop réducteur pour un homme comme lui et finalement en lisant la citation d'un babélionaute :
Qui sommes-nous sinon la somme de nos expériences, tout ce que nous rassemblons et amassons au cours de notre vie ? " L'homme craie C J Tudor " j'ai pu mieux mieux le comprendre et l'apprécier.
Il nous raconte sa vie, ses joies, ses peines simplement avec beaucoup de lucidité, page 43, Nous vivons tous dans le couloir de la mort, occupant les cellules de notre propre conception. C'est un homme qui a connu la souffrance avec la perte d'un oeil en jouant et aussi la perte d'êtres chers : son père et sa soeur qui le laisseront inconsolable. Et c'est tout à la fois un homme qui prend la vie à bras le corps et commet de nombreux excès, page 83, Assis sur le c.. il toussait et crachait ses poumons encombrés des cent dernières cigarettes qu'il avait fumées. Mais il sait aussi avoir un regard moqueur sur ce qu'il devient, sur la vieillesse, page 19,Il y avait un banc devant l'hôtel de ville où les cinq mêmes croulants s'installaient tous les jours. Ce banc, on l'appelait le banc des bites mortes. Quand je vois le banc de mon village, je ne peux m'empêcher de penser à lui.
En fait cette vie rude de la campagne qu'il a menée chassant, pêchant, vivant dans la nature, en a fait le grand écrivain qu'il est devenu avec cette empathie, cette humanité qui le caractérise car on ne parle bien que de ce que l'on connaît même si il admet avoir beaucoup d'imagination. A tout ceci s'ajoutent ses réflexions sur l'écriture et son métier, réflexions pertinentes pour ceux qui écrivent.
Pour moi, il était à la fois un cow-boy à la vie très simple et un écrivain capable d'une énorme sensibilité quand il parle de sa femme, de Dalva ou de Sarah. Je ne sais pas si tout est vrai dans son roman mais qu'importe car comme le dit Albert Camus dans l'été (L'énigme) Aucun homme n'a jamais osé se peindre tel qu'il est.
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Jim Harrison s'en est allé. Le vieux saltimbanque borgne a cassé sa pipe en mars 2016, et ce livre est le dernier publié de son vivant. A ce titre, et à bien d'autres, il occupera désormais une place de choix dans ma bibliothèque !

Cette autobiographie, étrangement écrite à la troisième personne, n'apprendra pas grand chose à ceux qui connaissent le bonhomme de longue date (je vous le donne en mille : il y est comme souvent question de pêche, d'oiseaux, de gueletons et de femmes !), mais elle déborde de sincérité, de lucidité, et comme toujours de poésie.
Avec son style si débridé, l'auteur laisse voguer sa plume, de souvenir en réminiscence, sans chronologie particulière ni fil conducteur apparent, et l'on se prend à se demander s'il sait lui même où chaque phrase le conduit. Son amour de la nature et des rivières du Montana ("selon lui, Dieu était une rivière à truites" !) n'a d'égal que celui du bon vin et des festins roboratifs. L'auteur/narrateur avoue que "la pêche, la chasse et la cuisine étaient les obsessions de sa vie". Ajoutons-y les femmes, puisqu'il ne se refuse jamais un chapitre grivois, et l'alchimie de celui qui compte parmi mes auteurs fétiches fonctionne à nouveau !
Certains chapitres très amusants (notamment sur l'affection qu'il porte à sa truie domestique et à ses porcelets) contrastent avec des passages plus sombres, où Jim Harrison s'épanche sans filtre sur ses addictions plus ou moins malsaines et sur ses états d'âmes de poète en quête d'absolu.

Entre deux souvenirs d'enfance, il vante régulièrement les mérites de la France, de ses artistes et de sa gastronomie, et révèle que son public français est des plus fidèles ! Continuons donc de lire et de relire l'oeuvre de ce géant si simple et si bourru, dont ce dernier livre peut faire office de testament : "Si le saltimbanque ne pouvait être enterré avec son chien, alors il refusait qu'on l'enterre. Plutôt installer son cadavre dans un arbre pour que le vent le dessèche. Et qu'on verse du bon vin pour abreuver les racines assoiffées de cet arbre".
Ainsi soit-il, Big Jim ! Santé !
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Cela faisait des années que j'avais envie de lire Jim Harrison. Il faut dire que l'écrivain est très populaire de ce côté-ci de l'Atlantique et que ses romans ont toujours connu en France un joli succès. Scénariste, poète, romancier, Jim Harrison a eu une carrière littéraire particulièrement dense, enrichie par ses voyages, son soucis permanent de la nature, personnage principal de l'ensemble de ses créations.

"Le vieux saltimbanque" est paru Etats-Unis peu de temps après le décès de l'auteur et chez nous à titre posthume. Est-ce que l'homme sentait qu'il allait partir ou qu'il écrivait là son ultime roman ? Personne ne le saura jamais, pourtant ce que l'on ressent à chaque page, et ça l'éditeur l'a bien compris, c'est bel-et-bien la sensation d'être en présence d'un "testament littéraire".

S'il tente vainement de nous expliquer en prologue la forme qu'il a choisi de donner à ce "Vieux saltimbanque", cela nous éclaire finalement peu sur ses véritables intentions mais l'intérêt, à vrai dire, n'est pas là. Jim Harrison a beau utilisé la troisième personne pour faire vivre son personnage, tout le monde sait très bien qu'il s'agit de lui. Plus précisément, il s'agit de moments marquants de sa vie, compilés de manière un peu décousue à grands renforts d'anecdotes, de souvenirs racontés avec une approche plus thématique que chronologique. Les marqueurs temporels sont d'ailleurs difficiles à déceler.

Si l'on se laisse porter par la poésie certaine de sa plume et que l'on oublie toute structure rassurante, il y a beaucoup à découvrir. L'écrivain dresse en filigrane une sorte de bilan de son oeuvre, ce qui l'a enrichi - ses voyages, sa famille, la nature, ses lectures, ses rencontres - mais aussi ce qui l'a parasité - ses addictions au sexe, à l'alcool - avec à la clef les incontournables regrets et remords.

Avec "Le vieux saltimbanque", Jim Harrison dresse de lui-même un portrait juste, ne surenchérit par sur ses succès, ne fait pas l'impasse sur ses échecs. Il s'offre au lecteur dans son plus simple appareil, quitte sa tenue d'apparat d'auteur au succès, comme s'il nous disait, apaisé, avant de nous quitter : Jim Harrison, c'était moi, c'était cela.

Si je n'ai pas été insensible à ce que l'on peut appeler sans se tromper un dernier coup d'éclat, je me dis que commencer l'oeuvre de Jim Harrison par ce roman n'était peut-être pas la meilleure manière de le découvrir, ce qui explique peut-être mes réserves sur ce roman.
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
04 septembre 2017
L’on retrouve avec joie un Jim Harrison provocateur et truculent, mais aussi tendre et esclave du langage, dans ce qui se lit aussi comme son testament littéraire.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
30 septembre 2016
La dernière histoire d'un poète.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
12 septembre 2016
Provocateur et truculent, mais aussi tendre et esclave du langage.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
L'argent est un cercle vicieux, un piège dont vous ne sortirez sans doute pas indemne. Les scénarios exceptés, je n'ai pas gagné ma vie en tant qu'écrivain avant la soixantaine. Quand j'ai cessé d'écrire des scénarios pour ne pas mourir, la vente de mes livres en France m'a sauvé la vie.
[...]
Se sentir frais comme un gardon, débordant de confiance et d'arrogance n'aboutit à rien de bon, à moins d'écrire les mémoire de Narcisse. Tout va beaucoup mieux quand on est perdu dans son travail et qu'on écrit au petit bonheur la chance. On ignore où l'on est, le seul point de vue possible, c'est d'aller au-delà de soi. On a souvent dit que les biographies présentaient de singulières ressemblances. Ce sont nos rêves et nos visions qui nous séparent. On n'a pas envie d'écrire à moins d'y consacrer toute sa vie. On devrait se forcer à éviter toutes les affiliations susceptibles de nous distraire. Pourtant, au bout de cinquante-cinq ans de mariage, on découvre parfois que ça été la meilleure idée de toute une vie. Car l'équilibre d'un mariage réussi permet d'accomplir son travail.
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Son poème porcin connut un certain nombre de faux départs et, finalement, il se sentit tellement épuisé qu'il prit sa voiture pour rejoindre la ville et le saloon. La poésie a parfois ce genre d'effet. Soit on se retrouve au septième ciel, soit on barbote en pleine dépression. On pond un premier vers formidable, mais la pensée n'est pas assez puissante pour en enchaîner d'autres et, au beau milieu de la création, les mots s'ennuient et se font la guerre. Nos carnets sont remplis de ces fragments, le shrapnel de nos intentions. Le vie est pingre en conclusions, voilà pourquoi on se bat souvent pour achever un poème. Certains sont perdus à jamais. On se promène parfois en ruminant plusieurs versions d'un même texte qui n'aboutissent à rien. On est l'esclave de cette langue du chaos qui nous fait cogiter des jours et des semaines entières. Quand le poème finit par fonctionner, on nage dans le bonheur et on oublie les difficultés passées, tout comme on oublie très vite ses souffrances. Les comportements extrêmes constatés chez les poètes s'expliquent sûrement par ces tensions. Quand l'esprit passe autant de temps dans la fièvre, il crée certains dérangements qui, depuis longtemps, sont à l'origine de nombreuses blagues chez les universitaires.
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Souvent nous demeurons parfaitement inertes face aux mystères de notre existence, pourquoi nous sommes là où nous sommes, et face à la nature précise du voyage qui nous a amenés jusqu'au présent. Cette inertie n'a rien de surprenant, car la plupart des vies sont sans histoire digne d'être remémorée ou bien elles s'embellissent d'événements qui sont autant de mensonges pour la personne qui l'a vécue.
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 Plus tard, il s'installa à son bureau en mourant
d'envie d'écrire un poème sur les porcelets, mais pas
un poème comique. Ce serait un poème intimiste,
qu'il garderait secret, car il suffisait de prononcer
le mot « cochon » pour que certaines personnes
souffrant d'un incompréhensible complexe de supé-
riorité se mettent à pouffer de rire. Le cochon était
non seulement comestible, mais aussi méprisable.
Il bouillonnait d'indignation lorsqu'il s'agissait
de défendre les cochons. Les rejetons de la race
humaine chient dans leurs couches au moins pen-
dant toute la première année. Mais qui donc se
moque de ses semblables ? Comment écrire un
poème motivé par la rage ? Selon les historiens, le
cochon constitua la vraie raison de la ruée vers
l'Ouest. Sans cochon, il n'y aurait pas eu de côte
Ouest. Les cochons suivaient les convois de chariots,
l'esprit obnubilé par la poignée de maïs qu'on leur
donnerait en guise de dîner. Ils fouillaient le sol à la
recherche de légumes comestibles pendant que le
bétail s'éloignait en rêvant à de plus vertes prairies.
 Son poème porcin connut un certain nombre
de faux départs er, finalement, il se sentit tellement
épuisé qu'il prit sa voiture pour rejoindre la ville et le
saloon. La poésie a parfois ce genre d'effet. Soit on se
retrouve au septième ciel, soit on barbote en pleine
dépression. On pond un premier vers formidable,
mais la pensée n'est pas assez puissante pour en
enchaîner d'autres et, au beau milieu de la création,
les mots s'ennuient et se font la guerre. Nos carnets
sont remplis de ces fragments, le shrapnel de nos
intentions. La vie est pingre en conclusions, voilà
pourquoi on se bat souvent pour achever un poème.
Certains sont perdus à jamais. On se promène par-
fois en ruminant plusieurs versions d'un même texte
qui n'aboutissent à rien. On est l'esclave de cette
langue du chaos qui nous fait cogiter des jours et des
semaines entières. Quand le poème finit par fonc-
tionner, on nage dans le bonheur et on oublie les
difficultés passées, tout comme on oublie très vite ses
souffrances. Les comportements extrêmes constatés
chez les poètes s'expliquent sûrement par ces ten-
sions. Quand l'esprit passe autant de temps dans la
fièvre, il crée certains dérangements qui, depuis long-
temps, sont à l'origine de nombreuses blagues chez les
universitaires….

p.81-82
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Je m'étouffe avec une arête de poisson trouvée dans une poubelle, puis l'hémorragie et les violentes quintes de toux m'achèvent à l'aube et me laissent gisant dans la ruelle, après une nuit glacée de pluie ininterrompue. Des frissons m'ont maintenu en vie toute la nuit. Une adorable joggeuse en short vert me découvre là et se dresse au-dessus de moi, elle se penche à la recherche de signes de vie inexistants hormis une paupière droite palpitante. L'oeil gauche est aveugle depuis l'enfance. Levant les yeux vers son gracieux entrejambe, je me dis que je suis né et que je meurs entre les cuisses d'une femme.
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