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4,05

sur 185 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si j'ai lu Où bat le coeur du monde de Philippe Hayat, c'est avant tout parce qu'il fait partie d'une sélection de six livres à lire et à élire pour le Prix des lecteurs des 2 rives organisé par ma médiathèque.
Je dois dire que j'ai été bluffée de bout en bout par la maîtrise avec laquelle l'auteur fait vivre ce personnage fictif Darius Zaken, qui deviendra le grand jazzman Darry Kid Zak. Il lui fait croiser tout un tas de personnages bien réels, et pas des moindres, comme Miles Davis, Chet Baker, Billie Hollyday ou Charlie Parker dit Bird.
Même si le roman débute à Paris en 2015 par le concert d'adieu que donne le grand jazzman Darry Kid Zak, la suite nous contera la vie de Darius à partir de 1935, depuis la Tunisie française en passant par l'Italie où nous assisterons au débarquement des Alliés jusqu'à cette Amérique ségrégationniste. Ces considérations historiques sont passionnantes et très instructives. J'ai d'ailleurs beaucoup appris sur l'histoire des juifs en Tunisie.
Le jeune Darius devient muet et gardera une boiterie toute sa vie à la mort de son père lynché sous ses yeux, victime d'une émeute visant la communauté juive dont il fait partie. Sa mère Stella se sacrifiera pour lui, essayant de l'empêcher de jouer de la clarinette pour qu'il se concentre entièrement à ses études. Darius a un don irrésistible pour cet instrument qui lui redonne voix et il lui faudra beaucoup de courage pour fuir l'amour dévorant de sa mère et satisfaire ses rêves : "Parfois, pour exister, il faut accepter de faire souffrir ceux qu'on aime."
Mais, paradoxalement, c'est la force extraordinaire de l'amour de cette mère dont il va devoir se séparer qui va lui permettre de devenir ce qu'il est devenu " … à cause d'elle il avait failli ne pas être, et, sans elle jamais il n'aurait été ".
C'est à la fois un roman d'initiation, d'émancipation et un roman musical où le jazz est un personnage à part entière et peut-être le plus important. Tout au long du roman on est emporté et bercé par le rythme du jazz et du swing.
Il n'est pas nécessaire d'être un mélomane averti pour apprécier ce roman, mais si on ne l'est pas, tel est mon cas, on peut alors y trouver quelques longueurs.
Ce que Philippe Hayat développe très bien, c'est la force que peut provoquer une passion. À l'exemple de Darius, si on a le courage d'aller jusqu'au bout, elle peut permettre de dépasser tout déterminisme social, culturel et religieux, de surmonter les épreuves et les obstacles et de choisir ainsi le cours de sa vie.
Coup de chapeau à l'auteur qui connaît superbement l'histoire du jazz et de cette musique afro américaine. Au travers de ce roman, il nous la fait partager de façon magnifique !
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Étonné, surpris, enchanté par cette découverte, Où bat le coeur du monde, second roman de Philippe Hayat, roman sélectionné par ma médiathèque pour le Prix des lecteurs des 2 Rives, je termine à l'instant sa lecture et j'aurais voulu poursuivre l'histoire, remonter jusqu'à Paris, en 2015, où Darry Kid Zak donne son dernier concert…

Dinah, femme infatigable et admirable, est aux côtés de ce génial musicien de jazz, de cool-jazz plus exactement. Cet artiste imaginé par l'auteur est muet. Il enchante le public depuis des années avec sa clarinette et son saxophone soprano.
D'ailleurs, la partie suivante me ramène à New York, en 1946, et décrit la rencontre entre Dinah et Darry qui végète. Il faut patienter un peu avant de remonter encore le temps pour se retrouver à Tunis, en 1935.
Darius a dix ans, vit au coeur du vieux quartier juif. Son père, Sauveur, est libraire et tente de lui inculquer les principes religieux alors que Stella, sa mère, d'origine italienne est moins dévote.
Le texte fourmille de détails, de remarques savoureuses mais la tension entre la jeunesse arabe et les Juifs est plus que palpable. Certains extrémistes alimentent la haine et tout dégénère après une tempête de sable. Sauveur est pris à partie, battu, sa librairie brûlée. Son fils, parti chercher du secours, a toutes les peines du monde à faire bouger les Français qui laissent faire. L'enfant, molesté à son tour, veut sauver son père. Il est grièvement blessé, profondément choqué. Il ne parlera plus.
Veuve, Stella veut que son fils réussisse. Elle apprend le langage des signes mais Darius découvre la musique, apprend la clarinette, se gorge de jazz grâce à Lou, une jeune fille qui l'a pris en affection. Son histoire est vraiment lancée.
Je devais donner le point de départ de ce roman extraordinaire racontant l'histoire d'un jazzman blanc qui réussit à faire sa place parmi les géants de la musique. Imaginaire, certes, mais j'aurais tellement aimé qu'elle soit vraie tant elle déborde de sincérité et de réalisme.
Rien n'est facile pour Darius qui fait tout pour jouer sa musique, exprimer son âme tout en travaillant technique et mélodies. J'ai suivi son périple dans l'armée US qui débarque en Sicile car il a été adopté par quelques musiciens noirs au grand coeur et c'est pour cela qu'il se retrouve à New York.
La partie américaine est dure, réaliste, pleine de rebondissements, d'aléas, démontrant toute la difficulté pour un musicien, quel que soit son talent, pour s'imposer ou simplement trouver du travail.

J'ai frémi d'horreur devant le racisme profondément ancré dans le sud des USA. Phililppe Hayat démontre là aussi sa connaissance précise du pays. Il n'est jamais ennuyeux. Même si je ne connais pas les nombreux titres cités – malgré pas mal de concerts à Jazz à Vienne – l'auteur fait tellement vibrer mots et phrases que mon enchantement est complet !

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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L'histoire de Darius Zaken, c'est celle d'un enfant juif de Tunis qui, en 1935, a vu mourir son père sous ses yeux, assassiné par des musulmans au cours d'un pogrom où lui-même fut grièvement blessé. Ce jour-là, il perdit à la fois l'usage de la parole et de sa jambe. Deux ans plus tard, un petit boulot d'un soir au théâtre municipal de Tunis : au pupitre et à la guitare, Joaquin Rodrigo crée le Concerto d'Aranjuez… nuit andalouse, parfums d'été, fontaines bruissantes, la guitare qui dialogue avec l'orchestre, les cuivres, les cordes, et soudain - second mouvement - un solo de clarinette, une voix infiniment humaine qui “racontait une histoire dans un langage de sons et de silences”.

Pour Darius, l'enfant boiteux et muet, c'est la naissance impérieuse d'un désir, une signification nouvelle donnée au monde, comme une pulsion de vie radicale et sauvage qui vaut qu'on lui sacrifie tout : il vivra désormais dans un univers de sons, de rythmes et d'harmonies, là "où bat le coeur du monde". de 1935 à 2015, de Tunis à Paris en passant par New-York, ses clubs de jazz effervescents et endiablés de l'après-guerre et les tournées calamiteuses dans une Amérique ségrégationniste qui pend encore les Noirs aux arbres, Philippe Hayat dessine - autour du destin particulier d'un enfant appelé à devenir un virtuose - une fresque historique et musicale où le jazz, son swing, son histoire et son univers occupent la première place.

J'ai beaucoup aimé cette immersion particulièrement bien documentée dans le monde alors tout neuf du be-bop puis du cool jazz, traversé par les figures légendaires de tous les géants du jazz : Bud Powell, Thelonius Monk, Dizzy Gillespie, Billie Holiday, Max Roach, Lester Young, Charlie Parker et Miles Davis ; j'ai beaucoup aimé les personnages, en particulier féminins, présences protectrices et tutélaires - à commencer par Stella, cette mère sacrificielle à l'amour inconditionnel et angoissé que la peur du lendemain et l'obsession de la survie rendent sourde au talent de son fils et qui devra apprendre que personne, pas même un fils, n'appartient à personne ; et j'ai beaucoup aimé, enfin, cette histoire - très bien écrite - de vocation et de résilience où volonté et talent se conjuguent, envers et contre tout, pour venir à bout de toutes les difficultés, surmonter tous les échecs et construire un destin.

Une très belle lecture et un très beau livre, à la fin bouleversante.

[Challenge Multi-Défis 2020]
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Le titre "Où bat le coeur du monde" est déjà une promesse de sensibilité et de poésie.
Je viens de vivre un moment fort avec Philippe Hayat. le roman qu'il nous offre est un livre sur la passion du jazz. C'est un véritable plus que d'écouter en lisant, les morceaux cités, c'est ce que j'ai fait et je dois dire que je me suis laissée emporter avec beaucoup de plaisir par Count Basie, Charlie Parker, Billie Holiday , Duke Ellington ...et leur orchestre.
Ce n'est pas qu'un livre sur le jazz, c'est aussi un livre sur l'amour qui unit une mère et son enfant et c'est aussi bien d'autres choses.

On découvre Darius enfant dans les années 30 à Tunis et on le suit jusqu'à 54 lors de son retour à Tunis. le livre commence toutefois par la fin où l'on découvre une scène à Paris en 2015, puis il y a un merveilleux chapitre qui nous explique la rencontre entre Darius et Dinah , sa fidèle compagne et ensuite nous suivons chronologiquement l'enfance puis la jeunesse de Darius.
Ce roman nous émeut face à la douleur que ressent Darius, petit juif, voyant son père mourir sous les coups d'un groupe de musulmans radicaux. Sa souffrance est telle qu'il en devient muet. La musique et plus précisément le jazz, deviendra son moyen d'expression. Ce sera un combat pour lui qu'il mènera avec passion et le conduira à vivre son rêve.
C'est un très beau livre d'atmosphère que je vais conseiller ...
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Philippe Hayat, entrepreneur et écrivain, qui nous livre son second roman après "Momo des Halles", nous offre sans doute le premier grand roman populaire et universel de la rentrée littéraire.

" Où bat le coeur du monde" (très beau titre) est un roman musical, initiatique et flamboyant autour d'un personnage fictif (un certain Darius Zaken) qu'il fait croiser autour de personnages bien réels comme Billie Hollyday, Miles Davis, Chet Baker ou Charlie Parker.

Darius est un jeune juif muet (suite à un effroyable choc avec la mort de son père auquel il assiste étant petit dans les rues de Tunis), mal parti dans la vie et qui va découvrir soudainement la musique, et le jazz plus précisément qui changera profondément sa destinée.

De la Médina de Tunis au clubs de jazz de New-York, "Où bat le coeur du monde " suit la destinée incroyable de ce jeune musicien prodige, clarinettiste virtuose pionnier de ce qu'on a appelé le "Cool Jazz" et qui grâce à la musique et ce jazz, qui fait battre le coeur de monde, va réussir à rendre la vie plus belle et à s'accrocher à la vie, coute que coute, malgré les épreuves et les obstacles malgré cette passion chevillée au corps .

» Ce qu'ils cherchaient dans leur blues, il le cherchait aussi. Comme eux, il se débattait dans un monde qui se refusait à lui, il se heurtait à sa violence, alors il fallait le réinventer, le secouer dans un rythme effréné, briser les mélodies convenues, improviser et jouer, jouer jusqu'à rendre cette vie fréquentable. »

Darius Zaken va progressivement devenir le grand Dary Kid Jack, jazz man de renommée internationale qui va faire vibrer toutes les salles et les grandes scènes du monde, accompagnant les plus grands noms du jazz .

En une dizaine de moments phares de sa vie, couvrant près de 70 années, Philippe Hayat nous offre un récit initiatique centré autour d'une personnalité extrêmement attachante et on sent que l'auteur connait son histoire du jazz et de cette musique afro américaine devenue culte.

On apprend également pas mal de choses sur l'histoire des juifs en Tunisie ou d'autres considérations historiques passionnantes.

Philippe Hayat nous embarque dans une grande fresque flamboyante et épique, un périple rempli d'aventures et de rebondissements, troussé sans la moindre fausse note.

On y traverse les époques et les continents, des périodes de guerre à celles de ségrégation raciale, toujours au rythme du jazz et du swing et on en redemande largement! .

Cerise sur le gâteau, ce roman peut également s'écouter grâce à une playlist composée par l'auteur et qu'on peut trouver sur le site http://bit.ly/philippehayat!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'histoire débute en 1935 à Tunis. La Tunisie appartient à la France et il y a une certaine tension entre les communautés juives et arabes. L'envie d'indépendance commence à monter.
Dans une bagarre avec des Arabes, où son père est tué, Darius un jeune juif est gravement blessé. Il est maintenant muet et boite sévèrement d'un côté. Il vivote avec sa mère qui fait des ménages pour survivre. Darius souffre de sa différence et des moqueries des autres.
Un soir dans un théâtre, il entend une clarinette et ces quelques notes vont allumer en lui un véritable incendie. Désormais il n'aura qu'un seul but apprendre à jouer de cet instrument qui sait tirer de la joie et des larmes. Une musique mélancolique et gaie à la fois.

« En quelques accords, sa musique disait la joie comme le chagrin »

Un roman où les mots se transforment en musique, une histoire d'amour, celui d'une mère pour un fils, celui d'un fils pour sa mère, celui d'une noire pour un blanc, celui d'un restaurateur pour sa voisine.
« Cet homme devenait son ange gardien, tendre et mesuré, prêt à la servir sans retour, attendant son heure ou n'attendant rien, ne vivant que pour ce moment où ils marchaient ensemble vers la Résidence, la suivant comme une ombre et mettant son coeur dans ses pas, un coeur gros de cet amour, un coeur retenu, un coeur à le rendre beau. »

De la Médina de Tunis aux clubs de jazz de New York, nous suivons la destinée incroyable de ce jeune musicien prodige, clarinettiste virtuose, boiteux, blanc et muet et qui grâce à la musique fait battre le coeur de monde, et va réussir à rendre la vie plus belle.

Philippe Hayat nous embarque dans une grande fresque flamboyante, On y traverse l'Histoire, la ségrégation raciale, le débarquement des forces alliées en Sicile, l'indépendance de la Tunisie.
Une immersion dans le monde d'une Jazz, un roman d'initiation avec de beaux personnages, une histoire pleine de tendresse portée par une belle écriture.
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La biographie fictive d'un musicien, Darius Zak, juif muet né pauvrement à Tunis, séduit par le be-bop et les plus grands du jazz, (Lester Young, Miles Davis, Billie Holiday, Charlie Parker, Gil Evans, ...). Il se battra pour les rejoindre, les côtoyer, créer le cool jazz.

L'écriture est agréable, bien documentée, mais c'est quand il raconte la musique, qu'il la fait vivre, que Philippe Hayat touche au sublime.
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Une superbe surprise!

Autant être honnête avec vous: j'avais envie de le lire tant j'avais eu de bons retours dessus, mais le pavé... le manque de temps... ont fait que j'ai retardé au maximum son ouverture.

Quel abruti je fus! Car non seulement il faut lire ce dernier opus de Philippe Hayat, mais il est tout simplement excellent! J'ai réellement pris énormément de plaisir à tourner les pages et à découvrir cette intrigue.
La musique, la guerre, la construction d'un enfant avec des différences... beaucoup de thèmes certes compliquées mais très bien traités.

Une écriture simple, fluide, poétique. beaucoup d'émotions surtout.

En résumé? Achetez le, réservez le dans votre médiathèque et découvrez. Vous ne serez pas déçu je vous le garantis.

Merci Babelio Masse Critique et Calmann Levy
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Cinquième lecture en vue de la rentrée littéraire de septembre 2019. le livre paraîtra le 14 août.

Philippe Hayat déploie dans "Où bat le coeur du monde" toute sa verve, tout son lyrisme parfois, pour nous raconter que la musique, l'amour, la vie, tout ça, finalement, c'est la même chose. Pas de vie sans amour ou sans musique, et réciproquement. Ça fonctionne dans tous les sens.

C'est peut-être celui du monde, mais c'est surtout notre coeur qui bat entre ces pages.
Le récit est parfois ralenti par des "excès de passion". Il faut être musicien-ne pour comprendre réellement certains paragraphes, et il faut avoir aimé avec une passion folle pour ne pas se perdre dans certaines pages d'émotion pure, mais tout cela ne gâche en rien le bonheur de dévorer ce livre.

Le quatrième de couverture :

"Sa musique décrivait un coin du ciel, une façade éclaboussée de lumière, invisibles sans jazz. Il jouait et la joie se réveillait d'un rien et de partout."

À Tunis dans les années trente, Darius Zaken est frappé de mutisme après la disparition brutale de son père. Élevé par sa mère Stella qui le destine aux plus hautes études et sacrifie tout à cette ambition, il lutte pour se montrer à la hauteur. Mais le swing d'une clarinette vient contredire la volonté maternelle. Darius se découvre un don irrésistible pour cet instrument qui lui redonne voix. Une autre vie s'offre à lui, plus vive et plus intense.
De la Tunisie française aux plus grandes scènes du monde, en passant par l'Europe de la Libération et l'Amérique ségrégationniste, cette fresque est
un magnifique roman d'initiation et d'émancipation, mené au rythme étourdissant du jazz.
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Un ouvrage découvert avant sa sortie
Retenez bien ce nom Philippe hayat
Un magnifique roman sur fond de jazz
Un roman d aventure qui fait penser a Camus et romain Gary
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