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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Sorcier » de Jim Harrison, l'auteur de « Dalva », son meilleur roman et de « Légende d'automne », est un petit chef d'oeuvre d'épicurisme et de bonne baise.
C'est l'histoire de Johnny Lundgren, alias Sorcier (son surnom quand il était scout, un peu comme « pine d'huitre » pour d'autres), ancien trader, au chômage, qui est obsédé par le sexe et la bouffe (un type bien comme il s'en fait de moins en moins par les temps qui courent). Diana, sa femme, est une infirmière compatissante avec un beau cul et les idées larges, très larges (la femme parfaite, comme il s'en fait de moins en moins par les temps qui courent). Ils ont un chien, Hudley, obsédé par les poubelles qu'il renverse pour les enculer. Pour parfaire cette représentation de la famille idéale, ils n'ont pas de gosses. C'est avec ces éléments-là que Jim Harrison va nous faire voyager pour notre plus grand plaisir et pendant 330 pages. C'est un monument d'humour décalé où la truculence de certaines situations trouve sa source dans l'imaginaire débordant, et parfois déroutant de l'auteur.
Citons pour l'exemple :
« - Goûte et dis-moi quelque chose de gentil ; - Miam, Miam ! – Diana, bon Dieu ! J'ai demandé quelque chose de gentil. – Si on faisait l'amour tout de suite après dîner ? Je me sens en forme. Personne n'est mort, aujourd'hui. »
Ou
« Une demi-heure plus tard, Aurora frappa à la porte de la chambre. Il l'accueillit avec son outil pointé entre les pans de son peignoir. Elle éclata de rire et se précipita dessus.
Le chien gronda et reçut aussitôt le gros livre d'ornithologie en pleine gueule. Sorcier retira la culotte d'Aurora et plongea sous sa jupe. Il y en a qui sont roses, et d'autres qui sont brunes. Pourquoi ? »
A noter une excellente préface de François Busnel et une traduction de Serge Lentz.
Un livre que je recommande vivement de lire et à consommer sans aucune modération ni retenue.
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Sorcier est le surnom scout de John Lundgren, un quadragénaire du Nord-Michigan, qui vit mal d'être au chômage. Pour surmonter sa déprime, il suit rigoureusement la thérapie dite des "3 B" : bouffe, biture et baise... Question galipettes, il trouve en Diana, sa magnifique épouse, une partenaire enthousiaste. Elle l'est moins quand il s'agit de goûter les plats mitonnés par son cher et tendre qui - avouons-le - a la main lourde sur l'ail, le poivre et les épices. Sorcier tourne en rond dans sa maison comme dans ses méninges jusqu'à ce qu'une opportunité s'offre à lui. le docteur Rabun, un ami du couple qui s'est enrichi grâce à ses inventions, lui demande de mettre le nez dans ses nombreux investissements pour y démasquer les vols et les fraudes dont il est victime. Notre antihéros se lance dans sa nouvelle carrière de détective avec sérieux mais sans pour autant mettre de côté son goût pour la chair et la bonne chère. Ses missions aux quatre coins des Etats-Unis pimentent son existence, mais attention aux mauvaises surprises. Et si Sorcier n'a pas la sagesse que laissait présager son surnom, ces épreuves vont lui permettre de reprendre sa vie en main.

Si la première partie permet à l'auteur de mettre en scène un hédoniste aux prises avec ses tourments existentiels, bref un prototype des héros "harrisoniens", j'ai été agréablement surpris par la drôlerie jouissive des parties suivantes puisque les péripéties invraisemblables, les dialogues savoureux et les passages scabreux s'y enchaînent. Les personnages sont décalés et je tiens à rendre hommage à Hudley, qui mérite le titre du chien le plus stupide de la littérature. Un excellent opus qui allie humour et questions existentielles.
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Sorcier, c'est Johnny Lundgren, au chômage et la quarantaine déprimée, qui tue le temps en mitonnant force petits (gros?) plats et en grimpant à tout bout de champ sur sa pauvre femme, la sculpturale Diana, assistante chirurgicale. Désoeuvré, Sorcier va accepter la proposition du Docteur Rabun, un obscur inventeur pour lequel il va se faire détective privé.
Affublé d'Hudley, son chien dévoué mais un rien idiot, Johnny ne se doute pas un instant des mésaventures qui l'attendent...
Sorcier détonne un peu dans la bibliographie de "Big Jim". Bien sûr, l'on y retrouve les grands espaces, la cuisine, le sexe et ce goût immodéré pour les paumés magnifiques, ingrédients omniprésents dans l'oeuvre de l'écrivain. Mais le registre est ici plus enjoué, plus sarcastique. Harrison s'amuse comme un petit fou et ça se sent.
Un excellent cru, peut-être mon préféré de l'auteur.
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SORCIER.  Un surnom idoine pour un sybarite fornicateur droit sorti de l'imagination de Jim Harrison.

Premier roman de l'auteur pour moi -ça y est je ne suis plus puceau - L'écriture, imaginative et  pétillante, sied à merveille à notre héros truculent qui, bordel, sait profiter de la vie.

 Biture à toute heure, festins réguliers, usage de substances prohibées à des fins récréatives et sexe à outrance sont l'apanage de notre Roi chômeur. Odieux parfois, rêveur toujours et attachant sans doute, sont les qualités de ce héros libidineux. Les personnages secondaires, rassurez vous, sont aussi bien branlés que notre héros *wink wink*

Point de sorcellerie donc me direz-vous mais pas d'inquiétudes, la magie opère.

Je me suis jeté sur le roman sans trop savoir de quoi que ça causait, séduit par une couverture aguicheuse aux allures de totem vaudou, la nouvelle édition 10/18 avec des sapins tous pourris, bien trop sobre me fera enlever une demi étoile à la note car notre personnage si haut en couleur mérite mieux, et que comme disent les vieux débris ''C'etait mieux avant."

Hors ce léger désagrément tout à fait impardonnable je suis tombé sur un nugget's bien croustillant baigné dans la sauce américaine plus périmée que puritaine et c'était tout à fait kiffant.

Bon ouais, comme la vie (sauf celle de notre héros) n'est pas une film de boules, si vous souhaitez vous épargner des rides précoces pour garder un tant soit peu d'attrait, passez donc votre chemin car c'est avec un rictus constant que j'ai épluché, amusé, l'intégralité de ce roman extrêmement divertissant.


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Johnny Lundgren alias Sorcier est un rêveur , gros mangeur , un peu obsédé sexuel , assez immature et très amoureux de Diana s superbe épouse. Mais , la perte d'un emploi , des questions existentielles lui rongent le cerveau et peu à peu il se noie dans l'alcool et la graisse. Sommé de réagir il va s'embarquer dans d'improbables aventures , employé comme détective par une sorte de savant fou. Mais sa naïveté ne lui fait- elle pas prendre ses désirs pour des réalités ? Un Harrison ludique , avec un personnage attachant dans ses faiblesses
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Sorcier est mon préféré de cet auteur malheureusement récemment disparu.
Si vous n'avez rien lu de cet auteur je vous conseille de lire celui-ci.
Tous les ingrédients qui parfument ses ouvrages sont présents : nature, grands espaces, sexe, alcool amour toujours et humour. La vie quoi.
le style est assez truculent et le roman coule facilement, facile à lire, il dénote, on s'éprend vite du héros et on ne s'ennuie pas.
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« Ce nom lui avait été décerné 30 ans plus tôt, alors qu'il était scout, et qu'on allait l'introniser dans l'ordre secret des Webelos. le chef de troupe qui dirigeait également l'orchestre du collègue était une sorte de visionnaire ; il lui plaisait de doter ce garçon morose d'un nom qui le ferait basculer dans les replis les plus sombres du ciel : Sorcier. »

Sorcier est mon livre préféré de Jim Harrison et l'un des livres les plus éclatants qu'il m'ait été donné de lire au cours de mon existence mélancolique. Jim Harrison (de notoriété publique, l'un des meilleurs écrivains de la galaxie) l'a publié en 1981, il avait 44 ans.

De quoi s'agit-il ? D'un type prénommé Johnny, mais qui parle de lui-même à la troisième personne, en s'affublant du sobriquet – infiniment plus lyrique et mystérieux que son vulgaire prénom – de Sorcier. Ce qui fait de lui un puissant et pathétique Don Quichotte, occupant le plus clair de son temps à s'escrimer contre des moulins à vent.

Si ce livre m'est allé droit au coeur, c'est bien parce qu'il ne m'a pas fourni seulement une bonne dose de rigolade, mais également une philosophie savoureuse et hautement gargantuesque de vie. Si Sorcier ne se laisse pas abattre, s'il ne perd pas complètement les pédales, s'il garde la patate en toutes circonstances, c'est grâce à cette façon qu'il a de mener sa vie, non pas en se tourmentant ET se molestant ET se maltraitant en toute circonstance de cette chienne de vie – comme nous avons tous tendance à le faire – mais en se pardonnant tout, en se racontant sur lui-même des histoires réconfortantes, en prenant des poses poignantes, bref en s'inventant miraculeusement une réalité dont il est le héros dérisoire et charmant, l'inaltérable gentleman, le guerrier-ours aux muscles d'acier, le suprême Shaman, le bouffon héroïque, le noble touareg marchant droit vers l'Oasis dont il sait pourtant qu'il est un mirage de son imagination tourmentée.

Et n'est-il pas sage d'ensorceler ainsi sa vie ? de se faire le magicien vaseux de sa propre existence pathologique ? Ainsi donc BIG JIM ne fait pas que nous divertir ou nous charmer ; il nous instruit, nous édifie. Il dit, à qui sait l'entendre : « Prends en de la graine, petit gars. Aime-toi toi-même comme Sorcier s'aime, glorifie excessivement tes réussites, apitoie-toi exagérément sur toi-même, admire-toi, aie pitié de toi, petit homme. »
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