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EAN : 9782020685016
112 pages
Seuil (02/09/2004)
4.21/5   19 notes
Résumé :
Ce roman pour adolescent à partir de 14 ans (et aussi pour les adultes), raconte l’histoire de Shaïné. Cette jeune adolescente rescapée des camps de concentration, rentre en France à la fin de la guerre. Accueillie dans une maison d’enfants, elle donne naissance à une petite fille, « minuscule vie venue du pays de mort », qui s’appellera Zeïdé comme le grand-père tant aimé dont le souvenir lumineux l’aide à ne pas sombrer.

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'est l'histoire d'une revenante.
L'histoire d'une résilience, l'histoire d'une renaissance.
C'est l'histoire de Shaïné, encore une enfant, qui sort de l'enfer avec une vie qui bat en elle.
Au Château, parmi les autres fantômes des camps, elle réapprend à vivre. Pour elle-même d'abord, puis pour sa petite Zeïdé, miracle venue du pays des morts. Grâce à ce petit bout de vie, elle lutte contre le désespoir qui veut l'emporter. le chemin est long, semé de cauchemars encore vivaces, semé de cendres et de sang. Animateurs, infirmières, psychologues,.. tous sont là pour l'aider. le chemin de fumée, celui qui a emporté les siens, doit s'écarter pour que Shaïné trouve sa voie, celle qui mène au-delà du camp, vers la lumière.

J'ai découvert Rachel Hausfater avec son livre "Yankov", l'histoire d'un jeune garçon rescapé des camps qui réapprend à vivre à la Libération, roman qui s'inspirait de l'histoire vraie des enfants de Buchenwald. L'auteur était venue nous présenter son livre en 2016 lors du Prix des Incorruptibles. Une rencontre très vivante, avec une auteur chaleureuse et au très bon contact avec les élèves.
"Le chemin de fumée" , son premier roman publié en 1998 et qui fait ici l'objet d'une réédition, a donc été écrit bien avant. Shaïné, c'est comme la grande soeur de Yankov. Dans une narration poétique et simple, emplie d'émotion sans filtre, nous suivons les pas chaotiques de la jeune adolescente, rescapée des camps, qui devient mère en sortant de l'enfer. Comment élever un petit bébé alors que l'on est encore soi-même une enfant qui réclame les bras de ses parents et pleure la disparition de son grand-père tant aimé ? Comment affronter la vie alors que la mort était la plus habituelle compagne ? Corps abîmé, coeur brisé. Tout est à reconstruire.

Petit roman dédié aux adolescents, "Le chemin de fumée" est un récit sur tous ces enfants revenus du monde des morts et qui doivent, petit à petit, réapprendre le monde des vivants. C'est aussi et surtout un formidable cri d'amour à un grand-père, parti trop vite dans le chemin de fumée.

100 pages d'une émotion brute, pure et simple où derrière la tristesse, se cache l'espoir.

Merci à Babélio et aux Editions du mercredi pour l'envoi d ce roman.
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Émouvant!


En 1998, Rachel Hausfater-Douïeb publie le Chemin de fumée. Ce titre désigne le chemin de la mort dans les camps d'extermination où pour certains la seule issue était la « cheminée » où
ils étaient réduits en fumée. L'auteure n'a pas vécu les camps d'extermination car elle est née en 1955 . C'est un roman de l'après-guerre 1940-1945 qui raconte comment les survivants des camps réapprennent à vivre traumatisés pour beaucoup.

Ce roman plutôt monotone parle d'une jeune fille qui s'appelle Shaïné et de son grand-père, Zeïdé dans un camp d'extermination. Zeïdé meurt et Shaïné se retrouve seule, sans lui, à travailler dans les camps en femme de ménage pour les Allemands. Elle vie dans des conditions horribles , forcée de nettoyer les saletés dues aux nombreuses exterminations (taches de sang, ...). Elle n'a pas revu ses parents depuis le jour où les Allemands sont venus les chercher chez eux. Par chance Zeïdé avait caché Shaïné. Cette dernière attend un enfant. Il naîtra après la mort de son grand père et elle s'appellera Zeïdé comme lui. Sa fille sera confiée à une nourrice car Shaïné est trop jeune pour l'élever correctement. Elle ne veut pas accepter de s'en séparer et essaye à plusieurs reprises de l'enlever. Depuis la libération des camps nazis elle vit au château, avec des gens qui eux aussi ont survécu comme elle aux camps, mais qui restent traumatisés et sont orphelins.

C'est un roman à ne pas rater pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, les personnages sont attachants, ce sont des jeunes qui n'ont rien demandé, à part la vie et ils sont punis, en devant accepter de vivre sans leurs proches, parfois tout seul. En effet, Rachel Hausfater-Douïeb met en scène une jeune mère enceinte qui va perdre son seul parent : son grand père « j'avais vu mon Zeïdé s'éloigner trottinant entre leur gros dos verts idiots, et se retournant pour m'envoyer son sourire de fête, celui pleins de petites rides, et depuis, plus rien, plus de lui, plus de vie »(chapitre1, page12, lignes25-29). La jeune mère a perdu ses parents. Nous voulons connaître la suite du livre, pour voir si à cet âge elle arrivera à s'en sortir et si elle arrivera à récupérer sa fille Zeïdé qui lui a été enlevée dès la naissance.
Ensuite, la façon que l'auteure a écrit ce roman montre la naïveté et la jeunesse du personnage principal qui nous attendrit. Ainsi, Shaïné dit «Longtemps, j'ai cru que c'était quelqu' un, Laguerre, une sorcière.» (chapitre 1, page11, lignes12-13). Elle ignore beaucoup de choses car elle a très peu été à l'école: «On nous avait arrêtés, Zeïdé et moi, avant que j'ai pu aller au lycée». (chapitre1, page 11, lignes4-5 ). Les Nazis lui ont « volé » sa jeunesse.
Puis, nous voulons venir en aide aux personnages qui arrivent au château complètement perdus. En effet, de nombreux individus arrivent au château sans prononcer le moindre mot complètement traumatisés et orphelins. Ils sont déprimés et finissent la plupart par se suicider : « Pitchi-Poï s'est pendu! Il est là, pauvre, accroché comme un linge, parti. » (chapitre6, page78, lignes 20-21). Pitchi-Poï était un garçon qui a l'âge de deux ans a été déporté avec sa mère mais celle-ci est morte du typhus.
Pour conclure, je conseille ce livre même si le texte est difficile à comprendre parfois, il explique la dureté de la vie pour les rescapés à qui on ne pense pas toujours. On pense souvent plus à ceux qui y ont perdu la vie, mais on pense moins à ceux qui ont vu la mort de près et qui peinent à refaire surface après avoir été traumatisés et aussi après avoir vu mourir tous leurs proches, impuissants.
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Je tiens à remercier Babelio et les Editions du mercredi pour l'envoie de cet ouvrage.
J'étais très attirée par ce roman, car je trouve toujours intéressants les livres portant sur la Seconde Guerre mondiale, et plus précisément sur les expériences des personnes juives, déportées ou non.
On rencontre ici une adolescente qui revient des camps de la mort, et qui a perdu toute sa famille... Enfin presque, elle donne naissance à une petite fille quelques mois après la libération. On la suit dans sa reconstruction après les expériences terribles qu'elle a vécu. Les difficultés, les moments d'espoir, de joie et de tristesse. Sa vie se mêle à celle d'autres enfants également orphelins après avoir été déportés. Elle grandi.
J'ai eu beaucoup de mal avec le fait de ne pas savoir exactement qu'elle âge a notre personnage principale. Cela m'a grandement troublée. Son comportement donnait parfois l'impression d'une tranche d'âge particulière, et quelques pages plus tard, une totalement différente. J'ai aussi eu un peu de mal avec l'écriture que j'ai trouvé peut-être un peu trop enfantine et brouillon. Mais cela est probablement fait exprès afin de montrer la confusion que Shaïné pouvait ressentir, et nous faire ressentir ses émotions comme elle les ressentait, et non pas comme un narrateur nous les raconterait. Je n'ai pas l'habitude de ce genre de narration, c'est peut-être pour cela que j'ai eu du mal.
J'ai aimé voir les contacts de Shaïné avec d'autres personnes ayant des expériences similaires ou totalement différentes. Cela permet d'avoir un aperçu de la façon dont différentes personnes gèrent des situations traumatisantes de façons différentes. Certains sont plus forts que d'autres, et le remèdes nécessaires ne sont pas les même pour tous. Certains personnages me donnaient une sensation d'impuissance horrible. J'aurais tant voulu les aider à aller mieux !
C'est un récit très court, peut-être un peu trop à mes yeux. Cela allait parfois un peu trop vite à mes yeux. J'aurais voulu avoir plus de temps pour voir la réelle évolution de notre héroïne et de ses compagnons. Plus de détails, moins de sauts dans le temps.
Tout de même, c'est un beau livre qui nous plonge dans l'après-guerre et montre les difficultés de se réintégrer après avoir vu la mort de si près et avoir vécu à ses côtés dans une société qui ne comprend pas toujours vos expériences, qui ne pourra pas totalement les comprendre, et qui bien souvent malheureusement ne veut pas les comprendre.
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Les Editions du Mercredi, relayées par Masse Critique, ont eu la bonne idée de redonner un coup de projecteur sur le premier roman de Rachel Hausfater, que nous connaissons maintenant comme auteur d'une petite quarantaine de livres destinés à des jeunes de 10 à 110 ans. Pour ma part je ne le connaissais pas et j'ai été très touchée par ce récit débordant d'émotions. R. Hausfater, comme bien d'autres, traite assez souvent de la seconde Guerre Mondiale et de ses conséquences, mais l'axe envisagé ici est original. En effet, l'auteur nous propose de rencontrer une toute jeune fille rescapée des camps mais seule au monde et, donc, accueillie dans une maison d'enfants. Là, tandis que les uns et les autres revivent/ survivent comme ils peuvent, la jeune Shaïné apprend qu'elle est enceinte et donne naissance à une petite fille...
Si j'ai beaucoup apprécié ce récit et l'émotion qu'il suscite, j'ai cependant déploré à plusieurs reprises que l'écriture me coupe de cette émotion : trop appliquée ? voulant à tout prix "faire poétique" ou toucher ? maladroite ? Je ne sais pas trop mais j'aurais aimé que l'écriture soit plus sobre, plus en nuance, laissant la place à l'émotion alors qu'elle prend parfois le dessus. Mais "Le chemin de fumée" est un livre que l'on n'oublie pas de si tôt, quelles que soient ses faiblesses.
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J'ai failli pleurer dix fois en lisant ce livre... une grande force d'émotion en émane. Intelligence toute en subtilité, bribe de vie qui tente de se reconstruire. Une toute jeune fille meurtrie dans sa chair, dans son âme, qui tente de retrouver à tâtons et dans le noir, le chemin de la vie. Prendre la tangente sur le chemin de gauche. Une poésie sauvage fuit. Une rage de vivre qui s'ignore. Une évolution ténue mais solide, Shaïna reprend le fil de sa vie coupé par la folie des hommes et l'horreur des jours qui sont devenus des nuits.
Une lecture sur le Retour post Shoah qui ne laisse pas indifférent.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Où on va Maman?", questionnaient-ils inlassablement, en pleurnichant et en gémissant. On ne pouvait quand même pas leur répondre : "Ne t'inquiète pas, mon chéri, on va simplement en enfer. Nous descendrons bientôt, après encore quelques heures entassés les uns (vivants) sur les autres (morts). La gare porte le curieux nom d'Auschwitz. Là, on nous séparera, on nous déshabillera et on nous gazera. Ou peut-être auront-nous la chance d'être choisis (peuple élu!) pour aller travailler comme des bêtes, sans nourriture ni espoir. On va bientôt arriver mon poussin, regarde par la fenêtre (quelle fenêtre?)."
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Malgré tous, toi, Zeïdé, toujours tu me manqueras. Et c'est tant mieux. Car tu continues à vivre dans mon manque de toi. Tu es, en creux, en souvenir, en absence. Tant que tu me manqueras, tu seras.
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Ma mère. .. pas là, jamais plus là. Mais je te porte, comme toi tu m'as portée, je te sens, tu m'entends. Je fais comme toi, Maman, je joue à la maman, je suis comme toi, une maman. Et c'est beaucoup : beaucoup à embrasser, beaucoup à chuchoter, beaucoup à rassurer, et tant à aimer ! Merci de m'avoir montré les gestes qui consolent. Merci de m'avoir aimée si fort que je le sens encore. Merci d'avoir été, même si peu de temps.
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Nous, on a été déportés, et on l'est toujours. Jamais vraiment rapportés, tout juste supportés. Personne n'est revenu entier, de ce voyage sans vrai retour.
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Car tu continues à vivre dans mon manque de toi. Tu es, en creux, en souvenir, en absence. Tant que tu me manqueras, tu seras.
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