AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Charles Resnick tome 2 sur 12

Olivier Schwengler (Traducteur)
EAN : 9782869308541
349 pages
Payot et Rivages (01/01/1995)
3.72/5   59 notes
Résumé :
Maria Roy a menti en décrivant les cambrioleurs qu'elle a surpris chez elle, comme deux petits noirs en blousons. Harold, son mari, n'a pas tout dit sur ce que contenait son coffre-fort. Quant au grand type élégant qui s'est courageusement interposé contre un commando venu saccager le restaurant chinois où il dînait, il est autant industriel du textile que Lester Young était chanteur d'opéra... Tant que ces gens-là se mentent les uns aux autres, tout le monde y trou... >Voir plus
Que lire après Les étrangers dans la maisonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
La journée avait pourtant débuté sous les meilleurs auspices... Maria s'étire langoureusement dans son lit. La porte d'entrée claque, signe que son abominable mari est parti au travail. Bon débarras. Elle a devant elle une longue journée de farniente. Elle prend un bain chaud, revêt son peignoir en soie quand soudain elle tombe nez à nez avec deux cambrioleurs. La voilà contrainte de leur remettre ses bijoux, ses liquidités et d'ouvrir le coffre de la chambre. A l'intérieur, surprise ! un sachet d'un kilo de cocaïne confié provisoirement au couple par un dealer. Maria est effrayée et troublée par le regard insistant d'un deux truands. Une fois le duo parti, elle appelle la police sans rentrer dans tous les détails. Pour Charlie Resnick, cette affaire s'inscrit dans une série de cambriolages menée par une équipe très prudente et très bien renseignée. L'enquête s'annonce compliquée.

Cambriolages, vols à l'étalage, trafic de drogue… les affaires traitées par la Police judiciaire de Nottingham sont ordinaires mais non dépourvues d'intérêt. John Harvey parvient à mêler ces différentes intrigues de manière équilibrée sans que jamais l'intensité ne baisse. Plutôt que de se focaliser sur le héros de la série, même si on apprend à mieux le connaitre, il multiplie les points de vue : Charlie, les membres de son équipe, son directeur, les truands, les « victimes » du cambriolage… Chacun apparait avec ses petits tracas du quotidien et prend place dans les rouages du scenario. Resnick incarne un policier massif qui se fie à son intuition (bon dans cette histoire, on peut carrément parler de divination) et n'est pas sans nous faire penser à un célèbre commissaire du Quai des orfèvres. "Les étrangers dans la maison" est un roman policier de facture classique mais porté par un style souple et une technique narrative maitrisée, ce qui le rend très agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          270
Lire une enquête de l'inspecteur Charlie Resnick, c'est comme écouter du jazz : un jazz lent, rempli de grisaille où les notes sont jouées de manière nonchalante, avec quelques pointes d'ironie qui saillent dans cette mélodie qui ne manque jamais de consistance.

Autrement dit, si vous voulez un roman qui swingue et qui twiste, passez votre chemin et changez de disquaire !

Notre inspecteur officie dans la ville de Nottingham, et, tel le Shérif de Robin des Bois, il se retrouve face à des cambriolages dont ses collègues policiers n'arrivent pas à trouver les auteurs.

Dans les romans de Harvey, on prend le temps de planter le décor, de faire opérer les cambrioleurs pendant que l'inspecteur polonais (Resnick) cherche à vendre sa maison.

On étoffe aussi un peu les personnages qui gravitent dans les pages, que ce soient les cambrioleurs, les cambriolés, les policiers, les chefs, les collègues… Personne n'est laissé pour compte, même les seconds rôles, et donc, vous comprendrez que si l'on donne une place importante aux personnages, aux décors et à leurs tranches de vie, on est incapable de proposer un rythme trépidant.

Mais lorsqu'on se plonge dans une enquête de l'inspecteur Resnick, l'amateur de sandwich, de café, de jazz, de chats et au côté bourru, c'est parce que l'on recherche l'adrénaline ailleurs que dans les courses poursuites ou les rebondissements à chaque fin de chapitres !

Nous sommes dans l'Angleterre des années 80/90, celle de la Dame de Fer, celle des inégalités sociales qui furent creusées par le Thatcherisme galopant et sa politique de libéralisme à gogo. Vous voyez, le décor et l'ambiance ont toute leur importance et sont des personnages à eux tout seul.

Ici, pas de flics brillants, pas de super héros, pas de méchants machiavélique, juste des petits trafiquants de drogue, des petits voleurs à la semaine, des magouilleurs du dimanche, bref, que du réaliste.

Ce que j'apprécie chez cet auteur, en plus de ses ambiances bien senties de l'Angleterre qui se réveille avec la gueule de bois à cause du chômage qui gonfle comme un ballon de baudruche (ou ce que vous aimez voir se gonfler, bande de coquins), c'est sa prose émaillée de petites piques, de jolies réparties, de belles saillies, bien expédiées, bien envoyées, bien utilisées.

Le flegme britannique mâtiné de bons mots qui font sourire.

Et puis, avec lui, on a toujours le plaisir d'être surpris par l'arbre qui cache bien souvent une forêt d'autres choses.

Un plaisir de fin gourmet que je ne conseillerai qu'aux amateurs de romans noirs qui cherchent les ambiances tamisées et aux notes de jazz langoureuses.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          222
Je n'ai pas peur de le dire, ce second volume des enquêtes de Charlie Resnick, inspecteur fan de jazz d'origine polonaise est parfois franchement drôle. Oui, les affres d'Harold Roy, en train de mettre en scène avec moults retards une série télévisée, tout en découvrant que sa femme le trompe. Maria n'a strictement aucun remord de prendre du bon temps avec le beau cambrioleur quadragénaire. Un couple d'une rare harmonie :

"Harold eut un sursaut dans son sommeil, laissant tomber son bras avec un grognement rauque.
— Bon sang, Harold ! s'écria Maria. Mais crève donc en silence !
Les six cent quarante-huit pages de sublimation fantasmatique pour ménagères frustrées ratèrent sa tête de seulement quelques centimètres."

La trame semble comique, parce qu'elle permet d'aborder bien d'autres sujets de société. L'on peut parler aussi bien de la réinsertion des ex-détenus (qui peut parfois fort bien se passer), que de la délinquance des adolescents qui semblent pourtant avoir tout ce dont ils ont besoin dans la vie, y compris des parents soucieux de leur bien être ou de la dépression post-partum : il est suffisamment rare d'en parler de nos jours qu'il est bon de montrer que d'autres auteurs l'ont fait bien avant, sans en faire le sujet du livre, mais en l'insérant dans une trame plus vaste, en montrant les répercussions qu'elle peut avoir dans le couple, et dans la vie professionnelle.
Il est des sujets plus légers qui peuvent avoir des conséquences, comme la tentative de sevrage de caféine entrepris par Charlie Resnick :

"Au départ, quand il avait commencé à ne plus pouvoir dormir, il avait réduit sa consommation de caféine : moins pendant la journée, plus du tout le soir. Résultat, son équipe en avait fait les frais. On ne pouvait plus rien lui dire sans qu'il devienne odieux."

L'on ne dira jamais assez l'importance d'un bon café pour une enquête, plus que la sacro-sainte tasse de thé que l'on prépare à chaque fois qu'un coup dur survient.
L'intrigue est enlevé, drôle, mouvementée, elle montre aussi qu'il faut aller au-delà des apparences, au delà des discours convenus et bien policés. Il est des témoins qui disent ce que la police a envie d'entendre, et parfois, la police les écoute. Parfois aussi, comme Resnick, il est un détail qui met la puce à l'oreille et donne envie de pousser plus loin les investigations - quitte à froisser certains.
Commenter  J’apprécie          30
Ce n'est guère par le style que Harvey évoque Simenon. Et pourtant, pierre par pierre, il nous restitue la société qu'il connaît, la société anglaise des années 80/90, rongée par les méfaits du Thatcherisme, par les inégalités sociales de plus en plus importantes, le chômage qui s'étend comme une nappe de poison et la violence qui monte : tueurs en série qui n'ont rien à envier à leurs homologues américains (même si Harvey se défie du "gore"), pédophiles parfois incestueux, drogués de plus en plus nombreux et même, ici et là, hooligans enragés.
Harvey est donc une atmosphère dont on s'imprègne et où s'animent des personnages rarement manichéens. le personnage de Jerzy-Jerry, dans le second volume de la série, "Les Etrangers dans la maison", le démontre amplement : au départ, deux "casseurs" qui, aidés par une source dont l'identité se dévoile progressivement au fur et à mesure que progresse l'ouvrage, ne s'attaquent qu'à des maisons riches et vidées de leurs occupants et dont le système d'alarme est toujours pris en défaut.
Chez les Roy, ils tombent sur l'épouse et aussi sur un coffre-fort recelant un kilo d'héroïne. Mais une idylle va se nouer entre Jerzy-Jerry, le plus anticonformiste des deux braqueurs et Mrs Roy, que son mari délaisse plus ou moins. Et puis, bien entendu, le dealer qui avait confié son héroïne à Harold Roy le temps pour lui de se trouver une nouvelle planque, va venir réclamer son dû. ;o)
Commenter  J’apprécie          40
Charlie Resnick n'est pas sans rappeler un certain Harry Bosch. Pour l'amour du jazz. Mais c'est leur seul point en commun. Car Harry sévit à Los Angeles. Tandis que ce bon vieux Charlie enquête à Nottingham. En Angleterre.
Deuxième opus. Charlie est toujours aussi passionné par son métier... et par ses chats. Cette nouvelle enquête se révèle plus joyeuse que la précédente. Plus cocasse également.
Entre un réalisateur de fiction pour la télé au bout du rouleau, sa femme en pleine crise existentielle et ce cambrioleur qui aurait rêvé d'être avant tout un gentleman, il y a de quoi passer un excellent moment. Ce que j'ai fait !
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
— Ah bon, dit-elle avec un sourire. Remarquez, ç’aurait pu être le cas : ça existe, les policiers qui travaillent au noir, non ?
— Les poètes travaillent bien au clair de lune.
En toute innocence, Resnick venait de prononcer le mot magique et de réveiller le phantasme récurrent de Lezli sur Bruce Willis. Un phantasme d’agrément au cœur duquel elle se réfugiait sur commande, à tout moment de la journée qu’elle passait vissée sur son siège à répondre au téléphone, ainsi qu’à toute une série de questions idiotes posées par des imbéciles.
Commenter  J’apprécie          110
— Je croyais que ton job, c’était les casses ?
— Changement d’herbage réjouit les veaux. Hitler n’est pas resté peintre toute sa vie.
— Qu’est ce qu’il vient foutre là-dedans, Hitler ?
— Rien.
Commenter  J’apprécie          110
[...] En fait, dit-il à Resnick en lui proposant le sachet de friandises, ce que vous me demandez c’est de balancer un petit peu.
– Tout de suite les grands mots, dit Resnick en refusant les chips.
– Donner des informations sur des types avec qui j’aurais prétendument été en cheville, vous appelez ça comment, vous ?
– Coopérer. Faire ton devoir d’honnête citoyen.
– Vous êtes drôle. Je débute seulement, moi, dans l’honnêteté.
Commenter  J’apprécie          30
— Paraît que la bière du pub local est plus infecte que de la pisse d’âne et que quand le vent d’est se met de la partie, on se pèle les meules pire que chez les Esquimaux. Même avec une gonzesse et une couverture chauffante, les nuits sont glaciales été comme hiver…
— Cette tranche de vie bouleversante pour en arriver où, Alfie ?
— Simplement au fait qu’il a mis dix-huit mois avant de la refourguer, sa cabane au Canada.
— C’est gentil de me remonter le moral.
Commenter  J’apprécie          20
— ous allez regarder mes nichons toute la matinée ou bien vous décider à en venir au fait ?

Divine pouvait encaisser ce langage de la part des filles qui faisaient la tournée des pubs en ondulant du cul le vendredi soir. Mais dans la bouche d’une femme qui aurait pu être sa mère…
Commenter  J’apprécie          30

Videos de John Harvey (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Harvey
John Harvey raconte ses débuts dans le roman noir.
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (136) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}