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Charles Resnick tome 5 sur 12

Jean-Paul Gratias (Traducteur)
EAN : 9782743603540
460 pages
Payot et Rivages (02/05/1998)
3.93/5   37 notes
Résumé :
L'inspecteur Charlie Resnick a du pain sur la planche. Depuis quelques mois, un gang de cinq malfrats sévit dans les Midlands. Butin des vols : un demi-million de livres. Une nouvelle agression laisse un vieil homme entre la vie et la mort. La ressemblance avec une autre série de cambriolages ramène Resnick dix ans en arrière, au moment où sa femme le quittait et où un psychopathe avait failli le tuer. Face à des braquages de plus en plus violents, l'inspecteur, tou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Si vous aimez retrouver avec plaisir un héros récurrent, L'inspecteur Charlie Resnick est tout indiqué. John Harvey publié chez l'excellent Rivages-Payot de François Guérif, confirme avec ce remarquable polar qu'il est indiscutablement dans la cour des grands même si moins connu qu'Ian Rankin notamment. L'histoire se passe sur deux époques qu'Harvey alterne avec un parfait sens du rythme. Lien des deux époques, Resnick flic un brin désabusé qui a laissé sur le bord de la route sa vie sentimentale et pas mal d'idéaux sur son métier et sur la nature humaine. Harvey nous imprègne des lieux (les pubs, le commissariat, les quartiers, les ambiances interlopes) le tout rythmé au son du jazz (essentiel chez Harvey). Côté histoire, c'est du même tonneau, complexe, difficile à lâcher tant il décrit avec brio le combat d'un homme qui vois ressurgir les emmerdes au rythme des souvenirs. Ces années perdues c'est la quête d'un homme bien décidé à revenir sur son passé pour trouver la réponse à ces nombreux questionnements. Un personnage atypique pour un polar efficace.
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1969. Sur la scène d'un club de Birmingham, Ruth s'agrippe d'une main au pied du micro. Sa chevelure luxuriante tranche avec son visage émacié. le groupe qui l'accompagne lance les trois accords d'un blues. Sa voix grave et puissante entonne les paroles mélancoliques des « années perdues ». Resnick l'ignore mais cette soirée va marquer sa vie. L'histoire se déroule en 1992, il n'y a ni internet, ni portable et la construction du tunnel sous la Manche n'est pas achevée. Les villes sont touchées par des vagues de violence qui s'inscrivent dans un contexte économique et social aggravé. Cela va de la petite délinquance aux émeutes urbaines. Une série de braquages et la libération d'un truand vont faire remonter des souvenirs douloureux dans l'esprit de Resnick. Ce roman développe des passages de son existence évoqués dans les romans précédents. le policier est miné par ses regrets, par ce « passé qui ne passe pas ». J'ai choisi de ne pas vous dévoiler l'intrigue. Ce qui compte ici, c'est ce héros qui se démarque par son intuition et son humanisme, le récit d'existences de gens ordinaires et surtout l'ambiance semblable à celle d'un blues mélancolique.
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Dans ce tome de la série consacrée à Charlie Resnick, un duo de jeunes délinquants, un peu bras cassés, montent des braquages de plus en plus violents, alors que d'autres braqueurs plus organisés mettent en échec la police depuis plusieurs mois. Mais ce qui inquiète le policier, c'est la probable sortie de prison de Prior, qu'il a arrêté, plus de dix ans auparavant, et qui pourrait nourrir des idées de vengeance, notamment envers Ruth, la femme dont il pense qu'elle l'a dénoncé.
Ambiance très jazz pour ce polar situé à Nottingham, en deux époques, années 1992 et 1981… comme d'habitude, c'est à la fois bien écrit, avec un art parfait des dialogues et des portraits incisifs, et très prenant. Je ne m'en lasse pas !
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Les années perdues – Wasted years - représente un point d'orgue dans la carrière de Charlie Resnick. 1992, Charlie a atteint la maturité professionnelle, il exerce son métier à Nottingham, où le désenchantement le gagne petit à petit face à une nouvelle génération de voyous, pur produit des années Thatcher-la-Sanglante qui a semé durablement chômage, misère, désespérance dans tout le pays exsangue. Charlie en a aussi assez de bosser dans un milieu sexiste, raciste, et sur des dossiers truffés d'erreurs involontaires ou intentionnelles, par manque de moyens humains et financiers ou désinvolture. L'imminente libération d'un criminel arrêté dix ans plus tôt provoque en lui un afflux de souvenirs et le besoin de jeter un regard dans le rétroviseur. Quelques dates ont été choisies par John Harvey pour dresser un portrait intimiste, émouvant de cet homme bourru, taiseux, mal-à-l'aise dans son corps massif, maladroit avec les femmes, habillé à la mode de Cravovie dans les années 50, fou de jazz, de chats, de sandwiches aux compositions effrayantes et éternel porteur de cravates sur lesquelles s'affichent ses menus.


1969 : Nouvellement nommé dans la police, Charlie savoure son intégration, renie ses origines, répond en anglais au charcutier polonais de son quartier, puis cesse de fréquenter tout ce que le relie à la Pologne, commerces, clubs, communauté catholique ; il lâche la vodka pour les pintes, signe notable d'inclusion sociale.


1981 : Elaine, la femme de sa vie en sort officiellement. C'est là que s'arrête leur amour, à l'initiative d'Elaine qui demande le divorce. Lassée peut-être par l'hermétisme de son homme, ses horaires de travail sans queue ni tête, ses nippes-fripes alors que son salaire lui permet de s'offrir un costume qui aurait au moins l'air de lui aller et une chemise blanche. Elle ne sourit plus de voir les traces de sandwiches brie-saumon fumé-moutarde-mayo décorer ses frusques. Et puis surtout, elle considère que Thelonious Monk joue du piano comme si on lui avait coupé les deux bras. Et soudain, rester ensemble sous le même toit devient trop pénible à supporter.


Si l'enquête policière est comme toujours méticuleuse pour s'achever sur un épilogue bien planté dans la réalité, elle passe exceptionnellement dans cet opus, à mon avis, au second plan pour mettre sur le devant de la scène Charlie, qui pour la première fois se déboutonne devant les lecteurs pour dévoiler quelques pans de son intimité.
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Cinquième "livret" (terme volontairement choisi) des aventures de l'inspecteur principal Resnick, flic aux racines polonaises, qui exerce ses talents à la PJ de Nottingham.
Divorcé, approchant de la cinquantaine, fondu de jazz et grand amateur de bonne (?) chair devant l'Eternel, embonpoint pour le prouver, se souciant peu de son apparence (demandez à sa cravate toujours maculée de…), vivant avec ses quatre chats aux noms de musiciens de jazz (bien évidemment), on le retrouve dans ces "années perdues" (paroles ou titre d'un des innombrables morceaux de jazz mentionnés dans ce bouquin) à trois époques significatives de son parcours professionnel et personnel.
1969, jeune bobby en uniforme, faisant le coup de poing, fréquentant les clubs, non pour les rencontres féminines possibles, mais pour y assouvir son insatiable passion… du jazz.
1981 jeune inspecteur en civil, marié à une épouse insatisfaite et infidèle… enquêtant sur des braqueurs, flanqué de Rains, un collègue Ripoux.
1992 flic mûr, qui a pris du galon, de la maturité, du poids, de l'expérience… le tout lui permettant de mener une autre enquête sur une nouvelle génération de braqueur, et sur fond de la possible libération d'un des truands qu'il avait fait condamner onze ans plus tôt. Les deux enquêtes vont être menées de front.
La structure narrative est bien articulée, cohérente, crédible et intéressante à suivre, d'autant que ce polar est plus "intimiste" que les précédents, mettant à nu le flic pour faire émerger l'homme, sans oublier de les montrer l'un et l'autre dans une société anglaise en proie aux démons que nous avons tous en mémoire.
Au final, un cinquième "opus" (j'insiste sur la pertinence du mot) de bonne facture, plaisant à lire… même si surchargé de références… au jazz.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En juin, il y eut de nouvelles émeutes à Londres. En juillet, la police tenta d’arrêter un jeune Noir pour le vol de sa propre moto, et cela déclencha de violentes confrontations qui durèrent trois jours. Un commissariat de Manchester fut assiégé et bombardé de cocktails Molotov, et les émeutes menacèrent de faire exploser le cœur délabré de nombreux autres quartiers défavorisés, à Birmingham, Blackpool, Bradford, Cirencester, Halifax, Huddersfield, Hull, Leeds, Nottingham, Preston, Reading, Sheffield et Wolverhampton. Le premier ministre, Margaret Thatcher, réfuta le chômage galopant et la crise du logement comme causes possibles des troubles, et mit la violence et le pillage sur le compte des délinquants et de leur goût du lucre. La police utilisa des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des balles en plastique pour enrayer l'agitation.
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La norme, dans ce quartier, c’était la matinée à l’agence pour l’emploi, pour pointer, et remplir des formulaires d’attribution d’aide au logement ; l’après-midi à traîner sous les éclairages agressifs et les plantes en pot du centre commercial, pour essayer de se tenir au chaud. [...] Pour Resnick, les théories liant la recrudescence du crime à la crise économique tenaient mieux la route que les autres. Mieux, en tout cas, que celle du secrétaire d’État à l’éducation, qui avait récemment rendu l’église responsable du regain de criminalité, en raison de son incapacité à prêcher les périls de la damnation et du châtiment divin.
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En ce moment même, il était probablement dehors, pour vérifier qu’aucun renard ne menaçait ses poules, allumant puis éteignant sa lampe de poche sans cesser de parler à voix basse, comme si sa présence non seulement faisait fuir les prédateurs, mais protégeait ses volailles de la salmonellose, de l’aspergillose et de l’entérohépatite.
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Darren connaissait la prison. Ou les IJD, du moins. Les institutions pour jeunes délinquants. Des centres comme Glen Parva où, si on ne trouvait pas un moyen de se foutre en l’air pendant les premiers mois, on avait de bonnes chances d’apprendre toutes les ficelles pour accéder au grand banditisme.
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Le siège central de Hilton & Lockett se trouvait dans Trinity Square, où les gaz d’échappement des autobus à l’arrêt et ceux des voitures attendant une place libre dans le parc de stationnement suffisaient à écourter votre espérance de vie de cinq bonnes années.
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John Harvey raconte ses débuts dans le roman noir.
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