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"Histoire de Wakefield" ["Wakefield", 1835] est une histoire fantastique digne du talent de Jorge-Luis BORGES : pour l'emblématique et si énigmatique Wakefield, vingt années d'absence à soi, pas moins, puis l'attirance d'un bon vieux feu de bois allumé par sa "veuve" - aperçu depuis la rue en son ancien domicile par l'exilé volontaire... "D'après une histoire vraie" comme on dit... "Fait divers" découvert dans les journaux de l'époque et habitée immédiatement par l'imagination sans bornes de HAWTHORNE - qui vaut absolument celle de POE, à la différence qu'elle nécessite son support d'archives ou de papier journal pour prendre dûment son envol... Mais je n'en dis pas plus ! "Actualité" inaltérable de l'inactuel le plus pur, dont l'intérêt n'a pour nous - esthétiquement, donc littérairement - "pas pris une ride"...

Nouvelle - fort justement - reprise dans l'excellent volume des "Contes et Récits" [coll. "Babel", Actes Sud : 19 pièces maîtresses sur les 42 connues] de Nathaniel HAWTHORNE (1804-1864), ce pionnier-nouvelliste-romancier sans pareil (essentiellement connu pour "La Lettre écarlate" [1850], et à bien moindre degré pour "La Maison aux Sept Pignons" [1851]," "Valjoie" [1852] et "Le faune de marbre" [1860]... et aujourd'hui quasi-ignoré pour ses incroyables, fabuleuses, immortelles et inimitables nouvelles (dont Edgar Allan POE a inlassablement célébré la valeur)...

Ceci dit nous nous réjouissons grandement à la vue de "nos" pas moins de... 100 critiques babéliennes [à ce jour] de sa célèbre "Scarlet Letter" ! Disons qu'il est temps que la redécouverte de TOUT le Continent HAWTHORNE se poursuivre...
Lien : http://www.dourvach.canalblo..
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Quelle étrange histoire !

Ma libraire, à qui je racontais mon engouement pour le Docteur Pasavento de Vila-Matas et son culte de la disparition, m'a invité à lire ce livre en m'indiquant que, vu la brièveté de l'histoire et son absence de chèreté, je n'y perdrais guère.

Et il faut dire que c'est bien d'une disparition excentrique comme l'affectionnerait le docteur Pasavento que nous narre cet auteur du 19e siècle. Un beau jour, un mari s'en va en voyage, mais en fait de voyage, il s'arrête à la rue voisine de celle où continuera à habiter sa femme et il disparaît de sa vie.

La typographie est étudiée, s'agissant de disparition, car le livre débute en très gros caractères qui vont s'amenuisant jusqu'à la fin de l'ouvrage.

Je ne connaissais pas cet auteur. Intéressant.
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Il s'agit de deux nouvelles.

La première, Wakefield, raconte l'histoire d'un homme qui s'est caché pendant 20 ans (de sa femme et de sa famille) en se faisant passer pour mort. Je n'ai pas vraiment compris quel était le but de cette histoire. Ce n'est pas qu'il avait une vie plus intéressante à vivre... non, il vivait dans le quartier pour espionner sa "veuve". Un mot me vient à l'esprit mais ce n'est pas poli... ^^

La deuxième, La Marque de naissance, est beaucoup plus intéressante. Un scientifique épouse une femme très belle sauf qu'elle porte une marque de naissance sur sa joue. Cela a la forme d'une petite main. Au fil du temps cette marque a fini par l'obséder et est bien décidé à tout tenter (même à risquer sa vie à elle, bien sûr) pour la faire disparaître. Tiens... le même mot que tout à l'heure se rappelle à mon bon souvenir. Il n'est toujours pas poli!

Hawthorne qui aimait sincèrement et chèrement son épouse a quand même des drôles d'histoires à raconter.
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Un courte histoire, qui sera certainement difficile à oublier, un peu comme un fait divers marquant. On ne se sent guère le droit de juger cet homme : quel mal y a-t-il à quitter son logis sans rien dire et à habiter en secret de longues années dans une rue parallèle ? Dans l'édition du Chemin de fer, la traduction de Logé et Renaud est magistrale, extrêmement savante. Elle a son lot de subjonctif imparfait. La version anglaise de la nouvelle montre à quel point le texte est court.
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Quel vertige! Il ne faut à Nathaniel Hawthorne que quelques pages et une simple ligne de fait divers pour entraîner avec lui son lecteur dans les abymes de perplexité et d'interrogations sans fin dans laquelle cette histoire rapportée l'a lui-même plongé: Un homme part de chez lui un beau jour, sans explication à son épouse, et réapparait vingt ans plus tard. C'est tout.
C'est tout, mais c'est une porte d'entrée vers un questionnement quasi philosophique et presque dérangeant, une sortie de route vers un néant troublant qui m'a je ne sais pourquoi rappelée le malaise ressenti à la lecture de L'adversaire de Carrère.
'Les individus sont si bien ajustés à un système, et les systèmes les uns aux autres que, en s'effaçant un court instant, un homme s'expose au risque terrible de perdre sa place à jamais."
A méditer...
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Qui n'a jamais pensé à sa disparition, imaginé son enterrement, l'oraison funèbre, la famille et les amis qui pleurent, ceux dont on aimerait qu'ils soient présents et ceux qui ne viendraient pas ou ne viendront pas ?
Nathaniel Hawthorne dans Wakefield, un court récit de 44 pages dans une édition mini, publié la première fois dans New England Magazine en 1835, explore cette idée, à partir d'un fait divers dont il a lu la narration et qui l'obsède depuis.
Wakefield, un homme simple et sans histoires, apprécié de son entourage, décide de disparaitre et de devenir l'observateur de sa vie sans lui, s'établissant secrètement dans une rue voisine de celle où son épouse vit désormais seule sans savoir qu'il s'absentera au-delà des quelques jours qu'il lui a laissé entendre..
Hawthorne nous parle de "délinquance maritale", "d'autobannissement", il rajoute :
"Chacun d'entre nous sait qu'il ne commettrait jamais une telle folie, tout en pressentant que certains en seraient capables"
La solitude transforme Wakefiel à tel point qu'il ne se reconnait plus lui même, et partant, plus personne ne le reconnaitrait, il est grisé par cette expérience, et en mesurant le chemin qui le sépare de son ancienne vie, il mesure aussi la longue distance qu'il devrait franchir pour y retourner, pour expliquer l'inexplicable, pour justifier l'injustifiable, le chagrin qu'il a causé sans aucune raison, la situation incertaine et indéfinie d'épouse-veuve à laquelle il a condamné sa femme.
Il n'a plus d'issue.
Je vous laisse le soin de découvrir la fin de ce récit étonnant.

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