Chiruran, tome 2

Après un premier tome que j'ai beaucoup apprécié, j'avais bien hâte de me plonger dans la suite du récit, et de continuer à découvrir ce que ce manga a dans le ventre.

Dans le tome précédent, Hajime s'était mis dans une situation assez compliquée, pour respecter ses principes et ses valeurs. le tome reprend à ce moment-là, et enchaîne quelques combats violents, sanglants mais très dynamiques. Malgré cela je dois avouer que l'histoire de Hajime est assez rapidement traitée, et j'ai été assez surprise par ce dénouement. Je ne m'attendais pas à un tel retournement aussi rapidement dans le récit, j'espère juste que les mangakas ne s'arrêteront pas là, ce serai dommage. C'était un personnage que j'avais apprécié découvrir malgré son caractère cliché.

A la suite de ces événements, on retrouve les membres du dojo lors d'une sorte de réunion avec d'autres samurais plus ou moins respectueux du code d'honneur, dont certains ont de vraies têtes de délinquants de l'époque contrairement à nos protagonistes, et qui pourtant sont classés comme tel.
Ce moment du tome va permettre à tous ces personnages de faire des rencontres plus ou moins mouvementées, certaines dans la provocation totale, ce qui va amener quelques conflits. Ces derniers seront désamorcées par les armes et d'autres avec humour, ce qui est une des forces de ce titre, il a un côté très sérieux, historique avec des combats durs et sanglants, mais il sait aussi très bien jouer sur la corde de l'humour pour détendre l'atmosphère et lui donner un côté moderne, presque tout public.

Mais aussi du développement, ces petits conflits vont nous permettre de développer Serizawa qui se présente dans ce tome, qui est d'ailleurs toujours aussi cliché et classique, mais aussi Kondo et Okita, avec leur passé chacun de leur côté, leur passé commun et comment ils en sont arrivés là. On découvre aussi la motivation de Kondo pour atteindre ses objectifs, c'est lui qui a cette image de père, et d'unifier le dojo pour que tous les membres s'entendent ensemble, c'est lui qui porte ce lieu. Bien qu'il y ait de nombreux personnages, le développement semble se faire petit à petit, et c'est aussi ce qui nous donne envie de continuer. On veut en savoir plus sur ces personnages, leur histoire, parce qu'ils sont encore mystérieux pour beaucoup d'entre eux. Et si Toshizo était le déclencheur du récit, dans ce tome, il a toujours une place différente, mais il se fond un peu plus dans la masse pour laisser certains être mis en valeur et donner un réel effet de groupe, qui colle parfaitement à l'image que veut faire passer le dojo, et tout le travail de Kondo en fond ressort.

Cette partie est plus tranquille dans sa narration, et pose d'autres bases de l'univers, mais les personnages qui composent le récit n'en sont pas plus calmes. Y a une opposition très intéressante dans le récit, et j'ajouterai aussi ce point que je trouve bien pour avancer et pour pas léser le lecteur. Au cours des rencontres avec les différents personnages, certains auront des rôles à jouer, et on sait déjà lesquels sans forcément savoir comment ça s'est passé et je trouve que ça donne une certaine dynamique au récit, on a toujours cette envie de lire la suite. On ressent aussi que le récit est raconté, c'est bien Shinpachi qui raconte l'histoire sans que l'on voit forcément sa tête dans le moment présent du récit. J'avais peur qu'il vienne à disparaître trop rapidement mais ce n'est pas le cas, il reste présent par la narration de l'histoire, de cet événement historique.

Pour sauver Hajime, Toshizô est sur le point d'affronter Tadasaburô Sasaki, maître du kodachi. Mais Isami accompagné du Shieikan au grand complet font irruption juste avant le début du duel, et une confrontation générale s'engage avec le groupe de Sasaki... Jusqu'à l'intervention d'un des instructeurs renommés de l'académie d'arts martiaux, qui met un point final à toute cette affaire. Alors qu'Hajime doit quitter le dojo et la ville pour expier son crime, Toshizô et les autres membres du Shieikan commencent à se bâtir une solide réputation, qui va les conduire, un an plus tard, jusqu'à Kyôtô…

Je reconnais avoir été un peu perdu dans l'intrigue de ce tome ! On comprend que le Rôshi Gumi, groupe de rônin formé en 1863 pour escorter le shôgun jusqu'à Kyôtô, constitue la base de ce qui constituera le fameux Shinsen Gumi, mais le rôle de ce groupe reste assez flou. J'aurais apprécié avoir bien davantage de notes pour une meilleure compréhension du contexte politique et de ses enjeux. J'ai été obligé de faire quelques recherches de mon côté, mais certains points restent encore obscurs : j'espère que cela sera mieux expliqué par la suite !

En dehors de ce manque de clarté, j'ai beaucoup aimé l'entrée en scène de Kamo Serizawa, un homme brutal présenté par Shinpachi comme un des futurs piliers du Shinsen Gumi. J'ai adoré son duel très impressionnant contre l'étrange Sôji Okita, qui nous permet en outre d'en apprendre plus sur le passé de ce génie du sabre! Quant au défi lancé à notre groupe de rônin à la fin du tome, il laisse présager des affrontements épiques très prochainement…

Ainsi, malgré une certaine confusion dans la chronologie des événements, qui avancent peut-être un peu trop vite entre deux chapitres, j'ai dévoré ce deuxième tome avec grand plaisir, et j'attends avec impatience de découvrir la suite de l'histoire du Démon du Shinsen Gumi !

Un second tome égal au premier. On apprend un peu plus à connaître les protagonistes, ainsi que de nouveaux qui ensemble formeront le Shinsen Gumi. On a d'ailleurs l'occasion d'en savoir un peu plus sur Soji, le gentil personnage qui possède un lourd passé et qui est dans contesté une lame très fine.
Un beau combat aussi avec Soji, vraiment très bien dessiné. La violence et la rapidité sont superbement retranscrit.
La fin nous laisse présager de bons duels et j'ai très envie d'en savoir plus sur le Shinsen Gumi.

Le tome 2 on pourrait s'attendre à une montée en profondeur des personnages, et puis non, les combats, les provocations sont le fil conducteur de toute l'histoire. C'est simpliste, classique, je n'ai pas éprouvé de montée de crise ou d'angoisse. Alors, oui c'est vrai, cela se veut historique afin de raconter, une époque de l'ère Edo et d'une milice qui n'a pas laissé un souvenir glorieux dans les livres d'histoire. Tout cela n'est pas au rendez-vous, le scenario pèche à nous emporter dans la légende, on ne ressent pas la pression des personnages, ni les enjeux de l'histoire.