AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
IX Generation tome 1 sur 2
EAN : 9781632153234
160 pages
Image Comics (08/09/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
In the future there is no more natural death, no needs unfilled, and everything you could ever want is yours...as long as you’re one of the chosen ones to live in this new Utopia and you’re willing to subjugate yourself to these new self-proclaimed gods with "IX" emblazoned on them. Do the ends truly justify the means? Is a utopia built on genocide worth the price? Aphrodite, Velocity, Hades, and the other Nines establish fiefdoms in this new world and attempt to ru... >Voir plus
Que lire après IX Generation, tome 1Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient les épisodes 1 à 4 de la série du même, initialement parus en 2015, écrits par Matt Hawkins, dessinés, encrés et mis en couleurs par Stjepan Sejic. Il comprend également le numéro spécial "XIth generation: Hidden files", également écrit par Hawkins, avec des illustrations de Sejic, reprises des précédents épisodes. Cette histoire fait suite aux épisodes consacrés à Aphrodite IX dans la série du même nom : Aphrodite IX: Reborn Volume 1 et Aphrodite IX Rebirth Volume 2 et des mêmes auteurs. Malheureusement l'éditeur Top Cow (la branche d'Image Comics dévolue à Marc Silvestri) n'a pas jugé bon d'inclure le numéro spécial Aphrodite IX/Cyberforce paru en 2014, et partie intégrante de l'histoire globale.

Ce tome commence par une page en gros caractères résumant l'essentiel de la situation, puis par une page comprenant un trombinoscope des 9 héritiers apparus lors de l'Ascension, tous affublés du chiffre 9 : Aphrodite IX, Appollo IX, Ares IX, Artemis, IX, Athena IX, Hades IX, Hephaestus IX, Hermes IX, et Poseidon IX. le récit commence en 2827, alors que des clones d'Hades s'attaquent à Aphrodite et Hephaestus. Après l'affrontement, ils se rendent sur la Lune, dans la base Sanctuary XIII, pour parler avec Velocity. Mais ils sont attaqués par une manifestation de The Darkness.

En fuyant à travers la base, Aphrodite et Hephaestus se retrouvent dans une armurerie contenant des objets de pouvoir. Aphrodite IX attire à elle Witchblade, alors qu'Hephaestus s'empare de l'épée Bloodsword. Il devient évident que l'un des 9 les a trahis, et en plus, Velocity demeure introuvable.

Pour pouvoir apprécier la richesse de cette histoire, ses tenants et ses aboutissants, il vaut mieux être familier de l'univers partagé Top Cow, à savoir avoir lu la série consacrée à Aphrodite IX par Hawkins & Sejic, et avoir une idée de ce que sont les 13 artefacts, à commencer par le Witchblade, mais aussi la pièce de Salomon. Sous cette réserve, le lecteur découvre la suite du récit consacré au protocole Aphrodite, c'est-à-dire un projet ourdi sur plusieurs décennies, conduit de manière clandestine, avec une échéance à très long terme. Matt Hawkins est à la fois le gestionnaire de Top Cow Productions, et un scénariste spécialisé dans l'anticipation et la science-fiction.

Cette histoire s'inscrit dans le genre science-fiction, avec un soupçon de surnaturel (les artefacts magiques). le scénariste projette le lecteur dans un future lointain, que 2 individus ont participé à façonner : Francesca Taylor et sa fille Carin. Elles ont conçu et implémenté un projet pour assurer la survivance de la race humaine, en développant des individus modifiés par des implants cybernétiques, et d'autres avec des gènes modifiés. 800 ans plus tard, la Terre est partagée en 9 états, chacun sous la gouvernance d'un des IX, avec un gouvernement de type dictatorial. Carin Taylor s'est retirée dans la base lunaire pour se reposer après 8 siècles passés à surveiller le bon déroulement de ce plan.

Matt Hawkins s'amuse avec la question de l'immortalité. Chacun des IX a la possibilité de transférer sa conscience dans un clone lorsque le corps qui l'habite meurt. À un premier niveau, le scénariste s'en sert pour son intrigue. Il y a quelque chose de pourri dans ce futur, et les transferts semblent infectés par une entité extérieure. le scénario déroule un amalgame entre politique-fiction, un soupçon d'horreur, et une touche de surnaturel. En trame de fond, il utilise la liberté offerte par le genre science-fiction pour pousser à son terme la possibilité d'un complot à l'échelle de dizaines d'années, et pour évoquer les conséquences de l'immortalité pour une partie privilégiée de la population (10 personnes).

L'attrait de l'auteur pour la science-fiction ne s'arrête pas là. En tête de chaque chapitre, il a mis une citation, dont 3 d'Arthur C Clarke, faisant écho de manière explicite au récit. La première évoque l'érosion de toute forme de nouveauté, phénomène encore plus accentué pour des individus immortels. Pour eux, même une civilisation utopique peut finir par lasser. La deuxième évoque la nature de la magie, qui peut n'être qu'une forme de technologie tellement avancée, qu'elle semble être de nature surnaturelle. Dans l'appendice, Hawkins explicite qu'il souhaite appliquer ce concept aux 13 artefacts. Enfin, la dernière citation indique que le rôle de l'humanité est peut-être de créer son propre dieu. Au vu des capacités des protagonistes IX, le lecteur comprend qu'il leur échoit de s'inventer leur rôle et leurs fonctions de déité. Ces citations remplissent leur fonction d'ouvrir le récit vers une réflexion sous-jacente dans l'intrigue.

Le lecteur retrouve Stjepan Sejic pour la dernière fois (voir fin du présent commentaire) sur cette histoire. Il poursuit dans la même veine que la série Aphrodite IX, et la série Sunstone. Il abandonné le rendu très sophistiqué de la série Ravine, pour préférer une apparence plus esquissée, mais aussi plus vivante. Pour les personnages, le lecteur retrouve ces traits de contours qui semblent avoir été tracé à la va-vite, presque des traits de constructions, avec une épaisseur irrégulière et des jonctions cassées, ou légèrement décalées. Cela rend l'apparence plus spontanée. Néanmoins, ce n'est pas synonyme de précipitation.

Le trait un peu grossier dans sa forme de Sejic reste toujours aussi précis dans ce qu'il dessine. Les cases sont toujours aussi lisibles quel que soit le nombre d'éléments représentés. Les personnages présentent donc cette apparence croquée sur le vif, dans des tenues et des décors dont le degré de détail dépend de la séquence. Sejic se concentre avant tout sur la narration du récit, en choisissant de ne pas l'encombrer avec ce qui lui semble superflu. le lecteur peut estimer que certaines cases auraient gagné à être peaufinées pour mieux décrire les habits, ou les endroits. À l'inverse, il peut aussi juger la pertinence des choix de l'artiste, dans le fait qu'il n'est pas possible d'oublier où se déroule l'action, où ce que portent les personnages.

En prenant un peu de recul, il apparaît que Sejic a effectué un énorme travail de conception graphique sur les costumes, les technologies, et les architectures. Chaque séquence comporte un grand nombre d'informations visuelles qui sont réparties dans ses cases, sans être forcément répétées à chaque fois, à l'instar de la narration portée par les mots qui par exemple ne répète pas les noms des personnages dans chaque phylactère de dialogue. En fonction de l'attente du lecteur, ce choix graphique peut irriter ou faire sens. de séquence en séquence, il constate également que Sejic n'a rien perdu de sa dextérité à l'infographie pour tout ce qui relève des effets spéciaux, magnifiques de complexité dans leur exécution, ou dans l'inclusion de certaines textures.

Le tome contient également le numéro hors-série intitulé "Hidden files" qui comprend 7 pages dessinées par Atilo Rojo, consacrée à Carin Taylor, ainsi que 4 pages consacrées aux cités des IX, et 10 pages de textes avec illustrations dans lesquelles Matt Hawkins développe son point de vue sur l'anticipation des technologies à laquelle il s'est livré. Ces explications permettent au lecteur de se faire un avis sur ses choix, leur probabilité, leur pertinence. En toute honnêteté, l'auteur a intégré un texte de deux pages et demi d'un professeur, revenant sur ses avis d'anticipation, et les démontant en apportant la contradiction. C'est la preuve d'une humilité certaine, d'une acceptation de la contradiction et du caractère discutable de sa vision d'auteur.

Pour ce premier tome de IX Generation, le lecteur découvre une intrigue bien ficelée, mêlant aventure, politique fiction et anticipation, avec une légère touche de questionnement, bénéficiant des dessins de Stjepan Sejic, mûrement réfléchi quant à leur forme narrative sur le plan visuel. 5 étoiles.

Ce tome se termine avec les couvertures variantes (au nombre de 13 dont une photographie de cosplayeuse), et les 15 premières pages de la série suivante réalisée par Stjepan Sejic : Death Vigil qui donne très envie de la découvrir. Cela commence avec une invocation de démon dans un cimetière, interrompue par l'arrivée d'un vrai tueur de démon. Ça continue par une discussion entre cet exorciste et Bernadette la faucheuse, pour se terminer avec un dîner en amoureux et une proposition de mariage. Sejic utilise les typologies de personnages qu'il a créées, pour un prologue qui met en appétit.
Commenter  J’apprécie          40


autres livres classés : anticipationVoir plus


Lecteurs (2) Voir plus




{* *}