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Dans ce roman fluide et rythmé, on ne sait jamais où commence la fiction et où s'arrête la réalité. Sven Hassel affirma que « 90 % de cette histoire reposait sur des faits réels », mais il brouille les cartes, notamment par des introductions de chapitres en italique qui suggèrent une rupture avec le reste du récit. Au vu du titre, je pensais avoir affaire à un roman Fantastique. Il n'en est rien. Il s'agit d'un roman de guerre, pur et dur, qui nous plonge dans le quotidien d'un bataillon disciplinaire engagé sur le ostfront, avec l'équipage d'un char d'assaut Panzer IV. L'Histoire étant écrite par les vainqueurs, il est rare de lire ou de voir des romans ou films qui se passent du point de vue allemand. Mais les quelques oeuvres qui le font donnent souvent d'excellents résultats, sans doute parce que le manichéisme propre à la vision traditionnelle de la WWII (les gentils ont vaincu les méchants) a tendance à falsifier la vérité humaine. Je pense évidemment au chef-d'oeuvre de Sam Peckinpah, "Croix de fer".

Sven Hassel sait de quoi il parle, et sait retranscrire l'âpreté des combats, la routine du front, la fracture morale de soldats qui ne veulent pas se battre, qui rejettent l'idéologie nazie et détestent les SS, mais sont obligés de donner leur vie et de voir crever leurs camarades dans d'atroces souffrances. Les personnages sont magnifiques, hauts en couleur, et le roman fourmille de ces petits instants d'intimité et de camaraderie, souvent très drôles, qui rendent réels ces hommes en noir & blanc, qui disparaissent peu à peu dans l'oubli à mesure que les années passent. L'écriture n'est pas aussi maîtrisée (jugement à relativiser du fait de la traduction) que celle de Hemingway dans L'adieu aux armes, ou de Erich Maria Remarque dans A l'ouest, rien de nouveau, mais il n'en reste pas moins que La légion des damnés est un livre essentiel sur la réalité de la guerre. La réalité, c'est que la guerre est une saloperie.

Malgré la polémique que fit naître un journaliste Danois dans les années 70 (il affirma que Sven Hassel était un imposteur et un collaborationniste nazi), polémique remise en cause par le fait que ce journaliste s'avéra être un négationniste de la Shoah, et malgré quelques longueurs en milieu de récit, La légion des damnés est une violente diatribe antimilitariste et anti nazie, une dénonciation de la folie humaine, de l'aveuglement idéologique et de l'embrigadement. Un roman qu'il est donc de bon ton de ressortir des placards et de relire d'urgence, avant qu'on ne refasse les mêmes erreurs.
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'' Il est hors de question que je mette les pieds là-dedans ! C'est leur rendre hommage mais ils n'ont que ce qu'ils méritent. Ils ne devraient même pas à voir de lieu comme ça pour eux. ''
Voilà ce qui m'a été donné d'entendre lors de mes vacances en Normandie... Où étions-nous ? À La Cambe, au cimetière militaire allemand... Que n'ai-je trouvé injustes ces paroles... Et c'est sans le rétif que nous avons mis un pied en ce lieu, pour découvrir en premier la tombe de deux tous jeunes soldats, 16 et 17 ans...
Voilà l'épisode que m'a rappelé ce premier roman de Sven Hassel. Quand des générations ont vu les '' boches'' comme des monstres sans faire de distinctions, cette équipe de tankistes nous hurle que la guerre, c'est l' horreur, peu importe votre nationalité, votre grade, votre sexe...
La Cambe est plein de Sven, de Vieux, de Porta, de Pluton qui n'avaient rien demandé, qui n'avaient même rien à voir avec tout ça, avec la folie de leur dirigeants (qui eux, n'ont payé le milliardième de leur dette), on les retrouve vrais et entiers dans La Légion de Damnés.
Sven Hassel à été accusé de ne pas avoir raconté la vérité, sa vérité en tout cas ; accusé d'être un collaborateur Nazi cherchant à faire pleurer dans les chaumières... Je n'y crois pas... Bien que je ne sois pas capable de discerner l'Histoire du roman, je suis convaincue que c'est honnêtement que l'auteur nous rapporte sa vision de sa participation à la guerre.
Pour ceux qui se demandent comment à été perçue la guerre du côté de la chair à canon ; pour ceux qui sont capable de se détacher du sempiternel '' les bons et les méchants '', ouvrez ce livre pour voir à quel point les soldats en uniforme noir des unités blindées, les grenadiers en Fledgrau, et j'en oublie, détestaient leurs supérieurs pour l'enfer auquel il les ont condamnés - au moins autant, peut-être même plus que nos anciens qui ont partagé ces heures si noires ne notre Histoire.
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Un livre fort, fou, raconté d'une manière tellement particulière que des années après, je me souviens toujours de l'atmosphère délicieuse de ce roman de guerre, basé à 90% de faits réels.

Les amis de Sven Hassel sont de drôles de gars, de joyeux drilles, même. Hassel, contraint de servir dans l'armée Allemande, s'évade. Las, il est repris et se retrouve dans régiment disciplinaire.

De l'humour trempé dans l'encrier du cynisme, de la grandeur humaine entre lui et ses amis. On se surprend même à espérer que ses amis s'en tirent, tellement ils sont attachants, ces hommes qui n'avaient rien demandé mais que la guerre est venue chercher de force.
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Je l'avais déjà lu fin des années 70, c'est donc une relecture sans ennuis.
Je ne suis jamais déçu des histoires de Sven Hassel.
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Un livre prenant, qui nous amène dans le monde obscur et inaccessible des soldats allemands d'un bataillon disciplinaire.

Ce livre est un témoignage (90% des faits sont d'inspiration réelle) unique et peu commun d'un simple soldat de la Wehrmacht.

Il dépeint l'horreur de la guerre, la chance qui protège les soldats jusqu'au jour où une balle, une explosion, un coup de couteau met fin avec plus ou moins de souffrance à la vie.

Il décrit aussi l'absurdité de la guerre et de la distance entre le simple soldat et les officiers qui s'amusent à faire avancer les pions sur une carte sacrifiant des milliers d'âmes l'espace d'une seconde.

Finalement allemands et russes partagent la même haine de leur officiers, des commissaires politiques et des SS, tous ceux aiment la guerre pour la mort et qui veulent en découdre coûte que coûte mais de préférence loin du front.

Enfin, ce livre montre un sentiment au sein de la Wehrmacht de défaite inéluctable assez tôt (1942-43) dans la guerre, et d'incompréhension de la stratégie jusqu'au-boutiste du fou Hitler qui décide la guerre totale et envoie ainsi le peuple allemand jeunes vieux blessés à une mort certaine.
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Ce premier livre de S Hassel n'est pas du tout comme les autres , il ne fait pas partie de la saga du petit groupe de survivants . Il n'est encore qu' une thérapie ! On sent que l' auteur se réveille encore la nuit en hurlant et que ce livre est motivé par l' évacuation de l' horreur stockée dans sa mémoire vive : ce truc qui l' empêche sans doute de vivre. C'est le livre le plus poignant et aussi le plus dur de Hassel . C'est un cris d' horreur qui passe pas la gorge, et on sent que , souvent les mots ne fonctionnent qu'insuffisamment , par rapport au cubage réel de l' horreur qu'ils doivent porter et qui est encore en 3D et au présent .
La saga de la petite bande de copains de mort du penal batalion ne va commencer que dans le N°2 où peut-être on va pouvoir trouver " cette ambiance délicieuse " ( ?!!) qui manifestement ne peut être trouvée sous ce premier titre.
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Superbe récit. le narrateur est un soldat allemand qui hait la guerre. Mais il n'a pas le choix et est entraîné dans cette boucherie mondiale que fut la Seconde Guerre.
Il nous plonge dans l'horreur. Il nous décrit les scènes de guerre, de torture, les assassinats, les crimes. Pas seulement ceux des autres, mais également les siens.
Ce livre évite les clichés des romans sur la WWII : les allemands sont tous méchants, les alliés sont tous gentils. Il apporte des nuances et nous montre que tout n'est pas si simple. Par exemple il décrit comment des soldats allemands ont sympathisé avec le peuple russe et même avec des soldats russes pendant l'invasion allemande !
Généralement, les livres sur la seconde guerre mondiale sont très binaires et agaçants. On a du mal à les finir. J'ai eu du mal à lâcher celui là. Je l'ai commencé dimanche soir et fini lundi après-midi !

Je recommande fortement !
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