Citations sur Pig Island (15)
L'aptitude à flairer l'entourloupe est un trait inné des gens de Liverpool, et je me considère quant à moi comme un sceptique naturel, un non-croyant absolu, un pourfendeur à temps plein de canulars. J'ai sillonné le monde à la poursuite de zombies et de chupacabras, de guérisseurs philippins, du monstre de Bodmin, même ; j'ai recueilli dans un flacon de verre du lait coulé des seins d'une statue mexicaine de la Vierge - et tout cela m'a épaissi le cuir, vous pouvez me croire. Et pourtant, force m'était d'admettre qu'il se dégageait quelque chose de mystérieux de l'île où vivaient les ministres de la cure psychogénique. Si vous deviez vous imaginer une secte satanique, vous ne sauriez envisager lieu plus propice que cet îlot lointain et battu par les vagues.
"C'était un cochon. Il fouissait le sol avec excitation. Je me suis approché sans bruit. Il mangeait - son groin semblait fixé sur un objet précis autour duquel son arrière-train tournait en arc de cercle, sans doute pour trouver une meilleure prise. J'ai fait encore quelques pas et...
_ Bordel de merde.
Je me suis replié entre les arbres, me suis assis sur le sol en fixant sur l'animal un regard stupéfait. Celui-ci a levé la tête avec un vague intérêt, mais sans peur. Son groin était barbouillé d'une matière qui ressemblait à du vomi. Alors, d'un coup, j'ai compris de quelle substance il s'agissait: la nourriture contenue dans l'estomac de l'être humain qu'il était en train de dévorer."
"Il existe diverses catégories de zoophiles et, si vous pensez avoir la tête suffisamment sur les épaules, vous n'avez qu'à vous procurer ce dico pour tout savoir d'eux: les androzoones, les avisodomites, les zoosadiques, les insectophiles, les nécrozoophiles, les ophidicistes... Mais celui qui m'avait le plus marqué était le "gynozoone", une obsession romaine: il désignait un animal femelle dressé aux relations sexuelles avec un humain mâle."
"Angeline m'a regardé faire depuis l'orée des arbres, à une centaine de mètres de là. Dans une espèce de position assise bizarroïde, sur une branche basse, elle a attendu, à moitié dans l'ombre, sans me quitter des yeux. Une fois ma corvée terminée, je suis venu m'asseoir à côté d'elle. Ses genoux étaient relevés, ses baskets sales serrées l'une contre l'autre. Les pans de son manteau étalés dans son dos camouflaient sa difformité. Elle tremblait encore."
"J'avais sous les yeux un dessin au fusain, un peu tâché par endroits, et dans l'ensemble assez bien fait. L'essentiel de la page représentait un feuillage touffu, mais quelques branches restaient visibles, et un pied humain soigneusement dessiné semblait agrippé à l'une d'elles avec la force préhensile d'une main de singe. J'ai deviné le contour d'une fesse juste au-dessus, et... oh, bon sang, cette envie de sourire... une queue! Pendouillant sous la branche et longue d'une soixantaine de centimètres."
On a tous dans le cerveau des rengaines préenregistrées, des rythmes qu'on se contente de suivre quand on s'imagine savoir tout ce qu'il faut savoir. On finit par en oublier de chercher.
Il m’a fallu quelques effroyables secondes pour comprendre qu’il n’allait pas me sauter dessus en hurlant. Il était mort. Il avait la bouche ouverte, les tendons du ou saillants. Son regard fixe était presque opaque. Le bas de son polo était imbibé de sang. J’ai retenu mon souffle.
Rien à voir avec "Tokyo". Jamais lu un thriller aussi longtemps, hésitant même à reprendre la lecture de certains chapitres... Traduction moyenne, suspens raté, une fin décevante ... Dommage.
Et vint à sa rencontre, sortant des tombeaux, un homme possédé d'un esprit impur. Et ayant poussé des cris, il dit d'une voix forte: Qu'avons-nous à faire ensemble, Jésus ?
Attendre quoi ? Le matin ? Non. Pas le matin. Plus rien à foutre du matin. J'attendais la mort.