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sur 584 notes
La nuit, c'est l'antre de la petite mort, c'est le noir qui angoisse et fait pleurer les enfants, la nuit, je mens, je m'en lave les mains, j'ai dans mes bottes des montagnes de questions. La nuit, certains dorment quand d'autres font l'amour comme tant d'autres ont mal, les yeux ouverts dans le gouffre de la nuit.

Chercher une âme ouverte, une âme, juste une âme pour avoir moins froid, pour éloigner la peur du silence et celle de la solitude. Addie et Louis, deux maisons voisines, des rides qui
tracent les sillons de leurs 70 années, deux coeurs refroidis par le deuil, par la mort du temps qui passe et ne reviendra plus. Venez dormir avec moi murmure Addie à Louis. Juste dormir, pas de sexe, mais vous savoir là à côté de moi dans ce lit trop grand... Une proposition attachante, troublante, pudique à laquelle Louis répond oui, bien sûr.

Pas d'âge pour la tendresse.
Des nuits qui brillent quand elles sont partagées.
Un peu de jour dans la nuit, joue contre joue.
Un peu de rose sur les joues.
Fuir les quand dira t'on.
Juste la nuit qui s'étend à rallonge dans le jour.
Un peu de tendresse pour émoustiller la vieillesse, un peu d'amour, quelques confidences pour apprivoiser deux solitudes.
Puis, ça change tout, un peu de tendresse. le ventre devient chaud, la tête bourdonne, le coeur palpite.

Un très beau roman comme je les aime. de petits chapitres, des phrases courtes. Une ligne droite sans accroc vers nos âmes la nuit.

🎶 La nuit se traîne
La nuit n'en finit plus
Et j'attends que quelque chose vienne
Mais je ne sais qui je ne sais quoi
J'ai envie d'aimer, j'ai envie de vivre... 🎶
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Avec ce livre, j'ai tout de suite été touché par la grâce.
Addie et louis sont deux vieilles personnes bientôt arrivées au bout du long chemin de leur vie. Ils habitent dans deux maisons voisines, et se côtoient sans réellement se connaître.
C'est Addie qui fera le premier pas en proposant à Louis de venir dormir dans son lit. Simplement dormir. Simplement sentir une présence, un corps, une respiration à ses côtés. Et puis parler, et repousser dans les recoins de la chambre cette solitude qui, au coeur de la nuit, devient vite insupportable.
Ils se raconteront leur vie, la vraie, quand le masque est tombé. Ils se chuchoteront leurs rêves enfuis, leurs moments de grands bonheurs, leurs trahisons, et leurs douleurs secrètes. Ils riront de cette longue routine, paisible et courtoise, qui leur a pourtant permis de tenir tout ce temps. Ils parleront de ces enfants, loin de chez eux, mais tellement présents dans leur coeur, pour qui ils ont tout donné sans que cela soit pour autant suffisant. Dans le silence de la nuit, ils sentiront autour d'eux la présence obsédante de leurs conjoints disparus.
Puis vient le moment où ces rencontres nocturnes leur donnent le feu sacré. Addie et Louis se rendent compte presque par hasard, malgré le qu'en-dira-t-on, malgré le jugement des enfants, qu'ils ne sont pas complètement desséchés dans leurs corps et leurs esprits.
Quelle belle histoire empreinte de douceur, de dignité et d'espérance. Un récit relaté avec des mots d'une désarmante simplicité.
Un livre rare.



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A quoi rêve " nos âmes la nuit" ?
Quand on se retrouve seul dans ce trop grand lit. Addie une dame de 75 ans est seule. Prenant son courage à deux mains elle va faire une étrange proposition à Louis son voisin.
" Je me demandais si vous accepteriez de venir chez moi de temps en temps pour dormir avec moi".
Se moquant des ragots d'une petite ville, Louis tous les soirs son pyjama et sa brosse à dent dans un sac va retrouver Addie.
Un rituel s'installe, une bière pour lui un verre de vin pour elle. Et puis le moment de se mettre au lit.
Kent Haruf nous raconte une belle histoire, celle de deux personnes qui voulaient se sentir vivant, à un âge où le corps se fait rebelle et l'esprit toujours aux aguets prêt à saisir ces instants de bonheur.
" Nos âmes la nuit" est une pépite pleine de douceur et de tendresse.
Je trouve que le troisième âge n'est pas un sujet suffisamment abordé en littérature dommage.
Il n'y a rien de choquant dans "nos âmes la nuit" juste l'histoire de Addie et Louis qui voulaient faire un bout de chemin ensemble.
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Que font nos âmes la nuit ? Que font nos âmes pour traverser le fleuve inquiétant de la nuit, pour passer de la rive du soir à la rive de l'aube ? Au mieux, sont-elles emportées par le clapotis des rêves, bercées par la cascade de l'amour, parfois entaillées par les roches noires des cauchemars, noyées par les larmes des regrets, en tourbillon dans les souvenirs s'élèvant tels des cailloux à fleurs d'eau, trempées par la sueur de l'insomnie, glacées par les fantômes, gelées par la mort, tapie, qui rôde.

Que font nos âmes la nuit lorsque nous sommes confrontés à la solitude, celle du petit enfant dans une famille en crise ou celle de la personne âgée devenue veuve ? Ces âmes-là ont-elles dans leurs bottes des montagnes de questions où surgissent encore leur égo…mentent-elles effrontément ? S'en lavent-elles les mains ?

Le remède pour la vaillante Addie, veuve de 75 ans, est d'oser aller voir son voisin, Louis, également septuagénaire et veuf, pour lui faire une proposition. Elle lui demande de venir chez elle de temps en temps pour dormir avec elle. Pas une question de sexe, le rassure-t-elle, pas une question d'amour non plus, mais histoire d'avoir quelqu'un à ses côtés pour passer ce cap si difficile de la nuit, de partager une complicité, une forme d'intimité et de tendresse faite de discussions, de présence, de silence complice, de mains qui se serrent. Une façon d'apaiser leurs âmes respectives. Une façon d'allumer une veilleuse, pour cette traversée. de retrouver ce moment important, le rituel du coucher, comme pour les enfants, qui, de même, ont besoin qu'on leur raconte une histoire. Se moquant des ragots, des rumeurs, habituelles dans cette petite ville de banlieue où tout le monde se connait, dans cette Amérique puritaine, Louis tous les soirs va retrouver Andie, son pyjama et sa brosse à dent dans un sac.

De ce petit rituel sage, empreint de discussions, de découvertes, de gestes tendres qu'ils vont peu à peu réapprendre, retrouver, de respirations rassurantes, va émerger une forme d'amour, un amour serein, simple, basé sur la volonté de faire un petit bout de chemin ensemble. Un amour qui dépose un peu de rose aux joues et qui redonne goût à la vie. Un amour qui repousse la mort, qui éloigne l'assèchement des corps et des esprits, qui donne de nouveau des changements et des émotions fortes. Un amour qui permet d'aller à deux en pleine nature et de gouter ensemble quelques bonheurs simples : « Louis retira sa chemise, son pantalon et son caleçon puis alla les déposer sur l'herbe. Revenant dans l'eau, il s'inonda le corps et s'assit dans le ruisseau. Bon, si tu veux jouer à ça. Addie ôta sa robe par le haut, retira ses sous-vêtements et s'accroupit dans l'eau fraîche à côté de lui. Et puis je m'en fiche si quelqu'un nous voit, décréta-t-elle. Ils demeurèrent face à face avant de s'allonger dans l'eau, tous deux très pâles à l'exception de leurs visages, leurs mains et leurs bras. le ventre un peu trop plein, ils étaient rassasiés, comblés. Ils sentaient le courant qui faisait glisser de petits doigts de sable sous leurs corps. »


Un très beau roman, rare, où Kent Haruf met à l'honneur, avec pudeur et délicatesse, l'amour des personnes du troisième âge. J'ai été happée par la grâce et la lumière de ce récit. Par sa bonté. Lu d'une traite. Je finis avec quelques larmes aux yeux.


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Un livre époustouflant qui vous entraîne dans le sillage d'Addie et Louis, dans une petite ville du Colorado. J'ai tout aimé. L'histoire improbable de ces deux-là. La façon dont elle est racontée. Les dialogues qui permettent de comprendre le passé de chacun des protagonistes.
Pour les réfractaires à l'anglais mais qui auraient envie de s'y remettre, un texte sans fioritures avec du vocabulaire très accessible.
Et puis, surtout la trame d'un magnifique film avec Jane Fonda et Robert Redford tout en retenue.
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Elle s'appelle Addie et lui s'appelle Louis. Ils sont voisins. À eux deux ils doivent totaliser pas loin de cent cinquante printemps... Ils sont veufs.
Leurs existences sont pour une large part derrière eux et cependant pour une part infime qu'ils ne savent ni l'un ni l'autre mesurer, ils s'accordent sur l'importance, le sens à donner à ce temps qu'il leur reste à vivre...
Pour autant ce n'est pas un désespoir de fin de vie qui les tenaille, ni la peur de la mort, ils sont encore en très bonne santé, non c'est quelque chose qui touche davantage à leur quotidien : le soir et plus tard au bord de la nuit, le sommeil tarde à venir, il y a quelque chose qui repousse le sommeil, c'est cela leur angoisse, pas la peur de mourir, mais la nuit qui vient, oppressante, étouffante presque, rappelant à chaque pas de son ombre, qu'ils sont désormais seuls, chacun seul, à franchir ce voyage qui mène du crépuscule au matin... C'est comme une barque qu'on passe d'un rivage à l'autre inlassablement...
Le fleuve au milieu semble terrible de solitude...
Tout comme les enfants qui ont peur de s'endormir, ont besoin d'être un peu rassurés, demandent une histoire à raconter, demandent à ce qu'il y ait un peu de lumière qui reste, les personnes âgées ont sans doute des angoisses qui ressemblent à cela... Mais qui sera là désormais pour leur raconter une dernière histoire avant qu'ils ne s'endorment lorsqu'ils sont déjà seuls...? Qui sera là pour leur tenir la main ? Eux aussi demandent qu'il y ait une petite lumière qui veille...
C'est Addie qui fait le premier pas vers Louis. Voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour se parler, se tenir compagnie ?
Louis accepte la proposition.
À eux deux ils vont faire mentir la nuit, percer une brèche, ouvrir une porte pour faire entrer un rai de lumière dans leurs vies, des mots, des regards, c'est la barque qui revient brusquement vers un rivage moins hostile, déchirant l'hésitation, les maladresses, les conformismes...
Il n'est pas question de sexe ici, même pas forcément d'amour dans cette invitation... L'amour, on n'y pensera après, déjà soyons moins seuls, ne soyons plus seuls, hantés par l'antre gigantesque de la nuit...
Addie et Louis s'apprivoisent, ils ont besoin de cela, même s'ils se connaissent un peu... Imaginez-vous un peu traverser un soir la rue et aller chercher votre voisin ?! Il faut un peu d'audace au départ et puis, rappelez-vous la parole du Petit Prince : « chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près ». S'apprivoiser, réapprivoiser des gestes perdus, oubliés...
Est-ce plus dur à cet âge-là ? Je ne sais pas. Selon ma mère qui a vécu cette expérience insolite après un veuvage d'une douzaine d'années, et à l'âge qu'ont les personnages du roman, si elle était encore de ce monde, elle me répondrait : pas du tout.
Réapprendre les gestes oubliés, abandonnés, ceux auxquels on ne croyait plus. Oui, la tendresse d'abord... La tendresse avant tout. le reste, ce sera une autre affaire, on verra après...
Addie et Louis vont vivre des nuits peuplés de souvenirs partagés, de paroles, de moments cocasses et maladroits, d'une générosité furieuse dans ces instants fragiles...
Et puis, comme toujours, comme je ne sais plus dans quelle chanson de Brassens, il y a des gens aigris qui regardent de travers le bonheur, l'amour des autres, et puis il y a le voisinage, le qu'en-dira-t-on, et si ce n'était pas assez, les enfants s'en mêlent, ces cons ! les enfants d'Addie et de Louis... Nous sommes dans l'Amérique puritaine bien que contemporaine, le droit à l'amour est encore régenté là-bas où peut-être ici aussi finalement, par des codes aussi absurdes que les murs, les barbelés, un pays républicain fondé sur des libertés, mince !...
Nos âmes la nuit est un roman qui m'a touché à plus d'un titre. Kent Haruf, auteur que je découvre à l'occasion, a écrit ici un récit sensible, émouvant, épris de justesse.
J'ai pensé aux dernières années qu'a vécu ma mère avec celui qu'elle a aimé, qui l'a rejoint un an plus tard de l'autre côté du paysage... Je me suis souvenu que dans ma famille, cela avait un peu choqué. Je me souviens aussi que ma mère, dans l'euphorie de cette nouvelle histoire, était venue témoigner lors d'une émission de France-Inter, tard dans la nuit, une émission animée par Macha Béranger... Elle s'en était confiée auprès de moi un peu plus tard et, parait-il, l'audience avait fait un tabac, sur ce thème de l'amour entre personnes âgées...
À son enterrement, religieux je dois préciser, prenant la parole pour lui rendre hommage, j'avais évoqué ce fait que je trouvais beau à rappeler. Apparemment j'ai divisé l'assistance en deux, y compris dans ma famille, certains ont été choqué que j'évoque cela dans une église. D'autres personnes, à la sortie de la cérémonie religieuse, sont venues au contraire me remercier de ce témoignage... Mais sans doute, la plus belle reconnaissance vint de Jean, son ami, son compagnon des dernières années, des derniers jours, des dernières heures... Un taiseux... S'essuyant rapidement les larmes de ses yeux, il me demanda : « Bernard, j'aimerais que tu m'offres le texte que tu as lu tout à l'heure aux obsèques de Suzanne parce qu'il m'a plu... »
Il est parti un an plus tard. Après le décès de mon père, je suis heureux qu'il ait pu continuer de rendre un peu heureux ma mère, même s'il n'est pas mon père... Ils n'habitaient pas ensemble, sauf sur les toutes dernières années, mais l'essentiel de leur union ressemble de très près à celle d'Addie et de Louis.
La nuit je mens,
Mais je voudrais qu'elle mente elle aussi,
Où qu'elle s'éventre enfin,
Délivrant de ses entrailles des chemins ici où là-bas,
Je voudrais prendre des trains des chemins caresser les ronces,
La vieillesse des autres, de nos proches, la nôtre peut-être à venir, ressemble à celle qui ne nous attend pas...
J'aime les ronces par-dessus tout,
Par-dessus tout...
PS : merci à Marie (mosaïque92) de m'avoir donné envie d'aller vers ce texte si beau.
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Qu'y a t-il de mal à ne plus vouloir être seule ? À espérer se coucher le soir avec, à nos côtés, quelqu'un qui nous souhaiterait bonne nuit, nous embrasserait doucement. Fermer les yeux à la nuit tombée, en sachant que le lendemain, nous les ouvrirons à nouveau sur un visage aimé, nous offrant là, au petit matin, le premier sourire et « bonjour » de la journée ? Est-ce trop demander, quand on a passé les soixante-dix années et que la vie nous a laissé veuve, avec la peur, la nuit, pour toute compagne, que de ne plus vouloir rester seule dans son lit ?

Voilà ce que nous raconte ce si beau livre, Nos âmes la nuit. Voilà ce qui pousse Addie à frapper à la porte de son voisin pour lui proposer ce marché.

"Nous sommes seuls tous les deux. Ça fait trop longtemps que nous sommes sans personne. Des années. La compagnie me manque. À vous aussi, sans doute. Je me demandais si vous accepteriez de venir dormir avec moi certaines nuits. Discuter."

Louis réfléchit : se donner le temps pour répondre. Et puis se dire « pourquoi pas ! »

Les nuits et petit à petit les jours vont se construire avec et non plus sans !
Ce livre est un hymne à l'amour et la tolérance, sans mièvrerie ni ridicule, et à la fois une mise en lumière de notre étroitesse d'esprit, de l'emprise des convenances dans nos vies et de la manière dont on aborde le sujet de l'amour et de la solitude passé un certain âge.

"Et on ne fait même pas ce que les gens s'imaginent qu'on fait. Tu voudrais ? Demanda Addie."

L'écriture de Kent Haruf est d'une grande beauté, toute en délicatesse et retenue…

Ces « petits vieux » qui s'aiment, c'est comme ces jeunes enfants qui s'amourachent l'un de l'autre à la maternelle et qui ne veulent plus se quitter : c'est attendrissant, c'est drôle, c'est curieux… mais ça ne peut pas durer ! Ce n'est pas de leur âge. Addie et Louis, eux, vont en décider autrement.

"Apprendre à bien connaître quelqu'un à un âge aussi avancé. Découvrir qu'on aime bien cette personne et s'apercevoir qu'on n'est pas complètement desséché en fin de compte.
Ça semble surtout gênant.
Pour qui ? Pas pour moi.
Mais les gens sont au courant.
Bien sûr que oui. Et je m'en fiche pas mal."

Y aura-t-il un moment dans nos vies aussi, où aimer ne sera plus « de notre âge » et où il faudra rester seul(e) ou sage, en attendant la mort ? Combien de Louis rêvent d'avoir leur Addie ? Et combien d'Addie se désespèrent de ne pas avoir encore trouvé un Louis avec qui partager toutes ces nuits de solitude et toutes ces journées d'ennui ?

Nos âmes n'ont pas d'âge.
La nuit. le jour.
Ou plutôt, elles ont l'âge que nous voulons bien leur donner...
Lien : http://page39.eklablog.com/n..
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Elle lui propose de passer la nuit avec lui.
Une banale histoire de drague, direz-vous?

En fait, c'est tout autre chose.
Ils sont voisins, veufs, portent allègrement leurs plus de 70 ans, et vivent dans une petite ville conventionnelle américaine où les cancans et mesquineries vont bon train.

Addie désire juste dormir avec Louis, combler la solitude des nuits en se racontant la vie passée, les conjoints disparus, les enfants, les souvenirs, les drames et les désirs ratés. Apprendre aussi à se connaître et de se détacher du regard des autres. Que peut-on attendre de la vieillesse si ce n'est une relation directe, honnête et simple? Un plaisir de vie qui va scandaliser les enfants de ces amoureux peu ordinaires. Il s'agira d'y mettre bon ordre!

Un bien joli livre sans artifice, à l'écriture originale par les bavardages insérés dans le texte descriptif, pimenté d'un clin d'oeil d'écrivain du comté de Holt et qui s'invite en quelques lignes dans la narration.
Un pas de deux sur la vieillesse et la solitude, qui parle d'amitié, de tendresse et de sérénité, en marge d'une société aigrie, intolérante et étroite d'esprit concernant le grand âge.

La dernière petite musique littéraire de Kent Haruf qui a malheureusement tiré sa révérence après ce livre.
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Dévoré d'une traite, ce court roman de moins de 200 pages et une vraie pépite. Il nous entraine dans une petite ville du Colorado, où Adie et Louis vivent tout deux seuls après la mort de leur mari / femme depuis plusieurs années. La solitude leur pèse beaucoup et Adie propose alors à Louis de venir passer la nuit avec elle. Il n'est pas question de sexe, juste d'avoir une présence, un peu de réconfort et surtout quelqu'un à qui parler. Petit à petit, ils s'apprivoisent et vivent une très jolie histoire, jusqu'à ce que leurs enfants interviennent et les pousse à rompre.

C'est magnifiquement bien écrit, avec beaucoup de pudeur et de poésie. Adie et Louis sont vraiment très attachants et on regrette juste que le roman soit si court car il est difficile de leur dire au revoir. J'ai adoré leur histoire que j'ai trouvée très belle. Je suis malgré tout choquée que leurs enfants soient si durs, si choqués des ragots, mais c'est peut-être différents aux Etats-Unis où les mentalités sont sans doute plus puritaines que chez nous.

C'était ma première rencontre avec l'auteur et je suis curieuse de découvrir un peu plus son univers car il a conquis mon coeur de lectrice avec ce roman. Je me demande aussi ce que peut donner ce roman sur grand écran puisqu'il a fait l'objet d'une adaptation avec les grands Robert Redford et Jane Fonda. Malgré tout, je reste sur mes gardes et je me demande comment toute la pudeur du récit a bien pu être retransmise au cinéma. Mais par curiosité, je pense visionner le film dans les semaines à venir.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Un petit roman délicieux, de tendresse, de délicatesse, de grâce et de vie... de ces quelques moments de vie où la vie s'efforce d'éclairer de toute sa lumière les derniers mètres du chemin auquel mettent fin les ténèbres.
À l'initiative d'Addie, une belle septuagénaire, veuve de son état, Louis son voisin, professeur de lettres à la retraite, veuf et seul aussi, va accepter la proposition de sa jolie voisine : partager chastement son lit. Traverser ensemble ces nuits peuplées d'ombres et de lourds silences.
Apprendre ensemble à apprivoiser ces ombres et opposer aux doutes, à l'angoissement du silence, leurs échanges, leurs confidences, leurs souvenirs.
À tâtons, Louis va se glisser dans le lit d'Addie, et peu à peu, entrer dans sa vie.
Le voisinage va céder la place à la complicité, la complicité va devenir amitié et de l'amitié va naître l'amour.
Certains qu'à leur âge, ils n'ont pas de temps à perdre pour accorder un quelconque intérêt aux qu'en-dira-t-on, ces porte-voix de la bien-pensance sociétale, ils affichent leur relation en public.
Mais ils n'ont pas à se défaire que des codes et préjugés de la communauté.
Chacun des deux a un enfant.
Une fille pour Louis.
Un fils et un petit-fils pour Addie.
Et c'est de leur morale à eux dont va dépendre le devenir de leur relation.
À vous la suite !
De très courts chapitres.
Une écriture et un narratif épurés, pour offrir au lecteur le factuel, l'essentiel.
Les dialogues ont également cette qualité du "droit-au-but"...du " pas-de- temps-à-perdre."
Car là est tout l'enjeu de cette jolie histoire : le temps.
Un temps parcimonieux que rien ne doit gâcher ou entraver.
Une lecture agréable, comme un dernier souffle de jeunesse avant...
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