Une famille de pionniers

Ce bouquin est ce que j'appelle une rencontre improbable de catégorie trois : non seulement il y a plus de probabilité de se prendre un astéroïde que de le croiser, mais en plus vous n'avez pas la moindre idée de la façon dont il a atterri dans votre chambre. Un roman sur les pionniers dans les forêts de Scandinavie. Par un écrivain norvégien dont la fiche Wikipédia n'existe qu'en norvégien (nynorsk et bokmål, s'il vous plait) et en suédois ; publié en 1943 par une maison d'édition... Pour le moins curieuse.

Un lapon séduit la fille d'un riche paysan ; avec elle il part au plus profond des forêts, là où jamais homme n'a encore mis la cognée à l'arbre. Ensemble ils se construisent une maison, défrichent, plantent le seigle. Deux fils naîtront de leur union : Ormhilde, fort comme un petit ours et querelleur, et Brinjulve, doux et rêveur. Les années passent, certaines bonnes, d'autres marquées par les catastrophes et la famine. Les deux enfants deviennent des hommes. Peu à peu la jalousie s'installe entre eux. Mais dans les forêts sauvages, où rodent ours et loups, une vie est peu de choses…

Une oeuvre lyrique et magnifique dans les forêts du grand nord, sur une famille arrachant sa subsistance à une terre encore vierge. Pas de côté mignon, on n'est pas dans ‘La petite maison dans la prairie' (ni même dans les grands bois). Les hommes y sont aussi rudes que la nature mais celle-ci, dans ses caprices, les dote parfois de dons étonnants. Un texte magnifique, et totalement oublié.