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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec Lilia Hassaine, j'ai fait le parcours à l'envers.
J'ai déjà découvert cette brillante auteure grâce à son deuxième roman « Soleil amer », pour continuer avec son premier, un roman sur la vie d'Héra.


Cette fiction est très originale et tend plus vers le thriller psychologique. L'histoire de la douce jeune fille Héra qui commence dans un jardin d'Eden quelque part sur cette île en Croatie, va-t-elle se terminer dans un autre lieu moins paradisiaque ?
Ce sera à la lectrice et au lecteur de le découvrir.

Le roman, qui ressemble aussi à un conte mythologique, est partagé en quatre gros chapitres qui représentent les quatre saisons. J'ai trouvé qu'il était toujours écrit avec une grande poésie, mais peut-être un peu moins bien travaillé que « Soleil amer ». Nous sommes tout de même avec un premier roman.

Lilia a enchevêtré plusieurs histoires fortes, parfois fantaisistes qui peuvent paraitre pour certains lecteurs, presque invraisemblables.
Mais j'excuse volontiers les petites maladresses de l'auteure, car le récit fut pour moi, intense et captivant. Et j'ai été happé par ce mystère et ce suspens qui s'en dégageaient.


La vie d'Héra, le personnage principal du roman, commence donc comme un conte de fée, alors qu'elle vit sur son île des paons, sereine et calme avec son père Adonis.
Mais plusieurs évènements vont pousser Adonis à éloigner sa fille de l'île, comme pour l'éloigner d'un quelconque mauvais sort.

Héra va donc se retrouver seule en plein Paris et sera logée par sa tante Agathe.
La jeune fille va donc être très vite plongée au sein de cette famille bizarre, presque anxiogène.
Agathe n'est pas une femme avenante, peu aimable et qui a l'air d'être toujours fatiguée.
Elle forme un couple étrange avec son mari Laurent. Un homme taciturne qui est souvent absent et qui a des petites habitudes bien singulières.
Ce couple aux amours fatigués, ont un petit garçon Hugo. Celui-ci délaissé par une mère qui est las de s'en occuper, passe des heures tout seul, avec une grande mélancolie.

En échange du gîte, la tante va donc charger Héra de toutes les tâches ménagères de la maison et surtout de s'occuper d'Hugo. Un lien très fort va donc se créer entre cette jeune fille perdue dans la capitale et ce petit garçon en manque d'amour et de tendresse.


Pour se libérer de toutes les contraires de ses tâches quotidiennes et de son ennui, Héra va peu à peu découvrir Paris, s'adonner à sa passion qu'est la photographie et va faire petit à petit des rencontres, dont celle avec Gabriel, le maître d'école d'Hugo, surprenant lui-aussi.
Des rencontres parfois trop hasardeuses pour être honnêtes.
Mais Héra, qui souhaite à tout prix sortir de la grisaille de sa vie à Paris, qui souhaite aussi s'épanouir, s'accroche à ses nouveaux amis, à leur flatterie et à leur fausse bienveillance.


Héra va alors bientôt perdre pied à la réalité, sollicitée par une foule qui bourdonne autour d'elle et la grise. Elle oubliera les rares personnes sincères qui croient en elle et qui l'aiment vraiment
Et dans toute cette ivresse, la jeune fille aura à faire des choix.


Une suite d'évènements va se produire, des petits secrets seront percés en plein jour.
Héra aura telle un restant de lucidité pour prendre conscience qu'elle est peut-être, elle aussi, en danger ?
Et aura-t-elle les ressources nécessaires pour protéger son entourage et les êtres qu'elle aime ?
*


Il est 11h30, ce matin dans cette belle salle du château du Clos de Vougeot.
Je retrouve Lilia Hassaine avec toujours sa grande gentillesse et surtout son beau sourire. le monsieur que je suis, est encore tombé sous le charme de la jolie jeune femme !
Après un échange très touchant sur ce roman, je prends congé d'elle à regrets, en lui faisant un dernier signe.
Elle me répond en agitant à ce que j'ai cru voir une belle plume de paon.
C'était donc elle Héra ?
Elle m'avait attiré jusqu'à l'Olympe et j'avais évité la jalousie de Zeus.


Je redescendis parmi les hommes…


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C'est en une seule soirée que j'ai dévoré ce premier roman de la jeune Lilia Hassaine, 28 ans, qui a quitté cette année l'équipe de Quotidien pour finir de se consacrer entièrement au roman qui fait l'objet de mon commentaire : "L'oeil du Paon", publié chez Gallimard en octobre 2019.

S'ouvrant sur un prélude insulaire croate, nous suivons la jeune Héra dans sa première année à Paris, où elle emménage chez sa tante dans un appartement cossu. Traitée comme une domestique, elle noue une relation touchante avec son petit cousin Hugo qui trouve auprès de sa grande cousine l'affection que ne lui donnent plus ses parents. En l'accompagnant à l'école, Héra rencontre Gabriel, l'instituteur d'Hugo, qui lui fera découvrir la vie parisienne, les charmes et les mystères de la capitale, et à ses dépens, ceux de ses habitants... La vie et la cruauté de ses drames rappellent Héra à l'ordre, et le roman d'initiation prend quelques pages avant la fin une tournure de thriller psychologique.

Le choix du prénom Héra n'aura pas échappé au lecteur et donne déjà un indice quant au caractère "bien trempé" de la jeune protagoniste. A l'image des plumes de paon, la plume de Lilia Hassaine est poétique et raffinée. Mais sans prétention : c'est ce talent qui semble naturel et non forcé qui m'a conquise (je dis bien "semble", car je ne doute pas instant du travail nécessaire en amont pour produire cette qualité littéraire). La lecture est fluide et les chapitres sont courts, les paragraphes aérés, l'histoire suit son cours et l'auteure nous tient en haleine jusqu'à la fin. La fin ou l'absence de fin, j'imagine que cela déprendra des lecteurs! L'univers culturel est travaillé, en témoignent les différentes références artistiques, littéraires et cinématographiques disséminées délicatement, du bout du doigt, tout au long du récit (mention spéciale pour La Femme d'à côté avec la délicieuse Fanny Ardent!). Néanmoins j'aurais aimé que les personnages soient un peu plus approfondis et travaillés émotionnellement et psychologiquement parlant, j'aurais aimé savoir plus concrètement ce qu'il se passait dans la tête d'Héra. Mais, outre le parti pris et la sensibilité des descriptions à la troisième personnes, cela ne nous est offert qu'à quelques reprises par le biais de bribes de carnet intime et de dialogues dans lesquels la protagoniste s'affirme de plus en plus. Frustrée serait un bien grand mot, mais en le refermant, une sensation de regret m'a parcourue : "mince, le livre est déjà fini, j'aurais aimé en lire encore!" (et pourtant, il était déjà 2h30 du matin!).

Une auteure très prometteuse que je ne manquerai pas de suivre! A lire!
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Héra doit partir de son île natale où son père souhaite à tout prix qu'elle s'éloigne de la malédiction qui la menace. Elle va alors atterrir à Paris, chez sa tante Agathe. Seule et perdue dans la capitale elle va vivre au sein de cette famille où Agathe n'a plus goût qu'à l'indifférence envers son mari et son enfant Hugo. le jeune Hugo va émouvoir Héra, et elle va un temps servir de bonne à tout faire pour cette famille aisée, avant de trouver une place au sein du Paris glamour et artificiel. En effet, elle va faire la rencontre de Gabriel, un jeune homme ténébreux qui va l'aider à s'évader de cette prison familiale où personne ne se parle, malgré son amour pour le petit Hugo. Elle va s'adonner à la photographie, sa passion, voguer de rencontres en rencontres et s'oublier elle-même, se calquant aux personnes artificielles qui l'entourent.

Je n'en dirai pas plus ce serai gâcher la découverte de ce roman que j'ai trouvé très bon. Tout le long on sent une tension, une énigme, qui doit se résoudre mais qui se cache derrière tous les personnages. J'ai lu le livre d'une traite. On va au plus simple, au plus direct de l'action, tout en s'interrogeant sur cette superficialité qui fait oublier l'essentiel. Qui nous aveugle parfois. C'est un roman très contemporain de par son contenu mais presque poétique et digne d'un conte en même temps. C'est superbement bien géré et pour un premier roman je tire mon chapeau.
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« Tout être beau a l'orgueil naturel de sa beauté et le monde aujourd'hui laisse son orgueil suinter de toutes parts. » Extrait de Noces à Tipasa d'Albert Camus. Et quelle créature plus légitime pour parader qu'un paon majestueux, au plumage couronné d'un camaïeu de bleu, faisant la cour à ses promises.

Paris. Ville lumière qui appâte au loin dans son halo, tel le phare des marins dans la nuit noit. Cette ville aux multiples facettes, qui forgent des personnalités aux fils de ses nuits débridées, de ses nuits sans sommeil, de ses nuits sans autre but que de se sentir vivant. de ses journées ensoleillées mais ensommeillées, où le paraître brille de ses plus beaux atours, à s'en brûler la rétine. A s'en brûler les ailes.

Adonis. Amant mythique d'Aphrodite et Persephone, symbole dès saisons et des fins tragiques. Des amours désastreuses. Adonis, veuf et père aimant, se pavanant au milieu de ses paons et de sa fille.

Hera. Femme de Zeus. Déesse toute puissante. Fille d'Adonis, aux croyances mystiques chevillées au corps. Exilant sa fille pour son salut, ne sachant pas qu'ainsi il devient le maître de sa perte.

Gabriel. L'archange, le protecteur. Qui se mue en Belzebuth, et profane le plus pur des trésors.

Des personnages aux oeillères magistrales, dans un huis clos flamboyant. Préférant de loin la valses des apparences, maintenues par des paradis artificielles socialement tolérables et tolérées. Hera, heroine tragique embrassant à merveille son prénom antique.

Une claque que ma lecture de l'oeil du paon de Lilia Hassaine, qui m'a maintenue en haleine jusqu'au dénouement, à la hauteur de la tragédie contemporaine qui se joue devant nos yeux.

Belle lecture à vous !
Lien : https://lesjolismotsdeclem.c..
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Héra a grandit sur une île sauvage croate. Photographe amatrice, ses premiers modèles sont ses chers paons aux couleurs chatoyantes. Son père, veuf, envoie sa fille à Paris chez sa belle-soeur pour lui offrir une autre vie et de nouvelles perspectives.
Chez Agathe et Laurent, seul leur fils Hugo – son jeune cousin – est sympathique et accueillant. Mais Héra trouve une consolation dans sa découverte de Paris. Elle est attirée par le magnétisme de la grande ville, par toutes les possibilités qu'elle permet.
Paris offre à la jeune ambitieuse de nombreuses occasion de développer son art. Héra ne tarde pas à se constituer un petit groupe d'amis, et notamment Gabriel, l'instituteur de Hugo. Adepte des soirées parisiennes, il lui fait rencontrer des personnes variées et fantasques. Il sera surtout à l'origine de sa rencontre avec George Klein, un célèbre galeriste qui fait et défait les renommées. La protecteur tombe sous le charme de sa protégée mais Héra le trahira. D'ailleurs, elle trahira tout et tout le monde, aussi bien ce qu'elle est que ceux qui l'entourent. Car, au fond, Héra est une orgueilleuse que le succès va griser et détruire.
Dans ce roman, que je qualifierais de conte, Lilia Hassaine dresse le portrait d'une jeune femme qui se brûle les ailes à vouloir aller trop loin, trop haut et trop vite. Trop sûre d'elle-même, trop juvénile, elle ne voit pas. Elle photographie mais manque de vision, c'est là le comble.
Bien que L'oeil du paon soit son premier roman, je l'ai lu après Soleil amer. Autant dire que j'ai été surprise et décontenancée tant les deux oeuvres sont diamétralement différentes. L'écriture est ici poétique et sensuelle, le récit est onirique. J'ai aimé détester Héra pour son manque de jugeote et son don pour l'autodestruction.
Au dos du format poche, il y a un compliment élogieux de David Foenkinos qui vante l'originalité de cette nouvelle autrice. En lisant le livre je pensais justement et avec amusement que l'auteur des Souvenirs et de Charlotte pourrait écirre une fable moderne dans ce style.
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Héra a 21 ans lorsque son père lui fait quitter l'île sauvage où elle a grandi. Elle s'installe chez sa tante, à Paris, où elle est traitée en servante et s'occupe du petit Hugo. Rapidement, elle se fait des amis et profite de la vie nocturne de la capitale, tout en nourrissant le rêve de devenir photographe. Mais il y a un danger, indéfinissable, qui plane.
Il est impossible d'en dire plus sans en dévoiler trop. Ce roman est très surprenant. Plus léger qu'il n'y paraît, plus glaçant qu'on imagine. Une tension subtile est présente tout au long de la lecture, et rien ne laisse présager son origine.
J'ai vraiment beaucoup aimé !
Mention spéciale au fait qu'il s'agit d'un premier roman, et qu'il fait preuve d'une vraie originalité. C'est suffisamment rare pour être souligné !
Bref, un coup de coeur pour moi.
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Une vraie claque! On est bercé dans la découverte de Paris et de tous les aspects cachés de la capitale au travers des yeux et des actions d'une jeune insulaire. J'ai été happé tout le long, il est difficile de lâcher ce livre avant de l'avoir terminé. On se pose énormément de questions, le livre est autant addictif que dérangeant. Ce roman m'est resté très longtemps en tête après la fin de ma lecture, et qui va continuer à me faire réfléchir quelques temps.
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Une belle découverte .Un roman sur les apparences, l'écart entre le moi social et le moi intime . Une histoire sombre et dérangeante mais aussi pleine de poésie et parfois proche de l'ambiance d'un rêve .Un roman impossible à lâcher !
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La c'est sûr, Lilia Hassaine est devenue, en deux romans, une de mes auteurs fétiches. Quelle plume !
Je les aïs lus dans le désordre et de savoir qu'il s'agit là de son premier me fait penser qu'elle est entrée en force dans la littérature.
L'histoire est prenante à souhait. Héra et Hugo en sont les personnages centraux. Hera d'une île de Croatie, vit entourée d'amour est envoyée, pour cause de croyance superstitieuse, en France chez un oncle et une tante,. Chez eux, elle deviendra la bonne à tout faire, y compris s'occuper de Hugo auquel elle va s'attacher comme elle s'attachera à Gabriel, son instituteur. Mais, par lui, elle fera la connaissance d'hommes qui semblent assez étranges pour certains.

Voila donc un excellent suspens qui mérite amplement son prix Elle 2021
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Ce premier roman que j'ai dévoré, est addictif, surprenant, plein de poésie, cynisme et d'ambition. Coup de coeur !
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