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EAN : 9782253098669
128 pages
Le Livre de Poche (11/05/2016)
3.21/5   24 notes
Résumé :
Eric Haviland explore avec beaucoup de délicatesse le moment si fugace et pourtant si crucial où un événement dramatique fait basculer une adolescente dans l âge adulte. À la manière d un Henry James, il se fond dans le décor feutré d un pensionnat anglais d'aujourd'hui et nous offre un roman aux multiples entrées.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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C'est le choc dans le pensionnat d'Abbey School. Cynthia, une des élèves, s'est pendue. le traumatisme est immense pour Eleanor qui a découvert le corps de sa camarade dans la chambre qu'elles partageaient. C'est vrai qu'elle était bizarre, Cynthia. Solitaire, mutique, brusque, elle avait noué peu de relations avec les autres filles. « Une amie, Cynthia ? Plutôt une camarade de chambre imposée par Miss Huntney. » (p. 16) Il y a bien eu ce match de rugby où, l'espace de quelques heures, Cynthia a été une héroïne pour l'école et l'équipe d'Hastings à qui elle a offert une victoire inattendue contre l'équipe de Bodiam. Et cette fois où elle a partagé cette boîte de biscuits avec Eleanor. Cette dernière ne cesse de se questionner : a-t-elle manqué la demande d'aide de sa camarade ? Aurait-elle pu faire davantage ? Et pourquoi se pendre dans la chambre ? « Mais Cynthia avait voulu que ce soit Eleanor qui la trouve. Était-ce pour la punir de ne pas l'avoir sortie de son enfer qu'elle cherchait maintenant à l'y faire tomber de toute la puissance de son cadavre ? Était-ce un dernier geste d'amour vers Eleanor, parce qu'on ne peut pas mourir tout seul, qu'il faut toujours remettre sa mort à quelqu'un d'autre ? » (p. 53) Les funérailles approchent : Eleanor et ses amies aimeraient rendre un dernier hommage à celle qui a traversé leurs jeunes existences en frappant un retentissant coup de tonnerre qui marque la fin de l'adolescence.

Quelle délicatesse et quelle finesse dans ce récit ! le sujet peut laisser craindre un pathos pesant, mais il n'en est rien. Certes, la mort plane dès les premiers mots du récit et la disparition d'une jeune personne est forcément absurde et laisse des traces indélébiles, mais le dynamisme d'Eleanor rappelle que la vie ne s'arrête jamais vraiment, qu'elle ne cède que quelques instants face à la mort, et qu'il y a toujours un chemin à poursuivre. Dans ce très court roman, Éric Haviland dépeint avec talent l'atmosphère si particulière des pensionnats britanniques de jeunes filles. Même de nos jours, avec portables et virées shopping, il reste quelque chose d'inaltérablement digne dans le comportement de ces jeunes filles riches. Et même le Clan, entité sans visage composée de pestes qu'il n'est pas besoin d'individualiser, est un rouage indispensable au bon équilibre de l'institution.

Les batailles d'Hastings parle de jeunesse, d'expérience douloureuse et de tous les combats qu'il faut mener. Il n'y a pas de petites victoires quand il s'agit de se relever.
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> https://booksandrap.wordpress.com/2016/05/27/les-batailles-dhastings-eric-haviland/


J'étais hyper curieuse de découvrir ce petit roman, 120 petites pages choc et intense qu'il me tardait de dévorer. Je l'ai lu d'une traite, je pense que si vous prenez trop votre temps, vous perdez ce petit truc qui fait qu'on capte vraiment toutes les émotions que l'auteur veux nous transmettre dans cette courte histoire et ce serait dommage.


Je ne peux pas dire que ce soit un coup de coeur, car par moment Eric Haviland m'a perdu. Peut-être trop de flash-backs, trop de retour en arrière sans indication qui m'ont embrouillés et qui, par la suite, me faisait me demander, où il comptait réellement nous emmener. Ce serait je pense le seul point négatif à l'horizon.


Il n'y a aucun chapitre, le texte nous donne l'impression que l'auteur l'a écrit d'un seul jet, qu'il nous le balance comme ça, brut, sans relecture, sans se poser ni réfléchir au sens propre du roman. Et je trouve ça génial. J'aime beaucoup ce genre de livres courts, ça ne rend le sujet que plus percutant.


Venons en au fait, car c'est tout de même ce qui a de plus croustillant.
J'ai aimé la manière dont la mort et le suicide sont abordés. Notre personnage principal Eleanor, une adolescente bien sous tout rapport, pénètre dans sa chambre d'internat et là c'est la descente aux enfers : elle découvre sa colocataire pendue, inerte. Choc, incompréhension, colère. J'ai adoré son personnage et en même temps je l'ai détesté. C'est assez paradoxal mais je pense que vous pouvez comprendre mon point de vue, je m'explique : Je n'ai pas aimé sa personnalité trop revêche et je ne sais pas, elle a ce côté hautain que j'ai ressenti et qui m'a vraiment déplu, et en même temps j'ai aimé sa profondeur et la force de ses sentiments. Elle n'a aucun filtres, aucun masques pour le lecteur. Elle est clairement énervée et remontée contre Cynthia qui, d'une certaine manière l'oblige à vivre avec son suicide. Eleanor n'a rien demandé et du jour au lendemain elle doit continuer à vivre tous les jours comme les autres adolescentes de son age. Mais elle n'arrive plus a se préoccuper de choses futiles après la découverte atroce de Cynthia.


Je trouve qu'Eric Haviland décrit avec beaucoup de justesse et de dramatisme aussi faut se l'avouer ce passage de l'adolescence à l'age adulte. Ce basculement de l'enfance à quelque chose d'autres à cause d'un événement tragique. C'est fugace, inattendu, et pourtant ça a énormément d'impact sur Eleanor. La plume est fluide, ça se lit très bien.


Je voudrais vous conseiller ce petit livre, je trouve qu'il vaut vraiment le détour, j'ai passé un bon moment de lecture, malgré le fait que je me sois à plusieurs moments perdue, j'ai apprécié découvrir « Les batailles d'Hastings » et je vous le recommande fortement s'il est sur votre liste d'envie, avec les livres de poches, pas besoin de culpabiliser, faites vous plaisir !😉


Lien : https://booksandrap.wordpres..
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Un roman court qui m'as de suite attiré par sa couverture( qui n'est pas la mème que celle présentée) et surtout par son histoire forte en émotions.
Un choc dans un pensionnat ou une jeune fille va mettre fin à ces jours, jeune fille sans histoires, presque transparente au yeux des autres.
Difficile de se faire une place quand les "groupes d'amies" sont déjà formés.
C'est sa colocataire de chambre qui va la retrouver pendue et qui va subir un choc dont elle était loin de se douter, les émotions vont s'enchainer pour Eleanor elle devra répondre a de multiples questions qui vont l'assaillir car elle sera forcé de comprendre que c'est elle qui devait la retrouver et pas une autre. Pour partager sa mort et ne pas la laisser partir seule ou peut être pour faire une dernière chose pour sa camarade, elle décidera de lui préparer ses obsèques en lui rendant un dernier hommage des plus émouvant.
Un magnifique récit qui bouleverse les codes des pensionnats de jeune filles ou la richesse sociale n'est rien face à la mort.
A découvrir pour se laisser surprendre.
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Un petit roman, lu d'une traite, sur un sujet difficile, le suicide d'une adolescente.
L'histoire s'attache non pas à la défunte Cynthia, mais aux jeunes filles de son entourage (pensionnat anglais sélect) et en particulier à Eleanor, qui a découvert le corps de sa camarade dont elle partageait la chambre.

Une histoire qui se penche sur l'impact de cette mort brutale, et voulue, sur ses camarades, leur évolution psychologique, leurs réactions face à cet acte violent auquel elles sont confrontées et qui vient bousculer brutalement leur petit monde protégé.
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J'ai choisi ce tout petit livre essentiellement en raison des références figurant en quatrième de couverture : Virginia Woolf et Virgin Suicides, le film, ambiance rappelée également par la photo en couverture d'ailleurs. À ce propos je trouve que M. Fillon journaliste à Sud-ouest aurait tout de même pu citer le roman éponyme de Jeffrey Eugenides dont le film de Sofia Coppola est l'adaptation, d'autant plus qu'il donne son avis sur un roman. Bref, passons. Mais bon, ceci dit, je vais balancer tout de suite : le récit de Eric Haviland, même s'il n'est pas dénué d'un certain charme, n'arrive pas à la cheville ni de l'une, ni de l'autre de ces références ! Déception. Ça se lit d'une traite (120 pages seulement) mais sans coup de coeur. Pour être honnête, si je surmonte la frustration de ne pas avoir trouvé un récit à la hauteur de mes espérances, je reconnais qu'il y a quand même des points positifs. Par exemple, le fait que le roman semble avoir été écrit d'un seul jet, sans trop réfléchir, sans retouches ; pour les petits récits j'aime bien retrouver ce côté spontané. Au final, c'est typiquement une lecture à laquelle je n'ai rien à reprocher véritablement mais de laquelle j'attendais autre chose et donc, je dis bof bof.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Eleanor (ce prénom complètement démodé dont ses parents l’avaient affublée, trouvant cela original et traditionnel à la fois, ce prénom qu’elle portait, en leur en voulant un peu) poussa tranquillement la porte de sa chambre du pensionnat d’Abbey School, East Sussex, ce lundi matin de mars, et vit Cynthia, avec qui elle partageait sa vie depuis la rentrée, pendue le long du mur au-dessus du radiateur dans l’uniforme du collège qu’elle avait revêtu pour aller prendre son breakfast. Pendue au tuyau d’eau chaude qui courait d’abord à la verticale, parallèlement au mur puis, après un coude, à l’horizontale, parallèlement au plafond pour alimenter les radiateurs des étages supérieurs. Eleanor, reculant, titubant, qui tremble de tout son corps, qui, avec des gestes saccadés, parvient à fermer la porte de sa chambre devenue une tombe, qui hurle sur le palier vide : « Espèce d’idiote ! Qu’est-ce que tu fous au bout de cette corde ? Pourquoi tu m’as fait ce coup-là ? Imbécile ! Pourquoi ? » Se mordant les lèvres jusqu’au sang de honte d’avoir dit ça, enfilant en courant tout le couloir jusqu’à la chambre d’Anna, sa meilleure amie, en train de se coiffer tranquillement, qui de stupeur laisse tomber le peigne en corne de buffle censé faciliter l’élimination du stress et la circulation du sang que sa mère lui avait ramené d’un voyage en Chine. Anna qui rattrape Eleanor dans ses bras sans comprendre, la serre d’instinct contre elle pendant qu’Eleanor, haletante, lui crie aux oreilles plusieurs fois de suite : « N’entre pas dans ma chambre ! N’entre pas ! Personne ! Personne ! » avant de s’effondrer sur le lit, de s’y recroqueviller, d’y enfouir son visage devenu informe, sa face défigurée par ce qu’elle n’aurait jamais dû voir : Cynthia au cou tordu, Cynthia au cou violacé comme un iris sombre. Mais voilà qu’Eleanor se cabre soudain, le visage rouge, gonflé et couvert de larmes, écarte brutalement Anna jusqu’à presque la faire tomber (plus tard elle s’excuserait de ce geste), se plante au milieu du couloir – déjà plusieurs portes se sont ouvertes, quelques filles passent une tête, étonnées – et lance d’une voix impérieuse et forte afin que toutes entendent, même à travers les murs épais des chambres : « Cynthia a besoin de se reposer. Foutez-lui la paix ! Foutez-lui la paix ! »
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Vous protestez de tout votre coeur contre la mort de Cynthia, comme tout être humain. Vous voudriez qu'elle n'ait jamais eu lieu. C'est particulièrement vrai d'un suicide: on pense toujours que l'on a pas fait ce qu'il faut pour l'empêcher. Mais c'est faux: Cynthia est allée seule au bout du chemin qu'elle voulait prendre. En l'accompagnant, en jouant et en chantant Dowland, vous reconnaissez sa mort et vous en faîtes quelque chose d'autre. Le jour de la cérémonie, vous comprendrez quoi.
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« Mais Cynthia avait voulu que ce soit Eleanor qui la trouve. Était-ce pour la punir de ne pas l’avoir sortie de son enfer qu’elle cherchait maintenant à l’y faire tomber de toute la puissance de son cadavre ? Était-ce un dernier geste d’amour vers Eleanor, parce qu’on ne peut pas mourir tout seul, qu’il faut toujours remettre sa mort à quelqu’un d’autre ? » (p. 53)
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D'un bond Eleanor sort du bois, agitant frénétiquement la main à l'attention d'Anna et se mêle aux Normands d'Hastings. Elle porte dans ses bras sa camarade morte et va l'ensevelir. Avec eux, à son heure, elle passe le ruisseau. Il va falloir qu'elle se batte, seule avec ce cadavre. Elle remonte la colline, elle part livrer sa bataille.
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- On ne peut rien contre l'oubli.
- Et contre la mémoire qu'est-ce qu'on peut ?
- L'oubli est plus fort.
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Video de Eric Haviland (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eric Haviland
Rencontre avec Eric Haviland .Eric Haviland s'intéresse à l'histoire de l'église et constate l'écart entre ses décisions, ses actes et le message de l'Evangile qui pourtant l'a institué. Il propose de revenir à l'essence des textes bibliques, à leur profondeur pour retrouver le coeur du christianisme.
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