Je remercie vivement les éditions Glénat, Babelio et la SNCF pour ce partenariat. Nous avions la possibilité de choisir une bande dessinée sur les cinq et un roman sur les cinq — dans les conditions habituelles d'une Masse Critique. Mon oeil a directement été fasciné par le style très singulier de la couverture de cette BD. Je suis tellement heureuse d'avoir pu la découvrir, c'est un bel album que je conseille vraiment aux amateurs.
Le livre est très beau, son format est atypique — il est très grand ; le choix du papier rend les illustrations encore plus sympathiques. le tout est lisible et aéré, il est maniable, avec une très jolie couverture qui semble nous plonger dans une atmosphère de nuit, un doux parfum de policier, voire un soupçon années 60 à l'horizon. Rien que l'ambiance dégagée par le style graphique, je me suis sentie totalement hypnotisée.
L'intrigue possède très clairement tout ce que j'ai décrit dans le paragraphe précédent. Dès les premières cases, j'ai ressenti cet effet policier d'une ancienne époque, avec ce narrateur qui nous raconte les faits, intervenant ci et là pour présenter
Adam Clarks ou d'autres protagonistes importants. Un effet narratif très concluant, ça ajoute une plus value dans l'immersion déjà réussie. Car le policier est de mise, vol, espionnage, l'atmosphère est tendue par le contexte historique (guerre froide, le conflit entre les Russes et les États-Unis régit l'art, les découvertes scientifiques, etc.). Tous les ingrédients sont aisément employés et font effet ! J'ai adoré ce journaliste aux activités nocturnes douteuses, ce double jeu d'espionnage forcé qu'il doit subir, les retournements de situation. L'ambiance est prenante du début à la fin.
Le travail effectué pour ce rendu graphique et textuel est génial, passionné et fouillé. Nous sommes clairement dans les années 60, au coeur d'un conflit redoutable ; vêtements, expressions, tout est fait pour donner de la matière à l'histoire et fournir un cadre parfait pour un policier.
Adam Clarks est un journaliste du grand monde, seulement, il déteste toutes ces personnes riches ; avec Arsène Lupin, j'ai appris à mieux décortiquer les actions des voleurs.
Adam Clarks est ici pour voler des oeuvres d'art, des pierres précieuses, car il refuse de les voir exposer comme des trophées par les collectionneurs. C'est un but sympathique, dans l'idée. Il se voit mêler à une affaire qui le dépasse et j'ai adoré la manière dont il s'en sort, avec intelligence, finesse et précision, à l'image d'un Lupin. Moins gentlemen certes, mais c'est un protagoniste principal entier, complexe et humain.
Le scénario de
Régis Hautière se conte à travers des bulles au texte ciselé, soigné ; le russe parle avec un accent, on ressent toute la personnalité d'Adam à travers ses répliques. Les dialogues permettent de mieux appréhender les protagonistes, leurs relations. L'intrigue prend son temps pour être narré, mais elle sait habilement jouer entre réflexion, action et manipulation. Les illustrations sont magnifiques. J'avertis tout de même : il ne pourra pas plaire à tous, toutefois, j'ai été séduite. Les traits sont anguleux, bien taillés, j'adore le rendu pour le character design. Chaque personnage à son physique ; les vêtements et autres objets sont soignés et très agréables à regarder, on se perd dans la contemplation des détails. le style est d'autant plus plaisant lorsque l'on voit le jeu de colorisation abordé par Antonio Tapone. Les couleurs sont restreintes, nous avons la dualité noir et blanc, sur laquelle viennent s'ajouter des tonalités froides comme le vert et le bleu — marquant un côté secret, le vol, la nuit. le crépuscule ou la journée s'offre des teintes dans l'écru, un jaune plutôt doux. le rouge est très présent, c'est une couleur qui donne du peps, elle accentue les émotions, un fait, un personnage, le rouge a un rôle précis. Les couleurs fonctionnent entre elles, elles donnent toutes les ambiances de la bande dessinée et c'est un vrai régal à découvrir.
En somme, il faut retenir que cette bande dessinée est une très belle découverte. L'objet est soigné (format, couverture, illustrations) pour nous offrir une immersion totale dans l'intrigue, dans les années 60 et dans un policier prenant. Il y a une belle culture du polar très stylisé avec une histoire de vol et d'espionnage, j'ai adoré l'histoire qui se trouve être drôle, cynique, tendue et captivante. le texte est de très grande qualité, je me ne suis pas ennuyée une seule case et cette bande dessinée est un joli coup de coeur.
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