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Critique de Myriam3


Publié en 1850, La Lettre Ecarlate est considéré comme le premier roman américain. Teinté de morale et d'un romantisme noir, inspiré des Romantiques européens, ce livre est ancré dans L Histoire américaine, le puritanisme des premières années coloniales dans lequel prend place le procès des sorcières de Salem.
Ce qui est intéressant, c'est que Hawthorne a ajouté un "w" à son nom pour se démarquer de deux de ses ancêtres, le premier qui a émigré d'Angleterre parmi d'autres puritains, célèbre pour sa sévérité au sein de la magistrature, et le fils de celui-ci, qui a fait partie des juges de ce fameux procès de Salem.

La Lettre écarlate prend place dans ce milieu puritain du 17ème siècle où religion et loi ne faisaient qu'une. Hester, précédant son mari dans son voyage de l'Angleterre pour Boston, ne le voyant pas la rejoindre et le croyant mort, entame peu de temps après une relation avec le ministre de la paroisse. La naissance de leur fille révèle l'adultère, et elle est condamnée à porter le A de l'adultère sur sa poitrine jusqu'à sa mort. Elle refuse d'avouer le nom du père, condamnant celui-ci à une culpabilité secrète qui le dévore.
Contrairement au film, qui est une adaptation très libre, le récit commence au moment où Hester monte sur l'échafaud, son bébé dans les bras, pour afficher aux yeux de tous son crime.
C'est au cours de cet événement que son mari réapparaît et découvre l'adultère. Il demande aussitôt à Hester à ce que son identité ne soit pas révélée, pour des raisons encore obscures.
Tout le roman tourne autour de la culpabilité psychologique des deux anciens amants au nom de la loi malgré la conscience de la pureté de leurs sentiments.
Hester vivra seule quelques années auprès de sa fille Perle dans laquelle elle détecte des traits qui lui semblent maléfiques malgré sa beauté et sa jeunesse.
Le roman est empreint d'un symbolisme noir proche des croyances des Puritains à cette époque, un symbolisme un peu trop fort parfois qui m'a dérangé, mais sinon j'ai été surprise par la facilité avec laquelle se lit ce roman et la profondeur qui s'en dégage.
La postface de D.H Lawrence, critique envers la société américaine, partagée entre l'affichage d'une bonté et une paix de façade et un désir de destruction, de scandale intérieur, est très provocatrice et controversée quand il s'agit des femmes, forcément coupables... Je l'ai lu comme un déchaînement envers le sexe dit faible plutôt gratuit, mais sans doute s'agit-il plutôt du sentiment d'une certaine époque...
Quoi qu'il en soit, c'est le genre de roman court et puissant qui reste longtemps dans les esprits, pour à la fois son romantisme noir et la cruauté de ce pan d'Histoire.

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