La couverture me laissait croire qua cette lecture allait m'emmener dans les méandres de l'adolescence, mettant en présence deux amies : l'une solaire et l'autre plus effacée.
Il y a de ça, un peu…
Déjà, nos héroïnes ne sont pas des ados mais des adultes impliquées dans des vies professionnelles très différentes. L'une est comédienne et la seconde est clerc dans une grosse boite d'avocats.
Pas ou très peu de légèreté dans cette histoire qui joue tant sur l'analyse personnelle que sur l'intrigue elle même.
Les milieux juristes et les grosses boites hyper hiérarchisées ne font pas du tout partie de mon quotidien et il ne m'a pas toujours été aisé de déterminer les rôles/positions/implications de tel ou tel personnage mais j'ai passé un moment de lecture très agréable.
D'autant que j'ai vraiment apprécié le dessin. Un beau noir et blanc au trait sur et précis, beaucoup moins simple qu'il n'y paraît. Les personnages sont parfois un peu caricaturaux mais jamais ridicules (sauf dans une petite scène…mais c'est voulu, donc c'est drôle).
Une chouette lecture, donc.
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Je suis plutôt circonspect après lecture de cette BD. Elle flirte entre le roman graphique et la BD intimiste, mais avec une dimension très américaine à mon sens. Je ne saurais le dire exactement, peut-être parce que c'est un ressenti très personnel, mais cette BD me fait très fortement penser à l'Amérique du Nord. Dans sa façon de représenter les choses, dans ses personnages, ses environnements et ses pensées.
Le récit étant avant tout un roman graphique intimiste se plongeant dans la pensée et les réflexions d'un personnage, il est assez évident que lorsqu'on est dérangé par ce qui est dit, c'est un énorme frein. Déjà, le côté culture d'entreprise avec management ultra-libérale tel que présenté dans la BD me dégoute au plus haut point. Je vois là une façon ignoble d'asservir les employés et causant bien souvent des traumatismes et souffrances dont on parle peu (parce que la protagoniste est dans le camp de ceux qui s'en sortent, on invisibilise tout ceux qui sont au chômage).
Ensuite, les problématiques de la protagonistes m'ont toujours paru futiles et sans importance. Déjà parce que l'on voit très peu les réelles interactions qu'elle a avec son travail (dans le sens, ce qu'elle fait au sein de l'entreprise) et bien plus la façon dont elle se considère et ce qu'elle veut faire. Et là, à mon avis, un écueil majeur apparait : d'avoir mis une femme qui entre dans les grands bureaux des juristes, ok, mais beaucoup de choses m'ont semblé fausses, notamment dans les interrogations qu'elle a vis-à-vis du monde et de sa place dedans. Parce que je me demande quel jeune ne se pose pas la question de ce que son travail lui apporte, à lui et à la société, à l'environnement et à l'humain. de plus en plus de choses sortent sur les bullshits jobs (dont le travail qu'elle fait semble faire partie), sur la catastrophe environnementale et sanitaire que nous vivons, sur la crise politique et sociale vécu par beaucoup de monde. Là, on dirait une BD sortie il y a plus de vingt ans où les problématiques sont très nombrilistes et les interrogations personnelles. C'est peut-être moi qui me trompe et généralise ce que je vois autour de moi, mais les réels questionnements que tout à chacun se pose parmi les jeunes englobe beaucoup plus large que leur simple vie. Pourquoi penser à une retraite ou une carrière quand on est pas sur que la planète nous permettra de vivre au-delà de nos cinquante ans ? Que le pétrole explose et se raréfie ? etc ...
Bref, je trouve les questionnements trop nombrilistes et vague par rapport à tout ce qui peut être exposé dans une oeuvre parlant de jeunes en insertion professionnelle. D'autre part, et là c'est totalement mon côté anti-capitaliste qui parle, je déteste profondément la façon dont la BD expose une entreprise ultra-libérale et capitaliste comme un endroit d'accomplissement personnel. C'est une fraude horrible lorsqu'on connait le burnout, qu'on voit tant de personnes virées sans aucune possibilité de se défendre, tomber au chômage ou en dépression, mais aussi tant de personnes bosser jusqu'à l'épuisement physique et moral, sans pouvoir refaire une vie à côté (et non, aller se bourrer la gueule en soirée n'est pas avoir une vie. Je parle d'interactions sociales régulières). Bref, la BD défend ce que je déteste et ne parle pas de ce qui me semble pourtant crucial à des jeunes générations.
Le dessin est bon, avec un noir et blanc qui convient plutôt pour le propos. Je ne m'attarde pas trop dessus justement parce qu'il n'a rien de particulièrement notable.
En somme, je suis assez rude avec cette BD mais principalement parce que je ne m'y reconnais pas, et que je trouve le message derrière assez effroyable. J'ai vu bien trop d'horreur d'un système d'entreprise tel que montrée dans cette BD pour avoir envie de voir cela montré positivement (même si des critiques à son égard subsiste, on est pas dans une apologie capitaliste). D'autre part, le message m'a fait voir assez négativement le personnage principal, me détachant donc de tout affect à son égard. Cela a rendu la lecture plus ennuyeuse encore. Et d'autant que l'autre protagoniste, actrice débutante, ne connait pas non plus de problématique dans son parcours (alors que pour avoir été en école de théâtre et avoir ensuite tenté de trouver du travail ... Faut pas se leurrer, c'est moins de 1? succès). Bref, je suis dans une opposition au message, aux protagonistes et à cette BD en général. Je lui vois les qualités, mais les défauts sont bien trop importants selon moi. C'est gentil, et cela en fait, par la même occasion, une oeuvre qui atteint ses limites bien trop facilement. Impossible pour moi d'en conseiller la lecture.
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Ah, la vie d'adulte, l'entrée dans la vie professionnelle... pas toujours facile. Deux amies affrontent la vie ensemble et chacune cherche un sens à tout ça.
BD très intéressante et personnages attachantes.
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Pour la petite histoire, je me suis littéralement endormi en lisant cette oeuvre en plein milieu d'une après-midi ce qui ne m'était jamais encore arrivé. Je pense que cette bd peut vaincre vos pires insomnies. Elle a donc une parfaite utilité. Cependant, je doute que cela soit sa fonction première.
Il est vrai que la lecture nous entraîne dans le suivi de deux carrières professionnelles distinctes entre deux jeunes colocataires. On suivra particulièrement Frances qui travaille comme une folle en sa qualité d'assistante juridique dans un grand cabinet d'avocats. L'autre est une jeune comédienne qui a du mal à percer mais qui va finir par y arriver.
C'est vrai que toutes ces histoires de boulot m'ont paru ennuyeuses c'est à dire loin du divertissement. C'est très très bavard. Pourtant, cette oeuvre recèle de véritables qualités à commencer par un graphisme fort réussi. Bref, je n'ai pas été emballé mais cela peut certainement toucher d'autres lecteurs plus réceptifs à cette histoire d'amitié entre les deux femmes.
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Une histoire d’amitié touchante, mêlée à un récit sur les interrogations liées à la vie ; la carrière, les opportunités et aussi les concessions qui se présentent dans la vie, surtout au moment de mettre les deux pieds dans le monde des adultes.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Un album en noir au trait ultra-précis, évoquant par moments le réalisme manga, qui aborde les thèmes du travail et de la réussite par l'entremise d'un récit sur l'amitié.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Une tranche de vie prosaïque et touchante.
Lire la critique sur le site : BDGest
Avec finesse, l’auteur donne vie à une jeune femme actuelle, intelligente, sensible et sensée. Il réussit une bande dessinée bavarde mais pas verbeuse, réaliste sans être plombante.
Lire la critique sur le site : BoDoi
- Hé. Tu veux regarder un film, ce soir ?
- Quoi comme film ?
- Je sais pas. Ce que tu veux.
- Tu veux dire, au ciné ? Avec du pop-corn ?
- Qu’est-ce que vous avez avec le pop-corn, vous les filles ?
- Il y a des filles qui n’aiment pas le pop-corn, mais c’est des psychopathes.
Mon ami, seul sont bien portants et normaux les hommes ordinaires, ceux du troupeau.