La guerre bat son plein en cet hiver 1915 qui s'annonce froid et rugueux. Des flocons de neige sont bientôt remplacés par des pluies gelées. L'humidité tenace, et s'infiltrant partout, glace le sang des lulus. Leur cabane, bien haut perchée dans la forêt picarde, n'est pas suffisamment protégée des intempéries. La pauvre Luce, réfugiée belge prise sous l'aile des quatre lulus, commence à montrer des signes de fatigue. C'est alors que, sous les conseils de Hans, le soldat allemand déserteur qu'ils retiennent prisonniers, elle se remet bien vite grâce à ses médicaments. Pour le remercier, Ludwig propose de le détacher. Méfiant, Luigi n'est guère enthousiasmé à cette idée. En effet, les allemands sont leur ennemi et zigouillent tout le monde. le fusil en main, un malencontreux coup part tout seul et touche Hans. Légèrement blessé, il est alors libéré de ses chaines. Il raconte alors aux cinq lulus l'horreur de la guerre, ses amis mutilés ou tués au front...
Les désormais cinq lulus livrés à eux-mêmes dans cette forêt et loin des batailles que se livrent les soldats vont devoir cohabiter avec un des soldats du camp adversaire, Hans. Malgré le barrage de la langue, chacun y met du sien et finalement c'est une véritable amitié qui va se nouer entre tous. Touchés par le fait que celui-ci soit déserteur change inévitablement la donne. Ils voient ainsi en lui un homme et non un ennemi. Mais la guerre va bien vite les rattraper.
C'est un véritable plaisir de retrouver ces cinq lulus. le récit tout aussi passionnant est une très belle histoire d'amitié, d'insouciance et d'innocence sur fond de guerre. L'on prend véritablement plaisir à les suivre dans leur quotidien. Malgré le contexte, le récit est frais et enjoué. Les dialogues sont pertinents et drôles. le dessin semi-réaliste de Hardoc est savoureux et de toute beauté.
La guerre des Lulus, Hans... une belle rencontre...
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Nos quatre l'ou lulus à savoir Lucas, Lucien, Luigi et Ludwig auxquels il faut désormais rajouter la jeune Luce qui a perdu ses parents lors de l'évacuation se sont désormais bien organisés dans leur petit abri de fortune au sein de la forêt. Qu'entend-je par abri de fortune ? Il s'agit d'une petite cabane en bois que les garçons avaient construite alors qu'ils étaient encore à l'abbaye de Valencourt. Certes, le fait qu'une jeune fille se soit jointe à eux a nécessité quelques arrangements et au fil du temps, la cabane s'est d'ailleurs agrandie. La guerre fait toujours d'aussi effroyables ravages et eux, du moins, malgré le fait qu'il faille sans cesse chercher à se réapprovisionner en nourritures, se sentent néanmoins à l'écart de tout ça. Ils guettent régulièrement l'arrivée des troupes françaises mais quelle n'est pas leur stupéfaction et leur effroi lorsqu'au lieu de tomber sur un soldat français, comme ils l'escomptaient, ils tombent sur un soldat allemand. L'ennemi leur a-t-on sans cesse rabattu les oreilles (enfin plutôt les yeux), via la presse de l'époque qui consiste en la parution de journaux qu'ils ont pu dénicher au bistrot du coin, est dangereux, et prêt même à dévorer les enfants. Cependant, le soldat auquel ils ont affaire a l'air tout autre. Tout aussi perdu qu'eux, Hans a déserté cette horreur et est bien décidé, s'ils l'acceptent, à les aider. Premier geste bienveillant qu'il aura envers eux : soigner la pauvre petite Luce dont la maladie ne fait qu'empirer. Nos cinq amis vont finalement se prendre d'affection pour Hans et cela, de façon réciproque. Malgré le barrage de la langue qui , au départ, rend leur communication relativement difficile, tous les six vont désormais cohabiter sous le même toit pendant que la guerre continue à faire des ravages, apportant son lot de blessés et de morts chaque jour.
Leur aurait-on menti ? Se pourrait-il qu'un soldat ennemi se révèle au final un homme comme tous les autres et non un monstre comme on le leur a si souvent voulu leur faire croire ? Hans, qui a une femme qui l'attend chez lui, une femme enceinte qui plus est, se révèle être d'une grande aide pour nos petits orphelins, et plus que cela même, un véritable ami. Mais, en cette période de terreur, personne n'est jamais réellement à l'abri car tout peut arriver, le meilleur comme le pire, et ce, à n'importe quel moment...
Une histoire bouleversante et j'ai réellement hâte de me plonger dans le troisième tome, qui, malheureusement pour moi, n'est pas disponible à la médiathèque à laquelle j'ai emprunté ces deux premiers. Il va donc me falloir attendre et patienter mais vous, chers amis babéliotes, n'attendez pas pour vous intéresser de près à ces bandes-dessinées qui sont autant bien travaillées sur le plan narratif que graphique !
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Le tome 2 de la guerre des lulus est tout aussi bien que le premier. Nos lulus sont avec Hans, un Allemand déserteur qu'ils ont fait prisonnier. Très vite ils vont se lier d'amitié et apprendre à survivre avec "l'ennemi".
Les relations entre les Lulu et dorénavant avec Hans, sont, comme dans le premier tome, un mélange de chamailleries et de tendresse. Beaucoup de chaleur et d'humanité dans ce contexte de guerre. Mais ce n'est pas pour autant une bande dessinée "bisounours", la réalité de la guerre et bien là avec ses erreurs et horreurs. Je reste conquise !
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Janvier 1915. Froid et humidité.
Les 4 Lulus, Lucien, Lucas, Luigi et Ludwig, sont très embêtés : que faire de leur prisonnier allemand ? Ils ont faim. Ils ont froid. Leur cabane prend eau de toute part… Et ils ont un prisonnier sur les bras !
Luce est celle qui en souffre le plus. Sa fièvre pourrait bien l'emporter. le breuvage conseillé par l'Allemand semble faire effet. Elle serait peut-être morte si elle n'avait pas avalé ce traitement.
Les Lulus se demandent s'il ne serait pas temps de le libérer. Luigi n'est pas d'accord… Et c'est Luigi qui tient le fusil de l'Allemand. Dans son agitation, Luigi presse la détente. le soldat s'écroule…
Critique :
Un beau scénario montrant l'aide apportée par ce soldat allemand, Hans, à cette bande d'orphelins afin de les aider à mieux surmonter leurs dures conditions de vie. L'amitié règne entre eux. Leurs provisions s'accroissent. Tout va pour le mieux. Tout ? Quand Hans est parti à la guerre, sa femme était enceinte… Hans, le déserteur qui porte sur ses vêtements le sang de son meilleur ami, Hans qui vomit la guerre et ses atrocités, Hans a hâte de la revoir…
Voilà une histoire qui humanise le « Boche ». Au sortir des deux guerres mondiales, et même des décennies plus tard, pareil récit aurait été considéré comme une trahison tant l'ennemi était chargé de toutes les tares et jugé incapable de se comporter avec humanité. Il aura fallu beaucoup de décennies après le dernier conflit pour qu'on puisse enfin écrire que tous les ennemis n'étaient peut-être pas des salauds.
C'est cet aspect qui est mis en évidence dans cet album moins cocasse que le précédent, surtout si on y ajoute que Luce devient une jeune fille et ignore tout des changements qui s'opèrent en elle. Mais un ange gardien veille…
Une excellente série jeunesse, mais que même les « vieux » peuvent avoir du plaisir à lire.
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Les textes toujours d'une finesse maitrisées donnent un ton humoristique aux situations parfois tragiques. Un mélange des genres qui donne un album frais et plein d'authenticité. Une belle réussite.
Lire la critique sur le site : Sceneario
La Guerre des Lulus ressemble à un petit havre de fraîcheur en lisière de l'horreur de la guerre. Et pour le lecteur, c'est que du bonheur !
Lire la critique sur le site : Auracan
Hans : Ha! Ja, femme. Eva. Quand moi aller guerre, elle grosse.
Lucien : Ça, c'est les saucisses.
Luigi : Pourquoi tu parles de saucisses?
Lucien : Ben... c'est toi qui m'as dit que les allemands, ils mangeaient plein de saucisses. C'est pour ça qu'elle est devenue grosse.
Luigi : N'importe quoi...
Lucien : C'est pourquoi alors?
Luigi : C'est à cause des patates. Les allemands, ils mangent trop de patates.
Lucien : Comment tu sais?
Luigi : Tout le monde le sait, c'est tout. Ceci dit, Hans, t'en fais pas: si elle a autant de mal que nous à trouver des patates, elle va rapidement redevenir comme sur la photo.
Ludwig : Elle n'a pas besoin de maigrir. Il a voulu dire qu'elle était enceinte, andouille!
Hans connaissait la guerre. La vraie. Il avait combattu en première ligne. Il avait vu mourir des hommes et en avait sans doute tué quelques uns. Il avait lui-même échappé plusieurs fois à la mort. Ce n'est pas dans ses mots, incompréhensibles pour la plupart, ni dans ses gestes désordonnés que nous saisîmes l'horreur de ce qu'il avait traversé... mais dans son regard vide et lointain, qui semblait se perdre bien au-delà de nous.
-Le front... Pas place pour toi. Pas place pour enfant.
-Hé! Je ne suis plus un gosse! Je suis un homme!
-Pas place pour homme non plus. Place seulement pour mort et barbarie.
Nous avons enterré Hans par une belle journée de septembre. Le temps était sec, l'air était doux et le soleil brillait. Pourtant, nous tremblions de froid, frigorifiés par le chagrin, la colère et la peur. Nous avons enterré Hans au pied de la cabane. La protection offerte par celle-ci contre la pluie et les animaux nous apparaissait à présent bien illusoire face à la fureur des hommes. Nous avons enterré Hans... et nous avons fui la guerre.
- C'est la guerre, Gamin ! Tu as déjà joué à la guerre, Gamin ?! Eh bien, en vrai, c'est ça ! ça fait des morts et des blessés.
Peut-être que ce boche était ton ami, peut-être même qu'en d'autres circonstances, ça aurait été le mien aussi. Mais là, pour moi, c'était juste un soldat ennemi qui me menaçait avec un fusil.
Entraînez vos enfants dans une lecture passionnante au coeur de la Grande Guerre avec LA GUERRE DES LULUS de Régis Hautière et Hardoc, la série de bandes dessinées qui a inspiré le film !