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EAN : 9782377220373
216 pages
Jigal (15/05/2018)
4.22/5   23 notes
Résumé :
Le jour, Lino, employé anonyme d'une grosse boîte, trime sans passion au 37e étage d'une tour parisienne. La nuit, dans son studio miteux, il cogite, désespère, noircit des pages blanches et se rêve écrivain... Un peu plus loin, Jessica arpente les rues, fait la manche et lutte chaque jour pour survivre. Deux âmes perdues qui ne vont pas tarder à se télescoper et tenter de s'apprivoiser, entre désir, scrupule, débrouille et désillusion... Jusqu'au jour où Jessica fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis un guépardPhilippe HAURET aux Editions Jigal polar
ISBN 978-2-37722-099-1


4ème de couverture :
Le jour, Lino, employé anonyme d'une grosse boîte, trime sans passion au 37e étage d'une tour parisienne. La nuit, dans son studio miteux, il cogite, désespère, noircit des pages blanches et se rêve écrivain…

Un peu plus loin, Jessica arpente les rues, fait la manche et lutte chaque jour pour survivre.

Deux âmes perdues qui ne vont pas tarder à se télescoper et tenter de s'apprivoiser, entre désir, scrupule, débrouille et désillusion…

Jusqu'au jour où Jessica fait la connaissance de Melvin, un jeune et riche businessman qui s'ennuie ferme au bras de la somptueuse Charlène.

Deux univers vont alors s'entremêler pour le meilleur et surtout pour le pire…


L'histoire :
Le service militaire à une époque où il existait encore. Lino et son pote Tony. Deux jeunes plein de rêves et de projets. L'un veut être écrivain, l'autre pâtissier. Des manoeuvres à la con pendant les classes, un accident, et des rêves qui tournent court.
Lino sera alors classifié P4 et rendu à la vie civile.
Changé à tout jamais.

Nous le retrouvons dans un job banal, enfermé pour la journée dans une des tours de la Défense.
Son exutoire à cette vie monotone, lui qui a été avalé par ce système qu'il exècre, comme des milliers d'autres, ce système déshumanisé, c'est l'écriture (puis il y a l'alcool aussi).
Le soir, lorsqu'il retrouve son studio, via son traitement de texte, il offre à ses héros la vengeance à son quotidien étouffant, celle à laquelle il aspire et leur permet de briller, faute de briller lui-même.
Un soir, devant son palier il trouve une SDF, et alors son quotidien va être chamboulé. Irrémédiablement.

Extrait page 35 :
« Ce fût l'odeur du café qui le réveilla.
Elle était assise dans la cuisine, habillée, coiffée, maquillée, ses joues avaient légèrement dégonflé. A la découvrir ainsi débarrassée des stigmates de la rue, Lino avait l'impression d'avoir affaire à une autre personne. La belle derrière la bête, un truc dans le genre. »

La cohabitation « charitable » va prendre une tournure plus charnelle. Elle lui fait du bien cette fille. Lui donne envie de s'ouvrir aux autres. de croire à quelque chose.
Mais elle fait partie de ce peuple de délaissés, abandonné par la société. Elle n'est que colère contre ce système qui l'a laissé de côté. Elle gronde, mord et bouillonne.
Il faut dire que cette colère a des raisons d'exister : une famille en miettes, un père violent. La mère partie depuis longtemps. le père lui en veut, à elle. Un soir, la raclée de trop. Tel un guépard elle va fuir pour survivre. Finalement son père termine au gnouf et elle en famille d'accueil. Une gentille famille. Mais elle n'est plus capable de vivre « normalement ». A 18 ans elle taille la route. Tente le boulot, mais les contraintes, non sans façon. Et c'est comme ça qu'elle se retrouve à faire la manche. Et finalement devant la porte de Lino.

Extrait page 44 :
« - Dis-moi, Lino, c'est quoi ton rêve ? Gratter toute la journée et t'offrir un restau chinois en fin de mois ? Voir la mer une semaine par an, être en règle avec les impôts ? On t'a pas dit que la vie est courte, imprévisible et dangereuse ? Moi, je veux pas de ce type de contrat en bois. Tu saisis ? Je rentrerai jamais dans leur système. Je les emmerde. Je préfère la rue plutôt que de bosser pour une misère. »

Une envie de weekend et de voir la mer exprimée par Jessica, voilà lino qui « emprunte » de l'argent à sa Sté. Il veut faire plaisir à son impatiente. Apaiser cette colère en elle.
Cet « Emprunt » coûtera sa place à la jeune mère célibataire responsable du coffre. Lino sentira le poids de la culpabilité peser.

Un jour un portefeuille tombe d'une poche devant Jessica. Elle le ramasse et garde la somme importante qu'il contient. Sans état d'âme elle va ensuite le restituer à son propriétaire. le jeune homme possède des boutiques de fringues de créateurs et lui offre un job. Il s'agit de Melvin, qui s'ennuie dans sa vie. le charme sauvage de Jessica l'a mordu au coeur. Il a pourtant à ses côté une femme sublime.

Jessica doit composer pour rentrer dans le moule d'un milieu qui n'est pas le sien. Et faire face aux contraintes liées à un emploi. Puis toutes ces belles choses… Que de tentations.

Melvin va inviter le couple Jessica – Lino à un dîner. Lino ne se sent pas à sa place. Jessica et sa franchise s'y font remarquer. C'est que les amis de Melvin n'ont pas la même vision du monde qu'elle. Ce côté sans-filtre plait de plus en plus à Melvin qui les convie à une partie de chasse dans sa résidence secondaire. Il faut dire que Jessica lui laisse à penser qu'il a ses chances…

Mais l'on n'apprivoise pas un animal sauvage. Surtout lorsqu'il a été irrémédiablement blessé.
Lino comme Melvin en feront les frais.

Un roman noir et dense. Des êtres écorchés vifs. Une peinture sociale sans concession. Bravo Philippe ! Un très bon moment de lecture.


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Je suis un guépard
Ce titre intrigant prend tout son sens quand le lecteur découvre un des personnages phares. Ce roman noir urbain met en scène des personnages de la vie quotidienne de classes sociales radicalement différentes qui vont se télescoper pour le meilleur ou le pire.

Le pitch en deux mots :

Lino est un trentenaire désabusé travaillant comme gratte-papier pour une multinationale au trente septième étage de la Grande Arche de Paris. ll est le maillon lucide et interchangeable d'un système économique qui ne laisse pas de place aux faibles. Il s'y est résigné et vit seul dans son studio parisien. Pour échapper à cette folie ordinaire, il se réfugie chaque soir dans son unique loisir : l'écriture ; espérant secrètement être publié un jour. Sa vie coule comme un compte-goutte dans un cathéter : lentement, tristement, sans étincelle et sans sexe…
Un soir de février, une SDF de 25 ans au doux prénom de Jessica vient taper l'incruste sur son palier pour échapper au froid de la nuit. Au départ, agacé par cette intruse, il fait mine de l'ignorer, puis il lui offre rapidement le gîte et le couvert.

Et là, c'est tout son univers qui est bousculé !!! Derrière la bête se cache en fait la belle…Lino va échanger, rire, revivre et aimer à nouveau. Cette fille est belle, énergique, révoltée et idéaliste façon guérilléra. Ils vont former un couple et Jessica va tenter de se réinsérer. Elle va chercher du boulot et faire la connaissance de Melvin, un « gagnant », un vrai, à qui tout a réussi.
La mécanique de la confrontation entre deux mondes va se mettre en place : d'un côté les perdants, de l'autre les gagnants…

Mon avis :

Ceux qui aiment les romans noirs et sociétaux et les perdants version années 2000, bienvenue dans cette lecture.

Philippe Hauret vous offre de magnifiques personnages de déglingués et de winners qui vont se croiser et se confronter. le lecteur sent qu'inévitablement des étincelles vont se produire entre tous ces personnages et leurs mondes et que forcément, il y aura de la casse, des victimes, de l'amertume et des désillusions.
D'un côté vous avez Jessica la révoltée idéaliste, Lino le taciturne et de l'autre, le flamboyant capitaliste Melvin et sa somptueuse Charlène, gaulée comme une pouliche de compétition.
Point de violence dégoulinante ou d'hémoglobine dans ce roman noir mais de la violence sociale et économique contenue et institutionnalisée, finalement bien plus sournoise qu'un coup de couteau à la gorge.
La description des personnages secondaires ayant été fracassés par le système est très émouvante. L'auteur a gardé son humour noir indispensable pour ce genre et va à l'essentiel avec une plume sèche et concise. Il sait doser les dialogues, les personnalités, les ambivalences de ses personnages et les effets produits.

Je suis passée du rire à une profonde tristesse en l'espace de quelques pages sur les sept premières pages avec Tony. le noir n'est rien sans un trait de lumière de temps en temps pour le mettre en valeur. Philippe Hauret l'offre au lecteur sur les dernières pages. Rien que pour cela, je vous le recommande. Ce roman noir est actuellement sélectionné pour le PRIX MILLE ET UNE FEUILLES NOIRES 2018.
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Court, dense, noir et pratiquement sans illusion, ce troisième écrit de Philippe Hauret tout en restant dans la même thématique que les deux précédents, le noir sociétal, est cette fois ci différent. Pas de meurtre, pas d'enquête, juste la rencontre d'individus ou plutôt le croisement de deux couples que tout semble opposer.

L'auteur est doué pour mettre en pleine lumière notre monde moderne et déliquescent où se débattent femmes et hommes pour survivre et parer au plus pressé. Lobotomisation des esprits rincés à longueur de journée par les chaînes d'infos en continu, asservissement au travail qui sert juste à se payer au mieux un toit, de la viande hachée pour se nourrir, et du pif pour oublier la médiocrité de l'existence, c'est une mécanique sournoise et bien en place qui régit le semblant de vie de Lino, employé anonyme d'une grosse boîte sise au 37éme étage d'une tour parisienne. Sa rencontre avec Jessica, jeune femme SDF à la beauté sauvage et rebelle, va venir bouleverser son petit univers réglé de tranquillité et d'incertitudes larvées.

Profond et pernicieux dans son récit, Philippe Hauret excelle dans sa description brute et sans pommade d'un monde aux valeurs très relatives dans lequel trône toujours en haut de la pyramide le Dieu «Argent». En son nom, l'homme est capable de tout: écraser les autres pour en obtenir plus, le « Tout pour ma gueule » est plus que jamais d'actualité et qu'importe les moyens. Que ce soit la puissance des fonds de pension américains, la menace par une arme ou la séduction dolosive , dormez braves gens et surtout ne pensez à rien, on s'occupe de tout !

Destruction du lien social par la perte du travail ou la violence, des rêves se brisent de la première à la dernière page. Même riches, vous n'êtes pas à l 'abri, peur d'être volés, de ne pas en avoir assez, de ne pas pouvoir obtenir ce que vous voulez par de vils jeux de faux pouvoirs, l'auteur dresse un constat amer sur la difficulté des nantis dans un monde de pauvres, et des pauvres dans un monde de riches à la tentation permanente. Melvin, jeune businessman, son pognon et sa Charlène d'un coté, Lino et Jessica de l'autre, vont traverser ce roman dans une réflexion sur la vie, la mort, la fatalité, et la course au bonheur dérisoire d'une vie meilleure.

« La vie est courte, imprévisible, dangereuse ». D'enfances brisés qui peuvent conditionner une vie en passant par une satyre des bourgeoises botoxées, liftées dont le seul « métier » est de faire fondre la carte bleue, Philippe Hauret ne nous épargne aucune réduction à sa vision sombre et étouffante de la société inhumaine.
On n'hésite pas à tous les niveaux à laisser les gens sur le carreau et on ne se rend même pas compte que ces actes auront une incidence désastreuse sur la vie des autres !Quelques jolies tournures comme « vieux bambou desséché » ou « caviste=librairie à jaja » viennent égayer un contexte général des plus moroses.
En voulant ouvrir les yeux et modifier leur destinée, Jessica, Lino, Melvin, Charlène, subiront bien des bouleversements. Encore une superbe réussite, noire à souhait, publiée chez Jigal qui devient décidément un spécialiste des romans courts et coup de poing dans cet univers bien particulier qu'est le noir sociétal (Hauret, Bablon, Otsiémi, Martin etc....). Bravo et mention particulière à la superbe couverture !

Ah , dernière chose Monsieur Philippe Hauret, et là, c'est le caviste qui parle, un Bourgogne rouge à 4€ la bouteille, tu peux toujours courir......même avec un guépard aux trousses.....sourires.
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Lino n'est juste qu'un petit employé de bureau parmi tant d'autres dans une grosse boite située dans une tour de la Défense. A ne pas confondre avec le ministère des Armées.

Donc Lino travaille le jour, comme tout le monde excepté ceux qui sont au chômage et ceux qui bossent de nuit, et le soir venu, dans son minuscule appartement situé au sixième étage d'un immeuble du quatorzième arrondissement de Paris, il s'essaie à l'écriture. Des nouvelles car il n'est pas encore prêt pour rédiger un roman. Mais il s'astreint à noircir des pages blanches via son clavier sur son ordinateur.

Un soir, il distingue dans le couloir qui dessert son étage comme un tas de chiffons. Après vérification, il s'agit d'une jeune femme qui s'est réfugiée afin d'échapper aux maraudes et aux interpellations policières musclées. Si, si, cela existe !

Jessica, c'est le nom de cette paumée genre chien sans collier, arpente les rues, quémandant une, voire plusieurs piécettes, améliorant l'ordinaire par de petits larcins éventuellement. Lino propose de l'héberger, en tout bien tout honneur, ce qu'elle accepte mais bientôt leur relation évolue et ils sont amenés à partager le même canapé. Un voyage est même envisagé et pour cela Lino se montre quelque peu indélicat envers son employeur puisqu'il puise de l'argent dans le coffre-fort. Ce qui est préjudiciable à l'une de ses collègues. Un dommage collatéral, inévitable.

De retour à Paris, Jessica tombe, sans se faire mal et par inadvertance, sur un portefeuille. Elle prélève l'argent qu'il contenait puis rend l'objet à son propriétaire, patron d'une petite chaîne de magasins de confection. Pour la remercier, Melvin, le riche entrepreneur, lui confie une place de vendeuse dans l'une de ses boutiques.

Melvin est marié à Charlène, une femme somptueuse, et le couple se lie d'amitié avec Lino et Jessica. Seulement, car dans toute histoire qui pourrait sembler idyllique subsiste un seulement, leurs relations évoluent, et pas forcément dans le bons sens.



Outre ce quatuor de personnages, que l'on pourrait qualifier comme les Riches et les Pauvres, seuls quelques personnages secondaires évoluent dans ce suspense prenant. Secondaires, certes, mais pas inintéressants car ils ne se contentent pas de faire de la figuration dite intelligente.

Et incidemment, on se trouve plongé dans une conversation entre Jessica et Lino, juste avant les élections présidentielles. Si Jessica se laisse abuser par les apparences :

Ce mec transpire la vérité, son regard ne trompe pas, il est habité par ce qu'il dit.

Lino, lui, est plus réservé, pour ne pas dire lucide :

Sans vouloir casser l'ambiance, je pense que rien ne changera vraiment. Tes dix pour cent de chômeurs, tes cinq millions de précaires, tu les auras encore dans trente ans, et que ce soit un gouvernement de droite ou de gauche, les deux ne cherchent qu'à maintenir un taux de misère acceptable, sachant que les problèmes à résoudre demanderaient trop de sacrifices à ceux qui occupent les bonnes places.

Un suspense habilement mené, et qui nous ramène quelques décennies en arrière, années soixante, soixante-dix, avec une intrigue qui exclue violence et érotisme. On peut penser à des auteurs comme Jean-Pierre Ferrière mais également à deux romancières qui excellaient dans ce domaine, Catherine Arley et Madeleine Coudray, laquelle avait écrit quelques ouvrages fort sympathiques mais est aujourd'hui injustement oubliée et qui fut couronnée par le Grand Prix de Littérature Policière 1978 avec Dénouement avant l'aube.

Une étude de caractère et un système social malicieusement et efficacement développés, analysés, mettant en présence deux mondes différents qui par le jeu du hasard, sont amenés à se rencontrer, à s'apprécier. Plus ou moins. Peut-être même moins que plus.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Lino, au service militaire, assiste à un tragique accident qui coûte la vie à Tony avec qui il avait créé des liens amicaux. Vingt années plus tard, Lino végète dans son boulot, au 37ème étage d'une tour, classant et rangeant de la paperasse dans une sale ambiance. Lino est un solitaire, il n'a pas d'amis, rentre chez lui après son taf, picole le ouiquende et repart le lundi matin à peine remis de sa gueule de bois. Lorsque Jessica vient squatter devant sa porte pour se réchauffer un peu et éviter de se faire agresser dans les rues où elle dort et fait la manche, Lino ne peut s'empêcher de lui filer un coup de main.

Après Je vis, je meurs un peu plat et Que Dieu me pardonne, nettement plus convaincant, retour de Philippe Hauret, toujours chez Jigal polar, pour un troisième titre qui serait un peu le mélange des deux précédents mais un mélange riche qui puiserait dans ce qu'ils ont de meilleur. Lino et Jessica sont des personnes cassées par des événements qui les ont détruits et qu'ils ne parviennent pas à surmonter. Leur drôle de rencontre leur fera connaître des gens de la bonne société, des gens riches qui n'ont que la préoccupation de dépenser leur argent alors qu'eux peinent à en gagner.

Philippe Hauret écrit un roman sur notre société qui ne va pas bien, qui laisse se paupériser un tas de travailleurs et de gens qui vivent avec très peu d'argent pendant que d'autres se goinfrent. Il bâtit son histoire à partir de petits faits qui semblent des détails et qui peuvent devenir importants quelques pages plus loin. Ils s'imbriquent, se jouent des hommes et des femmes, des destins, pour arriver au pire, bien que le meilleur ne soit pas si inaccessible. Ce pire qui n'est jamais loin et qui, souvent lorsqu'il advient, aurait pu être évité de très peu. La vie des personnages de Philippe Hauret se joue à un cheveu, à une seconde près.

Dans ce roman noir l'auteur évite les stéréotypes des riches méchants et pauvres gentils. Tous, qu'ils aient du pognon ou non ont des failles, des fêlures, et subiront les conséquences de leurs actes ou de ceux d'autrui ou de leur inertie. C'est bien vu, bien fait. de la belle ouvrage qui se lit d'une traite tant on se sent happé par ces personnages, leurs vies et la crainte de ce qu'il vont faire. On aimerait leur dire de ne pas se lancer dans telle ou telle entreprise vouée à l'échec et aux terribles conséquences comme on le fait à des gens qu'on aime bien. Parce qu'on les aime bien Lino et Jessica, et Melvin et Charlène aussi -mais comme je ne vous ai pas dit qui étaient ces deux derniers, à vous de les découvrir dans ce très bon roman noir, qui, comme dans les précédents livres de Philippe Hauret recèle néanmoins une once, et même un peu plus, d'espoir. C'est du noir, certes, mais avec des touches de couleurs plus chaudes.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Sans vouloir casser l’ambiance, je pense que rien ne changera vraiment. Tes dix pour cent de chômeurs, tes cinq millions de précaires, tu les auras encore dans trente ans, et que ce soit un gouvernement de droite ou de gauche, les deux ne cherchent qu’à maintenir un taux de misère acceptable, sachant que les problèmes à résoudre demanderaient trop de sacrifices à ceux qui occupent les bonnes places.
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Vers minuit, il déplia son canapé et se coucha. Il devait compter minimum sept heures de sommeil pour affronter dans de bonnes conditions une nouvelle journée de travail. Au plus profond de ses rêves, il se mettait à voyager. C’est ainsi qu’il parcourait des routes interminables, traversait des villes, survolait d’immenses forêts, jusqu’au moment où il finissait invariablement par plonger dans un précipice, ou sombrer dans les abysses d’un quelconque océan avant de se réveiller brusquement, trempé de sueur, suffocant, presque déçu de ne pas être mort pour de bon.
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Je pense que rien ne changera vraiment. Tes dix pour cent de chômeurs, tes cinq millios de précaires, tu les auras encore dans trente ans, et que ce soit un gouvernement de droite ou de gauche, les deux ne cherchent qu'à maintenir un taux de misère acceptable, sachant que les problèmes à résoudre demanderaient trop de sacrifices à ceux qui occupent les bonnes places.
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Il avançait à son rythme, tranquille, toujours dans un esprit de dissidence. Ceci dit, au fond de lui, Lino savait bien qu’il était comme les autres, marqué au fer, menotté à vie, un esclave autonome. Le système s’était imposé, la crainte du changement et la peur du chômage s’étaient chargées de modeler tous ces êtres à la convenance du marché. Eléments interchangeables d’un rouage qui leur échappait même si on leur avait fait croire qu’ils concouraient à la bonne marche de la société
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- Dis-moi, Lino, c’est quoi ton rêve ? Gratter toute la journée et t’offrir un restau chinois en fin de mois ? Voir la mer une semaine par an, être en règle avec les impôts ? On t’a pas dit que la vie est courte, imprévisible et dangereuse ? Moi, je veux pas de ce type de contrat en bois. Tu saisis ? Je rentrerai jamais dans leur système. Je les emmerde. Je préfère la rue plutôt que de bosser pour une misère.
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