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EAN : 9781607067450
160 pages
Image Comics (30/07/2013)
5/5   1 notes
Résumé :
Two months after the flashy and brilliant escape from the DARPA-funded military he used to call his home, slacker/genius Dr. David Loren has willingly returned to his lab to continue his work that he not long ago wished to be no part of. When a weapons designer loses his moral compass, who are the true victims of his creations?
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Ce tome fait suite à Think Tank 1 (épisodes 1 à 4) qu'il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre les relations entre les personnages. Il comprend les épisodes 5 à 8, ainsi que le Military Dossier 1, initialement parus en 2013, écrits par Matt Hawkins, dessinés et encrés par Rahsan Ekedal, qui a aussi apposé des trames de gris. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc, avec des niveaux de gris. Ce recueil comprend également les 2 photographies ayant servi de couvertures alternatives, et 22 pages d'annotation rédigées par Hawkins avec des illustrations extraites des épisodes de ce tome. Il s'ouvre avec une page récapitulative en bande dessinée.

L'histoire commence 2 mois après la fin du tome précédent. le lecteur assiste à une présentation relative au conflit israélo-palestinien. le docteur David Loren est revenu dans la base militaire qui abrite un des laboratoires d'idées (Think tank) de la DARPA (Agence pour les projets de recherche avancée de défense / Defense Advanced Research Projects Agency). Il a recommencé à concevoir et développer des technologies pouvant servir d'armes. Il est en train d'expliquer comment il est capable de construire des virus sur mesure, pouvant cibler les palestiniens, en n'infligeant qu'un pourcentage de morts très faibles chez les alliés des américains, c'est-à-dire les israéliens. Les gradés militaires assistant à l'exposé réagissent de manière différente. Plusieurs d'entre eux sont assez séduits par ses propositions ; un ou deux sont choqués par ce type d'armes violant plusieurs traités et conventions.

Mirra Sway est également revenue dans la base militaire abritant ce laboratoire d'idées de la DARPA. Elle est reçue par le général Diana Clarkson pour un débriefing de sa mission. Ce général reçoit l'approbation officieuse (aucune trace écrite) de tester la technologie génétique mise au point par David Loren, pour assassiner Su-Beng, un mafieux taiwanais. le docteur Manish Pavi s'inquiète des agissements de son meilleur ami David Loren, ne comprenant pas sa volte-face concernant l'utilisation de ses découvertes pour un usage militaire. Loren se rend à sa consultation régulière, avec la psychologue Jurik, au sein de la base. le test du virus artificiel est réalisé avec un grand succès, il est temps d'envisager son utilisation à plus grande échelle.

Le premier tome avait laissé le lecteur sous le charme d'un personnage principal crédible et original, un jeune génie scientifique commençant à avoir des remords quant à l'utilisation de ses inventions, mais également conscient de sa valeur et de sa réelle supériorité intellectuelle. Il était également tombé sous le charme du discours original de l'auteur, à la fois pour sa teneur, et pour sa forme. Il retrouve donc avec plaisir ce jeune génie scientifique, toujours très égocentrique. Il retrouve également un récit combinant avec dextérité des avancées technologiques, avec une aventure en bonne et due forme. Assez retord, Matt Hawkins a choisi de pousser la logique de l'armement jusqu'au bout. Effectivement David Loren est capable de concevoir et de développer des armes novatrices et efficientes, et il le fait. Mais qu'est-ce qui lui est passé par la tête ? Ce décalage avec la posture du héros respectant la morale judéo-chrétienne constitue une forte dynamique pour l'intrigue. le lecteur se doute bien que David Loren a quelques coups d'avance, mais en même temps ce virus de synthèse est bel et bien fabriqué, et bel et bien mis en oeuvre pour un assassinat en loucedé.

Matt Hawkins a construit une intrigue avec du suspense, qui mêle technologie et thriller militaire. Il n'oublie pas ses personnages pour autant. La personnalité de David Loren reste au coeur du récit. Il y a bien sûr ses capacités de génie scientifique, mais aussi son histoire personnelle. le lecteur découvre ce qui l'a amené à revenir à la base militaire, et à travailler pour les militaires, au-delà de leurs espérances. La relation entre lui et Mirra Sway se développe en fonction de leur caractère respectif. Sa relation d'amitié et de travail avec son collègue Manish Pavi continue d'évoluer, dans toute sa complexité. Pour Loren, Pavi est à la fois un collègue moins brillant que lui, mais aussi un ami qu'il essaye de préserver de manière plus ou moins adroite. le lecteur a le plaisir d'assister à deux séances de David Loren chez le psychologue qui permettent d'apprendre à le connaître mieux, et de découvrir une partie de ses préoccupations profondes. le profil psychologique dressé par le général Diana Clarkson décrit David Loren de manière factuelle et cassante, participant ainsi à faire de lui un individu étoffé, avec des défauts. Rahsan Ekedal continue de le représenter comme un jeune homme plutôt mince, à la morphologie normale, doté d'un bel entrain et d'une réelle envie de vivre, mais avec des passages de déprime.

Le lecteur apprécie donc la compagnie de David Loren, avec sa personnalité enjouée, sa grande confiance en ses capacités confinant à un complexe de supériorité, sa roublardise vis-à-vis de ses employeurs, et ses difficultés relationnelles. Il se plonge dans une intrigue qui joue avec ses attentes, en commençant par le prendre à contrepied puisque David Loren retravaille volontairement pour l'armée. Il regarde avec scepticisme les inventions d'anticipation de ce scientifique. La possibilité d'un virus capable de choisir entre palestiniens et israéliens semble peu probable et les drones disposent de capacités défiant l'entendement. Malgré tout, la curiosité pousse à au moins tenter la lecture des pages en fin d'histoire. le lecteur découvre alors les sources d'information de l'auteur, ainsi que la démarche qu'il a suivi pour la dimension anticipative du récit. Il est possible de ne pas croire que la science évoluera comme le décrit Hawkins, ou que certains concepts sont trop exagérés. Par contre, le lecteur qui fait l'effort de lire ces pages découvre de courts paragraphes qui se lisent facilement, ainsi qu'une soif d'apprendre impressionnante, et une capacité à rester critique. Il est reconnaissant à l'auteur de n'être ni démagogique, ni naïf, et de rester dans le concret. Lorsqu'il évoque les projets de la DARPA, il liste les projets ayant réellement abouti (comme la souris d'un ordinateur), et ceux qui n'ont jamais abouti. Matt Hawkins n'est pas un adepte de la théorie du complot. Il ne s'appuie pas sur des projets relayés sur internet par des individus qui portent une coiffe en aluminium. Il ne s'illusionne pas non plus sur le fait que l'armée dispose d'outils technologiques un peu en avance sur ce qui est commercialisé. Il inclut les adresses internet permettant de consulter les sources dont il s'est servi.

Ce deuxième tome fournit un plaisir de lecture alimenté en premier lieu par l'intrigue, les personnages et l'anticipation scientifique. Il s'agit quand même d'une bande dessinée dont le plaisir de lecture réside également dans sa forme dessinée. D'ailleurs les pages de Rahsan Ekedal ne sont pas juste fonctionnelles. Dans les pages de fin de volume, le scénariste explicite une partie de l'apport d'Ekedal en termes de conception. C'est l'artiste qui imagine une partie des slogans humoristiques des teeshirts de David Loren. C'est également lui ajoute parfois des informations, comme le fait que Loren évacue manu militari un patient du bureau de la psychologue quand il souhaite lui parler d'urgence. Il a aussi conçu l'apparence physique des personnages, avec des résultats qui ont donné des idées au scénariste, comme la différence de taille entre les époux Ayanna et Manish Pavi.

La couverture de ce tome est un peu moins terne que celle du premier tome. Sa conception graphique reste bien chargée, ne permettant pas de se faire une idée claire de ce qu'elle raconte, du premier coup d'oeil. L'effet calqué sur le titre le rend également moins lisible, par contre l'inscription sur le teeshirt de David est irrésistible. Comme dans le premier tome, l'artiste habille ses dessins avec des aplats de différentes nuances de gris, pour habiller les formes, les faire ressortir les unes par rapport aux autres, sans chercher à accentuer leur relief propre. Les personnages sont tous propres sur eux, avec des morphologies normales, mais guère variées. Il détoure les visages d'un trait de contour un peu plus gras que les autres formes, ce qui leur donne une plus forte présence, allant parfois jusqu'à ce qu'ils ressortent de manière artificielle.

Comme dans le premier tome, Rahsan Ekeal investit du temps pour représenter régulièrement les arrière-plans afin que les personnages ne donnent pas l'impression d'évoluer sur une scène vide, et pour que les séquences à l'extérieur (à commencer en Israël) soient assez consistantes pour ne pas donner l'impression d'avoir été tournées dans des décors à bon marché, dans un studio. Certaines séquences souffrent d'un plan de prise de vue manquant de fluidité. Rahsan Ekedal n'est pas un dessinateur très technique, mais il tire le meilleur parti de ses compétences pour donner à voir David Loren et ses actions, dans une approche graphique cohérente avec le ton du récit.

Le lecteur retrouve avec plaisir ce petit génie scientifique, avec ses qualités et ses défauts, évoluant dans un environnement réaliste de par sa complexité. le lecteur craint dans un premier temps une mise en scène simpliste du conflit israélo-palestinien, mais le scénariste s'adresse à ses lecteurs avec intelligence et honnêteté, sans prétendre tout connaître, avec assez de réflexion pour ne pas paraître idiot. Les dessins racontent l'histoire de manière claire, même s'ils manquent parfois de nuances. À nouveau, le pari de raconter une histoire d'anticipation à très court terme est tenu, avec une réflexion intelligente et honnête.
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