Pour aborder le chant des plaines, j'ai choisi de vous présenter son épigraphe:
"Plain-chant: musique vocale à l'unisson utilisée par l'Eglise chrétienne à l'aube des temps; n'importe quel air ou mélodie simple et sans ornement."
Une épigraphe qui prend tout son sens une fois la lecture du roman de Kent Haruf achevée.
Il s'agit bien d'écouter une douce mélopée émise par de belles âmes pour la plupart:
des âmes généreuses à l'image de celles des frères Mc Pheron, de Maggie Jones,
des âmes en peine ou en difficulté comme celles de Tom Guthrie et Victoria Roubideaux.
Des âmes fortes... qui malgré les tracas quotidiens et les aléas de la vie tendent toutes à retrouver un équilibre qu'elles ont perdu ou oublié.
Un chant harmonieux, une musique jamais triste et monotone mais vibrante.
Un roman d'espérance.
Nous sommes à Holt, Colorado, petite bourgade perdue du Colorado à quelques heures de Denver, la grande ville dévoyée.
Ici tout le monde se connait, et les gens causent dans ce coin d'Amérique
profonde.
Mais les nombreux protagonistes sous le ciel pur du Colorado ont tous une bonne étoile.
Ce roman construit comme une partition que le lecteur déchiffre page à page en écoutant les voix qui s'élèvent à l'unisson, est l'occasion de cheminer dans l'intimité de leur quotidien.
Une écriture coulante, épidermique et caressante pour entrevoir des jours meilleurs.
Un roman qui nous enveloppe, grâce à la sensibilité de l'auteur et à l'authenticité de son écriture, comme un plaid chaud et élimé sous un ciel étoilé.
J'ai beaucoup aimé, c'est tendre et chaleureux malgré les nuits glacés...
Belle découverte.
Qu'il est beau ce chant des plaines qui frôle la poussière de la terre, d'une caresse, par les mots sortis tout droit d'un auteur qui sait magnifier les sentiments humains.
Tout est bien orchestré, chaque chapitre, chaque protagoniste a sa partition.
Notes de musique, tantôt dures, tantôt douces, mais à l'unisson des sentiments remplis d'humanité qui courent de page en page.
Je me suis laissée bercer par ce chant qui fait siffler le vent, dans le bruissement des éoliennes au coeur d'un bled perdu du Colorado.
Très beau roman puissant et délicat à la fois.
Une écriture dépouillée, simple, sans artifices pour faire partager au lecteur des vies simples, leurs joies, leurs peines, leurs errements, le bien, le mal, dans le Colorado profond, avec la vie d'une bourgade, d'une ferme et de tout un environnement magnifique qui est le cadre de ces histoires.
Car ce sont quelques destinées qui vont se croiser ou se perdre, cheminer ensemble ou s'en aller, telle cette vieille dame, vers une mort solitaire, soudaine, sans doute paisible.
Deux très jeunes frères, encore des enfants, deux vieux frères, paysans bourrus prêts à donner le meilleur d'eux-mêmes, simples dans leur existence, dans leur approche de la vie, du destin, des souvenirs préservés, leur père enseignant, et une très jeune fille, enceinte, sont les principaux protagonistes de ce roman.
Chacun d'eux porte son histoire, les jeunes en découvrant les choses de la vie, le bien et le mal, souffrant de l'éloignement volontaire de leur mère, les vieux découvrant autre chose que les vaches et leurs veaux, et surtout la fille qui va les réunir peu à peu, épaulée par une autre enseignante. Ces destinées vont se croiser quasiment le temps d'une gestation -- durée identique pour vache et femme -- qui enrichira leurs existences.
Les dialogues sont ceux de la vie quotidienne, ils ne s'encombrent pas de mots inutiles, l'essentiel étant toujours dit, sans détour. C'est probablement les échanges entre les deux garçons et entre les deux vieux qui portent la plus grande charge émotionnelle de ce court texte. La fille doit se déterminer seule dans ses choix et ses renoncements.
Et puis, un cadre : celui des grandes plaines du Colorado, de l'élevage des bovins, avec les éoliennes grinçantes, témoins immobiles de la vie qui s'écoule à leurs pieds. Quelques descriptions de tout cet ensemble avec quand même le regret de n'avoir pas suffisamment entendu, de la plume de l'auteur, le chant des plaines.
Finaliste du National Book Award, ce roman choral est une petite merveille qui se savoure en douceur.
Holt, village fictif du Colorado
Avec les plaines à côté
Des gens simples y vivent
Qui oserait s'y aventurer
Et de leur quotidien s'imprégner ?
Une écriture descriptive
Et le tour est joué
Tout se passe doucement
Mais pas le temps de s'ennuyer
Le chant des plaines arrive à nos oreilles
La magie a opéré.
Des vies simples en apparence,
Comme si rien ne pouvait arriver
Des gens ordinaires et attachants
Que l'on aimerait côtoyer.
« le bonheur se trouve parfois dans les choses simples »
L'expression je ne l'ai pas inventé
Ouvrez ce livre si vous voulez
Vous n'allez pas le regretter.
.
Vous reprendrez bien un grand bol d'humanité ?
Ça tombe bien, le chant des plaines de Kent Haruf – traduit par Benjamin Legrand – en est rempli, à chaque page, à chaque mot. Et croyez-moi, ça fait un bien fou !
Car Haruf excelle dans sa chronique du quotidien anonyme, celui de la vie de tous les jours de ces habitants de la vallée de Holt dans le Colorado, bousculés dans leur train-train par un événement inattendu. Ici, une épouse dépressive qui quitte le foyer ; là, une adolescente se découvrant enceinte ; un homme qui lutte pour ne pas sombrer ; deux jeunes garçons confrontés à l'abandon et la vengeance ; ou encore ces deux frères fermiers redécouvrant la vie dont ils n'attendaient plus rien…
L'écriture de Haruf est belle, douce, fluide comme le temps qui s'écoule plus ou moins paisiblement dans ces plaines où la nature continue de rythmer les vies. Nul besoin de rebondissement à deux balles, ni de twist de fin de chapitre pour tenir son lecteur : les personnages suffisent, tous magnifiquement brossés, avec une mention particulière pour ces frères McPheron que j'ai adorés.
Sans oublier la nature, magnifiée pendant ces longues pages où Haruf nous décrit la lutte avec une vache affolée, la traversée des plaines en hiver ou la fin d'un cheval blessé. Sans que l'on décroche une seule seconde.
Un bien fou, je vous dis et, une fois de plus, une excellente suggestion de "Poche du mois" de Leatouchbook et de son irremplaçable PicaboRiverBookClub !
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