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Critique de Sachenka


« Saltimbanque. N.M. Personne qui exécute des tours d'adresse, de souplesse ou des acrobaties devant un auditoire. » Cette définition correspond assez bien à Jim Harrison, au sens figuré, évidemment. Cet auteur américain a roulé sa bosse, comme on dit. Après (et pendant) avoir enseigné à l'université, il s'est promené dans les divers états du centre de ce grand pays que sont les Etats-Unis, et pendant sa longue existence il a bien profité de la vie et s'est retrouvé dans de multiples tribulations. Parfois malgré lui, bien souvent de sa faute. En effet, il n'était pas un sage intellectuel, ses champs d'intérêt tournaient autour de la nature, de l'alcool et du sexe féminin (jeune, de préférence). C'est un peu ce qu'il raconte ici, dans cet ouvrage qui n'est pas un nouveau roman mais une autobiographie, le Vieux Saltimbanque. Pour ne pas avoir à être contraint (et à faire subir) la vérité, il raconte sa vie à la 3e personne. Dès sa préface, il a le courage d'affirmer que peu de biographies s'y cantonnent sans enjoliver ne serait-ce qu'un peu. Mais Harrison, lui, a l'intention d'être honnête. Et je crois bien qu'il l'est. Pas d'enjolivements ici, non merci. Il raconte de la manière la plus crue (et brute et loufoque) plusieurs anecdotes le mettant peu en valeur mais divertissant son lectorat. Par exemple, j'ai beaucoup ri à l'évocation de sa liaison avec une de ses étudiante : sa femme, qui doutait de sa fidélité et l'a suivi, a tiré sur la voiture, faisant éclater une vitre et fuir la pauvre jeune fille, en moitié nues. Et aussi le cochon qui lui tenait lieu d'animal domestique!

Harrison poursuit son autobiographie, le vieux Saltimbanque, sur le même ton (humoristique, même s'il ne cherche pas à faire rire) à décrire des péripéties semblables. Mais, parfois, il raconte avec franchise les difficultés de vivre de sa plume pour un auteur américain, ses relations de couple tendues, et plein d'autres moments. J'ai trouvé un petit quelque chose de très humble dans sa démarche. Toutefois, une petite déception persistait : j'aurai apprécié que l'auteur évoque davantage son inspiration, son écriture. Il mentionne très peu de ses ouvrages et encore moins ce qui lui passait par la tête quand il les a écrit. À peine quelques informations sur ses habitudes d'écriture. Était-ce du génie spontané, le genre de choses qui se produisent sans qu'on s'en rende compte ? Quoiqu'il en soit, plusieurs auteurs et documentalistes ont déjà écrit sur son oeuvre, sans doute voulait-il parler que de lui. Et il ne restera qu'eux pour en parler, le Vieux Saltimbanque est décédé quelques mois après la parution de cet ouvrage. Bon repos, Jim Harrison !
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