Quand les enfants Finaly devinrent une affaire d'Etat

Les lecteurs ados, qui auront pris goût aux récits inspirés de faits réels sur des histoires d'enfants ou d'ados( c'est souvent la demande d'ados lecteurs à cet âge, pour trancher avec la fiction et un peu avec l'enfance), pourront après " Quintland" de Fred du Pouy se tourner vers ce roman de Yaël Hassan, sur le drôle de parcours des enfants Finaly.



Le destin de ses deux petits frères va se compliquer après la disparition de leurs deux parents, victimes des rafles juives.

Nous sommes après la Seconde Guerre et pourtant, le fond, malgré sa dureté, restera, si l'on peut dire anecdotique. Ce qui nous intéressera se passera après.

L'auteure se penchera sur la dure lutte adminstrative pour Margarete Fischl pour récupérer ses neveux.

Margarete, qui fuira plus tôt les persécutions de l'Autriche à la Nouvelle Zélande, apprendra après la guerre la survie de la famille de son frère et tentera de réunir la famille.

Ils sont bien traités et bien nourris auprès d'une directrice de crèche qui s'était chargé de les cacher.

Yaël Hassan ajoute quelques détails qui, malgré les faits, jettera un froid sur l'héroïsme de certains personnages.

En période de crise, la noblesse devient chère payée, jugeons nous.



On imagine que l'auteure s'est sérieusement documentée et le récit nous fait progressivement penser à ses faits divers que l'on lit dans la revue "Le nouveau Détective".

"... Mme Brun ne comprend pas.

Pourquoi cette famille si lointaine, si étrangère, veut-elle récupérer ces deux garçons qui lui sont, somme toute, inconnus?

Et puis ces courriers et démarches de Margarete commencent à l'agacer sérieusement.

Dès lors, elle va tout mettre en oeuvre pour empêcher le départ De Robert et Gérard en Nouvelle Zélande. Mais il faut agir avec finesse, pense-t-elle, ne surtout pas braquer la famille...".



L'auteure axe son récit sur l'argument majeur, le bien-être des deux enfants, débattu devant les tribunaux et par correspondances échangées.

Le roman "réquisitoire" sera, par les faits réunis, éloquant d'ironie et sans concessions.

Les jeunes lecteurs se feront leur propre opinion.

Loin de vouloir remettre en question le pouvoir judiciaire dans l'esprit de ses lecteurs, Yaël Hassan semble surtout nous souligner que les lois sont faites et appliquer par des hommes.

Ce fait divers est le triste cliché des moeurs d'une époque et son exemple inspirera probablement la réflexion, la nécessité de prendre de la hauteur.

Intéressant, sans nul doute.

C'est la première fois que je lis un docu-fiction en roman, et j'en profite pour remercier Babelio et les éditions Scrinéo de m'avoir permis de le faire.

C'est un témoignage d'une affaire que je ne connaissais pas et d'une période que je méconnais également : l'histoire de deux très jeunes enfants juifs cachés pendant la guerre par une directrice de crèche catholique qui refuse ensuite de les rendre à leur famille, allant jusqu'à les faire baptiser, les déplacer d'institution religieuse en institution religieuse et même à leur faire endosser de fausses identités.
D'affaire familiale et privée, elle est devenue nationale puis internationale.

J'ai appris de nombreuses choses sur la France d'après-guerre. Cette histoire est peut-être emblématique : il y a probablement eu d'autres cas comme celui-ci, même si l'histoire des enfants Finally a duré des années et des années..

On dirait un polar, avec suspense, rebondissements, personnages louches (ici, des prêtres en soutane!) tant c'est prenant; malheureusement, cette affaire concernait de véritables personnes qui ont souffert.
Les photos et documents d'époque le soulignent.

L'auteure essaie de présenter les faits tels qu'elle en a pris connaissance et tels que les témoins ou protagonistes de l'histoire les lui ont présentés.
On sent pourtant dès le départ qu'elle a pris parti et on la comprend tant l'enjeu (la garde et le bien-être de deux enfants) est d'une grande charge émotionnelle.
Ce récit est aussi un plaidoyer, un écrit engagé pour dénoncer les injustices que l'on peut faire en pensant bien faire.
On y lit également ce qu'au nom de la religion, certains protagonistes de l'affaire ont pu faire de bien (cacher et protéger des enfants juifs pendant la guerre) et de mal (les soustraire à leur famille pour les convertir au catholicisme).
On voit d'ailleurs que la religion est instrumentalisée par un des personnages (Mlle Brun) pour parvenir à ses fins.

Le style est clair, simple, presque pédagogique et le découpage en chapitres très courts et surmontés de titres "accrocheurs" montre que le roman est destiné à un jeune public.
Je ne m'y suis pourtant pas ennuyée et même si ce n'est pas mon genre de lecture habituelle, je l'ai lu avec plaisir et en suis ressortie enrichie dans ma connaissance historique.

A partir de 10-11 ans

Je tiens à remercier les éditions Scrineo et à Babelio pour m'avoir fait découvrir ce livre lors de la dernière opération Masse Critique.
Ce n'est pas vraiment un roman, ce n'est pas une fiction non plus car les événements qui s'y déroulent sont tirés d'une histoire vraie. Disons que ce récit raconte l'histoire de deux frères séparés de leurs parents avant que ces derniers soit envoyés dans les camps de la mort. Les jeunes Gérald et Robert vont être confié à une directrice de crèche austère pour les cacher et les protéger jusqu'à la fin de la Guerre. Quand cette dernière arrive, la tante des Finaly veut récupérer les enfants mais c'est sans compter sur la ténacité et la mauvaise foi de cette chère directrice Melle Brun. S'en suit alors une cavale sans fin pour les orphelins et une bataille judiciaire acharnée pour la famille.
Un bon livre pour la jeunesse qui aborde des sujets difficiles comme le fanatisme religieux et pour découvrir la seconde guerre mondiale sous un angle différent.

L'histoire réelle de deux enfants juifs, Robert et Gérald Finally sauvés de la déportation par la directrice d'une crèche qui refuse après la guerre de rendre les enfants à leur famille. une bien vilaine page de l'histoire d'après-guerre. Sous forme d'un documentaire romancé, l'auteur raconte de façon simple et précise l'histoire de ces deux enfants pris dans la tourment de l'époque

Merci aux éditions Scrineo et à Babelio pour m'avoir envoyé ce livre destiné à nos chers adolescents (niveau Collège).

Je croyais naïvement que je savais pas mal de choses sur la deuxième guerre et encore une fois je découvre que finalement ce n'est pas vrai : ce fait-divers m'était complètement inconnu. Donc, j'ai commencé ce livre avec un a priori plutôt positif : j'allais apprendre quelque chose en lisant ! J'adore !!

Ce livre est vraiment bien présenté, la couverture est originale et je pense accrocheuse pour nos chères têtes blondes. Il est clair, aéré, pas de chapitre mais des têtes de paragraphes qui guident le lecteur donc, il n'y a aucun problème de suivi. le langage est direct, l'auteur fait appel aux points d'exclamation et ravive l'intérêt du lecteur de manière régulière. Franchement, c'est assez agréable à lire et j'ai été prise par les évènements même si je connaissais la fin, je souhaitais savoir « comment ».

L'histoire uniquement basée sur des faits réels est plutôt bien présentée, de manière chronologique, très détaillée, avec des vrais extraits de lettres qui viennent ponctués le récit. L'écriture est vivante : on fait un bond dans le passé.

Donc ce petit livre reste globalement intéressant, instructif et facile à lire. Je ne vois qu'un seul bémol mais il est à mes yeux importants … L'auteur Yaël Hassan a une belle plume mais pour un livre historique, le parti pris sans équivoque de l'auteur m'a un peu dérouté (même si je peux le comprendre). Il me semble que cela n'était pas nécessaire tant les évènements parlent d'eux-même.

Cela reste définitivement un livre à conseiller, un livre pour ne pas oublier les périodes sombres et compliquées de notre histoire.
Lien : http://ideeslivres.jimdo.com..