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Citations sur Nageur de rivière (31)

S'il devait continuer de peindre, il lui faudrait renoncer à jouer l'intellectuel encanaillé trimbalant son lourd fardeau de sarcasmes.
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S'il pensait que sa vie allait à vau-l'eau, c'était parce qu'aucune force ne l'entraînait vers l'avenir.
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POCHE, page 262 :"C'est terrible quand, dans un couple, l'amour de l'un dépasse de beaucoup l'amour de l'autre."
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Il renifla l'emballage en papier brun. C'était la mortadelle aux condiments maison de Ralph's, pas vraiment la madeleine de Proust, mais lui non plus n'était pas vraiment Proust. L'odeur de cette gourmandise de l'enfance le ramena violemment plusieurs décennies en arrière, quand assis dans la barque il pêchait des crapets arlequins avec son père, mangeait du cheddar fort et la mortadelle aux condiments avec des crackers.
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L'autre jour seulement, au café, j'ai déclaré à un futur docteur es musique que j'adorais lire Steinbeck. Il a ricané et pouffé comme s'il venait de me surprendre en train de masturber en me curant le nez. "Personne ne prend Steinbeck au sérieux a-t-'il sifflé....
.... dans les grandes villes et les centres universitaires de l'arrière pays, des guignols décident sans cesse ce qui est dépassé ou pas. Ils me rappellent certains habitués de mes clubs de jazz new-yorkais préférés comme le Five Spot ou Slugs, des types super branchés qui semblaient croire que la musique qu'on y jouait dépendait de leur seule présence.
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Le fil rouge qui relie Mozart, Caravage et Gauguin était de nature divine, quel que soit le sens de ce mot.
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Pour des raisons de clarté, Clive découpait volontiers sa vie en paragraphes dans son journal, une habitude datant de l'adolescence. Toutes ces pages griffonnées, sans parler de sa lecture compulsive des meilleurs ouvrages de littérature, eurent pour bénéfice de lui apprendre à bien écrire.
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Clive se réveilla avant l’aube dans un motel d’Ypsilanti dans le Michigan, convaincu que presque toutes les femmes de la planète avaient épousé un homme qui ne leur convenait pas. A soixante ans, il vivait en célibataire depuis vingt ans, mais son divorce était toujours la rupture la plus douloureuse de son existence. Il avait ensuite perdu le feu sacré, du moins le crut-il alors, et il renonça à peindre pour devenir professeur d’histoire de l’art, courtier, expert, homme à tout faire du monde de la culture. En fait, il avait laissé le temps brouiller les cartes et la rupture était loin d’être aussi claire.
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Ces temps-ci, beaucoup plus de femmes que d'hommes prenaient soin de leur corps. Un samedi, il avait vu un gros type faire du jogging derrière le Métropolitain Muséum, puis s'arrêter à une échoppe, manger deux hot-dogs au chou avant de fumer une cigarette pour se détendre.
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Alors âgé d'une vingtaine d'années, il était obsédé par l'idée de ne pas faire de compromis, quand personne ne lui demandait d'en faire le moindre. A cet âge, une certaine raideur semblait nécessaire pour s'isoler de sa propre confusion et inventer la personne qu'on allait devenir.
Au pays du sans-pareil.
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