Ce roman sous des allures de conte ressemble à un kaléidoscope des apparences et des faux-fuyants. Récit acerbe qui nous plonge dans l'odyssée d'une jeune fille croate devant fuir son île natale, l'île des paons direction Paris. Héra la narratrice se retrouve plongée chez sa tante où elle sera traitée comme une étrangère. Là-bas dans cette maison où règnent l'indifférence, une politesse dérangeante, le détachement et la morosité, le fils de sa tante et son oncle, Hugo, se lie d'amitié avec Héra. le petit garçon délaissé par ses parents n'aura de cesse de rechercher l'attention et la tendresse là où elles palpitent, près d'Hera. Projetée dans une jeunesse et une ambiance parisienne, Héra ne voit pas les dangers qui se profilent devant elle.
C'est dans l'oeil du paon que se trament les films de la vie, ce roman s'essaie à les délier un à un. Mettant en exergue la vision d'un monde artificiel où l'essence de la vie se joue devant nos yeux aveugles. Ironie du sort, Héra est photographe. Elle capture les instants de vie.
Tout en subtilités, l'auteure à travers ce premier roman s'attarde à un message métaphorique des peurs, des apparences, des non-dits jusqu'au mot final, la mort. le roman s'ouvre d'ailleurs par la mort de Titus, le paon majestueux d'Hera.
Je n'ai certainement pas cerné toutes les nombreuses subtilités dont fait preuve ce roman. Je l'ai survolé avec distance sans réellement arriver à m'attacher aux personnages, sans cerner d'émotions palpables. C'est un roman prometteur qui aurait, à mon sens, mérité un approfondissement de l'ordre des sentiments. Mais une lecture intéressante et agréable malgré tout.
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Une écriture déstabilisante car hachée. Des rencontres entre personnages plutôt heurtées, sans véritable liaison, des croisements plutôt. En fait, j'ai eu l'impression d'assister à des rencontres survenant comme dans un jeu d'autos tamponneuses. C'était assez déconcertant.
Des personnages, eux, sans grande consistance, sans sentiments, froids, distants, vivant les uns à côté des autres mais pas ensemble, et pour lesquels on ne ressent aucune empathie.
Une intrigue sans relief, sans cohésion, qui avance mais platement. Une succession de faits sans véritable suspense, sans effets spéciaux. Tout est linéaire et prévisible. de nombreux thèmes abordés mais mal exploités comme l'orgueil, le couple, la pédophilie...
Et pourtant un roman que j'ai lu jusqu'au bout, sans vouloir le lâcher, emportée parfois par une écriture qui flirte avec la poésie, surtout quand elle décrit la nature.
Un roman étonnant qui se voudrait tragédie grecque ou conte philosophique, mais auquel il manque beaucoup d'attributs pour porter le titre. Donner le nom de héros ou dieu grecs aux personnages ne suffit pas.
Un ressenti bien mitigé donc !
Héra a été élevée par son père sur l'île aux paons, une île sauvage, près de Dubrovnik. Mais la malédiction règne sur l'île et pour empêcher que sa fille, alors âgée de vingt et un ans, n'en soit atteinte, il l'envoie à Paris. Là, elle découvre la ville, se crée un cercle d'amis, mais semble assez éloignée de la réalité des faits et des gens.
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Un titre poétique pour une histoire onirique. On suit Héra, quittant son île croate pour fuir une malediction et qui débarque à Paris. Là elle va découvrir les joies et les tumultes de la vie parisienne. Ella va s'occuper d'Hugo, le fils de sa tante pour qui elle aura beaucoup d'affection. Mais vivre à Paris c'est aussi découvrir les faux semblants.
Construit en 4 parties chacune représentant une saison, ce livre à la manière d'un roman initiatique, dévoile Héra devenant femme ; il va sans dire que le prénom n'a sans doute pas été choisi au hasard et évoque la mythologie grecque. Mi-conte, mi-roman, il m'a toute de même manqué un peu de consistance. J'aurais aimé en apprendre plus sur Héra, que le personnage soit plus développé. Je n'ai pas non plus saisi l'allure thriller psychologique que le roman a pris dans les dernières pages.
J'ai certes passé un agréable moment mais j'avoue avoir été un peu déçue. Je n'ai pas compris la fin et me suis surtout demandée pourquoi achever cette histoire ainsi. Un goût d'inachevé persiste malgré une écriture poétique et envoutante.
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Glaçant, perturbant, lugubre. Il y a, dans ce roman, une noirceur qui s'étale avec grâce et éloquence. le contraste est saisissant, déconcertant. C'est donc, sur ce point, une réussite car il en faut du talent pour écrire le noir avec une plume d'un blanc éclatant. En revanche, bémol, je trouve que les personnages ne sont pas vraiment travaillés, pas totalement maîtrisés. Ils ont l'air de ne pas être finis, un peu flasque, un peu mou. Il leur manque une ossature, une colonne vertébrale. L'histoire en pâtit donc. Dommage car ce roman semble avoir d'indéniables qualités.
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L'oeil du paon n'est pas le genre de livre vers lequel je me serais tournée naturellement, c'est ce qui est bien avec les masses critiques c'est qu'elles me permettent de découvrir des styles, genres ou époques (en l'occurence 21ème siècle) auxquelles je ne suis pas habituée.
Maintenant que je l'ai lu et terminé, je dois dire que ce livre me laisse une sensation grandement mitigée.
Héra, jeune femme franco-croate, est contrainte de quitter son île natale en Croatie ; l'ile de paon, où elle vit seule avec son père depuis la mort de sa mère. Pourquoi ? Car il semblerait que ladite île soit maudite et afin de la sauver son père l'envoie à Paris chez sa tante.
Je dis mitigée car le début du roman m'a paru un peu trop précipité, les événements s'enchainent sans transition ou continuité naturelle ; du jour au lendemain elle arrive chez une tante glaciale, du jour au lendemain elle développe une relation fusionnel avec son cousin Hugo, et en bonus noue une amitié excessivement rapide avec l'instituteur de ce dernier. le train-train quotidien s'installe en un temps record.
Ajouté à cela une chose que je déplore vraiment dans beaucoup de romans actuels ; des chapitres qui ne font que 2 ou 3 pages, eux-mêmes constamment découpés en de multiples sous paragraphes... Un agencement superflu qui, pour ma part, entrave un peu l'immersion dans l'histoire. Mais passons.
Après la première moitié du roman j'ai trouvé que l'histoire gagnait un peu en profondeur et même en assombrissement. Héra qui était si naïve et réservée à son arrivée, devient de plus en plus affirmée voire superficielle et cynique au contact de cette vie parisienne et du monde de la photographie. Dans cette nouvelle vie elle va rencontrer des tas de gens, des portes vont s'ouvrir à elle qui lui permettront de réaliser ses rêves, mais elle devra faire des choix et ces choix auront de graves conséquences...
Plus on avance et plus l'histoire devient tout à fait noire. À la caricature bobo, la toxicité familiale, le diktat des apparences, s'ajoute mysticisme, traque, suicide et abus sexuels.
Ce roman est fait d'un mélange étrange et sordide, qui m'a beaucoup décontenancée.
Je ne me suis pas attachée aux personnages (si ce n'est le petit Hugo peut-être...), car ils n'étaient pas assez creusés pour cela. Mais j'ai comme assisté de l'extérieur à une histoire si étrange que je n'arrivais pas à la lâcher, et où la plume talentueuse parfois presque poétique de l'autrice m'a poussé, emmené. Bref, un roman en demi-teinte.
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Un roman rapide à lire sur une jeune femme qui découvre Paris et se découvre elle-même au fil de ses rencontres.
Deux événements coups de massue cassent l'histoire, la rendant plus profonde, plus noire et plus intrigante.
Malheureusement, je ne me suis pas suffisamment attachée aux personnages et la fin m'a déçue ; le dénouement trop évident « justifie » trop simplement les évènements tragiques de l'histoire.
Un premier roman très prometteur tout de même !
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Le début qui se passe sur cet archipel mystérieux m'a envoûté, l'arrivée à Paris et la description qu'en fait Hera est intéressante, tout comme le personnage de la mère d'Hugo, névrosée et cruelle et dont le couple s'essouffle. J'ai malheureusement fini par décroché, tout est un peu trop superficiel et on a du mal à y croire. Les personnages manquent souvent d'épaisseur, je n'ai pas pu m'attacher au personnage d'Hera, j'ai même l'impression que l'auteur lui même n'a pas réussi à trancher. J'ai quand même terminé la lecture, la plume est prometteuse malgré tout et on ressent une vraie sensibilité de la part de la jeune auteure dont la poésie mérite d'être explorée.
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C'est un premier roman, alors oui certaines péripéties sont maladroites car trop attendues voire irréalistes, oui on y croit moyen à cette histoire de malédiction amenée très vite et intégrée artificiellement au reste de l'intrigue.
Mais je l'ai lu d'une traite, m'étant attachée non pas à Héra elle-même, mais à son destin, tel un personnage invisible.
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Cette histoire commence un peu comme un conte: une île presque déserte peuplée de paons. Mais le conte s'arrête bien là: Héra, en raison d'une malédication, se retrouve projettée à 21 ans à Paris. En fait ce qui était un peu prometteur (une malédiction qui la suit jusqu'à Paris) disparait bien vite derrière la frivolité et l'orgeuil du personnage principal. Bref, malgré des thèmes très sérieux abordés plutot en fin de roman, (qui arrivent un peu d'on ne sait où d'ailleurs) je n'ai pas accroché.
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