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EAN : 9782365320498
283 pages
Editions Nomad (14/06/2013)
3.5/5   2 notes
Résumé :
La collection Les grandes oeuvres fantastiques propose de faire découvrir ou de redécouvrir les oeuvres du XIXe siècle qui ont marqué la littérature fantastique. Des maîtres du genre aux auteurs moins connus du grand public, cette collection témoigne du côté obscur d'une époque où vampires, loups-garous, sorcières et fantômes hantaient l'imaginaire collectif.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Petit ouvrage relié accueillant en ses pages les nouvelles de divers auteurs renommés du XIXème siècle sur le thème des sorcières et de la sorcellerie. de grands noms de la littérature tels Alexandre Dumas, Théophile Gautier ou Nathaniel Hawthorne et de courts textes (une dizaine de pages pour la majorité)pour passer un petit moment fantastique. le tout proposer dans une édition visuellement soignée.

Je vais reprendre ci-dessous l'ensemble des histoires non pas dans l'ordre propre à l'ouvrage mais suivant l'ordre de ma lecture.

"La Tresse Noire" d'Emile Erckmann et Alexandre Chatrian (1859)
Ce texte à deux caractéristiques majeures qui en ont fait ma première lecture : c'est le plus court (seulement 7 pages !!!) et ses auteurs m'étaient totalement inconnus.
Théodore (le narrateur) rencontre un vieil ami, Georges Taifer, qu'il n'avait vu depuis 15 ans au moins. Georges est désormais un officier revenu de nombreuses campagnes en Afrique d'où il a ramenait un bon nombre d'objets aussi divers qu'exotiques dont la fameuse tresse.
Mon résumé n'ira pas plus loin, tant il est dangereux de reprendre en quelques lignes une histoire de seulement quelques pages. L'intrigue est mystérieuse. Vraiment très mystérieuse ! Aucune révélation n'est faite à la fin. Les auteurs insistent uniquement sur ses retrouvailles amicales durant lesquelles le fantastique fait irruption un bref instant. On a juste le temps d'observer la scène avant que la conclusion n'arrive. On devine quelques petites choses et on imagine la présence d'un maléfice mais ça ne va pas plus loin. Si le thème de cet opus n'avait pas été les sorcières, sans doute que je me serais posé encore plus de questions.
Sympathique mais vraiment trop bref et beaucoup beaucoup trop frustrant !

"La nuit du Sabbat" de E.T.A Hoffmann (1816)
Robert de Goldschmidt perd son portefeuille à Prague, lors d'un voyage d'affaire, et le voilà qui se met à penser au Diable et à lui vendre son âme pour récupérer son énorme somme d'argent perdue bêtement. le lendemain, un homme tout de rouge vêtu se présente avec le-dit portefeuille. de retour dans son pays, Robert va de nouveau rencontrer cet homme qu'il prend pour le Diable avant de se retrouver précipiter dans un enchainement d'évènements tous plus horribles les uns que les autres.
Franchement, cette nouvelle ne m'a pas du tout plu. Tout d'abord, Robert, le narrateur, m'a vite énervé avec ses phrases exclamatives. Ensuite, l'histoire, certes fantastique, est soit trop abracadabrante, soit joue trop sur les coïncidences et la malchance (non franchement le même soir il rencontre son tout premier amour, tue le mari de celle-ci, met le feu à la ville et tue son frère !!).
Le point positif, c'est que l'auteur offre une double fin à ses lecteurs. A nous de préférer l'une ou l'autre des hypothèses
Le point négatif : soit le texte souffre d'une mauvaise traduction, soit la plume d'Hoffmann est assez moyenne.

"Omphale" de Théophile Gautier (1834)
L'histoire d'un jeune homme qui tombe amoureux d'une jeune femme s'extrayant chaque nuit d'une tapisserie ornant sa chambre.
La première nouvelle que j'ai véritablement aimé dans ce recueil. Je ne connaissais Théophile Gautier que de nom, rattaché au roman "Le Capitaine Fracasse", et j'en ai découvert ici le style raffiné. L'histoire, bien que brève, est agréable mais m'a fait plus penser à la mise en mot d'un fantasme érotique qu'à une histoire de sorcière à proprement parlé. On sourira malgré tout devant l'approche un peu sexiste de l'idée : une comtesse représentée sous les traits d'Omphale, coincée dans une tapisserie ornant une chambre, qui s'offre si facilement à un jeune homme de passage. Pourquoi l'Hercule, son mari, lui aussi représenté, ne sort-il pas à son tour de l'oeuvre ne serait-ce que par jalousie à défaut de par désir ?

"La fée des eaux" d'Alexandre Dumas (1841)
L'histoire d'un jeune homme de bonne famille qui tombe sous le charme d'une ondine.
Une histoire prévisible au style qui m'a peu emballé.

"Le nain du lac et la dame en noir" d'Alexandra Dumas (1841)
Deux histoires en une seule, sans véritables liens. Deux légendes allemandes gentillettes qui se laissent lire mais sans plus. le style de Dumas dans ces nouvelles se confirme comme n'étant pas de mon goût.

"Jettatura" de Théophile Gautier (1834)
D'une centaine de pages, voici l'histoire de Paul d'Aspremont, amoureux de la jeune miss Alicia Ward. le jeune homme se rend à Naples, pour retrouver sa belle en convalescence dans la chaleur italienne. Peu à peu, les autochtones le regarde d'une manière étrange, l'évite et font des signes cabalistiques de la main à son passage. Paul va alors faire une terrible découverte qui changera à jamais sa vie et sa vision des choses.
Je suis tombé sous le charme de la plume de Théophile Gautier. Il écrit magnifiquement bien et manie les descriptions à merveille. Pour une nouvelle, elle peut paraître un peu longue et ceux qui se lasse vite des longues ou trop nombreuses descriptions ne trouveront pas ici leur bonheur. Au-delà de la taille du texte, l'intrigue se met doucement en place pour finalement prendre une tournure dramatique vraiment intéressante.

"Blanche de Neige" d'Alexandre Dumas (1842)
Une relecture du conte "Blanche Neige" des Frères Grimm à travers la plume d'Alexandre Dumas.
J'adore les contes, et c'est toujours un plaisir d'en découvrir de nouveaux, même si ce ne sont que de nouvelles versions. Dumas a traduit en grande partie le conte original des Grimm, n'y apportant que des modifications mineures et pourtant dénaturant quelque peu les choses. En revanche, à partir du réveil de Blanche Neige par le Prince, Dumas a complétement modifié la fin. Il n'est plus question ici de voir la Méchante Reine danser dans des souliers de fer brûlant mais plutôt de la défigurer avec la petite vérole avant qu'elle ne meure d'effroi devant son horrible reflet.
J'ai bien aimé relire ce conte avec cette fin alternative mais je garde une nette préférence pour la version des frères Grimm.

"Djoûmane" de Prosper Mérimée (1850)
L'histoire d'un soldat en campagne qui avec son escadron va assister à une étrange cérémonie.
Une histoire qui m'est complètement passée à côté. le tout reste très flou et on comprend pourquoi une fois la dernière page tournée.

"La fille aux poisons" de Nathaniel Hawthorne (1844)
Une histoire d'amour entre un jeune étudiant et une jeune fille enfermée dans un jardin empoisonné.
"La Lettre Ecarlate" de Nathaniel Hawthorne m'attend depuis longtemps dans ma bibliothèque et voilà que le hasard d'un recueil me propose une nouvelle de cet auteur. le personnage de Béatrix est originale dans sa composition. Création de son père, un scientifique reconnu qui se voue à l'étude de poison végétal, elle est un être que je n'avais encore jamais croisé dans la littérature. J'ai beaucoup aimé cette originalité de même que la plume de son auteur.

Un recueil plutôt pas mal qui m'aura introduit à la plume de Théophile Gautier et qui m'aura fait découvrir l'existence de contes de la main d'Alexandre Dumas. Donc, de nouvelles lectures en perspectives. le titre "Histoires de Sorcières" n'est pas très adéquate sachant qu'en fin de compte ces "créatures" y ont une petite place. "Maléfices" ou "Sorcellerie" auraient été plus adaptés. Enfin, le tout manque d'une vision féminine.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
En voyant combien ce sang de pourpre tranchait avec la blancheur de la neige, la reine dit :
- Je voudrais avoir un enfant dont la peau fût aussi blanche que cette neige, dont les joues et les lèvres fussent aussi rouges que ce sang, et dont les yeux, les cils et les cheveux fussent aussi noirs que cette ébène.
Juste en ce moment, la fée des Neiges passait, dans sa robe de givre ; elle entendit la prière de la reine et l'exauça.

Alexandre Dumas - Blanche de Neige (1842)
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Toutes les fois que Paul le regardait ainsi, le comte, par un geste en apparence machinal, arrachait une fleur d'une jardinière placée près de lui et la jetait de façon à couper l'effluve de l’œillade irritée.
- Qu'avez-vous donc à fourrager ainsi ma jardinière ? s'écria miss Alicia Ward qui s'aperçut de ce manège. Que vous ont fait mes fleurs pour les décapiter ?
-Oh ! rien, miss ; c'est un tic involontaire, répondit Altavilla en coupant de l'ongle une rose superbe qu'il envoya rejoindre les autres.
-Vous m'agacez horriblement, dit Alicia ; et sans le savoir vous choquez une de mes manies. Je n'ai jamais cueilli une fleur. Un bouquet m'inspire une sorte d'épouvante : ce sont des fleurs mortes, des cadavres de roses, de verveines, ou de pervenches, dont le parfum a pour moi quelque chose de sépulcral.
- Pour expier les meurtres que je viens de commettre, dit le comte Altavilla en s'inclinant, je vous enverrai cent corbeilles de fleurs vivantes.

Théophile Gautier - Jettatura (1834)
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- Vous ne nierez pas, miss Alicia, reprit le comte, la puissance de l’œil humain ; la lumière du ciel s'y combine avec le reflet de l'âme ; la prunelle est une lentille qui concentre les rayons de la vie, et l'électricité intellectuelle jaillit par cette étroite ouverture : le regard d'une femme ne traverse-t-il pas le cœur le plus dur ? Le regard d'un héros n'aimante-t-il pas toute une armée ? Le regard du médecin ne dompte-t-il pas le fou comme une douche froide ? Le regard d'une mère ne fait-il pas reculer les lions ?

Théophile Gautier - Jettatura (1834)
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Il regardait vaguement la mer limpide et bleue, où se distinguaient, dans une lumière brillante, et nuancées par le lointain de teintes d'améthyste et de saphir, les belles îles semées en éventail à l'entrée du golfe, Capri, Ischia, Nisida, Procida, dont les noms harmonieux résonnent comme des dactyles grecs, mais son âme n'était pas là ; elle volait à tire-d'aile du côté de Sorrente, vers la petite maison blanche enfouie dans la verdure dont parlait la lettre d'Alicia.

Théophile Gautier - Jettatura (1834)
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Ces fantasmagories confusément effrayantes, vaguement horribles, et d'autres plus insaisissables encore, rappelant les fantômes informes ébauchés dans l'ombre opaque des aquatintes de Goya, torturèrent le dormeur jusqu'aux premières lueurs du matin ; son âme, affranchie par l'anéantissement du corps, semblait deviner ce que sa pensée éveillée ne pouvait comprendre, et tâchait de traduire ses pressentiments en image dans la chambre noire du rêve.

Théophile Gautier - Jettatura (1834)
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