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EAN : 9782330052577
270 pages
Actes Sud (04/03/2015)
3.89/5   59 notes
Résumé :
Le Passage du canyon, inédit en français, est une fresque extraordinaire qui retrace la vie des pionniers de l'Oregon en 1850. On passe de la naissance d'une ville à un camp de chercheurs d'or puis à une nature encore sauvage où le quotidien est miné par la confrontation inévitable avec les Indiens. Ce western sublime à l'intrigue originale met en scène des personnages complexes et ambigus, notamment des femmes fières, libres, aventureuses et d'autres cherchant une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Oregon, 1850. La petite communauté de Jacksonville regroupe quelques dizaines d'orpailleurs et de paysans. L'un d'eux, Logan Stuart, a monté une société de transport de marchandises. le chemin de fer n'arrivera dans cet Etat que trente ans plus tard et le fret à travers les étendues américaines se fait à dos de mules. C'est un homme ambitieux, courageux et respecté par l'ensemble de ses concitoyens. Il est ami avec Georges Camrose qui gère la succursale locale d'une banque. Tout oppose les deux hommes. Camrose est flegmatique et cynique et trompe son ennui dans de coûteuses parties de poker. Il finance ses pertes en se servant dans les sacs d'or qui lui sont confiés. Il est fiancé avec la charmante Lucy Overmire mais la date du mariage reste indéfinie. Jacksonville vit dans la crainte de la violence de Bragg, un truand suspecté de détrousser les voyageurs, et des attaques des Indiens. La paix conclue avec la tribu des Rogues est fragile et les Amérindiens peuvent se soulever à tout moment. La communauté porte également en son sein ses propres périls. Les habitants savent faire preuve de vertu comme de vices : trahisons, cupidité, vengeance.

« le passage du canyon » est un western sans cow-boy mais on y retrouve bien un bon, une brute et un truand. le roman a du ventre et des qualités littéraires. Il est documenté et retranscrit parfaitement la vie des pionniers, sans céder au cliché. J'adresse un seul reproche au livre : les interrogations existentielles, les descriptions psychologiques et les poncifs moraux trop nombreux alourdissent le récit.
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Un western sans cow-boys, sans troupeaux de vaches, la recette a beau être inhabituelle, elle est correctement respectée et bien présentée car l'auteur est un grand cuisinier du western.

Il ne faut pas s'attendre à de l'action pure et dure car l'auteur nous présente de manière réaliste la vie en 1850 dans une petite ville dominée par les chercheurs d'or, les paysans éparpillés un peu partout et les commerçants.

Aux travers différents portraits d'hommes allant du bon à la brute épaisse, en passant par le truand qui triche aux cartes pour plumer les autres et le truand cynique qui se sert dans la poussière d'or confiée par les orpailleurs à sa société « bancaire », sans oublier les femmes qui ont des cojones sous leurs jupons, l'auteur nous présente un petit monde où, une fois qu'on y a mis les pieds, il est difficile de repartir.

Le trou du cul de l'Oregon, ça pourrait être ici. le Cheval de Fer ne passe pas ici, donc, tous les convois se font à dos de mules et Logan Stuart a développé un commerce florissant.

Logan, c'est le Bon et nous pourrions faire un portrait croisé de lui et de son ami Georges Camrose à la manière de la série Amicalement Vôtre, où Camrose jouerait le rôle d'un Daniel Wilde plus cynique et moins réglo en amitié.

On peut dire que George Camrose a un côté truand sympathique, du moins, au début, mais ses pertes au poker et ses emprunts d'or dans les sacs des orpailleurs signeront son passage du côté obscur de la Force et sa descente aux Enfers.

Logan défendra son ami jusqu'au bout, démontrant par là son sens de l'amitié, mais il y un bémol car à un moment donné, lorsqu'on sait que les autres ont raison et que son ami a commis l'indicible, il ne mérite pas que l'on prenne des risques pour lui ou que l'on mette potentiellement en danger la vie des autres, or George est le genre de type qui ne changera jamais.

La petite ville de Jacksonville est comme toute les petites villes du monde : couarde devant le caïd local mais meute déchaînée face à un homme qu'elle n'apprécie pas et qui n'a pas la force bestiale de la Brute. On est à deux doigts d'un lynchage en bonne et due forme après un procès qui n'en est pas vraiment un.

Comme toujours, on joue au dur mais on file la queue entre les jambes face à la Brute sauf si la Brute est par terre, alors là, on devient courageux. Enfin, on devient courageux lorsqu'on est sûr que la Brute ne pourra plus rien nous faire de mal, sinon, on courbe l'échine devant elle comme on a toujours fait.

L'auteur a toujours su dresser des portraits peu flatteurs et assez vils de l'Humain, même s'il le contrebalance par des portraits plus avantageux pour d'autres qui reçoivent la droiture, l'honnêteté et le sens de l'amitié. Pour les femmes, elles sont toujours indépendantes, fortes et on est loin des femmes faibles.

La grande action se situera sur la fin, lorsque la Brute, de par son action stupide (comme toujours), fera s'abattre la foudre sur les maisons isolées.

Une fois de plus, l'auteur nous démontrera que les grandes gueules du début jappent ensuite comme des chiots apeurés lorsqu'ils risquent de se retrouver nez-à-nez avec des Indiens déchaînés, tandis que les taiseux, eux, ne s'encombrent pas de palabres mais agissent.

Un western bien servi, bien écrit, possédant des personnages disparates mais jamais éloignés de ceux que l'on connait. Un western qui dresse un triangle amoureux sans jamais verser dans la mièvrerie.

Un western qui s'attache à nous montrer la vie dans une petite ville de prospecteurs sans que jamais le lecteur ne s'ennuie car leur vie n'avait rien d'ennuyeuse et la plume de l'auteur a su nous rendre cela de la plus belle des manières.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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C'est par ce roman que j'ai découvert l'oeuvre d"Ernest Haycox (1899-1950).
Une belle plume que celle de ce scénariste de western. Même si l' on connait son oeuvre par le biais du cinéma , on ne se lasse pas de repartir au coeur des grands espaces de l'Ouest et de se laisser porter par une prose poétique, toute empreinte d' intensité émotionnelle .
Mais, ce western est surtout le prétexte pour présenter un pan de l'histoire américaine, et, sous forme de récit d'aventures, l'auteur présente un vrai documentaire.

Pour info, "Le passage du Canyon" a servi de base à Jacques Tourneur pour son film éponyme en 1946.
Ernest Hemingway (excusez du peu ! ) aurait déclaré:" J'ai lu le journal à chaque fois qu'il publiait un feuilleton de Haycox".
En 2005, le prestigieux jury des Western Writers faisait de Haycox l'un des vingt-quatre meilleurs auteurs de l'Ouest du XXe siècle. (note de l'éditeur.)

Et, plus modestement, les livres d'Haycox restent pour moi un bon souvenir de lectures estivales, bien à l'ombre dans un transat !
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1850. Oregon.
Autour de Jacksonville, l'ennemi rôde : les Rogues -les indiens- sont une menace.
Au coeur de la ville, le danger est tout aussi présent : l'or, le jeu et ses dérives.
Des hommes prospectent, fouillent, trouvent, confient leur or, repartent. Il y a celui qui garde au chaud cet or, qui veille dessus.
Il y a le spectateur qui voit. Quoi ? le jeu... le jeu de celui qui se joue des autres et le jeu qui tient ce même être faible.
Le jeu est le tentateur qui teste la résistance, la probité, l'honneur et conduit au mensonge, au meurtre.
Et puis il y a forcément un héros. Posé. Calme. On l'espère justicier, redresseur de torts, moraliste. Non. Il n'est pas celui que l'on attend. Envie de lui ôter la poussière qu'il a devant ses yeux.

Au bout de 200 pages je me suis demandé pourquoi j'aimais cette histoire alors que deux éléments seulement émergeaient et qu'il ne se passait pas grand-chose, qu'il n'y avait quasiment pas d'action. de surcroît, le héros n'en était pas un à mes yeux. J'ai attendu. Guère plus d'action.

Les femmes entrent en scène. L'amour changera-t-il la donne. Non.

Continué-je pour autant à aimer ce roman ? Oui absolument. Oui résolument. Oui passionnément.
La maîtrise de l'histoire, de sa progression, des personnages. Cadré. J'ai eu ce que j'attendais. À deux reprises. Tardivement mais au bon moment.
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Je ne me rappelle plus comment ce roman a atterri dans ma P.A.L, il y a bien trois ans. C'était peut-être la couverture qui m'avait attirée.

Toujours est-il que je l'ai exhumé, dépoussiéré et me suis plongée avec ravissement dans ce western. Eh oui, c'est bien de cela qu'il s'agit, avec tous les ingrédients du genre : un héros, une petite ville récemment sortie de terre, des saloons fréquentés par des mineurs espérant trouver le bon filon, des parties de poker, des tricheurs, des menteurs, des bagarres, des grands espaces, de l'amour et bien sûr des Indiens.

Sans oublier l'état d'esprit américain : » Clenchfield s'était régulièrement opposé aux projets hasardeux ; tout son discours reposait sur la conviction qu'un homme qui prenait trop de risques courait inévitablement à sa perte. Mais Clenchfield venait de l'Ancien Monde, qui avait appris à ses enfants à ne pas s'aventurer trop loin. Clenchfield ne comprenait pas que l'Amérique était faite de mouvements et de changements, que l'échec n'était jamais définitif, sauf quand un homme en décidait ainsi ; la catastrophe était une chose qu'il fallait connaître, oublier et laisser derrière soi. L'Amérique n'avait aucune limite, hormis celle qu'un homme s'imposait. »

Ainsi que le désir de certains de voir l'ordre et la loi s'appliquer pour contrebalancer la loi du plus fort : » Je suis un fervent défenseur de la démocratie dit-il. J'ai la plus grande foi dans la capacité d'un groupe d'Américains, quel qu'il soit, à prendre une décision juste. Mais la précipitation, la passion, les préjugés et les intérêts personnels nous influencent tous parfois. de temps en temps, nous commettons de graves erreurs. Il nous arrive de suivre de mauvais chefs. Quelquefois nous nous abaissons au niveau des bêtes et nous ne valons pas mieux que l'animal le plus stupide, le plus enragé. Mais quand on fait la moyenne, quand on additionne tous les cas, tous les actes, toutes les motivations, nous agissons d'après nos principes, et nos principes sont honnêtes, bons, teintés de pitié. »

Ernest Haycox (1899-1950) était écrivain célèbre et scénariste de westerns dont « La chevauchée fantastique ».

« le passage du canyon » a été adapté au cinéma en 1946. On peut le trouver en DVD mais je ne le visionnerai pas. J'ai tellement aimé ce roman que je ne veux pas prendre le risque de gâcher mon plaisir.

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
L'obscurité était une cape jetée négligemment sur les montagnes et les prairies, les aboiements des chiens d'Anselm réveillaient des échos lointains dans les collines sillonnées de crêtes.
...L'haleine du canyon était humide et froide.
La piste montait et la poussière molle absorbait le bruit des pas des chevaux.
Un ruisseau fougueux longeait la piste et affrontait musicalement les pierres de son lit.
...Un quartier de lune montante peignait de ternes taches argentées sur les parois du canyon, scintillait à la surface de la rivière et se reflétait faiblement sur les troncs décolorés des sapins brûlés.
Alors qu'ils faisaient une halte, Stuart tendit l'oreille pour guetter ce que le vent pouvait apporter.
Il était aux aguets...Il lui semblait entendre une rumeur ininterrompue dans la nuit.
...Les chevaux étaient figés, tête dressées, à l'affût; ils respiraient plus fort, ils flairaient une chose intéressante.
Puis, le bruit s'arrêta.
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L’Amérique n’avait aucune limite, hormis celles qu’un homme s’imposait. Le passé que Clenchfield aimait tant n’existait pas ici. Le présent qu’il s’efforçait de maintenir équilibré et exact, au prix de gros efforts, serait bientôt un lendemain mort. Quand un homme s’attachait à une époque, celle-ci, qui ne cessait de reculer dans la nuit des temps, l’entraînait avec lui jusqu’à ce que l’un et l’autre soient morts et oubliés.
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- Qu'attend-il? demanda Lestrade.
-Une bonne bagarre, une bonne partie de rigolade, une bonne chevauchée. Il est proche des gens simples. La plupart d'entre eux l'aiment, alors qu'il se fiche pas mal des types comme toi ou moi. C'est peut-être sa vitalité.
-Voilà un joli sermon, commenta Lestrade en se levant de sa chaise. De quoi m'envoyer au lit. Mais n'oublie pas une chose: les fortunes ne se construisent pas sur des sentiments. Elles se font de manière brutale. Il faut s'en saisir, et quand tu refermes la main dessus, tu écrases forcément quelque chose et quelqu'un d'autre.
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La raison est la lueur pâle et tremblotante d’une bougie que brandit un homme pour guider ses pas quand le feu qui brûlait en lui s’est éteint.
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Ce n'est pas la raison qui te retient auprès de tes amis, qui te fait pleurer, rire et transpirer. Tu fais quelque chose, et ensuite tu trouves une excuse pour qualifier ton geste de raisonnable, mais ce n'est pas pour ça que tu le fais, Henry. Tu le fais parce que quelque chose de beaucoup plus profond t'a poussé à le faire. La raison est la lueur pâle et tremblotante d'une bougie que brandit un homme pour guider ses pas quand le feu qui brûlait en lui s'est éteint.
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Video de Ernest Haycox (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ernest Haycox
La Chevauchée fantastique de John Ford, avec John Wayne. Extrait.
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