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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Alors que le bon vieux Jim vient juste de s'en aller, ce livre, commis il y a dix ans, tombe à point.
Il a une résonance particulière puisqu'il y est question d'un homme de 45 ans (Donald) malade, qui prépare sa mort tout en tentant d'aider ses proches à lui survivre.

C'est donc un livre sur la fin de vie- sur le choix de l'endroit et de l'heure- puis, sur les différentes réactions des êtres face au deuil.
Pour dynamiser son propos, Harrison reprend une trame qui lui sied bien: celle des histoires à plusieurs voix. Mais hélas, la version de K et surtout celle de David m'ont semblées bien longues et anecdotiques.
Heureusement, deux autres sont vraiment touchantes, celles de Donald et de sa femme Cynthia: un couple que la mort va séparer physiquement mais que tout ce qui les entourait refuse.

En effet, à l'image du Donald de ce roman, Jim Harrison est retourné en terre mais on se dit, comme le suggère les croyances Anishinaabes, une des tribus des Grands Lacs, qu'il s'en est allé habiter le corps d'un ours.

Jusqu'où peut aller le deuil, est-on prêt à suivre les corbeaux pour retrouver cet ours?
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Ce roman s'articule autour d'une figure masculine, celle de Donald, un métis indien qui vit près du Lac Supérieur et qui, atteint de sclérose en plaque, sait qu'il ne lui reste que quelques jours à vivre. le sujet principal est donc l'accompagnement d'un proche dans la maladie, au cours des phases successives de son déclin, puis vers la mort. L'auteur nous expose ensuite, très logiquement, les différentes façons de vivre le deuil, d'accepter ou de ne pas accepter la mort, de construire la vie d'après, selon les principes, les croyances ou encore le caractère de chacun. Sur ce point, ce roman est très réussi, parce qu'il mêle très habillement le ressenti de multiples personnages, en utilisant uniquement quatre points de vue dont celui de Donald lui-même (le premier chapitre) et celui de sa femme Cynthia (le dernier).
A côté de cela, l'auteur nous propose une découverte de ce coin d'Amérique, à la limite des Etats-Unis et du Québec, avec son climat, son mode de vie et les croyances conservées par les indiens qui le peuplent encore. Croyances qui aident certains personnages à traverser cette épreuve. Cette "visite guidée" est une autre facette de ce roman que j'ai appréciée.
Un troisième point positif est la méthode de narration, toujours à la première personne, alors que l'on change de narrateur quatre fois. Jim Harrison sait modifier le ton pour nous placer réellement dans la peau de chacun d'eux, jusqu'à nous faire ressentir avec une grande précision ce que peut endurer un homme en fin de vie ou une femme en deuil. Je dois même dire que le chapitre dans lequel le narrateur est David, le frère de Cynthia, m'a paru le plus ennuyeux... aussi ennuyeux que David lui-même, avec ses petites habitudes (dont ses trois siestes quotidiennes), ses questions existentielles, sa vie plate de fils de riches, qui n'a pas vraiment besoin de travailler, mais se lance dans un entreprise humanitaire pour aider les émigrants mexicains, comme pour se donner bonne conscience.
Heureusement, le tout dernier chapitre, qui nous permet de suivre la vie de Cynthia, la veuve de Donald, et d'approfondir encore notre connaissance des relations entre elle et ses enfants, est beaucoup plus intéressant et touchant. Il permet d'oublier les pages un peu longuettes du chapitre "David" et également le nombre excessif de digressions et d'anecdotes dont l'auteur parsème son roman.
Cet excès, qui rend le roman très touffu et parfois confus (j'ai eu à certains moments du mal à resituer certains personnages), est finalement le seul reproche que je ferai à ce livre. Bien sûr, ces petits "écarts" dans la narration sont utiles pour comprendre l'évolution des personnages, leurs histoires personnelles, la façon dont leurs caractères se sont forgés. Par ailleurs, en nous décrivant de multiples petits épisodes de leurs vies, l'auteur nous les rends plus proches, nous autorisant alors plus facilement à nous fondre dans le décor pour suivre cette famille au long de ces mois pénibles. Il m'a pourtant semblé parfois qu'il y en avait un peu trop et que l'histoire n'aurait pas pâti d'être un peu allégée de quelques unes de ces petites historiettes annexes.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Allons faire un tour près du lac Supérieur, dans le Michigan, là où l'ours domine en forêt, où l'hiver est très rude et où se meurt d'une maladie incurable Donald, d'origine amérindienne et finnoise. Dans la première partie, Donald, qui n'a pas cinquante ans, prévient son épouse de son intention et demande à ses proches de l'aider à mettre fin à ses jours, il raconte l'histoire de sa famille et organise soigneusement l'expédition dans laquelle il entraînera femme, enfants et proches et dont il ne reviendra pas. Dans les trois autres quarts du roman, Jim Harrisson donne la parole au neveu, au beau-frère et à l'épouse de Donald après sa disparition. le tout est un peu compliqué géographiquement, d'autant que les personnages se déplacent dans le nord des États-Unis et au Mexique et que les parcours des proches de Donald sont assez chaotiques.

    Les thèmes abordés sont ceux de la mort, de la vie de ceux qui ont perdu un proche et, sans que cela soit explicite, du retour de l'âme à la terre en passant peut-être par la réincarnation.

    le tout est un récit assez hétéroclite qui ne m'a pas fait une forte impression. Certes, la vie y est chantée avec les grands espaces, la forêt, le lac, les animaux, la cuisine, les hivers, mais je reste sur une impression d'inabouti ; un je-ne-sais-quoi non pas d'artificiel, car le lecteur est bien embarqué dans la réalité, mais de superficiel : le mystérieux mysticisme de celui qui demande à ses proches de le faire mourir n'est qu'évoqué alors qu'on aurait aimé en apprendre un peu plus.

C'est peut-être parce que ce roman ne pose pas explicitement de question, parce qu'il n'y a pas d'intrigue ni de suspense qu'il m'a laissé sur ma faim. Il y a pourtant bien des ouvrages qui, sans des arguments de ce type, m'ont tenu en haleine...
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Voici un livre qui ne se "livre" pas facilement. le récit est raconté tour à tour par un des quatre personnages et selon le déroulement des évènements. Parfois c'est complètement débridé. le temps est compté, il y a du savoir à transmettre, l'amour inconditionnel de la nature ...

La force du livre vient du fait qu'il raconte un univers qui est très éloigné du nôtre et pourtant il nous touche au coeur par ses grandes questions autour de la mort, de la sexualité, de la nature. Il laisse aussi plein d'impressions et fait rire par moments, ce qui n'est pas rien. L'auteur brouille les traces, il faudrait relire le livre tout de suite pour mieux profiter de tout, de cette ambiance juste et humaine, même si elle a aussi des aspects terribles, comme n'importe quelle histoire de famille ...
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Déçue par le néanmoins très beau récit de cette mort annoncée par la maladie. Je m'attendais à plus d'introspection de la part du condamné.
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ce roman à 4 voix se déroule dans le Nord et ses grands espaces, dans une famille blessée par la mort de Donald, dont la croyance en l'Esprit de l'Ours et le retour à sa propre essence, vont perturber la vie de sa fille, son beau-frère, de K, de son épouse. Quel sens donner à sa propre vie, dans ces grandes forêts,faut-il réaliser ses rêves et aller jusqu'au bout de soi?
Harrison donne un style, une personnalité bien différentes à chacun des personnages, chacun plein de paradoxes, de zones d'ombre, d'attentes, autre que ce que l'entourage en perçoit. Il s'agit d'une ode à la force de la nature et à la force de notre nature. Harrison aborde cela sans lyrisme, mais avec modestie, avec les sinuosités de la vie, comme lors d'une avancée sur des sentiers non traçés. Un roman qui a quelque chose d'inachevé, comme la vie de Donald, à moins que vous ne croyez vous aussi à l'Esprit de l'Ours.
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Donald a 45 ans. Touché par une forme de sclérose particulièrement invalidante, il sait sa fin proche. Il dicte alors son roman familial à son épouse Cynthia. Descendant d'Indiens chippewas et de colons finlandais, il tient à ce que ses enfants comprennent combien sont profondes les racines invisibles qui les lient à cette terre. L'écriture m'a semblé dense, touffue, on se perd un peu dans ce foisonnement d'images et de personnages, c'est comme une plainte où se mêlent la sensibilité et la mort.
Quelques extraits:
" Sur la Troisième Rue près d'un grand magasin IGA, j'ai vu un homme très blanc et sa femme tout aussi blanche, et je me suis demandé si ce type se doutait de ce que son peuple avait fait subir au mien au cours des derniers siècles.[...]"
"Un politicien local, qui refusait que l'enseignement des langues étrangères soit inscrit dans le budget d'une école, a déclaré:
"Si l'anglais a suffi à Jésus-Christ, il devrait suffire à nos gosses."
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bien oui mais pouvait mieux faire , voila le sentiment que me laisse ce roman.
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