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3,76

sur 911 notes
J'ai aimé cette lecture qui n'est pourtant d'un abord aussi aisé qu'on pourrait l'espérer : beaucoup de parenthèses qui viennent couper la phrase principale et en retardent d'autant la compréhension. En même temps, c'est le propre du style de Hawthorne dans ce roman (je n'en ai pas lu d'autres). Finalement, je m'y suis habituée et je l'ai apprécié.
Dans cette communauté de Puritains focalisés sur le péché, Hester Prynne est convaincue d'adultère et condamnée au pilori et à porter la lettre A sur sa poitrine jusqu'à la fin de sa vie. Elle refuse de dénoncer l'homme avec lequel elle a eu une enfant. Elle a elle-même brodé, avec extravagance, la lettre qui marque son infamie mais qu'elle porte avec un certain orgueil. C'est un personnage complexe qui ne se laisse pas écraser par ce qui lui arrive et qui affronte avec courage le mépris de la communauté. Cependant elle appartient aussi à la communauté et en partage les idées -jusqu'à un certain point. La culpabilité l'accompagne pendant tout le roman et elle réfrène toute joie. Elle est même ambivalente envers sa fille qu'elle appelle son bonheur et sa torture.
Les hommes font piètre figure à côté d'elle, que ce soit son mari ou son amant, s'enfonçant dans les remords ou la vengeance. Ils n'ont pas la force morale d'Hester, qui lui permet d'aller droit dans la tourmente.
A travers ce drame, nous prenons connaissance de la vie de ces premières communautés installées en Amérique sur la côte est, qui essaient de vivre selon leurs convictions dans ce pays en grande partie hostile. La forêt qui encercle la ville est vue comme un lieu effrayant, aux mains de Satan.
Hawthorne n'hésite pas à faire part de ses idées sur le puritanisme de ses ancêtres qu'il rejette avec force - au point de modifier son nom pour s'en désolidariser.
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La lettre écarlate c'est le A que doit porter Hester Prynne femme adultère en 1642 au tout début de la colonisation dans la ville de Boston. Dans une société puritaine et rigoriste, cette lettre symbolise la honte que la jeune femme devra porter aux yeux de tous et pour toujours. Son mari absent depuis longtemps, sans nouvelles de lui, elle a fauté et de ses amours illicites est née une petite fille.

Les hommes n'ont pas le beau rôle dans ce trio amoureux, lâcheté pour l'amant, perfidie pour le mari, seule Hester reste digne.

Le roman traduit bien l'ambiance pesante de cette société qui nage dans la culpabilité et la faute, dans lesquelles sont empêtrés les héros du roman.. Diable et Dieu habitent les gestes quotidiens.

C'est un texte un peu vieilli avec des images désuètes et des lenteurs mais profond et attachant
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Hester Prynne porte un A brodé sur ses habits, une lettre écarlate pour que tous voient la nature de son péché : elle a une liaison avec un homme autre que son mari de laquelle est née la petite Pearl. Deux autres personnages complètent ce tableau surprenant de cette Américain puritaine : Arthur Dimmesdale, le jeune pasteur et Chillingworth, médecin et mari d'Hester.

Ce roman m'a longtemps intriguée et après sa lecture, difficile d'avoir une opinion tranchée. Après un début difficile, le temps de s'adapter au style de l'auteur, on découvre une Hester qui accepte son sort et ne rebelle pas contre la décision de l'Eglise. Elle a l'impression que sa fille ne voit que cette lettre sur elle et elle s'intrigue de plus en plus face aux réponses évasives de sa mère. le personnage de Chillingworth est diabolisé : il persécute le jeune pasteur à l'en rendre fou. Tous les scènes du récit sont emprunts d'un symbole religieux. La fin montre le puritanisme souverain : les amants n'ont pas réussi à s'enfuir loin de ce monde insensé. Une question m'obsède : est-ce vraiment de l'amour entre Hester et le pasteur ? Parce qu'elle le protège de son mari mais à part leur dernière conversation, ils ne sont jamais ensemble et leur désir de fuir, est-ce plutôt une envie de liberté ? Une lecture qui m'a permis de connaitre cette époque de l'Amérique et comment il est difficile de trouver sa place quand on s'écarte du chemin tracé...
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J'avais étudié La lettre écarlate lors de mes années universitaires, dans un module consacré à la littérature américaine, et plus particulièrement les fondements de ladite littérature.
Cela remonte à plus de vingt ans, et si je me rappelais très très bien du début du roman, je dois bien admettre que le reste s'était évaporé. Ce dont je me souvenais également était que ce roman est considéré comme l'un des premiers romans américains, si ce n'est le tout premier, que son auteur, Nathaniel Hawthorne, né Hathorne il me semble, avait modifié son nom de famille pour s'émanciper du passé de cette dernière, des puritains convaincus ayant participé à la chasse aux sorcières.

Je pense qu'en voyant la couverture de ce roman, notamment dans la collection Totem de Gallmeister, ainsi aussi que par son titre, on ne peut que penser à La Servante écarlate, roman pourtant écrit bien plus tard. Je pense surtout que ce qui relie ces deux romans est leur héroïne, aussi inoubliable l'une que l'autre. Hester Prynne, ici, qui reste digne et forte lorsqu'elle est exhibée avec l'insigne infâme sur sa poitrine, et qui le restera des années durant, et June, dans le roman de Margaret Atwood, qui refuse son sort.

Mais que penser vraiment de ce roman? Est-il moderne ou, au contraire, a-t-il mal vieilli? J'aurais tendance à répondre un peu des deux.
Il a mal vieilli sur certains aspects, notamment au niveau de la narration pure, et ce malgré la nouvelle traduction (qui n'est pas mauvaise pour autant, je tiens à le signaler). le côté quelque peu mystique, une société très austère, même si cela existe encore aujourd'hui, malheureusement, plombent quelque peu le rythme de ce roman. Cependant, en rappelant en prime que Nathaniel Hawthorne a placé son action plus de deux siècles avant son ère, il est incroyable de constater que l'action pourrait également être placée en 2022, dans certaines contrées, mais il pourrait aussi y avoir sa place en Amérique où les questions de religion, d'adultère et de fidélité même, ainsi que de vengeance, faire vengeance soi-même, restent prépondérantes. Si je voulais résumer ce livre, je dirais qu'il met en place le mythe de la société américaine.

Et moi dans tout ça, est-ce que j'ai apprécié ma redécouverte de cette oeuvre (que j'avais lue en anglais à l'époque)? J'ai adoré le début, j'ai trouvé que les descriptions étaient très réalistes, j'arrivais à respirer le même air, à ressentir l'atmosphère. Puis, j'ai trouvé que le roman s'enlisait dans quelque chose d'un peu trop introspectif et qu'il manquait alors de dynamisme, de rythme, les tourments des protagonistes étant trop présents et plombant l'intrigue. J'ai par contre trouvé que le procédé narratif était très moderne, l'auteur n'hésitant pas à interpeller son lecteur tout au long du livre, le prenant à témoin, l'obligeant presque à se positionner.

En bref, un classique absolu de la littérature, pour moi, un roman qui doit être lu si on s'intéresse à la littérature américaine.
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Nouvelle-Angleterre, années 1640. Hester Prynne a conçu un enfant hors des liens du mariage et est condamnée, par la communauté puritaine à laquelle elle appartient, à porter sur ses vêtements une lettre écarlate, le A de l'adultère.

Malgré son époque de publication, le roman se révèle surprenamment féministe. Quelques très beaux passages proposent une analyse perspicace de la condition des femmes dans une société où règnent la bigoterie, l'intolérance et l'hypocrisie (...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Publié en 1850, ce roman américain est un roman psychologique, dans un style certes agréable mais qui paraîtra désuet au lecteur du XXIème . Après un prologue très ( trop) long, l'histoire s'enchaîne vite et le lecteur se prend au jeu. le bien , le mal, la culpabilité, la sainteté.... et la lettre écarlate accrochée sur la poitrine de la pécheresse ... J'ai bien aimé cette lecture.
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Hester Prynne, mariée, vit seule dans l'une des colonies de la Nouvelle-Angleterre, car son mari a disparu et, très probablement, est déjà décédé. Un amour passionné éclate entre elle et le talentueux prêtre Dimsdale, par conséquent Hester est enceinte, les puritains calvinistes condamnent une femme et sa fille Pearl pour emprisonnement, et après leur libération l'obligent à porter une lettre écarlate brodée comme symbole de honte (tout au long de l'histoire une lettre rouge change son signe à l'opposé). Malgré les menaces des autorités, Esther n'accepte pas de dévoiler le nom du père de l'enfant. À ce moment là, le mari de Hester revient dans la colonie, qui, sous un faux nom, s'installe avec le prêtre et cherche à découvrir le secret qui tourmente le pasteur. Il est clair que ces événements ne déboucheront pas sur de bons résultats ...

Le monde d'Hawthorne est la Forêt enchantée. Il est pittoresque et insolite. Ici un petit elfe gambade à travers la forêt et au bord de la mer dans ses robes colorées - il s'agit de la petite Pearl. Ici, une énorme météorite éclaire à minuit un échafaudage sur la place de la villette et trois personnes debout et se tenant la main dessus. Ici, un tas de mousse et un ruisseau dans la forêt donnent du repos et insufflent une nouvelle vie dans un coeur désespéré. Ici, les discours des gens sont luxuriants, ce qui ne les empêche pas d'être remplis d'une signification secrète. Et la lettre écarlate à la broderie dorée, devenue un sombre symbole démoniaque, n'est-ce pas aussi le point de rencontre de la morale et de l'esthétique?

Malgré le fait que Hester Prynne soit un personnage féminin fort opposé au monde des citadins qui jugent une femme pour ces sentiments forts dont ils ne sont pas capables, malgré tout le symbolisme de la lettre écarlate, Hester n'est pas le personnage principal de l'oeuvre. le combat du révérend Dimsdale avec lui-même est la véritable intrigue, et son dénouement est son point culminant. La force de Dimsdale était spirituelle et seule Hester a pu survivre au sens physique familer.

Comment les héros arrivent à survivre à l'absence de liberté rend le livre formidable. Hester vient du fait que les catégories morales de cette époque sont un produit de la société. Elle parvient à regarder la nature humaine du point de vue du coeur et uniquement du coeur. Et puis elle gagne la liberté intérieure. Vous pouvez expier le péché, calmer votre conscience et partir pour commencer la vie dans de nouvelles conditions. N'est-ce pas la meilleure illustration qu'une personne dans une situation désespérée n'est rien de plus qu'une illusion de notre esprit? Nous avons toujours de la place pour nous échapper.
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Hester Prynne, un nourrisson dans les bras, est mise au pilori, forcée de porter sur elle, jusqu'à la fin de sa vie, une lettre écarlate, un A, synonyme de son adultère, puisqu'elle a une enfant alors que son mari est porté disparu en mer depuis qu'il a tenté de rejoindre, lui aussi, après elle, Boston, qui est encore, à cette époque - dans les années 1640 - une simple colonie fondée par des puritains anglais qui ont fui les persécutions religieuses de leur pays. du père de cette enfant, elle ne dira rien.
Pendant des années, la jeune femme portera sa lettre, élèvera Pearl avec la plus grande humilité possible, dans la société ultra puritaine qu'elle a suivie en Amérique, jusqu'au jour où l'impensable se produit, et l'oblige à penser différemment son futur, ainsi que celui de sa fille.

Il y a quelque chose de l'apologue, très XVIIIème, dans ce roman de Nathaniel Hawthorne, de même que le style, les thématiques abordées, la narration choisie en récit enchâssé, avec un long prologue de l'"auteur" qui énonce les raisons pour lesquelles il a décidé de raconter l'histoire d'Hester, donnent un côté un peu désuet à ce roman, pourtant publié en 1850. Et la neutralité du narrateur, qui ne m'a permis, à aucun moment, de savoir s'il condamne ou cautionne ce qu'il raconte, enfonce encore le clou d'une littérature qui semble hors de son temps : il énonce, simplement des faits, et c'est à chacun d'en tirer une morale, à la manière de nombreux romans du siècle des Lumières.

Mais le personnage même d'Hester, sa transformation au fil du récit en une émancipation inattendue, qui s'accompagne d'une communion avec la Nature, dont sa fille en est, encore plus, le plus parfait symbole, nous plonge au contraire dans une littérature romantique, plus ancrée dans l'exploration d'émotions, de sentiments, de sensibilités plus primaux, et nous mène en un dénouement parfaitement logique, qui, malgré la transformation de la jeune femme, ne suffira pas à passer outre les implacables règles morales de la colonie.

Doit-on y voir une mise en abyme de la littérature, en plus d'une histoire de moeurs et de religion ? Je ne connais pas assez l'auteur et son oeuvre pour le dire, mais la richesse du roman mène notamment à ce questionnement, en plus de beaucoup d'autres, à mon sens.

Un classique que je ne suis pas mécontente d'avoir enfin lu.
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Hester Prynne est une jeune femme à la réputation sulfureuse vivant dans une communauté puritaine à Boston, l'action se déroule entre 1642 et 1649. Au début du roman, Hester se voit condamnée à porter sur la poitrine un A qui symbolise l'adultère mais dont la signification évolue au fil du roman. Elle est accusée d'avoir pêché avec un homme dont elle refuse de dévoiler le nom et dont elle aura un enfant. Entre temps son mari revient et choisi la vengeance car il ne veut pas que sa femme endure seule la peine. La fin est assez convenue mais le livre offre quand même un beau commentaire sur l'Amérique puritaine de l'époque. Ce livre compte parmi les premiers romans de la littérature américaine et sans doute le premier avec une femme pour personnage principal ! L'auteure y dénonce le puritanisme mais aussi souligne l'hypocrisie des membres de cette communauté qui accuse sans se rendre compte de ses propres travers.
En bref, j'ai adoré, elle se permet l'affront de coudre un liseré de fil d'or autour de son A, c'est une femme forte, contemporaine, et l'auteure comme son personnage démontrent un caractère qui, pour l'époque, est révolutionnaire. Je recommande aussi l'adaptation de France culture trouvable sur le net qui résume bien ce roman atypique.
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J'ai adoré ce livre. Mis à part l'introduction que je pourrai conseiller volontiers de sauter, le livre est très bien écrit, profondément touchant, émouvant. Les descriptions sont belles et nous plongent dans l'univers des personnages.

Le "A" brodé immuable, se charge pourtant de bien des significations, que ce soit Adultère, Ange, Adorée, Amour, ou À côté de ce monde...

Hester est coupable d'adultère: son vieux mari porté disparu depuis deux ans, elle enfante. Elle est condamnée à l'opprobre publique, à l'humiliation, au bannissement social, à rester en marge de ce village puritain. Elle accepte sa sentence mais protège son Amour et ce qu'il a fait fleurir en son sein.
Les années passent et nous suivons la vie de cette femme, de son enfant et du village.
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