AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Rahsan Ekedal (Illustrateur)
EAN : 9781534300651
Image Comics (10/01/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Top Cow combines three of its most provocative titles (THINK TANK, THE TITHE, POSTAL) in an unflinching fable of revenge and consequence. FBI Agent James Miller (THE TITHE) follows a sociopath into the off-the-grid town of Eden, Wyoming on a personal mission of vengeance. The price of this vigilante justice will be paid in blood, and both Eden and James Miller will never be the same.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Eden's FallVoir plus
Berserk, tome 1 par Miura

Berserk

Kentaro Miura

4.26★ (24534)

41 tomes

Blast - Intégrale par Larcenet

Blast (Manu Larcenet)

Manu Larcenet

4.40★ (9056)

5 tomes

Sin City, tome 1 : The Hard Goodbye par Miller

Sin City

Frank Miller

4.27★ (1838)

7 tomes

Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome constitue un crossover entre 3 séries crées par Matt Hawkins : Postal avec Bryan Hill & Isaac Goodhart, Think Tank avec Rahsan Ekedal, et The Tithe également avec Rahsan Ekedal. Il comprend les 3 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2016, coécrits par Matt Hawkins & Bryan Hill, dessinés, encrés et mis en couleurs par Atilio Rojo. Il comprend également le premier épisode de chacune des 3 séries concernées.

Le tome s'ouvre avec un résumé en bande dessinées de 2 pages expliquant qui est qui et quelle est la situation. Il existe aux États-Unis, une petite ville appelée Eden, non répertoriée sur les cartes, même par Google, dans laquelle le gouvernement envoie les criminels qu'il préfère ne pas voir réapparaître, sans pour autant pouvoir les supprimer. Laura Shiffron est la maire de cette ville, et Mark Shiffron (son fils, atteint du syndrome d'Asperger) en est le postier. Récemment, Eden a dû accueillir Thornton, un suprématiste blanc ayant commis des actes terroristes anti-islamistes sur le sol des États-Unis. Dwayne Campbell, Jimmy Miller et Samantha Copeland avaient réussi à l'identifier et à prouver sa culpabilité. Ils savent qu'il est encore vivant et ils sont bien décidés à lui faire payer ses crimes. Ils bénéficient de l'aide du docteur David Loren, un jeune scientifique non conformiste, employé de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), une agence du département de la Défense des États-Unis chargée de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à un usage militaire.

Grâce à des faveurs officieuses, David Loren, Dwayne Campbell, Jimmy Miller et Samantha Copeland apprennent où se trouve Thornton. Ils décident que James Miller se rendra à Eden, sous une fausse identité, comme s'il s'agissait d'un criminel à mettre au vert. La prise en charge se fait par un groupe cagoulé, de nuit, sur une route déserte, et ils lui mettent un sac sur la tête. Laura Shiffron lui explique rapidement les règles de la vie à Eden. Miller pose quelques questions discrètes à quelques habitants pour savoir s'il y a eu une autre arrivée récente. Cela a tôt fait d'attirer l'attention sur lui. Malheureusement sa liaison par satellite avec le reste de l'équipe présente des dysfonctionnements chroniques.

Il n'est pas sûr qu'un lecteur qui n'ait aucune connaissance préalable des trois séries concernées par ce crossover, au moins de Postal et The Tithe, puisse réussir à s'impliquer dans ce récit. Il s'agit d'un récit assez court (3 épisodes de 20 pages chacun). Les personnages n'ont pas beaucoup le temps d'exister, et leurs motivations proviennent de leurs séries respectives. Dans ces conditions, il reste une histoire d'infiltration rondement menée, ainsi que l'accomplissement d'une vengeance, avec quelques problèmes majeurs, le troisième épisode apportant une résolution tranchée. Il s'agit tout de même d'une opération clandestine, à plus d'un titre puisque la ville d'Eden est censée ne pas exister, avec plusieurs surprises en cours de route. le lecteur constate également que cette histoire bénéficie d'un bon dessinateur : Atlio Rojo avait déjà collaboré avec Matt Hawkins pour IXth Generation Volume 2. Il dessine dans un registre descriptif avec un bon niveau de détails.

Atilio Rojo a réalisé lui-même la mise en couleurs. Il s'en sert pour ajouter des textures discrètes et des ombrages sur les surfaces, ainsi que pour augmenter un peu le relief des surfaces. Cela lui permet également de n'utiliser les traits d'encrage que pour détourer les formes, sans hachures ou croisillons à l'intérieur desdites formes. Il utilise également des aplats de noir lorsque le faible éclairage le justifie. Il utilise la couleur à des fins expressionnistes à une ou deux reprises, dont une page comprenant 4 cases de la largeur de la page baignant dans un rouge sang pour marteler la violence physique. Il l'utilise également pour rendre compte d'éclairages artificiels, comme celui diffusé par l'écran d'un ordinateur. le lecteur constate que l'artiste sait reproduire l'apparence de tous les personnages des différentes séries. Il reconnaît sans mal Mark Shiffron et ses culottes courtes, Laura Shiffron et sa silhouette âgée, Maggie Pendrowski dans son uniforme de serveuse, Samantha Copeland belle et passionnée, Dwayne Campbell imposant et mature, ou encore le facétieux David Loren, et Jimmy Miller impétueux et indigné.

Le récit emmène le lecteur dans des chambres d'hôtel, dans les rue d'Eden, dans un diner traditionnel, sur une pelouse enherbée, dans une église, etc. le lecteur constate qu'il identifie rapidement chaque endroit et que les cases sont facilement lisibles. Les couleurs habillent chaque surface. Il apparait également que bien souvent, sous les couleurs, les lieux sont dessinés de manière basique, sans beaucoup de détails. Néanmoins la somme des traits et des couleurs aboutit à des lieux consistants et différenciés. En tant que metteur en scène, Atilio Rojo se montre assez compétent, évitant les enfilades de cases avec uniquement des têtes en train de parler, pour des prises de vue plus sophistiquées. Les séquences d'affrontement transcrivent bien la violence des coups portés, les blessures infligées, ainsi que la tension engendrée par les menaces physiques. Pour autant, les dessins ne se complaisent pas dans un voyeurisme gore malsain.

Pour un lecteur familier des séries Postal et The Tithe, l'enjeu narratif est plus important. Il se demande ce qu'il va advenir de la clandestinité de la ville d'Eden, et si le groupe de The Tithe va réussir à accomplir sa vengeance. L'incertitude quant à l'issue du récit est renforcée par le fait que le lecteur ne sait pas qu'elle est l'espérance de vie de ces 2 séries mères qui ont un lectorat très confidentiel. À la lecture, il apparaît que l'importance de David Loren est plus relative, sa participation étant surtout d'ordre logistique. Matt Hawkins avait préparé cette intrigue dès le deuxième tome de la série The Tithe Islamophobia. Il ne s'agit donc pas d'un événement créé artificiellement, mais du chapitre suivant de la série The Tithe. le lecteur éprouve donc un intérêt pour les personnages du fait de son investissement dans les 2 autres séries. de la même manière, il se demande comment Laura Shiffron va gérer ce nouveau pensionnaire, d'autant plus que Thornton a un certain niveau d'exigence (à commencer par un drapeau américain et un exemplaire de la Bible) et qu'il ne semble prêt à ne faire aucun effort pour se conformer aux règles de la communauté qui lui sert de refuge.

Ainsi le lecteur se retrouve plongé dans un thriller dont l'issue est incertaine, avec des personnages auxquels il s'est attaché du fait de leurs valeurs morales, évoluant au milieu d'autres qui ne reculeront devant rien pour assurer leur survie. Comme il est d'usage dans ce genre de récit, le fond de l'affaire est de confronter la justice à la morale, et les idéaux au pragmatisme. de ce point de vue, les coscénaristes accomplissent ces confrontations avec un véritable savoir-faire. le dernier épisode vient apporter une expérience cathartique d'autant plus appréciable que certains personnages se sont heurtés à la dure réalité, et aux limites de leurs capacités.

Pour étoffer la pagination de seulement 3 épisodes de l'histoire principale, les responsables éditoriaux ont pris le parti d'ajouter les premiers épisodes des 3 séries concernées. Ce choix est un peu paradoxal. Soit le lecteur n'en connaît aucune, et il est alors vraisemblable que Eden's Fall n'avait rien pour l'attirer. Soit il connaît déjà les séries, auquel cas, il n'est pas forcément très intéressé pour en relire les premiers épisodes. Mais il existe une position intermédiaire dans laquelle ses goûts de lecture l'ont amené à lire une ou deux séries sur les 3, et pas les autres. Dans ce cas-là, il a la possibilité de découvrir le début de celle(s) qu'il a laissée(s) de côté. Il a un aperçu tentant de la série Postal, avec un mystère glauque et des dessins un peu amateurs, mais des personnages sortant des stéréotypes ordinaires. Il assiste à un incroyable braquage, conçu au millimètre près, dans une des dizaines d'églises des États-Unis pour spolier un prêtre aux méthodes plus que discutables, dans The Tithe. Il plonge ensuite dans un épisode en noir & blanc, dans lequel Matt Hawkins s'amuse avec l'un de ses sujets favoris : la science et la technologie. Finalement, seul un lecteur déjà familier des 3 séries se sentira floué par ce choix de publication, mais content d'avoir pu retrouver des personnages qu'il affectionne.

Ce tome s'adresse avant tout aux lecteurs déjà familiers des séries Postal et The Tithe. Ils découvrent l'épilogue du deuxième tome de The Tithe, pour une conclusion bien noire. Ils assistent à la manière dont le système d'Eden fonctionne pour protéger son anonymat. Il constate avec plaisir qu'Atilio Rojo est un artiste qui réalise des planches agréables à l'oeil, d'un bon niveau de professionnalisme, avec une narration graphique solide. 5 étoiles pour une histoire mêlant des personnages attachants, au sein d'un thriller corsé.
Commenter  J’apprécie          30


autres livres classés : fablesVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}