AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 23 notes
5
6 avis
4
7 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Des personnages dont rien ne présageait la rencontre, ils vont voir leur vie et leur quotidien bouleversés. C'est le cas de Lino, qui après avoir vécu le deuil de son ami, salarié d'une grosse structure, au quotidien banal mêlant travail, alcool et peu de vie sociale. le jour où il croise Jessica, il ne se doute pas à quel point ses certitudes, ses connaissances et ses habitudes vont s'envoler pour faire place à des remises en question perpétuelles de leur monde, de la finance et des politiques.
Lino, personnage à vif et très attachant, ayant du mal à faire le deuil de son passé. Il va dans un premier temps voir en cette rencontre un côté exotique qui le change, mais que se cache réellement derrière cette demoiselle ? Jessica, une révoltée de la société. Charlène une riche bourgeoise et Melvin qui s'est sorti des banlieues pour réussir. Des rencontres, de bons moments, des déceptions, des mensonges et trahisons rythment cette histoire, sans oublier quelques drames qui viennent ponctuer cette représentation.
Un roman très noir, ayant pour protagonistes un échantillon de notre société. le banal, l'exclue, la bourgeoise, le nouveau riche. Quelques soient leurs ambitions et envies, nous nous rendons rapidement compte que le bonheur ne leur est pas forcément accessible, que ce soit en : ayant beaucoup d'argent, en arrivant à sortir de la rue, en gagnant sa vie honnêtement. Les aspirations et rêves accompagnés du passé respectifs font qu'ils vivent chacun dans des illusions, qui quand elles explosent, peuvent se révéler très destructrices.
Une plume à la fois littéraire et entraînante m'a accompagnée dans cette lecture. Je découvre l'auteur par ce roman qui m'a, à la fois, charmée, chamboulée, bouleversée ; tout en amenant la question très difficile : que souhaitons nous faire de notre vie ? Que veut dire « être heureux » ? Choisit-on de vivre ou de survivre ?

L'amour et le bonheur sont-ils là où on le pense ?
Lien : https://www.facebook.com/les..
Commenter  J’apprécie          40

Je suis un guépard
Ce titre intrigant prend tout son sens quand le lecteur découvre un des personnages phares. Ce roman noir urbain met en scène des personnages de la vie quotidienne de classes sociales radicalement différentes qui vont se télescoper pour le meilleur ou le pire.

Le pitch en deux mots :

Lino est un trentenaire désabusé travaillant comme gratte-papier pour une multinationale au trente septième étage de la Grande Arche de Paris. ll est le maillon lucide et interchangeable d'un système économique qui ne laisse pas de place aux faibles. Il s'y est résigné et vit seul dans son studio parisien. Pour échapper à cette folie ordinaire, il se réfugie chaque soir dans son unique loisir : l'écriture ; espérant secrètement être publié un jour. Sa vie coule comme un compte-goutte dans un cathéter : lentement, tristement, sans étincelle et sans sexe…
Un soir de février, une SDF de 25 ans au doux prénom de Jessica vient taper l'incruste sur son palier pour échapper au froid de la nuit. Au départ, agacé par cette intruse, il fait mine de l'ignorer, puis il lui offre rapidement le gîte et le couvert.

Et là, c'est tout son univers qui est bousculé !!! Derrière la bête se cache en fait la belle…Lino va échanger, rire, revivre et aimer à nouveau. Cette fille est belle, énergique, révoltée et idéaliste façon guérilléra. Ils vont former un couple et Jessica va tenter de se réinsérer. Elle va chercher du boulot et faire la connaissance de Melvin, un « gagnant », un vrai, à qui tout a réussi.
La mécanique de la confrontation entre deux mondes va se mettre en place : d'un côté les perdants, de l'autre les gagnants…

Mon avis :

Ceux qui aiment les romans noirs et sociétaux et les perdants version années 2000, bienvenue dans cette lecture.

Philippe Hauret vous offre de magnifiques personnages de déglingués et de winners qui vont se croiser et se confronter. le lecteur sent qu'inévitablement des étincelles vont se produire entre tous ces personnages et leurs mondes et que forcément, il y aura de la casse, des victimes, de l'amertume et des désillusions.
D'un côté vous avez Jessica la révoltée idéaliste, Lino le taciturne et de l'autre, le flamboyant capitaliste Melvin et sa somptueuse Charlène, gaulée comme une pouliche de compétition.
Point de violence dégoulinante ou d'hémoglobine dans ce roman noir mais de la violence sociale et économique contenue et institutionnalisée, finalement bien plus sournoise qu'un coup de couteau à la gorge.
La description des personnages secondaires ayant été fracassés par le système est très émouvante. L'auteur a gardé son humour noir indispensable pour ce genre et va à l'essentiel avec une plume sèche et concise. Il sait doser les dialogues, les personnalités, les ambivalences de ses personnages et les effets produits.

Je suis passée du rire à une profonde tristesse en l'espace de quelques pages sur les sept premières pages avec Tony. le noir n'est rien sans un trait de lumière de temps en temps pour le mettre en valeur. Philippe Hauret l'offre au lecteur sur les dernières pages. Rien que pour cela, je vous le recommande. Ce roman noir est actuellement sélectionné pour le PRIX MILLE ET UNE FEUILLES NOIRES 2018.
Commenter  J’apprécie          40
Il me tardait de lire le nouveau roman de Philippe Hauret. Il s'était tourné vers le roman noir dans Que Dieu me pardonne et comme ce style lui réussit, il continue avec Je suis un guépard.

Je ne suis pas fan des romans noirs en général. Je ne pourrais vous dire pourquoi. Peut-être parce que je trouve ça parfois un peu long, un peu lent et qu'il ne se passe pas grand chose. Mais tout dépend qui écrit du noir.

Philippe reprend les mêmes ingrédients que dans son précédent ouvrage : des personnages communs, que l'on pourrait rencontrer n'importe où, qui pourrait même être nous, des personnes issues d'un milieu social différent et qui n'aurait pas dû se rencontrer sans un petit coup de pouce du destin.

Lino est un homme comme plein d'autre. Il mène une vie moyenne, a un boulot qui ne lui plaît pas, vit seul dans un studio, n'a pas vraiment d'amis, ne sort pas souvent. Sa routine est plutôt métro, boulot, dodo.
Sa route va croiser celle de Jessica, jeune femme dans la vingtaine mais déjà bien abîmée par la vie. Cette rencontre va chambouler la vie de Lino.

Et puis nous avons Melvin, un gars qui s'est fait tout seul à la sueur de son front. Il a monté les échelons sociaux pour arriver où il voulait. Mais malgré le fait qu'il ait la vie dont il a toujours rêvé, de l'argent, il reste insatisfait. Lui aussi va croiser la route de Jessica et pour lui aussi ce sera un chamboulement.

Encore une fois, trois personnes qui n'auraient pas dû se rencontrer vont vivre un bout de chemin ensemble. Jessica est un personnage particulier. Tout comme les autres. Ils sont chacun meurtris à leur façon, ils ont leurs blessures. Jessica est le fil rouge de cette histoire. Les conséquences de ses actes seront parfois fâcheux. Elle aussi veut s'en sortir mais est-ce de la bonne manière?

Philippe Hauret nous offre encore une fois un très bon roman noir avec des personnages tantôt attachants tantôt détestables. Une histoire qui pourrait être vraie tellement elle nous est bien contée. Une histoire qui se lit d'une traite. J'ai voulu tout au long du livre connaître la chute. Car il y a forcément une mauvaise chute dans ce genre d'histoire noire.

Un roman que je vous conseille, un livre qui change un peu des lectures habituelles.


Lien : https://livresaddictblog.blo..
Commenter  J’apprécie          40
Lino, au service militaire, assiste à un tragique accident qui coûte la vie à Tony avec qui il avait créé des liens amicaux. Vingt années plus tard, Lino végète dans son boulot, au 37ème étage d'une tour, classant et rangeant de la paperasse dans une sale ambiance. Lino est un solitaire, il n'a pas d'amis, rentre chez lui après son taf, picole le ouiquende et repart le lundi matin à peine remis de sa gueule de bois. Lorsque Jessica vient squatter devant sa porte pour se réchauffer un peu et éviter de se faire agresser dans les rues où elle dort et fait la manche, Lino ne peut s'empêcher de lui filer un coup de main.

Après Je vis, je meurs un peu plat et Que Dieu me pardonne, nettement plus convaincant, retour de Philippe Hauret, toujours chez Jigal polar, pour un troisième titre qui serait un peu le mélange des deux précédents mais un mélange riche qui puiserait dans ce qu'ils ont de meilleur. Lino et Jessica sont des personnes cassées par des événements qui les ont détruits et qu'ils ne parviennent pas à surmonter. Leur drôle de rencontre leur fera connaître des gens de la bonne société, des gens riches qui n'ont que la préoccupation de dépenser leur argent alors qu'eux peinent à en gagner.

Philippe Hauret écrit un roman sur notre société qui ne va pas bien, qui laisse se paupériser un tas de travailleurs et de gens qui vivent avec très peu d'argent pendant que d'autres se goinfrent. Il bâtit son histoire à partir de petits faits qui semblent des détails et qui peuvent devenir importants quelques pages plus loin. Ils s'imbriquent, se jouent des hommes et des femmes, des destins, pour arriver au pire, bien que le meilleur ne soit pas si inaccessible. Ce pire qui n'est jamais loin et qui, souvent lorsqu'il advient, aurait pu être évité de très peu. La vie des personnages de Philippe Hauret se joue à un cheveu, à une seconde près.

Dans ce roman noir l'auteur évite les stéréotypes des riches méchants et pauvres gentils. Tous, qu'ils aient du pognon ou non ont des failles, des fêlures, et subiront les conséquences de leurs actes ou de ceux d'autrui ou de leur inertie. C'est bien vu, bien fait. de la belle ouvrage qui se lit d'une traite tant on se sent happé par ces personnages, leurs vies et la crainte de ce qu'il vont faire. On aimerait leur dire de ne pas se lancer dans telle ou telle entreprise vouée à l'échec et aux terribles conséquences comme on le fait à des gens qu'on aime bien. Parce qu'on les aime bien Lino et Jessica, et Melvin et Charlène aussi -mais comme je ne vous ai pas dit qui étaient ces deux derniers, à vous de les découvrir dans ce très bon roman noir, qui, comme dans les précédents livres de Philippe Hauret recèle néanmoins une once, et même un peu plus, d'espoir. C'est du noir, certes, mais avec des touches de couleurs plus chaudes.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          30
Gros. Non, plutôt énorme coup de coeur pour ce court roman noir social que j'ai dévoré d'une traite. Assurément je lirai d'autres romans de cet auteur français qui sait raconter une histoire, aucun doute là-dessus. Un style d'écriture concis, sobre, limpide au service d'un récit fluide, remarquablement construit. Je vous résume brièvement l'intrigue: Paris, de nos jours, Lino occupe un emploi de bureau répétitif, abrutissant. Métro-boulot-dodo. Enfin, le dodo est plutôt agité, car, la nuit, Lino tente d'écrire des histoires, sans jamais arriver à les finir. le trentenaire célibataire a l'impression de passer à côté de sa vie, d'être resté à quai. Jusqu'à l'arrivée de Jessica, une jeune SDF, qui squatte le palier de Lino. Puis son studio. Une rencontre qui va bouleverser bien des destins, je ne vous en dis pas plus et vous laisse le soin de découvrir ce très beau roman noir.

Philippe Hauret s'inscrit dans le souci d'une narration réaliste et dévoile, à travers cette histoire pétrie d'humanité, les coulisses d'une société française mortifère. L'auteur dresse le portrait au vitriol d'une société de consommation en perte de vitesse, et de sens, qui produit des individus interchangeables et surtout malheureux. Je suis un guépard est un roman engagé, de critique sociale, qui prend à la gorge, tant il semble vrai, et qui révèle, pour moi, un écrivain de tout premier ordre, capable de nous transmettre des émotions et des messages forts.

Ce roman à la fois réaliste et captivant m'a donc beaucoup plu, par sa simplicité, par sa fulgurance. L'auteur va à l'essentiel, il n'y a pas de gras, pas de fioritures, pas de remplissage inutile. C'est pur et dur, c'est entier, et surtout c'est très bon. On est très loin des thrillers calibrés truffés de rebondissements improbables. Philippe Hauret s'inscrit dans la plus pure tradition de ce qu'on appelle le genre néo-noir. Des romans qui cherchent à gratter le vernis d'une société superficielle pour en révéler les problèmes: ceux d'une structure qui valorise l'argent -légal ou illégal - comme seul signe de réussite et au sein de laquelle les inégalités ne cessent de se creuser.

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
Commenter  J’apprécie          20
Je suis un guépard est une véritable découverte.
Une apparente simplicité qui a pour unique but de nous placer comme observateur de la société. Ce roman s'attarde sur le destin de plusieurs personnages. Vous parler d'un personnage, ou de quelques uns, serait réducteur. Non pas parce qu'ils sont trop nombreux, mais parce que chacun d'entre eux mérite d'être mis en avant. Chacun d'entre eux représente ce que nous pouvons être, le paumé, le passif, le révolté, le dynamique, l'entrepreneur, l'ouvrier, le riche, le pauvre ; chacun d'entre eux représente ce qu'est la société et ceux qui la compose.
Un beau roman noir, qui fait la part belle à l'humanité. On ne peut qu'être saisit par la beauté qu'il émane de chacun d'entre eux, même le plus sombre.
Lire ce roman, c'est porter un regard sur l'autre, sur notre mode de vie. Point de sermon, point de morale, des tranches de vie purement et simplement, des destins croisés.
Le monde d'en haut, le monde d'en bas, et celui du milieu. Sommes-nous dans l'un ou l'autre ? le mélange des genres est-il possible ? Que faisons-nous pour faire de notre vie ce qu'on attend d'elle ?
Est-ce ce que nous possédons qui nous rend bien nos pompes ? Et l'autre dans tout ça, a-t-on besoin de lui, a-t-il besoin de nous ?
Lumineux roman noir sociétal, Je suis un guépard brille par son authenticité, un rappel aux origines, une invitation à se saisir de notre vie et à en être acteur, à vivre.

Lien : https://collectifpolar.com/2..
Commenter  J’apprécie          20
Court, dense, noir et pratiquement sans illusion, ce troisième écrit de Philippe Hauret tout en restant dans la même thématique que les deux précédents, le noir sociétal, est cette fois ci différent. Pas de meurtre, pas d'enquête, juste la rencontre d'individus ou plutôt le croisement de deux couples que tout semble opposer.

L'auteur est doué pour mettre en pleine lumière notre monde moderne et déliquescent où se débattent femmes et hommes pour survivre et parer au plus pressé. Lobotomisation des esprits rincés à longueur de journée par les chaînes d'infos en continu, asservissement au travail qui sert juste à se payer au mieux un toit, de la viande hachée pour se nourrir, et du pif pour oublier la médiocrité de l'existence, c'est une mécanique sournoise et bien en place qui régit le semblant de vie de Lino, employé anonyme d'une grosse boîte sise au 37éme étage d'une tour parisienne. Sa rencontre avec Jessica, jeune femme SDF à la beauté sauvage et rebelle, va venir bouleverser son petit univers réglé de tranquillité et d'incertitudes larvées.

Profond et pernicieux dans son récit, Philippe Hauret excelle dans sa description brute et sans pommade d'un monde aux valeurs très relatives dans lequel trône toujours en haut de la pyramide le Dieu «Argent». En son nom, l'homme est capable de tout: écraser les autres pour en obtenir plus, le « Tout pour ma gueule » est plus que jamais d'actualité et qu'importe les moyens. Que ce soit la puissance des fonds de pension américains, la menace par une arme ou la séduction dolosive , dormez braves gens et surtout ne pensez à rien, on s'occupe de tout !

Destruction du lien social par la perte du travail ou la violence, des rêves se brisent de la première à la dernière page. Même riches, vous n'êtes pas à l 'abri, peur d'être volés, de ne pas en avoir assez, de ne pas pouvoir obtenir ce que vous voulez par de vils jeux de faux pouvoirs, l'auteur dresse un constat amer sur la difficulté des nantis dans un monde de pauvres, et des pauvres dans un monde de riches à la tentation permanente. Melvin, jeune businessman, son pognon et sa Charlène d'un coté, Lino et Jessica de l'autre, vont traverser ce roman dans une réflexion sur la vie, la mort, la fatalité, et la course au bonheur dérisoire d'une vie meilleure.

« La vie est courte, imprévisible, dangereuse ». D'enfances brisés qui peuvent conditionner une vie en passant par une satyre des bourgeoises botoxées, liftées dont le seul « métier » est de faire fondre la carte bleue, Philippe Hauret ne nous épargne aucune réduction à sa vision sombre et étouffante de la société inhumaine.
On n'hésite pas à tous les niveaux à laisser les gens sur le carreau et on ne se rend même pas compte que ces actes auront une incidence désastreuse sur la vie des autres !Quelques jolies tournures comme « vieux bambou desséché » ou « caviste=librairie à jaja » viennent égayer un contexte général des plus moroses.
En voulant ouvrir les yeux et modifier leur destinée, Jessica, Lino, Melvin, Charlène, subiront bien des bouleversements. Encore une superbe réussite, noire à souhait, publiée chez Jigal qui devient décidément un spécialiste des romans courts et coup de poing dans cet univers bien particulier qu'est le noir sociétal (Hauret, Bablon, Otsiémi, Martin etc....). Bravo et mention particulière à la superbe couverture !

Ah , dernière chose Monsieur Philippe Hauret, et là, c'est le caviste qui parle, un Bourgogne rouge à 4€ la bouteille, tu peux toujours courir......même avec un guépard aux trousses.....sourires.
Commenter  J’apprécie          20
Je suis désormais cet auteur et j'ai aussi beaucoup aimé son précédent roman, vous trouverez mon avis en cliquant sur ce lien : Que Dieu me pardonne

Lino s'ennuie ferme au travail et dans sa vie qui est, disons-le plutôt insipide.
Il n'y a que l'écriture qui semble l'éveiller un peu.
Un soir en rentrant chez lui, il va croiser une SDF qui squatte son palier.
Excédé de ne pas pouvoir continuer son train-train tranquillement, il va finir par lui proposer un morceau de pizza...

Ce roman démontre un bel équilibre entre l'opulence financière et son contraire c'est à dire rien, à part le manque de confort et de nourriture.
C'est assez fou tout ce que le manque d'argent peut créer, il peut même pousser à certaines extrémités regrettables.
Ni polar, ni thriller, j'ai beaucoup aimé trouver ce que j'ai lu dans ce roman noir, soit le quotidien de deux personnes assez différentes qui se découvrent et s'apprivoisent.
Dans le bonheur ou la douleur, telle est la question...

Je retiendrais cette impression d'écriture assurée, c'est pourtant le deuxième roman que je lis de Philippe Hauret, mais quand je suis saisie par cette sensation, je suis toujours obligée de le dire ou de le redire.
Il faut lire le livre pour en comprendre le titre, on comprend alors ce qu'il cache et pourquoi le personnage féminin est torturé.

La violence est insidieuse, mais elle est le point de départ de tout.
Vous ne comprenez rien à mon blablatage, oui ce sont des choses qui arrivent et pour traduire brièvement ça veut dire, lisez-le vous-même ça vaut le coup.


Lien : https://leshootdeloley.blogs..
Commenter  J’apprécie          20
Lino n'est juste qu'un petit employé de bureau parmi tant d'autres dans une grosse boite située dans une tour de la Défense. A ne pas confondre avec le ministère des Armées.

Donc Lino travaille le jour, comme tout le monde excepté ceux qui sont au chômage et ceux qui bossent de nuit, et le soir venu, dans son minuscule appartement situé au sixième étage d'un immeuble du quatorzième arrondissement de Paris, il s'essaie à l'écriture. Des nouvelles car il n'est pas encore prêt pour rédiger un roman. Mais il s'astreint à noircir des pages blanches via son clavier sur son ordinateur.

Un soir, il distingue dans le couloir qui dessert son étage comme un tas de chiffons. Après vérification, il s'agit d'une jeune femme qui s'est réfugiée afin d'échapper aux maraudes et aux interpellations policières musclées. Si, si, cela existe !

Jessica, c'est le nom de cette paumée genre chien sans collier, arpente les rues, quémandant une, voire plusieurs piécettes, améliorant l'ordinaire par de petits larcins éventuellement. Lino propose de l'héberger, en tout bien tout honneur, ce qu'elle accepte mais bientôt leur relation évolue et ils sont amenés à partager le même canapé. Un voyage est même envisagé et pour cela Lino se montre quelque peu indélicat envers son employeur puisqu'il puise de l'argent dans le coffre-fort. Ce qui est préjudiciable à l'une de ses collègues. Un dommage collatéral, inévitable.

De retour à Paris, Jessica tombe, sans se faire mal et par inadvertance, sur un portefeuille. Elle prélève l'argent qu'il contenait puis rend l'objet à son propriétaire, patron d'une petite chaîne de magasins de confection. Pour la remercier, Melvin, le riche entrepreneur, lui confie une place de vendeuse dans l'une de ses boutiques.

Melvin est marié à Charlène, une femme somptueuse, et le couple se lie d'amitié avec Lino et Jessica. Seulement, car dans toute histoire qui pourrait sembler idyllique subsiste un seulement, leurs relations évoluent, et pas forcément dans le bons sens.



Outre ce quatuor de personnages, que l'on pourrait qualifier comme les Riches et les Pauvres, seuls quelques personnages secondaires évoluent dans ce suspense prenant. Secondaires, certes, mais pas inintéressants car ils ne se contentent pas de faire de la figuration dite intelligente.

Et incidemment, on se trouve plongé dans une conversation entre Jessica et Lino, juste avant les élections présidentielles. Si Jessica se laisse abuser par les apparences :

Ce mec transpire la vérité, son regard ne trompe pas, il est habité par ce qu'il dit.

Lino, lui, est plus réservé, pour ne pas dire lucide :

Sans vouloir casser l'ambiance, je pense que rien ne changera vraiment. Tes dix pour cent de chômeurs, tes cinq millions de précaires, tu les auras encore dans trente ans, et que ce soit un gouvernement de droite ou de gauche, les deux ne cherchent qu'à maintenir un taux de misère acceptable, sachant que les problèmes à résoudre demanderaient trop de sacrifices à ceux qui occupent les bonnes places.

Un suspense habilement mené, et qui nous ramène quelques décennies en arrière, années soixante, soixante-dix, avec une intrigue qui exclue violence et érotisme. On peut penser à des auteurs comme Jean-Pierre Ferrière mais également à deux romancières qui excellaient dans ce domaine, Catherine Arley et Madeleine Coudray, laquelle avait écrit quelques ouvrages fort sympathiques mais est aujourd'hui injustement oubliée et qui fut couronnée par le Grand Prix de Littérature Policière 1978 avec Dénouement avant l'aube.

Une étude de caractère et un système social malicieusement et efficacement développés, analysés, mettant en présence deux mondes différents qui par le jeu du hasard, sont amenés à se rencontrer, à s'apprécier. Plus ou moins. Peut-être même moins que plus.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
Commenter  J’apprécie          20
La double chronique sur Collectif Polar
Un condensé des Les P'tits Papiers de So et de l'Kronik d'Eppy Fanny

Jessica mendie de quoi survivre dans les rues de Paris tandis que Lino s'ennuie dans son boulot alimentaire en attendant de voir son talent d'écrivain reconnu. le hasard les réunit et, ensemble, ils rêvent d'un avenir ensoleillé. L'arrivée de Melvin, riche homme d'affaires en quête de distraction, n'est peut-être pas l'étincelle attendue pour sortir du marasme.
Lire ce roman, c'est porter un regard sur l'autre, sur notre mode de vie. Point de sermon, point de morale, des tranches de vie purement et simplement, des destins croisés.
Un roman noir et dense. Des êtres écorchés vifs. Une peinture sociale sans concession.
Le monde d'en haut, le monde d'en bas, et celui du milieu. Sommes-nous dans l'un ou l'autre ? le mélange des genres est-il possible ? Que faisons-nous pour faire de notre vie ce qu'on attend d'elle ?
Un beau roman noir, qui fait la part belle à l'humanité. On ne peut qu'être saisit par la beauté qu'il émane de chacun d'entre eux, même le plus sombre.
Mais attention, on n'apprivoise pas un animal sauvage. Surtout lorsqu'il a été irrémédiablement blessé.
Lino comme Melvin en feront les frais.
Lumineux roman noir sociétal, Je suis un guépard brille par son authenticité, un rappel aux origines, une invitation à se saisir de notre vie et à en être acteur, à vivre.

Lien : https://collectifpolar.wordp..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (40) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}