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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Petit aparté perso : en 1991 quand le "suicide de la nation yougoslave", pour reprendre le titre du documentaire de la BBC, a commencé, j'avais 16 ans. J'ai vécu en direct depuis le confort de mon domicile français cette guerre civile atroce....
J'entame ce livre et là surprise ! Je me rends compte que mes souvenirs sont très, très parcellaires... Quelques images, Srebrenica bien sûr, cet homme famélique dans un camp, les femmes violées jours après jours.... Impossible pourtant de me rappeler le pourquoi du comment.... Comment cette guerre a débuté ? Pourquoi ? Et comment s'est-elle achevée ?
Je commence et là "Sniper Alley" ! J'avais oublié complètement cette horreur (parmi d'autres) que subissait Sarajevo. Ces snipers qui s'amusaient à tirer sur des malheureux à la recherche d'eau, à la recherche de nourriture.... D'un coup les images des corps abandonnés me sont revenus. Et ce couple "mixte" sur le pont, deux amoureux tués par un sniper....
J'avais 16 ans et j'ai tant oublié....
Aujourd'hui mes filles ont 17 et 19 ans.... Et elles assistent en direct à l'invasion de l'Ukraine par la Russie....
Quelle tristesse......
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Le livre. "Robert Mitchum ne revient pas". Un titre étrange.
Jean Hatzfeld. J'ai lu tous ces textes se passant au Rwanda. Des livres nécessaires. Des témoignages.
Ici on est dans le roman (ou si peu...). Un couple de tireurs qui visent les JO de Barcelone (on est en 1992). Lui est Bosniaque, musulman, elle est Serbe, chrétienne. La guerre les surprend (on retrouve la même incrédulité que maintenant), les sépare, les maltraite.... Car oui des tireurs d'élite, intéressant non ? pour les deux parties d'ailleurs.
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Un livre qui m'a fait remonter pas mal de souvenirs. On retrouve l'atmosphère oppressante de Sarajevo ville assiégée, ville martyre de cette guerre (atmosphère qu'on peut désormais, malheureusement, associer à de nombreuses villes ukrainiennes). Je ne sais pas comment serait la lecture de ce roman pour quelqu'un dont la guerre de Yougoslavie n'est qu'une page d'Histoire.... Moi c'est clair, des images ont afflué, images que j'avais oubliées....
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Un livre qui m'a beaucoup plu. Bon après ce n'est pas le livre qui vous fera oublier l'actualité.....
Heureusement il y a Robert Mitchum pour apporter un peu de douceur......
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Comme le dit lui-même Frédéric, l'un des personnages, c'est une histoire bien tarabiscotée que nous raconte Jean Hatzfeld dans Robert Mitchum ne revient pas. Une histoire d'amour peu banale entre deux comètes du sport qui ont dévié de leur orbite sous le feu du siège de Sarajevo en 1992. Tireurs d'élite au sein de l'équipe olympique yougoslave, Vahidin et Marija ont dû troquer leur cible en carton pour des cibles humaines le jour où ils se sont découverts musulman bosniaque pour le premier et serbe pour la seconde.


Piégés par leurs camps respectifs, on observe deux amants esseulés obéissant à un étrange ballet dans une ville aux frontières floues ravagée par des détonations et les tirs de snipers. Mus par des forces contradictoires qui les rapprochent ou qui creusent les distances, Vahidin et Marija sont astreints à jouer le rôle de sentinelle pour protéger les convois des Moudjahidin et de civils ou assurer la couverture des Tchetniks. Vont-ils s'affronter ? Ou simplement se retrouver ? L'auteur entretient le suspense …
A défaut d'un roman dense ou puissant, l'auteur trace un récit avec des lignes fuyantes au coeur duquel on trouve un chassé-croisé pour alimenter l'intrigue. Les horreurs de la guerre glissent subrepticement comme des ombres, Jean Hatzfeld se garde de détailler, juger ou analyser. Roman de dimension pudique mais toujours au plus près des espoirs, renoncements et désarrois des deux personnages.
La guerre défile donc très vite sous la plume de J. Hatzfeld. Mais elle est mystérieusement suspendue lorsque l'auteur prend le soin de raconter minutieusement les scènes de préparation de tirs. le contrôle de la pensée, l'intensité de la visée, la stabilisation du bas du corps, la précision des appuis étant probablement les derniers éléments qui demeurent familiers pour ces personnages désarçonnés par les lois implacables de la guerre.
Roman séduisant lorsqu'on s'accroche au fil ténu et distendu qui relie Vahidin à Marija.
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1992, c'était il y a 30 ans. Déjà.
Jean Hatzfeld nous ramène donc trente ans en arrière, à Sarajevo. La guerre s'abat sur Vahidin et Marija, deux champions de tir tranquillement occupés à préparer les Jeux Olympiques et à s'aimer...

Ce jour-là, au retour de leur footing, Vahidin est informé que sa soeur le cherche. Il rentre chez lui, et accepte de conduire sa mère et ses soeurs immédiatement à Sarajevo : un croissant vert a été taggé sur leur balcon. La peur des exactions les pousse à fuir. Vahidin, musulman, emmène donc sa famille à Sarajevo, mais, malheur : quand il veut retourner auprès de Marija, la ville est coupée, personne ne le laisse passer.
Et la guerre s'installe, nos deux amoureux se retrouvent dans des camps différents, peut-être même ont-ils essayé de se tirer dessus sans le savoir, et hormis quelques lettres remises à des journalistes, aucun moyen de communiquer…
Robert Mitchum ne revient pas, c'est d'abord cette histoire d'amour sur fond de guerre. Et contre toute attente, une histoire qui finit bien, mais chut ! Après tout, tout est relatif comme disait Albert, et le temps perdu ne se rattrape jamais, disait ma grand-mère !
Et Robert Mitchum dans tout ça ? C'est le nom du chien de Vahidin. Qui restera auprès de Marija, lui !
Robert Mitchum ne revient pas, c'est aussi une plongée dans la guerre, avec le quotidien, les repères qui s'effondrent. Jean Hatzfeld ne parle ici ni des causes, ni des conséquences, il décrit « juste » les événements : bombardements, assassinats, enrôlements, et puis le retour de la paix. Il décrit « juste », « seulement » donc, à savoir il ne fait pas de géopolitique, ni d'analyse quelconque des raisons de la guerre, mais il décrit « juste », avec beaucoup de justesse sans aucun pathos, ces heures sombres où les destins de ces gens ont basculé.
J'ai beaucoup aimé ce voyage dans le temps !
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Robert Mitchum, c'est un chien. Un chien qui partageait le quotidien des 2 sportifs de Sarajevo en préparation pour les jeux olympiques de Barcelone à l'été 1992.
Sauf que quelques semaines avant la ville est encerclée par les forces serbes et que leurs armes de tir ne serviront pas sur un pas de tir en Espagne mais à Sarajevo lorsqu'ils devront jouer les snipers chacun dans son camp.
Quelle bêtise la guerre ...
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En 1992, à Sarajevo encerclée et pilonnée par les Serbes, deux champions de tir tentent de continuer à s'entraîner en vue des Jeux Olympiques de Barcelone. Marija est ingénieure des Eaux et Forêts est serbe et son amant, Vahidin est bosniaque et musulman. Un jour, Vahidin se retrouve bloqué à l'intérieur de la ville à la suite d'un contrôle à un barrage alors que Marija est contrainte de rester à la périphérie, côté serbe. Les deux camps font tout pour récupérer les deux tireurs d'élite, trop heureux d'exploiter leurs talents et de les transformer en snipers. Jusqu'au jour où une grande chanteuse d'opéra venue avec une délégation officielle pour tenter de ramener la paix est touchée par un tir. Coincés des deux côtés de la barricade, accusés de ce méfait scandaleux, pourront-ils participer aux Jeux et finir par se retrouver quelque part ?
« Robert Mitchum ne revient pas » est un récit dramatique qui plonge le lecteur dans l'ambiance aussi glauque que sordide de la guerre civile de Bosnie. Cette présentation quasi journalistique du contexte représente le côté le plus intéressant du livre. le lecteur y découvrira que, dans le cadre d'une guerre aussi fratricide, tous les coups sont permis même les plus tordus et que, bien conditionné, n'importe qui peut se retrouver dans la peau d'un tueur. Moins dure et plus romancée qu'« Une Saison de machettes », cette histoire explore une nouvelle facette de la guerre et de la sauvagerie humaine. Dommage que le ton soit un peu froid, que le rythme ne suive pas l'intensité de l'intrigue et qu'on peine à éprouver un peu d'empathie pour ces Roméo et Juliette perdus dans une guerre inutile. Sinon, ce livre, écrit d'une manière agréable et très facile à lire, peut se dévorer très vite. On n'a pas non plus l'impression de perdre son temps, on apprend même pas mal de choses sur le tir de compétition car l'auteur a dû beaucoup se documenter.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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La guerre sépare aussi les amoureux et utilise à mauvais escient des athlètes transformés en sniper. La jeunesse est fauchée et les illusions à jamais terminées, c'est ainsi que va la guerre dans un pays aujourd'hui oublié qui a déstabilisé les Balkans laissant le chaos derrière lui, rien de bien nouveau si ce n'est cette superbe histoire d'amour écrite avec une plume splendide par un auteur qui n'a rien perdu de son humanité.
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Une nouvelle fois, comme dans son émouvant roman "Où en est la nuit", Jean Hatzfeld mêle la cruauté de la guerre et des sentiments à l'envoutante beauté du sport.
Le récit est méthodique, implacable, ciselé et simple. Il vaut par la machination comme par la fascination du tir. Ce sport n'avait jamais été décrit avec tant de finesse. Un roman à lire.
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Et voila mon premier roman de la rentrée littéraire dévoré.
Relativement court, structuré en rapides chapitres en alternant les personnages (un coup Vahidin, un coup Marija, un coup les journalistes français), ce livre se lit très facilement et très rapidement.
Il peut effectivement comme lu dans une critique ci dessous apparaitre légèrement fade, voire monotone par moment.
Il n'empêche que l'histoire tient la route et s'apprécie. Jean Hatzfeld nous fait profiter de son expérience de reporter de guerre dans ce récit fort. La vie suit son cours à Sarajevo... et cette impression de banalité de la guerre nous accompagne tout au long du roman. Un exploit en soi!
L'amour triomphe toujours, ce pourrait être la conclusion en refermant cet ouvrage! Le Figaro disait "un Romeo et Juliette" de guerre... ce n'est pas faux!
Je conseille bien évidemment. Vous passerez un excellent moment à la lecture de cet ouvrage.
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