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Je profite du mois anglais pour renouer avec un auteur dont j'avais lu une bonne demi-douzaine de romans, il y a quinze ans environ. Des polars crédibles, solides, bien ancrés dans la province anglaise, en l'occurrence Nottingham, à peu près au centre de l'Angleterre, et dont le héros récurrent était Charlie Resnick, grand amateur de jazz…
Cette série que je commence (par le deuxième volume) a pour personnage principal Frank Elder, un flic retraité qui va reprendre du service pour aider à démêler des affaires qui risquent, sinon, de finir avec un classement « non résolu ». Au début, un rappel est fait du premier tome, qui avait impliqué la fille de Frank, et dont il vaut mieux ne rien dire pour ceux qui commenceraient par le commencement !
Dans ce livre, on fait la connaissance d'une policière londonienne, Maddy Birch, lors d'une arrestation mouvementée, où l'un de ses collègues, ainsi que le principal suspect, sont tués. Dans les jours qui suivent, elle a l'impression d'être suivie, et même que quelqu'un a pénétré dans son appartement.

Même si ce roman n'est pas à proprement parler un thriller, une construction habile permet de frissonner plus d'une fois, ou de retenir son souffle lorsque des personnages auxquels on s'est attaché se trouvent en situation périlleuse. L'auteur excelle à maintenir une tension entre les différents aspects de l'enquête, à ne rendre aucune piste plus insignifiante ou inintéressante qu'une autre. Et surtout, John Harvey rend bien, sans en faire trop, la psychologie des personnages, en particulier celle des différents policiers.

Le roman ne manque pas non plus d'humour, ce qui est toujours un atout de taille dans les polars, pour détendre un peu l'atmosphère et pour plus de crédibilité. Chacun sait que sans d'incontournables moments de détente et de décompression, les flics auraient bien du mal à accomplir leur mission, si tant est qu'ils considèrent leur boulot comme une mission. L'autodérision évite l'écueil des flics trop sérieux et imbus d'eux-mêmes.
Le côté scientifique de recherche et d'analyse d'indices n'est pas oublié, et met en avant ici une technique, dont je pense qu'elle existe et est utilisée, et qui montre son efficacité. Mais c'est surtout l'aspect humain qui fonctionne bien dans ce roman, et qui me donne bien envie de continuer mes retrouvailles livresques avec l'auteur.
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Le cadavre de Maddy Birch est découvert au bas d'un sentier escarpé qui descend le remblai d'une voie ferrée désaffectée. La victime était inspectrice au sein d'une unité chargée de lutter contre le crime organisé. S'est-elle trouvée au mauvais endroit au mauvais moment? Un amant éconduit a-t'il cherché à se venger? Ou son meurtre est-il lié à son métier et notamment à la mort d'un truand dix jours plus tôt lors d'une opération de police ? L'enquête piétine. Elder qui avait croisé Maddy Birch au commissariat de Lincoln quitte sa retraite en Cornouailles pour épauler l'équipe d'enquêteurs. Mais il va devoir s'occuper également de sa fille Katherine qui garde des séquelles de son agression. Dans ce deuxième volet de la trilogie Elder, Harvey explore le côté obscur de la police. Il aborde notamment la corruption et les méthodes douteuses de certains agents. Je me suis attaché une nouvelle fois à la personnalité d'Elder. Ses rapports avec ses femmes (sa fille et ses relations amoureuses) sont dépeints avec une grande justesse. L'auteur a su rendre les doutes, la pudeur et la retenue de son protagoniste. John Harvey sait exprimer une empathie sincère pour ses personnages. Je pense que c'est cette humanité qui distingue ses romans.
S'il ne révolutionnera pas le genre, "De cendre et d'os" reste un polar captivant.
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Franck Elder est un flic à la retraite. Mais comme le temps est beaucoup plus long dans les Cornouailles (et plus qu'ailleurs), il se permet quelques piges pour aider ses anciens collègues sur des affaires non résolues ou en panne d'inspiration (Cold Cases, c'est à la mode). Surtout quand l'enquête se trouve en rapport avec le meurtre d'une flic, amante furtive d'un jour de Franck, 20 ans auparavant.

John Harvey a mis de côté son « inspecteur-gastronome-jazzophile » Resnick le temps d'une trilogie sur ce retraité. Rien de bien original dans ce scénario, meurtres, drogues et règlements de compte, mais l'intrigue est bien tendue et tient en haleine un lecteur captivé par cette ambiance des brumes anglaises. Un polar à l'ancienne, en somme, où l'humain entre en compte beaucoup dans la personnalité des protagonistes. Des inspecteurs au passé douloureux. Des flics au passé douteux. Des complots, de la suspicion, de méchants anglais, mais aussi de l'amour, de la vengeance et des héros avec des faiblesses humaines, des échecs personnels et des dérapages incontrôlables, confrontés à des situations plausibles et réalistes. Je le vends bien ce polar, non ?! Stop à l'hypocrisie et à la démagogie : ce n'est pas non plus le roman noir du siècle, mais ce fut un petit moment sympathique de détente où les flics combattent les voyous, où les voyous s'en prennent aux flics...

L'odeur des oeufs brouillés baignant dans la graisse, du chow mein au poulet, ou du kebab à la sauce pimentée pigmentent les pages de ce polar. Malgré tout, Franck Elder semble avoir une meilleure hygiène de vie que son comparse et compatriote Charlie Resnick et ses fameux sandwiches fourrées à la mayonnaise et aux triglycérides, avec malgré tout un fort penchant pour le whiskey, single malt, écossais ou même irlandais (ça c'est l'Angleterre que j'aime, les pubs, la bière et le whiskey... manque plus que l'écharpe et un billet pour l'Emirates Stadium avec ses canonniers). L'aspect social, thème récurrent cher à l'auteur, reste présent en filigrane, tout comme les problèmes raciaux ou politico-économiques. Et puis il y a les Cornouailles, son climat ardu, ses terres tourbées et ses troupeaux de brebis...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Nous avons tous, un jour ou l'autre, vu un épisode de séries télévisées dans lequel la fille/la soeur/la nièce du héros était victime d'un enlèvement/d'une violente agression/d'une tentative de meurtre et celle-ci s'en remet toujours très bien. Comme si rien ne s'était passé. A croire que les scénaristes ne savaient pas trop quoi faire de leur arc narratif une fois celui-ci abouti.
Nous sommes ici dans un roman de John Harvey, et même si j'aime moins Frank Elder que Charlie Resnick (il fera à nouveau une apparition dans ce tome 2), lui voit, un an après les événements tragiques de de chair et de sang ce qu'il est advenu de sa fille. Elle est vivante. Oui. C'est le seul fait positif auquel il a pu se raccrocher. Elle est vivante et c'est tout. Elle a été brisée physiquement, mentalement. Oui, elle a consulté un thérapeute, et cela n'a pas eu les merveilleux résultats que l'on peut observer en moins de cinquante-deux minutes à la télévision. Oui, elle fait un peu n'importe quoi de sa vie, elle rentre très tard, elle sort avec un garçon plus âgé, elle ne s'entend pas avec son beau-père, elle ne veut plus voir son père, et Joanne, sa mère, en sait plus quoi faire. Elder, lui, tente de renouer les liens.
Puis, un matin, un nom l'interpelle dans le journal. Maddy Birch. Il y a eu quelque chose de fort entre eux, seize ans plus tôt, fort et sans lendemain. Des regrets ? Oui, peut-être. Surtout, il a la certitude qu'il ne veut pas laisser cette mort impunie, et il enquête, lui le retraité, au côté de Karen, femme policière et déterminée, et de Vanessa, policière et meilleure amie, complice de toujours de la victime.
Nous sommes avant l'air metoo et autre Balance ton bidule, et pourtant, John Harvaey n'a pas attendu les réseaux sociaux pour dénoncer les violences faites aux femmes, la difficulté qu'elles ont pour faire reconnaître ce qu'elles ont subi, les séquelles physiques, psychologiques de ce qu'elles ont vécu, et qui peuvent encore les atteindre des années après. La violence, souvent, débute par pas grand chose, un geste, un mot, un "truc" en trop, quelque chose que l'on peut pardonner assez vite, parce que l'on aime, parce qu'il n'en a pas fait exprès, parce qu'il est tellement différente des autres. Certaines femmes ont suffisamment de ressources en elles pour rompre ou elles peuvent compter sur quelqu'un pour les aider : toutes n'ont pas cette force et cette chance. L'auteur montre aussi que la solidarité féminine, parfois, n'existe pas, et qu'il est des femmes, des mères, pour expliquer à leur fille qu'elles doivent obéir à leur conjoint, c'est tellement plus simple. Il est aussi usant, épuisant, d'être en permanence sur ses gardes : le prédateur peut faire des pauses, la proie doit être constamment vigilante.
Sombre, ce roman ? Oui, bien sûr. Mais il montre aussi qu'il ne faut jamais s'avouer vaincu, que la vérité peut finir par éclaté, et qu'il est bon, aussi, pour sa propre défense, de compter avant tout sur soi-même.
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On connaissait déjà le britannique John Harvey avec la série réputée qui mettait en scène Charles Resnick le flic polonais de Nottingham dans les Midlands.
Il y a quelques années, l'auteur entamait une nouvelle série avec un autre inspecteur : Frank Elder.
Une trilogie qu'on attaque aujourd'hui par le deuxième épisode : de cendre et d'os, sans avoir lu le premier, de chair et de sang, mais avant le suivant, D'ombre et de lumière. Mais ça peut se lire dans l'ordre aussi !
À première vue, la prose de John Harvey ne semble pas sortir du lot habituel, mais au fil des pages la qualité de son bouquin et de son écriture nous accroche solidement.
Une trame classique (des meurtres, le boulot des enquêteurs, ...) soutenue par de courts chapitres bien rythmés.
La description soignée et vivante du travail et des procédures de la police britannique, bien éloignés du tape à l'oeil des thrillers habituels.
Des personnages bien campés autour d'un héros presque ordinaire, un flic à la retraite qui traîne un passé familial dévasté par de précédentes enquêtes, mais qui se contente chaque soir d'une dose assez raisonnable de whisky.
Un peu d'humour distillé lui aussi, d'ailleurs l'auteur s'autorise même une petite coquetterie pour faire se rencontrer ses deux héros, Frank Elder et Charles Resnick !
Mais qu'on ne s'y trompe pas, un peu dans le style du suédois Henning Mankel et surtout de son presque compatriote l'écossais Ian Rankin, John Harvey dépeint au fil de ses romans noirs, une société anglaise contemporaine bien sombre et guère réjouissante : l'intrigue va mêler des affaires de police peu ragoûtantes et des "hommes qui n'aiment pas les femmes" pour pasticher une autre célèbre série.
Sous le regard de John Harvey, tous les personnages apparaissent bien solitaires dans un Londres surpeuplé et l'english way of life ne fait plus rêver.
Pour celles et ceux qui aiment les enquêteurs de police.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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J'ai été rapidement prise par l'histoire de cet enquêteur hors norme.
Le récit de sa fille Katherine ayant subi un viol...

Une enquête palpitante.
Un récit entre leur vie privée et leur investigation.

Un bon moment de lecture.
À découvrir !

Lien : https://angelscath.blogspot...
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Dans ce deuxième volet de la trilogie concernant Frank Elder, l'auteur s'attache davantage au côté policier pur avec l'enquête plutôt que le côté psychologique des personnages, ce qui en fait une lecture moins lourde que celle du tout premier : de chair et de sang. Ici, la vie personnelle d' Elder a été occultée au profit de l'enquête sur le meurtre et tout ce qui tourne autour : suspects et autres policiers bien sous tout rapport ou corrompus. le seul clin d'oeil sur sa vie privée reste le rapport avec sa fille Katherine.
Au final, ce roman est bien plus captivant, plus vivant et plus léger que de chair et de sang, et c'est de ce pas que j'entame le dernier volet : D'ombre et de lumière, car Frank Elder, notre héros est un personnage terriblement attachant.
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Deuxième tome des aventures de Frank Elder. J'ai trouvé qu'il y avait moins de description de paysage mais il pleut toujours autant ! Peut-être pour ajouter une atmosphère de froideur à ce roman noir. On y retrouve sa fille qui ne s'en sort pas si bien que ça et peut-être un début de romance ou au moins d'attachement concernant la vie privée du héros. Quelques frissons, du suspense et des rebondissements concourent à faire de ce roman un très bon thriller !
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Franck Elder, jeune retraité de la police s'était finalement résolu a aider ses ex-collègues pour mettre hors d'état de nuire un délinquant sexuel. Mais son engagement s'était payé au prix fort avec le viol de sa fille.

Nous retrouvons ici le policier, toujours retiré dans un trou perdu d'Angleterre,secoué par 2 nouvelles.
Tout d'abord la mort d'une jeune enquêtrice nommée Maddy qu'il avait croisé par le passé, lui intime la nécessité d'aider le siens pour débusquer le meurtrier .

Il devient alors consultant pour la Police grâce à l'intervention de son ancien chef et "ami" Framlingham. Chef qui en profite pour le faire travailler sur un sujet annexe qui aurait pu avoir des incidences sur la mort de Maddy.

Mais Franck doit aussi aider sa fille, malgré son refus à lui parler, se voit empêtrée dans une affaire de drogue. Mais n'y a t'il pas derrière cela certaines intrigues policières?

Au final, c'est une triple enquête qui se profile et qui oblige notre "anti-héros" à louvoyer pour ne pas trébucher.

Plus que le premier, j'ai apprécié ce roman qui ne cherche pas à faire rebondir N fois l'enquête pour tenter de créer la surprise à tout bout de champ.
Non ici il est plutôt question de doutes sur la voie à prendre, de suspicions qui se confirment parfois, de vies brisées.
Et dans tout cela un ex-policier qui ne peut s'empêcher de découvrir la vérité, mais qui ne veut pas redevenir le policier qu'il était car il l'a payé à titre personnel au prix fort, le lot de beaucoup de policiers à priori.

Alors j'espère que le troisième opus sera du même tonneau.
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De cendre et d'os est le deuxième volet de la trilogie consacrée à Frank Elder, qu'il vaut mieux si possible lire dans l'ordre de parution pour savourer l'évolution du héros et suivre ses péripéties familiales.

 
Katherine, fille unique de Frank, victime d'une violente agression au cours de laquelle elle a failli perdre la vie, a du mal à reprendre pied. Ses études pâtissent de son mal-être, elle sort de plus en plus souvent nuitamment, découche, fréquente de jeunes marginaux, son boy-friend deale, elle connaît même la garde à vue. Joanne, ex-épouse de Frank, voit sa relation avec Martyn, pour qui elle a quitté son mari, faire naufrage tandis qu'elle abuse du vin blanc et des clopes pendant que Martyn folâtre avec une gamine filiforme type mannequin qui possède des lèvres en forme de bouche d'égout, Joanne dixit.

 
La scène inaugurale découvre une souricière tendue par la police pour arrêter un truand. D'abondantes forces de police sont déployées dans l'immeuble où vit Grant, pour l'heure au lit avec sa copine. Malheureusement, à la suite de ce qui semble être a priori un manque de coordination ou un dysfonctionnement, l'arrestation tourne au fiasco. Maddy Birch, inspectrice participant à l'opération, assiste au désastre et reste traumatisée par ce tragique épisode.


Au fin fonds de la Cornouaille où il est allé s'enterrer après sa démission de la police et sa rupture conjugale, Frank apprend les drames vécus par Maddy avec qui il a travaillé et partagé une (très) éphémère aventure quelques 16 ans plus tôt. Pour la seconde fois, Frank quitte son antre pour officiellement aller prêter main forte à ses ex-collègues, en qualité de consultant et officieusement pour se rapprocher de sa fille en souffrance, et jeter un oeil curieux sur la nouvelle vie de Joanne.


Comme toujours, John Harvey entremêle talentueusement les vies privées et professionnelles de ses personnages, tout en dressant l'état des lieux d'une société déliquescente où la frontière entre le bien et le mal est de plus en plus poreuse. Un beau et grand roman.
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