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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle aventure bouleversante nous est racontée par Nadia Hashimi ! Je ne sais par quel bout commencer car il me semble qu'il y aurait tant à dire et en même temps, il faut faire attention à ne pas trop dévoiler de secrets. Déjà lors de sa note d'introduction, une boule s'est formée dans ma gorge et j'ai su que j'allais aimer ce livre. C'est une histoire fictive dans le sens où ces personnages-ci n'existent pas, mais leur vécu pourrait se calquer sur celui de millions de réfugiés dans le monde, et en cela, nous en sommes ébranlés. C'est actuel, cela raconte le quotidien de tous ceux qui fuient un pays qu'ils ont pourtant aimé, un jour. La vie n'est pas tendre pour ces gens qui cherchent avant tout la paix.

L'histoire nous emmène en 1999, sur les traces de la famille Waziri.

Pendant le premier tiers, Fereiba (la mère), nous raconte sa vie à Kaboul en remontant à son enfance. On la voit grandir au sein d'une famille plus ou moins unie jusqu'à ce qu'elle se marie, puis la vie commune du couple et la naissance de leurs trois enfants (Salim, Samira et Aziz) jusqu'à l'escalade des conflits au pays. Fereiba était heureuse avant le nouveau régime; enfin adulte, elle avait la chance de pouvoir enseigner, avait le droit d'étudier, sa fille pouvait aller à l'école…tout cela a désormais bien changé. Privés de tous droits, même les hommes songent à quitter cette patrie qui leur est devenue étrangère, malsaine, dangereuse, paranoïaque, fanatique. La famille Waziri planifiait déjà quitter le pays lorsque le mari est exécuté pour on ne sait quel crime. Maintenant veuve avec trois enfants à sa charge, Fereiba, femme sans salaire, n'a aucune chance de survivre, l'obligeant pour de bon à fuir Kaboul et les talibans.

"Le monde est ainsi fait. Une femme sans mari. Des enfants sans père. Peut-être qu'une famille normale est incomplète par définition. Comment ai-je pu espérer qu'il en irait autrement ? L'Afghanistan est une terre endeuillée, peuplée de veufs, de veuves et d'orphelins. Une terre où l'on perd à tous les coups – une jambe droite, une main gauche, un enfant, une mère. Tout le monde a perdu quelque chose, comme si un trou noir s'était ouvert au centre du pays pour aspirer en son ventre insatiable des fragments de chacun. Quelque part sous notre terre kaki repose tout ce que nous avons perdu."

Jusqu'à la fin, les deux derniers tiers alternent entre Fereiba (toujours raconté à la première personne) et Salim (raconté à la troisième personne), le plus âgé des garçons (15 ans). L'ensemble est mené finement, le texte est bien écrit, et ça passe vite car il y a beaucoup de mouvement. Nos personnages ne restent jamais bien longtemps au même endroit. On change de place, on change de décor, on rencontre beaucoup de monde. Cela demeure stressant car en même temps, la famille doit constamment rester dans l'ombre, ce qui n'est pas chose facile lorsque l'on tente de travers cinq pays illégalement.

"Le monde de la clandestinité n'avait ni lois, ni codes, ni filets de sécurité. Certains passaient avec succès. D'autres n'y parvenaient jamais. Nul ne savait ce qui arrivait réellement dans l'univers obscur des passeurs, en dehors des quelques histoires qui émergeaient à la surface."

Bravant mille dangers, leur exil peut souvent leur coûter la vie. La vie ou la mort, à pile ou face. J'ai été secouée dans le coeur et dans l'âme par ce récit tragique, qui rappelle à quel point l'être humain peut parfois être poussé à traverser l'enfer; à tout quitter, tout perdre, non pas par choix, pour parfois ne pas trouver tellement mieux à l'autre bout. Des espoirs déçus, des vies fracassées, mais pas seulement. Il en ressort beaucoup de lumière et de positivisme également. D'espoir. Ce qui fait du bien est qu'à travers ceux qui profitent inévitablement de la misère des uns, il y en a beaucoup plus qui tendent la main et font au mieux pour les aider à traverser cette crise qui ne porte pas de nom. À travers toute cette noirceur, il reste une part de soleil qui brille et cela fait chaud au coeur.

Ce roman, je l'ai aimé de A à Z, même si j'ai souvent eu froid dans le dos.

C'est le genre de récit qu'il faut lire; qui fait réfléchir beaucoup, qui nous remet en question, qui nous fait apprécier d'habiter un pays où – pour l'instant – nous ne sommes pas obligés de fuir pour avoir la vie sauve, qui nous rappelle de ne rien prendre pour acquis, qui nous apprend énormément sur ces héros, ces survivants remplis de courage et de résilience, les dangers qu'ils doivent traverser pour avoir droit à une vie meilleure. Qui nous apprend des choses sur l'Afghanistan, aussi.

Je suis complètement sous le charme de toute l'humanité transmise par l'auteure Nadia Hashimi à travers sa plume. Un sans-faute. Un livre à lire absolument !

CHALLENGE PLUMES FÉMININES
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Un hier pas bien lointain et un aujourd'hui qui le fait ressurgir, qui le répète abominablement, ne pouvant laisser enfin les Afghans vivre en paix dans leur pays. Ce roman qui donne vie à des personnages imaginaires retrace pourtant le parcours tristement réel d'autres femmes, d'autres hommes, d'autres enfants portant d'autres noms que celui de Fereiba, Mahmoud, Salim, Samira mais dont l'espoir reste le même : vivre en paix, se sentir en sécurité quelque part.

Fereiba attend fébrilement dans une chambre d'hôtel. Bien qu'exténuée, sans réussir à se reposer, elle attend pour elle et ses enfants la suite de leur interminable fuite. Elle attend Salim et l'argent pour poursuivre cette cavale forcée tristement nécessaire à leurs survies.

Ce roman est loin de débuter par ce voyage de la dernière chance face à la répression des talibans comme le laisse injustement supposer la quatrième de couverture.
C'est Fereiba elle-même qui nous livre sa vie depuis que sa mère l'a mise au monde tout en le quittant pour sa part définitivement. Fereiba est alors une enfant, une jeune fille puis une femme terriblement marquée par l'absence de cette chaleur maternelle qui lui a été refusée. Lorsqu'elle devient mère à son tour, l'importance cruciale de vouloir prodiguer à ses enfants amour, joie et quiétude n'en est que renforcée mais son pays natal et les évènements tragiques dont il sera victime seront loin de lui faciliter la tâche.
En la suivant dans son si douloureux parcours de mère, avec cette pratique narrative simple, fluide et qui nous ancre justement admirablement dans ce réel éprouvant et émouvant, l'auteure nous lie à cette femme marquée par la perte, la solitude, la peur sans jamais s'avouer vaincue car portée par l'amour qu'elle estime devoir à ses enfants. le portrait de cette Afghane ne peut qu'entraîner compassion et admiration devant cette détermination à faire face aux multiples hostilités qui ont jalonné sa route.

Enfant, Fereiba va devoir composer avec sa belle-mère, pétrie de superstitions en tous genres, cherchant le moindre signe dans les rêves ou les manifestations naturelles extérieures. Kokogul, la mère de substitution, est fausse, sarcastique, ne manque aucune occasion pour la rabaisser et s'en servir de bonne à tout faire. L'instruction lui est donc refusée mais à treize ans elle remporte la victoire d'être enfin inscrite au cours élémentaire et rattrape fébrilement son retard jusqu'à devenir enseignante.
Tout un pan de la culture afghane se déroule sous les yeux dépaysés du lecteur notamment les pratiques qui mènent au mariage. La cour se fait par la visite mutuelle des mères. On juge la fortune de la famille du prétendant en scrutant les robes et artifices portés par la mère puis le plateau de sucreries scellera l'accord entre les deux familles.
Après une déception amoureuse, Fereiba sera liée à Mahmoud qu'elle apprendra à aimer alors que les roquettes soviétiques puis celles des talibans viendront obscurcir durablement leurs plus belles années jusqu'à l'arrestation de l'homme accusé de mépris des lois islamiques. Qui peut blâmer cette attente de Mahmoud à déserter plus tôt sa ville de Kaboul ? On ressent cette terrifiante incertitude entre une possible amélioration ou une funeste aggravation de la situation.
C'est à Fereiba qu'incombera désormais la décision de partir et l'interrogation persistante d'avoir ou non choisi la bonne solution la hantera pendant les nombreux mois, à chaque coup dur, à chaque terreur, même en invoquant inlassablement la protection d'Allah. Sa grande douleur sera de devoir dire la vérité à Salim, son fils aîné adolescent. Elle aurait tant voulu lui épargner ces atroces nouvelles, ces peurs du lendemain qui constituent et constitueront leur quotidien présent et à venir. Il deviendra soutien avant l'heure et la narration basculera dans certains chapitres pour nous offrir alors l'histoire qui lui sera propre.

Ce roman aux accents de témoignage, quoique fictif, s'appuie sur des détails vécus déchirants et laisse donc planer les douloureuses réalités des migrants. Nadia Hashimi nous fait réellement ressentir la dépossession de tout et l'humiliation de n'être plus que des fuyards, la peur au ventre à la vue de chaque uniforme, chaque poste de contrôle, chaque frontière à franchir. Salim, loin de Kaboul s'éloigne encore plus loin de l'enfant qu'il était et on assiste à sa construction entièrement tournée vers la survie, la sienne et celle des êtres qui lui sont chers. Il a tout l'amour de sa mère mais pleure la perte de son père auquel il est rattaché par la montre qu'il porte au poignet et qui lui insuffle le courage nécessaire pour atteindre l'Angleterre.

Fereiba entrecoupe son angoissant périple de pensées qui la ramènent à son pays. Les dernières conversations, les ultimes mots échangés restent incrustées dans ses amers souvenirs. Elle va parsemer son récit de quelques mots en dari, ils accentuent le fait du déracinement qui est bien loin d'être uniquement géographique. La langue, les coutumes, les préceptes d'un pays, d'une religion sont inscrits dans son être et la suivent, inévitablement, vers un ailleurs. le fardeau, oh combien pesant, de tout ce qui n'est plus dans son pays l'accompagnera aussi.

L'Europe nous sera montrée de l'autre côté où le mot bienvenu n'existe plus, du côté de l'exploitation de ces migrants et des camps dans lesquels ils transitent. Heureusement que l'infinie gentillesse se rencontre également dans tous pays, des coups de pouce indispensables pour entretenir l'espoir et continuer à passer les innombrables frontières.

Fereiba nous dira « le monde est ainsi fait. » Il faut le savoir.
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Voici mon retour de lecture sur Si la lune éclaire nos pas de Nadia Hashimi.
Kaboul est entre les mains des talibans.
Depuis que son mari, considéré comme un ennemi du régime, a été assassiné, Fereiba est livrée à elle-même.
Si elle ne veut pas connaître le même sort que son mari, elle doit fuir. Après avoir vendu le peu qu'elle possède, elle entreprend un voyage périlleux avec ses trois enfants, dans l'espoir de trouver refuge chez sa soeur, à Londres.
Comme des milliers d'autres, elle traverse l'Iran, la Turquie, la Grèce, l'Italie et la France.
Hélas, les routes de l'exil sont semées d'embûches : que devra-t-elle sacrifier pour de meilleurs lendemains ?
Si la lune éclaire nos pas est un roman qui attendait depuis un petit moment que je ne le lise. Je ne comprends d'ailleurs pourquoi j'ai attendu autant avant de m'y plonger !
Nous suivons Fereiba, qui vit en Afghanistan. Ses débuts sur cette terre hostile furent difficiles car sa mère est morte en couche. Son père, ne pouvant rester seul avec un petit garçon de deux ans et un bébé, se remarie très vite. Comme sa maman ne pouvait pas veiller sur elle ; Fereiba fût décrété maudite par certains, persuadés qu'elle attire le mauvais oeil là où elle passe.
Nous découvrons le destin de ce pays, son évolution, les croyances des habitants, l'arrivée des talibans au pouvoir.. C'est terrible car malheureusement toujours d'actualité. Ce roman date de 2017 mais il pourrait être écrit de nos jours.
J'ai été captivée par ma lecture, et j'ai suivi avec beaucoup d'appréhension de Fereiba. Cette enfant, puis femme, est très touchante. Dès le départ, son destin est compliqué et on a parfois l'impression qu'il s'acharne sur elle et sa famille.
C'est impressionnant de voir le retour en arrière fait par ce peuple suite à l'arrivée des talibans. C'est à pleurer ! Et terrible de se dire que ça se déroule de nouveau ainsi.
Tout est bien expliqué, on vit avec eux tous les changements au niveau de leur vie, de leur statut..
Puis nous suivons le dur voyage de Fereiba et sa famille pour gagner ce qu'elle espère être la terre promise. Cette femme est très courageuse, certains passages sont poignants.
Jusqu'au chapitre 18 inclus, la narratrice est Fereiba. A partir du chapitre 19, le narrateur est son fils, Salem. Avec quelques chapitres ici et là où nous retrouvons Fereiba.
Il est très intéressant de suivre ces deux personnages l'un après l'autre.
Salem est un jeune réfugié prêt à travailler dur, pour quasiment rien, pour permettre à sa famille de survivre.
Je trouve que l'autrice retrace parfaitement le parcours des réfugiés. Notamment le passage par la Turquie, la Grèce mais aussi le retour à la case départ quand la police intervient..
Certains passages sont durs, mais nécessaires. Et les deux parties sont assez sombres, comme la vie des afghans.
Si la lune éclaire nos pas est un très bon roman, que je recommande et note cinq étoiles.
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L'autrice conte tour à tour l'histoire d'une mère afghane, depuis son enfance malheureuse de petite orpheline jusqu'à son départ pour l'Europe, puis celle de son fils aîné, qui, séparé de sa famille par un concours de circonstances, tente de la rejoindre.
Une fois de plus, Nadia Hashimi nous renseigne sur la condition des femmes de ce pays, puis de ceux de la longue traversée de l'héroïne, femme libre, et mère courage .
Quand Fereiba croit être enfin heureuse, un obstacle se dresse à nouveau sur son chemin.
La route de l'exil est semée d'embûches, longue et difficile, en particulier pour les mineurs isolés. le fils doit distinguer les personnes auxquelles il peut se fier des autres, il entame ainsi le dur apprentissage de sa vie.
Ce texte est émaillé de poèmes afghans, d'une touche de surnaturel (cf. l'ange gardien) et de sages paroles sur les liens familiaux.
La fin nous laisse dans l'expectative... Y a-t-il une suite ?
Je me suis dis que ces histoires d'exil font de beaux récits, mais comment lutter contre toute cette misère autrement que par des mots - même si ceux-ci contribuent à ouvrir les yeux des nantis que nous sommes.
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Après l'excellent La perle et la coquille dont je vous avais parlé l'année dernière, Nadia Hashimi revient avec un second roman tout aussi touchant. À travers l'histoire de Fereiba, elle retrace le quotidien des afghans et les dangers qui attendent les migrants sur le chemin vers l'Europe.

Si la lune éclaire nos pas, une triste saga actuelle

Comme dans la perle et la coquille, Nadia Hashimi retrace l'histoire familiale d'une femme afghane. Fereiba est orpheline de mère. Son père s'unit très vite à une autre femme qui prend la maison en main. Une fois les premiers enfants du couple nés, Fereiba sera reléguée au second plan. Tout le monde la dit maudite, car sa mère est morte en couche. Se sentant coupable, elle reste à sa place jusqu'à ce qu'elle ressente le besoin de s'instruire. Sa belle-mère fait le choix de la marier. Après un amour étouffé dans l'oeuf, Fereiba fait un mariage heureux. Malheureusement, les talibans mettent fin à son bonheur et pour sauver ses enfants, elle décide de quitter l'Afghanistan. Commence alors un dur périple vers l'Angleterre avec Salim, son fils ainé, sa fille et son dernier enfant, encore bébé. La route est longue et bien plus difficile qu'ils le croyaient.

Mon avis :

On ne peut nier que Nadia Hashimi a le sens du romanesque. Cette auteure raconte les histoires à merveille. Un mode de narration qui m'emporte littéralement dans l'univers des personnages dont on suit la vie. Si dans son premier roman, une partie du récit avait un côté historique, avec l'histoire de la grand-mère de l'héroïne, ici, il a le triste goût d'une trop dure réalité. Pourtant « Si la lune éclaire nos pas » commence par l'histoire personnelle de Fereiba pour vite nous emmener dans un récit qui pourrait être celui de millions de personnes aujourd'hui.

J'ai vraiment apprécié ce roman. Fereiba est un personnage fort et volontaire, mais freinée par tout ce qui lui a été inculqué alors qu'elle n'était qu'une enfant. Son fils, Salim est aussi un personnage passionnant. On assiste à son évolution. D'enfant, il devient adolescent imprudent, puis adulte déterminé. Leur route est marquée par la faim, la peur, l'errance et surtout le danger. Celui de se faire prendre, certes, mais aussi celui qui naît des mauvaises rencontres. On y découvre la façon dont ces hommes et femmes se font exploiter, payé quelques centimes pour des journées harassantes de dur labeur. Mais il y a du positif dans toute cette misère. L'aide et le réconfort apporté par des associations et des bénévoles qui conseillent et parfois dépannent les réfugiés. L'entraide quand par chance, on tombe sur des gens avec qui on peut faire un bout de chemin. On y parle de l'horreur des camps, de la peur de l'expulsion, des policiers qui, à bout de nerfs, passent à tabac de pauvres hommes qui n'ont plus de force.

J'ai adoré le lien parfois fragile, qui unit Fereiba à son fils. Elle qui veut protéger celui qui était encore il y a peu son petit garçon, et lui, qui veut prouver qu'il peut être l'homme de la famille. On assiste aussi à de belles histoires d'amitié qui rendent le récit plus supportable même si certains passages du roman montrent bien la détresse de cette mère qui se demande si elle a bien fait d'emmener ses enfants sur ce si difficile chemin.

Si la lune éclaire nos pas de Nadia Hashimi paru aux éditions Milady Littérature est un roman que je conseille vraiment tant pour le côté romanesque du style de Nadia Hashimi que pour le sujet du roman.

Ce roman rejoint ma catégorie coup de coeur pour :

— L'histoire de Fereiba avant le départ
— Les relations mère-fils très bien décrites
— le sujet des migrants qui me touche beaucoup
Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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A une époque où l'Europe peine à faire face à un afflux de réfugiés qui sont supposés mettre en péril son équilibre économique et qui confrontent les états membres à des choix sociétaux cruciaux, le livre de Nadia Hashimi apporte un éclairage précieux qui nous fait prendre conscience des drames intimes trop souvent occultés de ceux qui doivent fuir leur pays.
L'auteur trace le parcours d'une femme afghane, Fereiba, née dans les années 1970 qui a souffert du poids des traditions au sein d'une famille où il ne lui était accordé qu'une bien petite place. Traitée en domestique par la femme de son père, elle a dû lutter courageusement pour pouvoir fréquenter l'école et s'instruire .
Dans cette société régie par des codes ancestraux rigoureux, son parcours a été semé de bien des embûches mais l'amour a quand même fini par éclairer son chemin jusqu'à ce que la guerre et son cortège d'atrocités s'invite jusque chez elle et la contraigne à fuir les Talibans meurtriers pour aller se réfugier dans un lointain Eldorado britannique.
La seconde partie du roman présente le récit de cette fuite éperdue à travers le double regard de Fereiba, la mère courage, et Salim son fils aîné, enfant contraint de passer sans transition à l'âge d'homme et d'assumer les responsabilités qui l'accompagnent. Et pour cela, il devra lutter et triompher des multiples épreuves qui parsèmeront son chemin. Des camions de passeurs aux camps de réfugiés, des bateaux clandestins à la jungle de Calais, Salim n'aura d'autre choix que de redresser la tête ...Bien sûr, il y aura quelques lumières dans sa nuit, des amis compatissants, une aide ponctuelle, parfois même un simple sourire qui lui donnera envie d'aller plus loin.
J'ai rarement lu un récit aussi poignant tant l'auteur a su plonger son lecteur dans les affres quotidiennes de ces réfugiés qui ont tout perdu. L'émotion serre la gorge tant le propos est crédible et les situations dramatiquement courantes. Qui de nous n'a pas croisé un jour, dans la rue, une de ces femmes à la peau sombre, drapée dans un vêtement poussiéreux, traînant derrière elle un petit enfant apeuré et des sacs plastiques contenant toutes ses maigres possessions ?
Peut-être faut-il que de tels livres soient publiés pour que les occidentaux nantis que nous sommes ne détournent pas le regard de ces damnés de la terre qui se pressent à leurs portes et que cela leur donne envie de leur apporter un peu d'aide si possible, mais au moins de les considérer avec un regard plus compatissant.
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un livre très réaliste et émouvant sur le sujet des réfugiés….. Afghanistan fait parti d'un pays avec un taux de pauvreté et un taux high de guerre en permanence avec les talibans…. une guerre sans fin …. avec des vies innocentes qui prennent fin ….
le livre qui illustre ce jeun garçon Salim qui est courageux …. qui surmonte des épreuves mais atroces et difficiles… séparé de sa mère , sa soeur et son petit frère,,,, qui immigre dans différents pays en découvrant les différents modèles vie ,,, culture ,,, alimentation,,, la langue ,,,,

« les réfugiés n'échappent pas seulement à un lieu
. Ils fuyaient aussi mille souvenirs ,,, et devaient attendre qu'une distance et une durée suffisantes les aient séparés de leurmalheur avant d'envisager des jours meilleurs « 
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Une auteure que j'avais déjà entendu parler. Mais je n'ai jamais eu l'occasion de lire. Et maintenant que c'est chose faîte, je dois dire que c'est assez impressionnant. En effet, Nadia Nashimi nous livre une histoire très réaliste qui ne vous laissera pas indifférent et qui vous donnera à réfléchir. "Si la lune éclaire nos pas" est une belle leçon de la vie.

L'histoire suit celle d'une mère de famille qui fuit avec ses trois enfants l'Afghanistan. Un pays déchiré par la guerre et sous la dictature. Nous aurons assister et suivre ce que va traverser et subir cette famille en tant que réfugiée...

Une plume fluide, délicate et captivante. Une intrigue menée avec adresse. Un ton juste et un très bon rythme. le plus déroutant ? Avec très peu de mots, l'auteur arrive à nous émouvoir au plus haut point. En effet, avec ces descriptions claires et précises de ce pays ainsi que des conditions de vie de ses habitant, on ne peut qu'être pris au dépourvu. C'est extraordinaire.

Le plus déroutant ? L'auteure ne nous dépeint pas le portrait de simples réfugiés anonymes. Non. Nous avons là le portrait d'êtres humains bien réels comme vous et moi. Sauf que pour ces personnes, leurs maisons sont devenues des prisons dangereuses et périlleuses. Des familles déchirées . Des vies brisées. Des gens qui n'ont nulle part où aller. Et malheureusement, ces mêmes personnes sont également mal accueillies et traitées dans ce pays où ils cherchent refuge.

En bref, je me suis prise une bonne claque avec "Si la lune éclaire nos pas". Nadia Nashimi n'aborde pas seulement le thème des réfugiés ou des immigrants. Elle nous montre surtout jusqu'où toute personne est capable d'aller pour ses enfants ainsi que leurs sécurités. Bien que je sois consciente de ce qui se passe dans l'actualité de nos jours, j'ai beaucoup appris avec ce fantastique livre. C'est simple, c'est une grosse surprise. Une histoire bien réelle qui est d'une grande sincérité et qu'il faut absolument découvrir.
Lien : http://wp.me/p5AuT9-24R
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Encore beaucoup d'émotions à la lecture de ce roman où l'on suit Fereiba et ses enfants dans un périple pour rejoindre l'Angleterre. A de nombreux moments j'ai eu ma larme à l'oeil.
Quand l'exil n'est plus un choix mais une obligation pour espérer survivre et retrouver un semblant de vie normale.
Que ferais-je dans pareille situation ?

On comprend bien au travers de cette fiction comment un pays bascule dans l'horreur, comment les acquits peuvent s'envoler pour faire place à la peur, les contraintes, la fin des libertés d'autant plus pour les femmes....
Quelques passages trainent en longueur et j'aurais aimé une fin autre mais dans l'ensemble c'est un très très beau roman, presque un coup de coeur.

Je vais continuer à découvrir tranquillement l'oeuvre de Nadia Hashimi qui permet de dénoncer les conditions de vie en Afghanistan.
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Dès les premières pages, j'ai été séduite par sa plume, douce, poétique et je me suis laissée transportée dans son univers en Afghanistan dans la ville de Kaboul. J'ai eu le coeur serré pour cette petite fille mal aimée de sa belle-mère, et délaissée par son père. J'ai eu envie de hurler d'indignation quand l'éducation lui est refusée pour qu'elle puisse s'occuper de sa famille. Pourtant, jamais l'héroïne de cette histoire ne s'est laissée découragée, même lorsqu'elle subit sa première déception amoureuse.

Une femme forte, contemporaine qui fait tout pour survivre dans un monde devenu un enfer perpétuel.
On suit une enfant, puis une jeune femme et une femme qui nous raconte sa vie, celle qui, malgré les difficultés, s'est toujours relevée. Elle s'appelle Fereiba et elle m'a donné une sacrée leçon de vie et d'abnégation ! Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est que le lecteur découvre l'avant, avec une jeune fille qui vit avec les traditions de son pays, son époque et qui malgré les obstacles réussira à s'émanciper du carcan dans lequel sa belle-mère essaie de l'enfermer.

Et puis, il a fallu que les talibans envahissent sa ville et volent ses rêves et ses espoirs à coup de terreur et d'interdictions inhumaines, pour elle, mais également pour ses enfants. C'est l'histoire d'une mère qui fera tout pour les sauver, leur donner un avenir meilleur, une vie plus seine et belle, mais qui se confrontera à des difficultés qu'elle n'avait pas envisagées en fuyant sa mère-patrie. On la suit elle, mais également son fils aîné, qui pour aider sa famille devra les quitter pour trouver du travail et subvenir à leur besoin. Fereiba s'en veut alors qu'elle leur donne tout.

Comment ne pas être empathique avec ce qui arrive à Fereiba qui du jour au lendemain à tout perdu ?
Nadia Hashimi nous immerge dans un univers fascinant ou le rêve devient cauchemar.

Cette lecture a été une claque, un coup de poing et une mise en lumière dont j'avais déjà conscience, mais qui a exacerbé mon ressentiment pour l'inhumanité dont nous faisons preuve devant la détresse de ces gens qui ne demandent qu'à vivre. Des personnes persécutées par un régime horrible et qui n'ont eu d'autres choix que de fuir pour ne pas mourir ou perdre leur dignité.

Ce roman est magnifique, fort et surtout, je suis tombée amoureuse de la plume merveilleuse et poétique de Nadia Hashimi. Comme je le disais plus haut, elle est une véritable conteuse qui nous happe dans son récit qui se lit d'une traite, les yeux émerveillés par la découverte d'une culture différente de la nôtre puis par la descente aux enfers avec l'arrivée des talibans et la fuite en Europe de Fereiba et ses enfants.

Nadia Hashimi est indéniablement une autrice à lire ! Pour comprendre et aussi pour cette plume incroyable. Je suis ravie de ma lecture et plus éclairée aussi.
Lien : https://songedunenuitdete.co..
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