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Critique de Fandol


Étonné, surpris, enchanté par cette découverte, Où bat le coeur du monde, second roman de Philippe Hayat, roman sélectionné par ma médiathèque pour le Prix des lecteurs des 2 Rives, je termine à l'instant sa lecture et j'aurais voulu poursuivre l'histoire, remonter jusqu'à Paris, en 2015, où Darry Kid Zak donne son dernier concert…

Dinah, femme infatigable et admirable, est aux côtés de ce génial musicien de jazz, de cool-jazz plus exactement. Cet artiste imaginé par l'auteur est muet. Il enchante le public depuis des années avec sa clarinette et son saxophone soprano.
D'ailleurs, la partie suivante me ramène à New York, en 1946, et décrit la rencontre entre Dinah et Darry qui végète. Il faut patienter un peu avant de remonter encore le temps pour se retrouver à Tunis, en 1935.
Darius a dix ans, vit au coeur du vieux quartier juif. Son père, Sauveur, est libraire et tente de lui inculquer les principes religieux alors que Stella, sa mère, d'origine italienne est moins dévote.
Le texte fourmille de détails, de remarques savoureuses mais la tension entre la jeunesse arabe et les Juifs est plus que palpable. Certains extrémistes alimentent la haine et tout dégénère après une tempête de sable. Sauveur est pris à partie, battu, sa librairie brûlée. Son fils, parti chercher du secours, a toutes les peines du monde à faire bouger les Français qui laissent faire. L'enfant, molesté à son tour, veut sauver son père. Il est grièvement blessé, profondément choqué. Il ne parlera plus.
Veuve, Stella veut que son fils réussisse. Elle apprend le langage des signes mais Darius découvre la musique, apprend la clarinette, se gorge de jazz grâce à Lou, une jeune fille qui l'a pris en affection. Son histoire est vraiment lancée.
Je devais donner le point de départ de ce roman extraordinaire racontant l'histoire d'un jazzman blanc qui réussit à faire sa place parmi les géants de la musique. Imaginaire, certes, mais j'aurais tellement aimé qu'elle soit vraie tant elle déborde de sincérité et de réalisme.
Rien n'est facile pour Darius qui fait tout pour jouer sa musique, exprimer son âme tout en travaillant technique et mélodies. J'ai suivi son périple dans l'armée US qui débarque en Sicile car il a été adopté par quelques musiciens noirs au grand coeur et c'est pour cela qu'il se retrouve à New York.
La partie américaine est dure, réaliste, pleine de rebondissements, d'aléas, démontrant toute la difficulté pour un musicien, quel que soit son talent, pour s'imposer ou simplement trouver du travail.

J'ai frémi d'horreur devant le racisme profondément ancré dans le sud des USA. Phililppe Hayat démontre là aussi sa connaissance précise du pays. Il n'est jamais ennuyeux. Même si je ne connais pas les nombreux titres cités – malgré pas mal de concerts à Jazz à Vienne – l'auteur fait tellement vibrer mots et phrases que mon enchantement est complet !

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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