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Chantal Philippe (Traducteur)
EAN : 9782878582505
428 pages
Viviane Hamy (10/09/2007)
3.75/5   28 notes
Résumé :
Gyula, qui possédait le pouvoir temporel et veillait sur les hommes, et le Künde, qui veillait sur les âmes.e siècle, l’Europe centrale est au coeur de toutes les convoitises : Rome et Byzance se partagent les territoires, tandis que la menace germanique croît inexorablement. Dans ce même temps, les Magyars ont vécu une tragédie fatidique : le Künde Kurszán, pris dans un piège, a été assassiné ainsi que son fils ; depuis, les Magyars n’ont plus d’instance spirituell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le prince et le moine est un roman qui nous transporte dans l'Europe centrale du Xe siècle. Les Magyars sèment la panique mais commencent à rencontrer une résistance plus concertée et se replient dans la plaine pannonique, se sédentarisent. Alors, ils deviennent l'enjeu de l'Église catholique de Rome et de l'Église orthodoxe de Constantinople. Cette lutte exacerbe les rivalités entre les différents clans et elle éclate presque en guerre civile. C'est dans ce climat que le moine Stephanus de Pannonie est envoyé pour évangéliser les « Türks » comme on les appelait (apparemment). Mais il a un agenda secret : évangélisés, avec un roi chrétien, ils pourraient servir de contrepoids dans les luttes entre le pape et l'empereur germanique.

Aventure, politique, religion, guerre… tous les éléments d'une intrigue magistrale réunis en un seul bouquin. Bref, c'est une histoire avec beaucoup de potentiel. D'emblée, j'étais preneur car je suis fasciné tant par l'histoire que par la Hongrie. Et l'auteur Robert Hasz réussit rendre le tout accessible au lecteur. La traduction française inclut une carte géographique et une chronologie, au début. Ça peut en aider plus d'un.

Ceci étant dit, je me demande si une narration centrée sur le moine Stephanus était la meilleure option. le bon côté, c'est qu'on voit les Magyars d'un point de vue externe. C'est une belle façon de faire découvrir les us et coutumes d'un peuple nouveau, aux traditions différentes, à la religion polythéiste et aux mythes originaux. Et Hasz parvient à tisser beaucoup de liens entre ces traditions et mythes et l'histoire qu'il raconte. Toutefois, tout est vu à travers le prisme d'un religieux (qui est particulièrement ouvert d'esprit pour l'époque, heureusement). Ajouter celui d'un Magyar aurait été intéressant. Malheureusement, tout le long de ma lecture, ce peuple me paraissait étranger. Distant. Incidemment, la charge émotive à leur endroit était réduite.

Étrangement, malgré les éléments de la culture magyare mentionnés plus haut, je n'ai pas l'impression en avoir tant appris sur ce peuple. Peut-être manquait-il des descriptions? J'avais de la difficulté à le visualiser physiquement. Eux, leurs vêtements, leurs armes, leurs campements, etc. L'auteur passe beaucoup de temps à raconter leurs luttes intestines alors, incidemment, l'organisation politique est largement décrite. Toutefois, parce que l'auteur emploi alternativement les noms des personnages et leurs titres (les deux dans une langue autre), je n'arrivais plus à les distinguer. Peut-être qu'un arbre généalogique des principaux clans et chefs aurait été utile?

Aussi, ça m'a pris du temps découvrir quel était le fameux prince du titre car on rencontre plusieurs chefs magyars. Une fois son identité dévoilée, ma lecture du roman était très avancée et mon intérêt pour toute cette histoire s'étiolait déjà. Peut-être parce que très peu de personnages secondaires arrivaient à sortir du lot. J'avais l'impression de lire une grande épopée dans un petit vase clos, avec seulement des rumeurs d'événements extérieurs grandioses. À cela s'ajoutait une troisième difficulté : une couche supplémentaire de narration. L'histoire est racontée après-coup, par Alberich de Langres, un moine de l'abbaye de Saint-Gall, qui tente de reconstituer les événements. Ouf! Ce n'était pas nécessaire.

Bref, le prince et le moine est un roman avec beaucoup de potentiel qui, selon moi, n'est pas pleinement exploité. J'aurais voulu aimer davantage ce bouquin.
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Au coeur du Xe siècle, les territoires de l'Europe Centrale s'animent entre l'ouest Catholique et le sud-est Byzantin. Entre les deux, sur les plaines de l'actuelle Hongrie, évolue le peuple des Magyars, fiers cavaliers nomades venus des lointaines terres du nord-est. Conquérants et ambitieux, ils guerroient depuis de nombreuses générations sur ces terres nouvelles afin d'étendre leur royaume.

Longtemps auparavant, les Magyars étaient gouvernés par deux souverains. La Gyula, seigneur des armées et des hommes, et le Künde, seigneur spirituel, voix du Dieu-Ancêtre. Ces deux entités assuraient l'harmonie et le partage du pouvoir. Pourtant, la conquête acharnée ayant ses propres raisons, un complot fût fomenté par le Gyula et le Künde fut assassiné ; le corps de son fils unique ne fut jamais retrouvé et son peuple fut exilé en un lieu que personne ne semble plus connaître. A l'heure du récit, le peuple Magyar est tronqué et orphelin de la voix du Dieu-Ancêtre et les jeunes générations oublient peu à peu les mythes fondateurs.

C'est dans ce contexte sombre et incertain que Stephanus de Pannonie, moine bénédictin vieillissant est envoyé sur ordre de son abbé parmi ces tribus païennes pour délivrer un message du Pape. Avant de partir, il lui remet une insigne dont il ne connait rien représentant un aigle - cela, lui dit-il, pourrait lui être utile. de ce long voyage, Stephanus reviendra pour mieux se cacher dans la forêt et vivre en ermite. Il aura la visite de son ancien protégé du monastère, Alberich de Langres, à qui il racontera son périple ponctué de trahisons et de lointaines légendes.

C'est cette voix, ce récit d'aventures et de mythes, que nous raconte Robert Hasz avec un souffle épique impressionnant et l'imagination des conteurs d'antan. du mythe fondateur des Magyar, voici qu'il nous en déroule l'épopée saisissante - cela, je vous le dis, n'a rien à envier au Trône de fer ! Il s'agit d'un roman dense et fouillé sur lequel le temps n'a pas de prise, qui se lit comme une aventure fantastique et où tout nous parle d'humanité et de l'importance de se rappeler d'où l'on vient dans un univers en pleine mutation. A n'en pas douter, sous les atours dépaysants de la chanson de geste, Robert Hasz nous parle aussi de nous, ici et maintenant.
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
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le prince et le moine pourrait n'être qu'un bon roman historique sur le Moyen Age dans une Europe Centrale du X° Siècle où combattraient Magyars,Alamans,Moraves ou Bavarois.Avec force massacres, prisonniers,pillages et trahisons fraternelles.Normal quoi,un bon voyage en une lande barbare.Mais les landes barbares ont toujours été parcourues par quelques sages, érudits, lettrés, médecins.Stéphanus est détaché de son abbaye romande,messager pour les Magyars.Très vite prisonnier il apprendra à connaître ce peuple dont il se découvrira au fil de cette histoire de fer,de sang,et de foi,l'un des héritiers.

La construction de ce livre passe par trois versions assez différentes d'un même récit,de très inégale longueur.Ce n'est pas ce que je préfère mais on peut considérer que ces témoignages ainsi subjectivés enrichissent la mémoire d'un peuple,le parant ainsi de multiples contradictions.Il est vrai que dans ces régions d'Europe centrale le thème des minorités cest loin d'être réglé.Ainsi RobertHasz est né en Voïvodine, c'est à dire en Yougoslavie,mais faisant partie de la communauté hungarophone.Il vit maintenant en Hongrie mais la Voïvodine fait partie de la Serbie.Enfin je crois. Infiniment complexe cet écheveau mais passionnant le prince et le moine.Comme l'Histoire du monde est géniale avec ses alternatives et ses méandres, racontée par un conteur comme Robert Hasz.Et puis certaines critiques ont évoqué Gracq,Kafka et ...Buzzati,alors...
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On se situe au Xème siècle, en europe centrale. Cette région est l'objet des nombreuses convoitises des royaumes voisins.

Le titre, tout comme l'histoire, est inspiré de la dualité première qui marque la tête du peuple magyar, un peu l'équivalent de la distinction entre temporel / spirituel.

Le Gyula maitrisait le pouvoir temporel et veillait sur les hommes, tandis que le Künde maître spirituel, interface homme/Dieu, veillait sur les âmes.

Un drame se produit alors : le Künde est assassiné, son fils laissé pour mort.
Son peuple est depuis en errance, marqué par la malédiction.

(...)
http://lelabo.blogspot.com/2008/08/robert-hasz-le-prince-et-le-moine.html
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Roman plutôt plat qui a le mérite de faire connaître l'histoire des Magyars au travers de leurs mythes. Vers l'an mille un obscur moine de l'abbaye de St Gall doit porter un message du Pape à un prince païen. On comprend vite que ce moine est l'enjeu de son propre voyage, qu'il est l'héritier d'un rôle millénaire dans la mythologie des Magyars. Cet homme qui ne voulait pas être roi sera ballotté d'un complot à un autre jusqu'à l'échec final. Peu d'enjeux dans ce livre qui égrène des évènements sans flamme et des légendes ennuyeuses .
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critiques presse (1)
Lexpress
17 août 2012
[…] De quoi renouer avec le divin, dans les tumultes d'un polar théologique superbement orchestré.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Soudain une flèche, sans doute tirée au jugé, car à cette distance, même un archer türk ne saurait viser juste, résonna sur le métal de sa cuirasse et le blessa au cou. Si elle avait glissé un pouce plus loin, elle lui aurait assurément tranché l'artère...
- La divine Providence l'a protégé, observai-je à mi-voix.
- Son armure aussi, non?
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Voici le monde, je te le confie, veille sur mes animaux et sur mes prairies. Tu peux prendre ce dont tu as besoin mais pas plus qu'il ne t'est nécessaire. Le Dieu-Ancêtre dételé un des douze chevaux blancs de son char de fe et l'apporta à l'homme sur la Terre, disant : voici ton cheval, afin que sur la terre tu sois plus rapide que le vent, et que dans le ciel, tu voles plus haut que le faucon. Puis il lui donna aussi l'art d'or afin qu'il protège les animaux qu'il lui avait confiés. Enfin, le Dieu-Ancêtre planta un grand arbre qui touchait le ciel, et il dit à l'homme : Voici l'Arbre-qui-touche-le-ciel, il relie l'homme au Dieu-Ancêtre. S'il te faut quelque chose, grimpe jusqu'au sommet et tu trouveras dans le ciel ce dont tu as besoin.
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Celui qui regarde trop longtemps dans le puits du passé ne voit plus la réalité.
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- Si le manque de courage et d'énergie est une maladie, oui, il est gravement malade.
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Video de Robert Hàsz (1) Voir plusAjouter une vidéo

Robert Hasz : La Forteresse
Olivier BARROT, depuis le café "Le Rostand" à Paris, présente le livre "La Forteresse" (éditions Viviane HAMY) de Robert Hasz (photo), traduit du hongrois par Chantal Philippe. Edgar REICHMANN, collaborateur du journal "le monde" parle de ce livre.
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